C’est terriblement simple combien les choses apparaissent clairement au bout d’un certain temps. Pourquoi n’y avait-il pas pensé auparavant ? C’était clair comme de l’eau de roche pourtant. Ce n’est que le matin précédent, après avoir fait le cauchemar récurrent du moment du crash qu’une chose lui était revenue, comme une illumination. Comme la lumière au bout du tunnel de l’espèce d’état second dans lequel se trouve Wolf depuis qu’il a été mis au tapis par Buck. C’est comme si d’un seul coup, quelqu’un avait appuyé sur le bouton et il s’est rappelé l’information qu’il avait enregistrée au moment de l’embarquement, jadis, à l’aéroport. Buck a peur de voler. Il était dans un état pas possible au moment de l’envol, il avait demandé de l’alcool, apparemment. Et il avait agressé une hôtesse pour qu’elle le rassure comme quoi l’avion n’allait pas crasher – ce qui, bien évidemment, fut le cas. Mais Wolf se souvient également, que quiconque souffre de la peur du vol a, quelque part la peur du vide. Et, sur l’île, une infrastructure propose un beau gouffre, assez impressionnant pour déstabiliser, même le plus décérébré des êtres humains qui existent aujourd’hui.

Et il s’en est rendu compte hier. Pas plus tard qu’hier. Sauf qu’il sait maintenant exactement ce qu’il va faire pour se venger de la raclée qu’il a prise à la Chapelle, il y a de ça quelques mois. Il s’en souvient comme si c’était hier. Les coups, la violence, la puissance de ce mec. C’est pas possible d’être capable de soulever un homme comme il l’a fait. Ca ne doit pas être possible. Pas quand on est Hostile. Pas quand on est censé être l’une des pires menaces sur l’île. De se faire massacrer de la sorte. C’est juste, impensable. Surtout que Wolf s’est rendu compte par la suite qu’après s’être fait massacré, il a abandonné. Il a abandonné le combat. Ce qui a fait de lui un lâche. Et, il s’en est pris à énormément d’autres personnes pour se venger, mais le sentiment d’insatisfaction demeure. Comme un creux à combler absolument. Alors, Wolf s’est décidé. Il savait que Buck va à la source régulièrement. Il a eu les retours de l’altercation entre Buck et Coban là bas. Il l’y a suivi, discrètement. Et l’a observé. Jusqu’à ce que la brute épaisse arrive au pont qu’il faut traverser pour atteindre la source. Et, alors, à ce moment là, Wolf décide de se rapprocher et de se laisser apercevoir. Il a pris un bout de rocher dans la main et la tient dans le dos.

Buck est tellement stupide qu’il ne le remarquera pas. Et, en effet. Lorsque l’ancien catcheur s’aperçoit de la présence de Wolf, il n’a qu’une réaction blasée. Prenant l’autre par surprise, Wolf lui saute dessus un sourire sadique aux lèvres. Et il lui balance le bout de rocher sur la tempe, bafouillant l’oreille interne de Buck. Un peu comme s’il le mettait KO. C’est mieux qu’un point américain, un bout de caillou au final. Buck s’écroule. Il saigne. Et c’est tant mieux.

WOLF ___ « La prochaine fois, regarde un peu mieux ton adversaire, espèce de troglodyte. » Non seulement Wolf utilise le mot troglodyte, mais il donne un coup de pied dans le dos de Buck. Il s’écroule. Visiblement sonné. Et, en profitant, Wolf l’attrape par les poignets et s’engage sur le pont. Lui ne craint rien du vide. Mais l’autre a hésité avant de s’y engager. Et donc, cela a confirmé ce que Wolf pensait : Buck a peur du vide. Un grand homme comme lui, peur d’une chose aussi élémentaire. C’est pathétique. Alors Wolf secoue la tête, et, retourne Buck sur le ventre pour qu’il aie une vue plongeante sur le vide. Il s’accroupit ensuite par dessus le dos du catcheur et sort une lame aiguisée de son pantalon et en dépose le bout sous le tatouage dorsale du catcheur.

Puis il l’enfonce dans la chair. Et, faisant une marque verticale le long de l’épine dorsale, il découpe le t-shirt et la chair en même temps, mettant à nu le dos qu’il a auparavant mutilé de ses ongles semblables à des griffes. Il voit que les cicatrices ont été soignées. Ca le déçoit. Puis il donne un coup de point dans la nuque du catcheur avant de reprendre.

WOLF ___ « T’as vu le vide que c’est ? Ca donne pas envie de tomber, hein… »

Puis il se relève et il ricane de façon marquée. Il fait tourner le couteau entre ses doigts, habilement, ce qui montre qu’il a l’habitude. Pour une fois il a décidé d’utiliser une arme. A grande responsabilité, les grands moyens. Et Buck est une grande créature. Il faut le garder à genoux. Sinon il est dominé en puissance et poids et taille. Il vaut vraiment mieux le garder sous soi. Sinon, il est capable de le renverser en quelques mouvements. Mais, Wolf espère que le vide sera suffisant pour fonctionner à son avantage. Non seulement Buck a l’air d’en être terrifié, mais en plus, le vieux pont est fragile. Et, le poids de Wolf combiné à celui de Buck le font grincer.

Ce serait presque suicidaire de continuer. Mais l’envie bouillonnante de se venger fait rage dans l’esprit de Wolf, et même pas le risque de chuter aussi ne l’empêche d’agir. Le sang coule le long du dos de Buck qui commence à remuer. Comme si, enfin, la douleur atteignait son espèce de poids chiche de cerveau de molosse.

OK by Gaby