La musique rythme nos vies, colore nos âmes et entraine nos coeurs. Parfois je me dis que sans elle, je ne suis plus rien qu'une enveloppe charnelle. La musique emplie chacun de mes membres. Elle me donne l'espoir d'un monde un peu plus beau, et me donne l'envie d'une journée incroyablement belle. Alors ce matin, comme tous les matins, je m'étais réveillée en musique. C'était la meilleure façon de commencer une journée. Sortir du lit en musique, dansant comme une folle, et se dire "Dieu merci, personne ne me voit !". Ça vous arrive pas vous, de tomber sur une chanson qui vous fait perdre le contrôle de vous-même ? Et qu'ensuite, vous vous mettez à gesticuler dans tous les sens, sourire aux lèvres, à moitié en train d'hurler les paroles de cette-dite chanson, paroles que vous ne connaissez pas vraiment d'ailleurs… Quoi qu'il en soit, j'avais le pressentiment que cette journée serait incroyable. Toujours en gesticulant, je pris tant bien que mal mon petit déjeuner, sans rien renverser, je tiens à le préciser. Vingt minutes sous la douche à me servir du pommeau comme d'un micro, et hop, j'étais toute propre. J'enfilais ensuite un petit haut, un slim noir, ma paire de converses préférée et une petite veste en cuir. Et hop, en route pour Brooklyn Academy of Music. J'y avais loué une salle avec un piano pour jouer tranquillement.

Après dix petites minutes à (deviner quoi) chantonner dans ma voiture, après une bonne vingtaine de regards de la part des autres automobilistes, et une vingtaine de grimaces que je leur faisais en riant, voilà que j'arrivais enfin à destination. Je connaissais par coeur cet endroit, puisque j'y venais très souvent. Ainsi, après avoir récupéré les clés de ma salle, je grimpais les marches deux par deux, et enlaçais presque le piano qui m'attendait sagement. Ni une ni deux, je déposai ma veste sur le porte manteau, et m'installais devant les merveilleuses touches de l'instrument. Viva la Vida de Coldplay pour m'échauffer, et voilà que je commençais à prendre du plaisir en jouant. Je me lançai dans une composition. Je laissais mes doigts danser sur le clavier, prenant des notes lorsque je jouais quelque chose de pas mal. Dix minutes plus tard, je m'étais enflammée, frissonnant de ma propre mélodie. Je n'étais jamais satisfaite de ce que je jouais, mon seul but était de transmettre des émotions grâce à la musique, et je trouvais que mon morceau reflétait parfaitement la joie de vivre et le bonheur. Alors pour une fois, j'étais assez fière de moi.

Je venais de faire une pause quand j'entendis une mélodie jouée à la guitare. Très jolie mélodie d'ailleurs, puisqu'une fois encore, j'en frissonnais. Je me mis donc à essayer de suivre la mélodie avec mon piano, mais d'un coup plus rien. Je m'arrêtai donc de jouer, et la guitare reprenait. Quand je reprenais, elle s'arrêtait, et quand je m'arrêtais, elle reprenait. Cela pendant au moins cinq minutes, comme si la/le guitariste jouait avec moi. Quoi qu'il en soit, je me mis à rire légèrement, et j'entendis un petit rire dans la pièce voisine. Cela m'avait semblé être un rire féminin. Je quittais donc ma salle, m'avançant curieusement vers la pièce voisine, dont la porte était ouverte. Je toquai tout de même, avant de faire un pas à l'intérieur. Elle était là, assise sur un tabouret, guitare dans les bras. Je lui lançai un léger sourire. Elle était vraiment magnifique, et j'avais l'impression qu'elle rayonnait, comme si elle avait un petit truc en plus que très peu avait. "Salut." prononçais-je presque maladroitement en m'approchant doucement. "C'était moi, au piano…", dis-je en accompagnant mes paroles d'un geste du pouce vers la pièce voisine dans laquelle j'étais.

C'est moi où elle vient de me faire un petit sourire ? Waou. Bon Zaara, reprend tes esprits hein. Je tentais de respirer calmement, et de ne rien laisser paraître quant à ce que je pensais de cette magnifique étoile que je venais de rencontrer. Que je venais de rencontrer, exactement. J'avais toujours eu tendances à espérer un tas de choses bien trop facilement, alors qu'il n'y avait aucun fondement à mes espoirs. C'est donc naturellement que je repris la parole. "En tout cas, je dois dire que j'ai adoré ce que tu jouais." Un petit sourire digne de ma sincérité, et j'enchainai. "Je m'appelle Zaara."

OK by Macky