Jun termina de lacer ses pompes et se releva avec enthousiasme, comme si ces trois heures de sport n’avaient été qu’une promenade de santé. Il pétait la forme, ce qui n’était pas le cas de tout le monde dans les vestiaires. Il remballa tout son bordel dans son sac et le jeta sur son épaule avant de fixer John qui n’en était pas à la moitié de son rhabillage.

« C’est incroyable d’être aussi lent… je pense sincèrement que t’en fais exprès et laisse-moi te dire que c’est absolument pas nice de ta part. »

Il jouait au gars sympa mais outré, et il trouvait que ça lui allait hyper bien. Ce genre de rôle auto-attribué, c’était un peu une tradition familiale, à croire que personne chez les Moore n’affichait sa véritable personnalité. Zachary faisait semblant d’être un tyran glacial alors que tout le monde (ses frères) savait qu’il n’était au fond qu’un gros sentimental maladroit, Noah jouait au pédé en chaleur mais Jun avait des doutes sur le sujet et Evan… bon, Evan c’était un cas à part.
Jun s’appuya contre le mur près de la porte, saluant chacun de ses collègues sportifs qui s’en allait d’un sourire ultra bright voire d’une tape dans le bras quand il les aimait bien. Il en profita pour compter les dalles de carrelage et essayer de se recoiffer dans le miroir recouvert de buée. Il en eu marre au bout de trois minutes.

« Mais putaaaaain John !!! T’es une fille ou quoi, magne-toi le cul j’en ai marre ! »

Il jeta un œil dans le couloir en trépignant comme un fumeur en manque de nicotine et toisa la jeune étudiante qui passait devant lui, un sac Vuiton en bandoulière. Le « grosse morue » lui échappa tel un pet et il afficha un sourire parfaitement aimable à l’adresse de John qui arrivait dans son dos. Evidemment, vu de l’extérieur ça pouvait paraître totalement gratuit, mais cette connasse l’avait vraiment mérité… sisi.

« Ça y est t’es prête princesse Johnette ? »

Encore un entraînement bien intensif. C'était ce qui me permettait de me vider la tête pendant quelques heures. pendant que je faisais du sport, je ne pensais à rien d'autre, et c'était vraiment très agréable. J'étais également en compagnie de mes collègues, tous aussi motivés les uns que les autres. On était une sacrée équipe, et j'avais vraiment beaucoup de chance de passer autant de temps avec eux. Un vrai bonheur. Nous venions d'enchaîner trois heures d'entrainement au football américain, et la moitié des gars étaient complètement morts. Sauf Jun et moi. Jun Moore, jeune frère de Noah Moore, le plus grosse plaie que je connaisse. Ce mec est un virus. Surtout ne l'approchez pas ! Vous risqueriez d'être contaminer et ça pourrait devenir très dangereux pour votre vie.. C'est de vue, je vous rassure. Je ne peux pas blérer ce garçon, et je n'ai d'ailleurs jamais pu. Seulement, son petit frère est un gars bien. Il a l'air d'être comme son frère au premier abord, mais j'ai eu la chance de le connaître un peu mieux, et il s'est avéré qu'il est très sympathique. On s'entend très bien tout les deux, et c'est ce qui compte. Et alors que j'étais en train de me changer, il me presse en me disant que je suis trop lent. J'étais effectivement plongé dans mes pensées, et je ne faisais pas attention à la vitesse à laquelle je me rhabillé. J'étais actuellement torse-nu, une serviette autour de la taille. Je le regarde donc avec un air blasé.

« Tu fais chier Moore... Bon tus sais quoi, je te parie que j'aurais terminé de me préparer avant Big ! Cinq croissante ! »

Je pointai alors Big, un gars étonnement grand et gros qui est généralement le dernier à se préparer. Je continuai alors à me préparer. Et alors que j'ouvrai mon casier pour y prendre mes affaires de rechange, mes yeux se portèrent sur une photo qui était accrochée à la porte du casier. C'était Maisy et moi. La photo avait été prise au nouvel an de l'année 2011. Cela faisait seulement un mois que nous étions ensemble, et à l'époque, tout était absolument parfait. On était le parfait petit couple, et nous ne nous étions pratiquement jamais engueulés. Everything was perfect. Je me mis alors à repenser à l'année que nous venions de passer. En y repensant, je n'avais encore jamais passé une si bonne année, et tout ceci grâce à Maisy et uniquement grâce à elle. Et voilà que nous n'étions plus ensemble, et qu'elle ne ferait plus jamais mon bonheur. J'étais à nouveau plongé dans mes pensées, et une énorme tape dans mon dos me rappela à la réalité. je vis alors Big sortir du vestiaires et passer devant Jun, qui avait un énorme sourire au visage.

« Sérieusement mec ? Ok ça va je te les achèterai en sortant tes 5 croissants ! »

Toute l'équipe quittait le vestiaire petit à petit, et Jun leur disait au revoir un par un. Il me gueula dessus et cette fois, je me dépêchai vraiment. Ce garçon n'était vraiment pas patient, et moi, je n'étais pas rapide non plus.. Je fini enfin de me rhabiller, et il était toujours devant la porte. Alors que je m'approchai de lui, j'entendis « grosse morue ». Je regardai alors dans le couloir et vit une pauvre fille passer dans le couloir. J'étais sûr et certain que Jun ne l'avait jamais vu de sa vie, et qu'elle ne lui avait par conséquent jamais rien fait, mais il l'avait tout de même insultée. Jun était un mec bien par rapport à son grand frère, mais parfois, c'était un sacré connard, et j'avais absolument horreur de le voir faire se genre de choses ! Je passai donc devant lui.

« T'es vraiment un pauvre gars Moore ! » Je me retournai alors vers lui. « Tu sais quoi, je paris que tout le long du chemin pour aller jusqu'à la cafet', tu ne sera pas capable d'être agréable envers les autres. 5 croissants. Comme ça je suis sûr de récupérer les 5 croissants que j'ai perdus.. »