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On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE

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MessageSujet: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMar 7 Fév - 18:19

    Voilà, voilà, voilà. Encore une dispute de plus dans leur histoire, mais pas des moindres celle-ci. Le lendemain, Yoshiko s'était réveillée l'esprit embrouillé, les yeux bouffis et avec une haleine pestinentielle. Roulée en boule dans son lit, toujours avec les vêtements qu'elle portait la veille, les souvenirs lui revenaient par flot. Elle n'était plus forcément en colère, elle était profondément blasée et perdue. Joyeux Noel Yoshiko ! Elle avait passé les quatre jours suivant chez son père, dans leur maison des hamptons. C'était prévu, par contre ce qui ne l'était pas c'est qu'elle y reste encore cinq jours de plus, jusqu'à la rentrée. Elle s'était faiblement portée pâle au journal, les mots grippe et gastro avaient suffit pour convaincre son boss de la laisser revenir la veille de la rentrée. Une semaine c'était donc écoulé pour réfléchir à ce bouleversement qui s'opérait en elle. Une semaine pour décider qu'elle avait besoin de changement, d'espace. Qu'elle ne voulait plus s'accrocher à du vent.

    Elle était bien rentrée à l'appartement ce deux janvier, pour récupérer quelques affaires, avertir Leandro d'un simple mot puisqu'il était encore de garde. Elle finirait bien par le croiser de toute manière puisqu'il lui faudrait revenir récupérer le reste de son bordel. Emportant le minimum et l'essentiel, elle était déjà chargée de trois sacs dans ce taxi la menant vers le loft en plein coeur de manhattan de son père. De l'espace. Elle séjournerait dans la chambre d'amis en attendant qu'elle sache ce qu'elle veuille réellement faire.

    Puis une autre semaine s'était écoulée, entre les cours, le journal, et ses réflexions.

    Deux semaines sans réelles nouvelles de Leandro, elle l'évitait. Deux semaines sans réelles nouvelles d'Andrew, qui à son tour semblait l'ignorait. Avait-il au moins lu son article ? En un sens elle comprenait ce recul même s'il lui faisait mal, elle savait qu'elle en avait besoin aussi. Oh, elle avait bien écrit des centaines de messages qu'elle n'avait jamais eu le courage d'envoyer. Il semblait que ce soir là, une partie d'elle-même s'était brisée et depuis, l'autre partie n'avait plus de sens. Elle ne lui en voulait pas vraiment, la colère n'était plus de mise. C'était autre chose, un mélange de peur, d'appréhension, d'impression de page qui se tourne sans que l'on puisse l'en empêcher.

    Au bout de deux semaines et demi, elle avait pris une décision et quitterait définitivement sa colocation avec Leandro. Finalement elle ne l'avait pas recroisé, elle lui avait donc écrit une lettre, une longue lettre, accompagné de la chainette qu'elle avait fait réparer. Elle s'était excusée, lui avait joint un chèque pour le loyer et avait fait vider sa chambre par l'aide de cher papa écrivain.

    Au bout de trois semaines, Leandro s'était laissé de ne pas avoir de réponses à ses appels, à ses messages et avait juste cesser de tenter de la joindre. Dans sa lettre, elle lui avait pourtant promis qu'elle le recontacterait, quand elle serait prête. Ce n'était pas encore le cas.

    Début février arriva sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, tout ces changements l'avaient bien occupé. Arriva aussi la neige et la grisaille. Un temps sybérique qu'elle aurait bien voulu éviter. Avec, s'accompagna une volonté soudaine.

    Samedi. 17h, Yoshiko emmitouflée sous plusieurs couches de vêtements toujours aussi tordues, s'engouffre dans un taxi. Son jeans troués aux genoux et effilés sur les cuisses laissaient entrevoir un collant rouge en laine en dessous. Ses UGC lui réchauffait les pieds, pas de talons avec cette neige. Son manteau jaune soleil cachaient un pull noir et blanc ainsi qu'un gilet en cachemire rose. Sur sa tête, un bonnet bleu canard, autour de son cou une écharpe de trois mètre de long de même couleur. A ses mains, des gans assortis. Le conducteur lui jeta un regard désapprobateur mais ne broncha pas. Il aurait sa commission.

    19h05. Après avoir roulé à deux à l'heure et avoir cumulé les bouchons, le taxi s'arrête devant un immeuble de Brooklyn.

    19h08. Yoshiko hésite plusieurs minute avant de ne se décider à appuyer sur le bouton de l'interphone. Ici, elle n'était jamais venu auparavant. Andrew Cooper.

    19h10. La sonnerie d'appel retentis, elle pourrait faire marche arrière et partir. Elle n'en fait rien, et attends. Voilà, voilà, voilà.


Dernière édition par Yoshiko Mena le Lun 9 Avr - 13:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMer 8 Fév - 20:53

Ce matin là, le réveil fût difficile. Le pire n'était pas sa gueule de bois ni l'odeur d'alcool qu'il empestait, mais bien ce sentiment confus d'avoir perdu quelque chose, l'esprit encore empreint d'un degré d'alcool certains. Une cuite comme celle-ci, ça faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas eu ! C'était même peut-être la pire, après celle bien sur lui ayant valu un coma éthylique lors d'une soirée entre amis dans l'année de ses dix sept ans. Évidemment, ce n'était pas simplement à cause des bières qu'il s'était enfilé la veille en compagnie de Yoshiko. C'était probablement dû aux multiples verres de whisky et certainement d'autre alcool qu'il avait prit lors de son détour dans le bar à un bloc d'ici, sur le chemin de son retour. La route de son appartement fût d'ailleurs difficile à reprendre, et il lui a fallu presque deux heures dans le froid, avant de finalement apparaitre comme par miracle devant chez lui. C'était déjà le petit matin.

Par chance, la trêve hivernal de l'équipe lui permettait d'avoir jusqu'à début janvier pour récupérer. Les jours suivant, il les passa chez lui. Se portant pâle pour les fêtes, esquivant toutes les invitations de sa famille et de ses amis. Une sensation bien particulière et morose au fond de lui. Ce sentiment de tristesse lui ne le lâche pas, et il se repasse en tête les quelques souvenirs qu'il lui reste de cette soirée avec son amie. Si elle l'était encore. Le temps passe, l'hiver reste lui même, et malgré le soleil, les températures ne donne guère l'envie de sortir. Son travail de coach ne reprenait pas avant février, et il n'avait que les entrainements de l'équipe pour le faire sortir de chez lui en ce début janvier. Ce n'était pas le moment de faire l'impasse sur le baseball, la seule chose qu'il avait encore. Un petit espoir, en recevant les félicitations de son coach pour ses performances, son prochain contrat, et l'écho de ses qualités mis en avant dans la presse, notamment cet article de Yoshiko, plutôt sympathique pour la première fois. Petit espoir qu'elle pense à lui, qu'elle ne soit pas trop en colère. Mais sans espoir, il devait être sans doute écrit depuis plus longtemps, ne mentionnant pas son prochain transfert.


Un petit stage d'une semaine au Texas en cette mi-janvier, lui rappela son futur départ de New York. Il avait maintenant un agent, qui s'occupait de tout pour lui, en prévision de la signature de son prochain contrat en professionnelle. Chose toujours peu réjouissante pour lui. Et le temps passe, encore, vite, trop vite. Des nouvelles de son agent, les choses avancent, mais la date de signature de son contrat reste incertaine. Il était comme en sursis dans cette ville. Quand devra t'il partir ? Et toujours aucune nouvelle de Mikado, qui ne sort pas de ses pensées. Plusieurs fois il composa son numéro, lança l'appelle, et raccrocha immédiatement, sans même attendre une sonnerie. Mais à quoi bon se lançait t'il sans arrêt.

Un samedi, le premier de ce mois de février. Rien n'avance, tout stagne. Le temps est long. Aujourd'hui encore, la journée fût longue. Son mal de crâne lui rappelle sans cesse les nouveaux excès de son vendredi soir. A qu'elle heure était t'il revenu ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais en tout cas, le soleil se levait déjà doucement sur la ville. Il fallait qu'il profite de ces soirées avec les gars de l'équipe, avant de leur dire tous au revoir. Et à défaut de pouvoir prendre la soirée avec Yoshiko, il fallait bien qu'il s'occupe. Tout semblait tourner autour d'elle.

Son réveil résonne dans sa tête. Non, ce n'est pas son réveil. Il est sur le canapé de son appartement, en caleçon, l'haleine pas fraiche. Non, ce n'est pas son réveil, mais la sonnerie de l'interphone. Son appartement a les allures d'une chambre d'étudiant. Il se lève, difficilement, se masse les tempes qui cognent. Il répond, annonce juste qu'il descend tout de suite, sans prendre le temps d'écouter qui peut bien être son interlocuteur. Attend t'il quelqu'un au moins ? Un tour rapide dans la salle de bain, où il se passe de l'eau sur le visage, et un aller-retour de sa brosse à dent dans l'espoir d'effacer ce goût de tequila. Il attrape son jean qui traine là sur la baignoire, et va dans la chambre pour prendre sa chemise qui gît au pied du lit.

Une forme dans son lit. Il tape, et se relève, à moitié nue, une petite brune. Il n'avait pas souvenir d'être revenu ici avec quelqu'un.

- Tu fout quoi chez moi ?

La fille aussi émerge, elle aussi se masse les tempes. Il espère juste qu'elle pourra lui en dire plus.

- T'affole pas mon beau, on a rien fait ! T'était tellement bourré, que tu t'ai endormie directement sur le canapé en rentrant !

C'était rassurant. Aucune bêtise en cette soirée, aucune erreur. Depuis qu'il avait fait la connaissance de Yoshiko, il n'avait eu aucune relation, aucune fréquentation. Il n'avait depuis ce temps, que la petite blonde en tête. Et même depuis la crise, il n'avait vu aucune autre fille. Il n'en voulait pas d'autre. Il enfile sa chemise, qu'il ne boutonne pas. Se rappelle de la sonnerie, il y a deux minutes, peut-être trois. Cette fille nue dans son lit, une raison de plus pour ne faire monter personne. Il prend ses clés, et dévale les escaliers deux par deux, en chaussette, et la chemise au vent, oubliant l'hiver froid dans son immeuble bien isolé. Il ouvre la porte, essoufflé. Et là, tout se bloque.

Un mois qu'il attendait cela.

- Yoshiko ?

Un instant encore, et le froid s'engouffre dans l'immeuble, s'engouffre dans sa chemise ouverte, le glaçant sur place. Son cœur doit t'il se réchauffer devant la venue de Yoshiko ? Alors là, il repense à cette fille dans son lit.

- Je...je suis surpris de te voir.

Comment prendre la discussion ? Comment reprendre le dialogue ? Il était là, prenant le froid, elle était là, certes bien plus couverte, mais elle devait tout de même sentir ce vent froid ? Un mois qu'il attendait de la revoir. C'était maintenant l'occasion.

- ça va ?

Voilà, aussi idiot soit t'il, ce fut les seules mots qu'il arriva à lancer.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyLun 13 Fév - 18:40

    Voilà, elle l'avait fait. Elle venait d'appuyer sur ce petit bouton métallique où un bzz sonore s'éleva dans la rue passante. Elle se retourne d'ailleurs vers le trottoir enneigé, dos à la porte d'entrée en verre. Elle regarde les gens continuer de faire leur vie, se protégeant du mieux possible de ce vent sec, glacial. Il ne neige plus depuis le début d'après-midi mais le ciel gris n'annonce rien de bon. Dix centimètres de poudre déjà recouvrent le bitume. Elle venait de faire plusieurs bornes pour une raison encore inconnue, poussée par son instinct alors qu'il n'était peut-être même pas chez lui. Elle n'aurait plus qu'à rappeler un taxi, ce qui vu l'heure serait chaotique. Mais elle reste là, à contempler ce tapis blanc, gris, jaunâtre sous les lampadaires quand elle l'entend.

    - Je descend.

    Un clic et plus rien. Elle cligne des yeux plusieurs fois et se tourne vers l'interphone comme si sa voix allait de nouveau s'élever dans les airs par magie, mais rien. Il descend sans savoir que c'est elle qui vient de sonner. Elle comprend alors, qu'elle doit certainement très mal tomber, qu'il attendait quelqu'un, qu'il allait quitter son appartement sous peu. Elle hésite alors à sonner de nouveau, même à l'appeler pour lui dire de ne pas descendre. Elle ne sait plus que faire, elle continue de fixer l'engin mural sans trouver de solution à ce problème. Elle recule même, quitte le petit portique pour avoir une vue d'ensemble du trottoir Peut-être que la personne qu'il attend était entrain d'arriver, ce qui serait la solution. Mais elle avait beau fixer les gens évoluer, elle se souvint qu'elle ne connaissait aucune des connaissance du jeune homme en dehors de l'équipe des Yankees. Elle avance alors de nouveau pour se protéger un peu de ce vent et décide d'attendre. Il était déjà certainement entrain d'arriver. Et ce fut le cas.

    La porte s'ouvre devant elle comme écho à ses pensées, laissant apparaitre le jeune homme débraillé, tout sauf habillé pour sortir. La première chose qu'elle voit c'est son torse découvert par sa chemise ouverte. Indécent et de la folie par ce temps. Elle dévie le regard la seconde d'après confuse et le pose sur son visage. Il a les traits tirés, les yeux bouffis. Il vient de se réveiller. Aucun doute. A 19h ? Elle lève un sourcil alors qu'il la découvre à son tour, il semble choqué. Son prénom prononcé par sa voix, son coeur se serre. Il lui a manqué et la distance qui s'est imposé ce soir de décembre s'est apparemment bien encrée. Son expression s'efface alors qu'il continue. Il est surpris de la voir, oui elle avait comprit, elle s'en était douté. Elle ne s'attendait toutefois pas à ressentir de la déception face à cette réaction. Elle ne montre rien, ne dit rien, alors qu'après tout c'est elle qui s'était dérangé.. Non, qui le dérangeait. Elle se sentait maintenant stupide d'avoir débarquée ainsi sans prévenir après plus d'un mois de silence. Pourtant elle était là, devant lui, et il n'avait pas encore fait demi tour, il ne s'était pas braqué. Ce qui, connaissant le jeune homme, était favorable. Puis il reprend par sa question qui la déroute, la surprend. Anodine, distante, comme s'il était parfaitement normal qu'elle soit là en bas de chez lui et qu'il soit là, à moitié nu sur le pas de la porte alors qu'il fait moins 5° dans la rue.

    - Oui.

    Ca va, elle va bien elle va mieux. Elle marque un temps de pause, ne lui demande pas si lui va bien, bien trop intrigué par cette scène étrange. Elle ne s'embarrasse pas de faux semblants. Elle secoue négativement la tête en faisant une moue.

    - J'aurais dû prévenir avant de venir, rentre chez toi Andrew avant de te choper une crève d'enfer.

    Son ton est simple, détendu. Elle n'attend rien de plus et fait demi tour. Elle n'avait pas choisit son moment non. Et il semblait qu'il n'était pas prêt à l'inviter dans son antre secret. Elle retourne sur le trottoir, s'éloigne sans un regard bien décidée à trouver un taxi. Elle n'attendait plus rien.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMar 14 Fév - 17:06

Une fumée blanchâtre s'échappe de la bouche d'Andrew, ses poils se dressent sur tous son corps, il en devient presque un glaçon, et c'est avec un certain effort qu'il empêche sa mâchoire de partir dans un clac-clac afin de pouvoir sortir ces quelques mots. Sa réaction est presque idiote, mais que pouvez t'il bien dire ? Un mois d'absence et de silence de ces deux là, un dernier rendez-vous catastrophique ressemblant plus à une rupture qu'autre chose. Et aujourd'hui elle était là, devant chez lui, en ce début de soirée, avec une température au raz des pâquerettes. Son attitude n'était pas forcement celle qu'il voulait, mais elle était plutôt le résultat de sa surprise au pied du lit, avec une gueule de bois certaine. De toute façon, il était maintenant trop tard, il était là devant elle, avec une tête et une tenue ne laissant aucun doute sur son état. Devant le visage de Yoshiko, il lui était maintenant impossible de repartir dans une énième bataille. Il pouvait bien lui en vouloir terriblement quand il était seul chez lui, sirotant sans retenue bière après bière, déversant presque un flot de haine sur ce Leandro. Mais aujourd'hui, elle était là, et c'était déjà un signe de rapprochement. Comment pouvait t'il lui dire non, lui dire de partir, d'être agressif, alors qu'il attendait ce moment depuis le lendemain de leur nouvelle crise.

Malgré tout, elle est brève, peut-être distante même. Il ne peut pas lui en vouloir. Elle ne pouvait pas faire comme s'il n'avait rien eu. Et lui, le pouvait t'il vraiment ? Son esprit reste dans les brûmes de l'alcool, un relant de chaleur, un arrière goût de whiski. Ce n'était pas vraiment le régime alimentaire adéquate pour un jeune joueur s'apprêtant une entrée dans le monde professionnel du sport. Il se pose une question maintenant, sur la venue de Yoshiko ici, aujourd'hui. Elle n'avait jamais mis les pieds ici, n'était jamais venu l'attendre au pied de son immeuble lorsqu'ils avaient prévus une sortie ensemble. Et aujourd'hui elle est là, mais ne semble pas prête pour une grande discussion. Comme s'il s'agissait seulement d'une erreure, qu'elle avait mis le doigt sur le mauvais bouton, ou s'était tout simplement trompé d'adresse. Pas de sourire sur son visage, juste une moue, puis ce qui ressemble à des excuses, avant de finallement faire le chemin inverse, descendant les quelques escaliers du pas de porte, avant de reprendre sa route sans aucun autre mot. Il lui faut un temps à lui, pour prendre la décision de réagir. Il s'avance à sa poursuite, le sol est froid, trop froid, et il lui glace le sang.


Il a froid, très froid, mais il ne veut pas la voir partir. Il arrive à sa hauteur, lui empoigne le bras, et l'attire avec lui.

- Attends. Viens.

Il la force presque à le suivre, non, c'est qu'il la tiens à sa suite, et accélère le pas, le sol désagréablement froid. Pour sûre oui, il aurait certainement le droit à une crève. La retenir en valait certainement la peine. Ils arrivent à la porte de l'immeuble, et là, il se décompose.

- Merde ! J'ai pas les clés.

Le froid semble encore plus douloureux à cet instant. Il lui faut une solution pour ouvrir la porte maintenant. Il ne pouvait pas attendre ici avec Yoshiko. Il se rappelle de cette fille dans son appartement, cette fille dont il ne connait même pas le prénom. Elle pouvait lui ouvrir, mais après, il devrait expliquer la situation à Yoshiko, sans passer pour un connard. Il tente, c'est la seule solution, et avec un peu de chance, tout irait bien. Il sonne, attend, et finalement, la voix d'une fille se fait entendre.

- C'est Andrew, j'ai pas mes clés, tu peux ouvrir ?

La porte s'ouvre, avec ce petit déclic métallique. Il invite Yoshiko à le suivre. C'était impossible maintenant de faire demi-tour. Il lui prend la main un instant, malgré le froid, le contact est chaud, mais dès les premières marches, le contact se rompt. Par volonté ? Ou est-ce juste la petitesse de l'endroit qui ne permet pas de maintenir ce contact ? Trois étages, trois étages pour réfléchir à une explication sur tout cela. Il jette un coup d’œil, elle est toujours derrière lui. Il ne lui avait pas vraiment laisser le choix, et c'était lui même mis dans une sale situation. Il ouvre la porte de son appartement.

- Je t'en prie, rentre.

C'est à ce moment là que cette fille décide de sortir de la douche, d'où une épaisse fumée sors, avec pour seul habit, une serviette sur le corps. "Bienvenu chez moi Yoshiko".

- Je me suis permis de prendre une douche Andrew
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyVen 17 Fév - 17:22

    Ce n'est pas non plus comme si elle avait attendu quelque chose ces dernières semaines. Elle avait tourné une page, elle avait été actrice de sa vie et non plus spectatrice. Non, elle n'attendait rien, elle agissait, simplement. Alors oui, forcément, elle est déçue sur le moment alors qu'elle s'éloigne déjà du jeune homme, parce que ça avait été trop court, parce qu'elle aurait voulu agir, encore, mais elle n'était pas non plus démoralisée ou en colère. Elle n'était plus dans cet état d'esprit, il ne lui devait rien. Tout comme elle ne lui devait rien. Finit les faux semblants depuis bien longtemps. Elle se demandait en descendant ces quelques marches, si elle aurait rapidement un taxi, ce qu'elle ferait ensuite. Occultant la scène surréaliste qui venait de se dérouler, agir, simplement.

    C'est donc avec beaucoup de surprise, qu'elle l'entend soudainement près d'elle et qu'il la pousse maintenant vers l'entrée de l'immeuble. Le temps de réaliser, elle est déjà devant la porte. Sur le moment, elle imagine la tête des passants qui doivent le prendre pour un fou à s'aventurer dans la rue par cette tenue. Elle sourit, sans s'en rendre compte. Il était cinglé, autant qu'elle. Il l'avait retenu, rattrapé, et semblait vouloir la faire monter. Oubliée, le taxi, c'est avec un mélange de soulagement et d'appréhension qu'elle le regarder piétiner le sol glacé en pestant. Nouveau sourire, ah ça, il avait l'air fin comme ça. Et maintenant ? Maintenant il sonne à son propre appartement. Le sourire de Yoshiko s'efface. Elle n'avait pas le souvenir qu'il lui ait un jour dit qu'il vivait avec quelqu'un, elle venait donc vraiment de le déranger et vu sa dégaine, ça n'annonçait rien de bon. La jeune femme prit sur elle, elle n'attendait rien et se le rappelait mentalement alors que le clic de la porte laissait deviner que la personne dans son appartement venait de lui ouvrir. Elle n'attendait rien, ne devait rien attendre. Elle agissait oui, et même si elle ne savait pas encore pourquoi elle était venue là, ce soir précisément, elle se laissait porter. Finit de se cacher les yeux et de faire l'autruche, depuis un mois elle agissait, ça ne pouvait pas être pire que ce qu'elle avait pu faire subir à Leandro.

    Elle secoue la tête instinctivement, elle ne devait pas y repenser, alors qu'Andrew lui attrappe la main pour l'emmener vers les escaliers. Son estomac se noue à ce contact devenu à moitié étranger, bien que malgré tout, toujours familier. Elle perd le fil de ses pensées et se laisse guider, bien trop vite pourtant elle perd sa main alors qu'ils commencent à monter les marches. Elle le suit, regarde son dos, sa nuque et l'appréhension revient un peu plus à chaque pas. Elle n'était plus tout à fait sur de ce qu'elle était entrain de faire maintenant qu'elle était là. Bien qu'au fond, ce ne soit qu'un détail. Elle agirait en conséquence, c'était sa nouvelle devise. Voilà, nouveau mémo mental au fur et à mesure qu'ils progressent jusqu'au 3e étage. Cette fois, il n'y en aurait pas d'autres. Son estomac se crispe un peu plus, plus de marche arrière maintenant. Elle ne pouvait pas. L'appréhension bien que forte à cause de ce sentiment de tomber mal, se mêle à l'excitation. Elle allait découvrir une part du jeune homme que ni lui ni elle ne s'étaient décidé à franchir avant. Mais avant, c'était avant. Une éternité semblait s'être écoulé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Il s'en était passé des choses eu un mois. Un petit mois pour changer de vie. Pour faire le premier pas.

    Elle entre, suit son invitation retenant sa respiration. Dans la pièce, elle se laisse le droit de respirer, doucement. Elle était bien là. Pourtant elle n'a pas le temps de réaliser, de regarder les lieux, les détails, de scruter l'univers d'Andrew. Une porte s'ouvre et Yoshiko voit tout de suite la jeune femme vêtue d'une simple serviette alors qu'elle se met à parler. Son sang se glace. Oui, elle tombait mal même plus que mal. Elle ne se doutait pas à quel point mais c'était maintenant limpide. Elle aurait voulu se gifler, elle aurait du appeler, ou elle n'aurait carrément pas dû venir. Après tout Andrew semblait être allé de l'avant lui aussi. Bien plus qu'elle-même. Elle aurait voulu le gifler maintenant lui, parce qu'au lieu de la laisser partir il l'avait rattrapé, l'avait fait monter ici sans état d'âme. Etait-ce une sorte de vengeance de sa part ? Et comment lui en vouloir de toute manière ? Si, quand même. Elle, elle ne l'avait jamais confronté à Leandro. Voilà, encore lui alors qu'elle avait tout fait pour s'en éloigner. Elle fulmine maintenant, serre la mâchoire. Elle ne bouge pourtant pas, elle ne se retourne pas alors que sa voix s'élève. C'est bien à Andrew qu'elle s'adresse alors qu'elle fixe cette jeune femme, cette porte.

    - Ca t'amuse Andrew ? Tu cherches quoi ? A quoi bon t'acharner ? Tu voulais tant te venger que ça ? Pour me faire monter ici ? Pour que je la vois ? Tu sais quoi ?

    Elle se retourne maintenant, la voix sèche, le visage fermé.

    - Ca n'a même pas d'importance au fond.

    Et ces mots lui font mal parce qu'elle sait que si, au contraire, ça en a. Elle sait que la douleur qu'elle ressent à l'intérieur est bien plus profonde qu'elle ne l'admettrait jamais. Qu'il s'agissait là d'un sentiment de jalousie, de trahison. Tout sauf légitime. Elle n'avait pas le droit, n'en avait jamais eu. Voilà ce qui lui faisait vraiment mal. Pourtant, ce qui lui faisait vraiment mal et qui lui paraissait comme impossible sur le moment, c'était de simplement partir sans reste. De ne vraiment plus l'avoir dans sa vie. Elle voulait de vrais adieux cette fois, et cela devra venir de lui. Alors elle se force, pour oublier ce qu'elle vient de dire, pour passer au dessus. C'était du Yoshiko pur et simple après tout, de passer d'un état à l'autre. De ne pas être compréhensible.

    - Maintenant que je suis là, tu ne me présente pas ?

    Elle contrôle sa voix, essaye d'être moins sèche, plus calme. S'il voulait en finir avec elle, ça viendrait de lui. Elle, n'a plus la force de tourner une autre page. Pas celle-ci.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyLun 20 Fév - 20:30

Le timing n'est pas bon, pas bon du tout. Il avait bien en tête l'inévitable rencontre de Yoshiko avec cette jeune femme une fois à l'intérieur de l'appartement, mais il l'espérait dans une autre situation, et dans une autre tenue. Dans sa tête, cette rencontre était catastrophique, il ne pouvait certainement y avoir pire. Une chance peut-être qu'elle n'était pas encore à moitié nue dans le lit d'Andrew. Comment Yoshiko pourrait réagir maintenant, que penserait-elle de lui, et de la présence de cette fille, dans cette tenue, les accueillants le sourire aux lèvres le plus naturellement possible, comme si elle était ici chez elle. Andrew secoua la tête, craignant le pire maintenant. Yoshiko avait fait l'effort de venir lui rendre visite, il ne savait pas pour quelle raison, mais elle avait fait le déplacement, et c'était déjà un premier pas vers lui d'une certaine façon. Et lui, idiot comme il était, avait eu cette merveilleuse idée de la faire entrer chez lui, avec cette présence dangereuse. Aux yeux de Yoshiko, cette jeune fille changer la donne, et certainement la suite de la visite. Il tourne les yeux vers elle, voudrait lui dire un tas de chose, bateau, "ce n'est pas ce que tu crois", "je vais t'expliquer", "c'est ma cousine !". Mais cela avait-il une réelle importance. Bien sur que oui, sur l'image qu'elle avait d'Andrew, sur le future de leur relation qui était presque revenu au début, à du néant pur et simple. Mais avait-il vraiment besoin de dire cela, finalement, il ni avait rien eu ici, et cette jeune femme n'était qu'une inconnue se retrouvant ici par on ne sait quel tour de magie. Surtout grâce à une bonne cuite.

Pourrait-elle maintenant le croire quand il lui dira qu'il tiens à elle, qu'elle lui manque, que leur relation lui manque, et que la suite qu'ils n'ont pas pu écrire lui reste sur le cœur comme un vide difficile à vivre. Difficile à croire devant cette scène. Le visage de Yoshiko se crispe, et ce n'est pas à cause du froid. En y repensant, ils étaient mieux en bas, et il préférait avoir une crève à mourir plutôt que d'avoir cette confrontation. Il était maintenant trop tard. Il commence à ouvrir la bouche, dire quelque chose, une excuse, une explication crédible, histoire de ne pas perdre totalement la face. Mais c'est Yoshiko qui prend la parole, alors que l'inconnue de la douche reste là devant la porte de la salle de bain, bras ballant, sans dire un mot, certainement surprise de la tournure des événements. Yoshiko l'accuse de chose idiote, totalement fausse. Aucune vengeance, aucun désir de faire souffrir Yoshiko, même s'il avait su qu'elle pouvait souffrir pour lui, à cause de lui. Non, lui il voulait tout l'inverse. Mais cette fille là, gâche tout. Andrew ne parle pas, sa mâchoire se serre à son tour. Il regrette tout ça, depuis le début, depuis cette soirée où leurs chemin s'étaient séparés. Ce mois de désert entre eux.

Pas d'importance ? Est-ce qu'elle le pense vraiment ? Qu'importe, il ne peux faire comme si tout cela était normal. Non, vraiment, la situation n'était pas ce que Yoshiko croyait. Alors qu'elle essaye de prendre la fuite face à cette situation, sans attendre aucune explication, jouant maintenant le jeu de l'indifférence. De son côté, l'autre ne bouge toujours pas, mais semble se détendre en voyant le changement de réaction de Yoshiko. Mais pourquoi elle bouge pas, pourquoi elle se casse pas. Il s'avance vers elle, l'attrape par le bras, et la pousse sans ménagement dans sa chambre.

- Tu prend tes vêtements, et maintenant tu te casses ! C'est pas un hôtel ici, tu as rien à foutre là.

L'autre ne comprend pas, le toise et le gifle en réponse à sa poigne certainement douloureuse, puis, elle lui claque la porte au nez en lui lançant d'une voix vexée :

-C'est bon, j'me casse de ta porcherie espèce d'incapable !


Une porcherie ? Ce n'était peut-être pas un palace, mais à part quelques vêtements trainant ici et là, ainsi que quelques bouteilles d'alcool d'une provenance inconnue, l'appartement d'Andrew était plutôt clean pour celui d'un célibataire. Il se retourne maintenant vers Yoshiko, retire sa chemise, et attrape un t-shirt qui est là sur le canapé, à l'emplacement même où il avait fait sa nuit. Enfin, si on parle ici de nuit. Il l'enfile, et repasse par dessus sa chemise. Comment entrevoir maintenant la suite. Il n'ose pas affronter le regard de Yoshiko, pas avant d'avoir en tête chaque mots de son explication. En apparence, il ne lui devait pas d'explication, il ni avait rien entre eux, elle n'avait jamais voulu. Alors pourquoi cette crise maintenant ? Oui, Pourquoi ? Il ramasse une bouteille de whisky au pied de la table, et tourne son regard sur Yoshiko.

- C'est quoi le problème Yoshiko ? Me venger de quoi ? J'ai aucune raison d'être méchant avec toi ! C'est pas parce que tu me fout un râteau que je vais me venger ! J'ai plus l'âge excuse moi !

Il porte sa main à sa tête, le mal de crâne le lance, et il a du mal à trouver ses mots. Sa voix est plus agressive qu'il ne le voudrait, mais la situation le rend nerveux, l'énerve. Qui avait t'il eu entre eux ce soir là ? C'était quoi la raison exacte de ce long silence durant un mois entier ? Même ça, il n'était plus certains d'en connaitre toute l'histoire.

- Et puis dis moi, c'est quoi le problème si je passe ma nuit avec une fille ? ça te dérange tant que ça ?

Est-ce que cela la dérange ? Si oui, est-ce que ça voulait dire quelque chose ? Et puis elle, avec ce Leandro, il n'avait rien à dire, il devait juste être là pour remplir l'emploi du temps de Yoshiko. Dis comme cela, c'était peut-être loin d'être la vérité absolue, mais qu'importe, il voulait maintenant la voir réagir, qu'elle en dise plus. Il tourne sa tête vers la porte de sa chambre toujours close. *Elle en fout un de temps celle là !*

- Quand tu passer tes nuits avec Leandro, j'avais rien à dire moi ! Je devais juste être là quand il était pas là, point barre ! Alors essaye pas de me reprocher ce que toi-même tu fait.


Il s'avance d'elle, sa bouteille toujours vide à la main. Pourquoi ils en étaient là aujourd'hui ? Il reprend la parole, maintenant plus posé, allait-elle le croire ?

- Si tu veux tout savoir, il ni a rien eu avec cette fille, je la connais même pas ! J'ai dormi sur le canapé, lendemain de cuite.


Dernière édition par Andrew L. Cooper le Mer 14 Mar - 20:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMar 28 Fév - 16:56

    Elle a beau tout faire pour retrouver son calme en surface, pour ne plus être aussi sèche, pour desserrer le poing qu'elle voudrait plaquer contre la mâchoire d'Andrew, à l'intérieur c'est le chaos. Elle est en colère, contre lui de l'avoir fait monter au lieu de la laisser repartir à sa vie tranquille bien que morne, elle est en colère contre elle-même d'avoir fait ce fichu premier pas, ou peut-être bien d'avoir simplement tout foirer dès le début. En colère contre cette fille qui n'a aucune pudeur à rester planter là devant eux, à moitié nue. Elle essaye de respirer calmement, de ne pas simplement craquer pour évacuer toute la pression de cette distance, de cette pseudo séparation, de ce chamboulement, de ce dernier mois, de ce soir. Elle déglutit, elle semble avoir du mal à respirer. Elle ne veut même plus le regarder, à défaut elle scrute le vide, le canapé dont elle ne remarque ni la matière, ni la couleur. Elle est bien trop occupée à gérer ses émotions. Mentalement, elle compte jusqu'à 10 avant de décompter jusqu'à 0. Fameuse technique pour ne pas paniquer. Mais elle ne panique pas, c'est différent alors elle n'obtient aucun effet. Elle enfonce les mains dans les poches de son manteau, serre de nouveau les poings. Elle visualise son violon, tente de se souvenir des notes d'un concerto mais rien, le vide.

    A la place c'est Andrew qu'elle entend, la poussant instinctivement à tourner la tête vers lui. Le ton de sa voix, les mots qu'il emploie montre qu'il est lui aussi énervé. Elle le voit repousser la jeune femme qui ne semble pas comprendre, il la dirige sans ménagement vers une autre pièce. Une diversion pour ce chaos, ses pensées, ses émotions. Elle suit la scène devant elle, la jeune femme mécontente répond aussi grossièrement. Yoshiko ne comprend plus, pas qu'elle en ait comprit d'avantage plus tôt mais où est la logique dans cette histoire ? Pourquoi la chassait-il maintenant ? Agissait-il toujours ainsi avec ses conquêtes ? Se montrait-il toujours aussi bourru et froid ? Etait-il vraiment un de ces types aux clichés innombrables ? Et surtout, surtout pourquoi attendre de la faire monter ici pour agir ainsi avec cette pauvre fille ? Oui, sur le moment, Yoshiko a un élan de pitié pour celle-ci. L'espace d'un court moment seulement. Elle secoue la tête, elle ferait peut-être bien de la suivre. Elle a maintenant un très mauvais pressentiment sur la suite des choses. Quand Andrew revient dans la pièce, enlevant sa chemise, elle détourne la tête, médusé qu'il puisse agir avec tant de désinvolture. Etait-ce vraiment normal pour lui ? Tant de questions suspendus à ses lèvres qui n'auront jamais de réponse. Au final, elle se ferait certainement jeter de la même manière que la greluche en serviette, la fierté en plus. Elle recule d'ailleurs, sans s'en rendre vraiment compte, perdue dans ses pensées, mal à l'aise, mal tout court d'ailleurs.

    Il la sort pourtant de cette pseudo torpeur quand elle entend son prénom. Elle ose de nouveau poser les yeux sur lui, elle croise son regard sombre où elle n'y déchiffre rien de tendre. Cadavre de bouteille à la main, elle ne peut s'empêcher de se dire que ça aussi, c'est tout lui. Elle ne va pourtant pas plus loin dans ses pensées, puisqu'elle est actuellement entrain de se prendre un savon par le jeune homme. Serait-ce la charité qui se fout de l'hopital ? Pourtant il marque un point, touché. Elle pince les lèvres. Lui avait-elle vraiment "foutu un rateau" ? Elle hausse mentalement les épaules, se promettant de se poser la question ultérieurement. Ce n'était pas le moment, elle avait d'autres chats à fouetter. Comme lui. Il n'avait plus l'âge, ah ça, il semblait être l'emblême même de la maturité. Yoshiko secoue la tête agacée, c'était montrer si peu de bonne foi. Mais encore une fois elle tique, il tire encore une fois dans le mile. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire, oui ? Elle devrait même techniquement être contente pour lui qu'il ne soit pas véritablement seul. Elle fronce les sourcils, baisse la tête et recul encore un peu comme si elle venait de recevoir une gifle. Tu l'as mérité, se dit-elle mentalement. Derrière elle, le mur du salon lui offre un appui, un renfort. Elle s'y adosse pour ne pas reculer d'avantage, pour ne pas montrer qu'elle a été piqué au vif. Pour ne pas montrer qu'elle n'est pas insensible à ses attaques.

    - Non.

    C'est tout ce qu'elle trouve à répondre, à moitié muet, incertaine qu'il ait entendu, incertaine de vouloir qu'il entende. Incertaine de vouloir assister à ce combat, elle n'était pas venue là pour ça mais il semblerait que lui, n'ait pas digérer cette soirée. Avait-il pourtant oublié ses actes ? Et ses mots ? Elle n'était en aucun cas l'unique responsable de cet affrontement. Lui rejeter la faute, c'était encore une fois être immature. Elle n'insiste pas d'avantage alors qu'il continue dans sa lancée. Il l'accusait, lui reprocher des choses qu'elle n'avait jamais faite. Elle ne voulait pourtant pas se justifier, elle n'avait simplement pas à le faire. Là, c'est autre chose qu'elle veut et qu'il n'a pas l'air de vouloir faire. Non, il ne semble pas prêt à tourner la page. Maintenant c'est vers elle qu'il se dirige, ce cadavre toujours à la main. Elle scrute ses yeux, et au fond, comprend qu'il lui dit là la vérité. Ce qui la satisfait. Non pas cette révélation, il aurait pu effectivement passer la nuit avec cette greluche, il en avait le droit. Non, c'est cette sincérité qu'elle aimait.

    - D'accord.

    Calme, audible. C'est tout ce qui sort de sa bouche et c'était bien suffisant pour elle à l'instant. Il lui disait la vérité, alors d'accord, elle l'acceptait. Elle n'attendait rien. Elle le fixe encore un instant, ses yeux sont sombres, fatigués, irrités. Puis elle tourne le regard et quitte finalement ce mur pour se diriger près du canapé. Son agacement était toujours là, elle avait toujours envie de le frapper d'être si peu réaliste sur certain point, mais c'était Andrew, tel qu'elle l'avait toujours connue. Elle inspire profondément. Une heure de violon en rentrant la calmerait, elle pouvait bien le supporter pour le moment. Alors elle enlève son bonnet, le four dans la poche de son manteau qu'elle enlève ensuite et le pose sur le dossier du meuble. Elle oublie, sur le moment que la fille en question est toujours là. L'appartement est silencieux quand aucun des deux ne parlent. C'est sans un mot ensuite, qu'elle se diriger de l'autre côté du canapé et qu'elle y ramasse un autre cadavre.

    - Un coup de main ?

    Calme, elle pouvait bien l'être puisque mentalement, elle se répète qu'elle n'attend rien. Ce qui n'est peut-être pas tout à fait vrai, au fond. Mauvaise foi.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMer 14 Mar - 20:58

Elle ne réagis pas. Quelques petits regards en sa direction, elle ne s'emporte pas, aucune réaction, elle s'adosse au mûr. Il ne sait pas vraiment qu'elle réaction il attend d'elle, mais ce qu'elle lui offre là ne le satisfait pas. Il voulait quelque chose, un clash, qu'importe, mais qu'elle lui montre qu'elle n'est pas insensible à ses attaques, peut-être même qu'il se trompe, que tout cela lui importe réellement, parce qu'au delà de tout, elle ressent quelque chose pour lui, et que leur situation actuelle n'était que le fruit d'un mal entendu, de non-dit. Elle reste calme, sa réponse est brève, presque inaudible, mais surtout insuffisante à son goût. A quoi bon ? Elle s'en fout certainement de tout cela ! Réellement. Il ne voulait pas revivre cette dernière soirée, lors de leur retrouvailles, inutile de revenir dans le conflit, mais il fallait que les choses bougent. Une réaction, un engrenage, il fallait qu'il provoque en elle quelque chose. Il garde sa ligne de conduite, agis presque sans réfléchir, comme à son habitude, il l'accuse presque. Lui, il était maintenant incapable de ré-ouvrir devant elle ses sentiments. L'avait-il déjà vraiment fait ? Savait-elle vraiment ce qu'il pouvait ressentir pour elle ? Aujourd'hui, il n'en savait plus vraiment rien, mais il n'avait pas le courage de refaire un pas, de s'ouvrir à nouveau devant elle. Comme si elle était l'unique responsable d'une blessure qu'il garde secrète, une blessure sentimentale.

La bouteille à la main, il doit donner une drôle d'image de lui, et fournir quelques éléments sur l'activité de sa dernière soirée. Ce n'est pas le besoin de se justifier qui le pousse à dire à Yoshiko qu'il n'avait rien eu, mais c'était juste une façon de lui dire "Je ne suis pas toi", une certaine façon de lui reprocher indirectement sa relation avec ce Leandro. C'était totalement tordu, à s'en faire mal au crâne. Et c'est ce qu'il avait. Mal au crâne. Elle ne réagis pas plus, et à nouveau reste presque de marbre. Elle accepte sa version des faits, sans autres questions. Comme s'il fallait absolument en rester là. C'en était presque déconcertant. Elle se relève, non pas pour partir, mais semble au contraire se mettre à l'aise, pour répondre à l'invitation d'Andrew de l'accompagner dans son appartement. Elle ramasse une bouteille, et lui propose son aide. Que répondre maintenant ? Repartir de plus belle ? Repartir dans un monologue de reproche ? C'était quoi le petit jeu de Yoshiko maintenant ? Aucune réponse en sort de sa bouche, seul le bruit des bouteilles s'entrechoquant les unes contre les autres dans un seau remplisse ce nouveau silence.

De la chambre, l'autre jeune fille sort, se dirige vers la porte sans un mot, l'ouvre et se retourne vers Yoshiko.

- Bon courage à toi !


Ironie, sarcasme. Elle poursuit sa route sans rien dire d'autre, claque la porte en sortant. C'était une bonne chose de faite, un départ sans autres étincelles, cette phrase pas vraiment importante. Au point où ils en étaient, Yoshiko devait en avoir du courage pour être revenu ici. Et maintenant, Andrew, que pouvait-il dire ? Il n'osait pas regarder Yoshiko, il ne voulait pas la fuir, mais impossible de reprendre contact avec elle. Plus un mot, alors que l'appartement retrouve peu à peu une allure propre et rangée. L'ambiance lui semble lourde, et il observe du coin de l’œil, discrètement, Yoshiko. Se sent-elle ici comme chez elle ? Ressent-elle cette lourdeur ? Dehors, le soleil à déjà disparu. Quelle heure est-il ? Il est las, ne sait plus quoi faire, comment le faire. La fatigue peut se lire sur son visage, et son mal de crâne est presque insupportable. Il prend place sur le canapé, comme abandonnant là le reste des tâches à faire.

- Tu veux boire quelque chose ? Je sais que ce ne fut pas glorieux la dernière fois, mais bon..


Sur la table, il reste une bouteille pleine, ainsi qu'un petit tas de feuille. C'est son contrat de joueur pour Dallas. Il n'avait plus qu'un mois ici à New York, pourquoi faire ?

- Je pars dans un mois. Jour pour jour.


Voilà, c'était dis. Qu'est ce que cela pouvait bien faire de toute façon ? Pour maintenant, plus grand chose n'avait d'importance, et il était peut-être temps pour Andrew de n'avoir que lui en tête. Il y a un mois, il avait une vision des choses différentes, mais maintenant que Yoshiko avait mis les choses aux claires, il n’espérait plus un avenir auprès d'elle. Il s'empare de la bouteille de rhum, et prend plusieurs gorgées à la bouteille. Vaincre son lendemain difficile par l'alcool. Vaincre le mal par le mal. C'était sa solution là sur le moment. Pour éloigner l'image de Yoshiko, son sourire, ses sentiments qu'il avait encore pour elle, sans porter son regard sur elle, il reprit.

- Au moins, je ne te verrai pas avec un autre ! Tu va pouvoir poursuivre tes projets avec Leandro.

Encore une fois, il tourne en rond, se répète. Éternel insatisfait, toujours en attente de réponse. Mais pourquoi faire maintenant ?
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyDim 18 Mar - 17:40

    Elle reste calme, affichant un masque sur son visage de femme enfant. Elle parait bien sérieuse à cet instant malgré son look d'ados retardé. Un peu absente aussi, ne pouvant oublier les mots qu'il venait de prononcer. Elle avait toujours été passablement honnête avec lui, refusant les intentions qu'il avait pu avoir au tout début. Parlait-il de ce rateau ? En était-ce bien un ? A l'époque ils ne se connaissaient pas vraiment. Ils n'étaient pas amis, complices. Elle ne voit pourtant rien d'autre qui pourrait ressembler de près ou de loin à un rateau. Sur le coup elle ne sait pas, elle ne sait plus. Voulait-il simplement l'atteindre en prétextant de fausses accusations ? Ou lui avouait-il une vérité inconnue et improbable ? Elle le regarde un instant, s'affairant au rangement de l'appartement, ne répondant pas à sa question. Elle hésite un instant, la bouteille à la main. En même temps, s'il avait voulu qu'elle parte il l'aurait jeté comme l'autre fille. Se mutisme était un accord non-dit alors elle baisse les yeux, et ramasse un paquet de chips vide. Au moins cinq minutes s'écoulent ainsi alors qu'ils font le tri dans les déchets de cette porcherie, ça elle ne pouvait le nier. L'appartement était un chaos à l'image d'Andrew. Andrew semblait rester fidèle à lui-même. Ca la réconfortait un peu, lui jetant de temps à autres des coups d'oeils discrets. Il était en colère, et sa froideur bien qu'elle n'en avait plus l'habitude, elle l'avait connu. Etaient-ils redevenus des inconnus ? Non, c'était évident que non.

    Une porte qui s'ouvre rappelle Yoshiko à la réalité. Ah oui, elle l'avait oublié elle. L'inconnue à la serviette, d'ailleurs elle non plus ne semble pas d'une humeur décadante. Elle entend ses mots derrière elle. Elle a presque le temps de lui répondre "merci, je connais le spécimen" mais la porte se claque déjà dans son dos. Du courage, il lui en faudrait, il lui en a fallut, elle n'était pas au bout de ses peines. Mais surtout, c'est de motivation dont elle avait besoin, de volonté. D'un coup de main à son tour, parce qu'à ce rythme, elle n'aura fait qu'agraver la situation. Elle se retient de pousser un soupire, un ange passe, le silence règne dans l'appartement où une lourdeur s'impose, s'installe, l'étouffe. Elle cligne les yeux plusieurs fois et se concentre sur les autres cadavres. Là un jeans, qu'elle pose sur une chaise. Son appartement était-il toujours aussi désordonné ? Comme lui ? Elle lui jète un autre regard et le voit s'asseoir sur le canapé. En avait-il déjà finit avec son rangement ? Estimait-il vraiment que la crasse qu'il restait était à sa place ? Bras ballant elle le regarde, de profil, il a l'air d'un coup très las. Et sa voix qui se fait entendre juste après en est teintée. Mentalement elle se revoit, tenant à peine sur ses pieds dans les rues de New York, seule alors qu'elle venait de se disputer avec lui. Elle n'avait pas réellement envie de recommencer, pas ce soir. Elle avait de toute façon trop l'impression d'étouffer pour avaler quoi que ce soit. Elle ne répond pas immédiatement, se dirigeant à son tour vers le canapé, elle est sur le point de lui répondre "je pense que je vais m'abstenir cette fois" au moment où il reprend la parole.

    Ca a le mérité de la clouer sur place, comme si ses chaussures étaient collés au sol par de la super glu. Son coeur lui s'arrête aussi, un battement, deux, trois, alors qu'il repart. Elle est sur le point de suffoquer quand elle se souvient qu'il lui faut respirer si elle ne veut pas se donner en spectacle mais le geste est terriblement difficile. Un mois, vraiment, déjà ? Si vite ? Un mois, ce n'est rien, un claquement de doigt. Une boulle se forme dans sa gorge, dans son estomac. Le reverra t-elle d'ici là ? Ainsi elle allait vraiment le perdre, pour de bon. Elle semble sur le point de craquer, elle sent la chaleur lui monter aux joues, les larmes. Elle pose alors les yeux sur la bouteille. En fait, elle ne voyait pas d'autres solutions sur le coup pour ne pas exploser de tristesse devant lui. Elle rompt la distance entre eux en quelques pas, s'assoit sur le canapé non loin et attrape la bouteille qu'elle porte directement à ses lèvres. Peu importe ce qu'il pourrait penser, elle préférait passer pour une ivrogne plutôt que de se montrer faible devant lui. Le liquide se répend dans sa bouche et glisse dans sa gorge, lui brûlant l'oseophage. Elle baisse la bouteille, tousse, et recommence ce manège. Elle ravale ses larmes. Quelques secondes plus tard, elle ne se sent pas mieux, elle est même très mal, mais les larmes ont l'air de lui foutre la paix pour le moment. Puis elle l'entend reprendre la parole alors qu'elle n'a toujours pas décroché un mot. Il continue sur sa lancé, balançant la même rengaine, mettant encore et toujours Leandro sur le tapis. D'un coup elle, se sent terriblement las, vide, perdue, fatiguée. Elle se laisse aller contre le dossier du canapé, tête en arrière, bouteille toujours à la main, c'est du tac au tac qu'elle répond.

    - C'est finit. Depuis noel. Pas comme si ça avait été un jour sérieux entre lui et moi. On était amis, c'est sur, oui, c'était même mon meilleur ami. Un flirt après quelques verres mais techniquement, il n'y avait rien d'autres. C'était mon ami, et je l'ai perdu. Et maintenant c'est toi que je vais perdre, à moins que ce ne soit déjà fait depuis longtemps.

    Elle porte de nouveau la bouteille à ses lèvres, laissant s'imprégner le liquide sucré dans son estomac.

    - Tu ne me voyais même pas concrètement avec un autre, le comble, hein.

    Elle secoue la tête et sourit d'un air las, triste.

    - Je sais même pas pourquoi je te le dis.

    Et de nouveau, elle boit de ce liquide, ne le laissant pas répondre. Elle continue, la voix basse.

    - Bordel, un mois.


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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyMer 21 Mar - 18:04

La bouteille se retrouve assez rapidement dans les mains de Yoshiko. Est-ce là sa réaction face à la nouvelle de son prochain départ ? Dans le sens inverse, Andrew aurait certainement eu la même réaction. Il ne s'attarde pas mentalement à faire une analyse sur le comportement de Yoshiko. Il faudrait reprendre tout depuis le début, depuis leur première rencontre. Il la connaissait oui, il n'avait pas de doute sur ce point, mais il n'arrivait toujours pas à savoir ce qu'il pouvait bien y avoir au fond d'elle. Soit elle avait un don pour dissimuler ce qu'elle pouvait ressentir, soit Andrew était un admirable débutant dans les choses subliminales du sentiment. Il faut dire que quand il était avec elle, il avait souvent l'impression de perdre pied, de perdre ses moyens, comme si les sentiments qu'il avait au fond de lui pour elle, le rendez totalement aveugle, réduisant sa perception. Peut-être n'avait-elle pas véritablement perçu ce qu'il pouvait ressentir pour elle ? Non, c'était impossible, il avait était claire à ce sujet. C'était idiot de revenir à ce genre de pensée, et certainement trop tard. Quoi qu'il pouvait faire ou dire maintenant, il l'avait déjà certainement perdu, et son prochain départ loin d'ici n'arranger certainement pas les choses.

Elle répond enfin à la principale interrogation d'Andrew, cette interrogation sur la relation qu'elle pouvait entretenir avec Leandro. Il y avait donc eu une fin à cette idylle ? Cet avenir si bien tracée qu'elle lui avait dépeint n'était donc plus. Est-ce que cela change vraiment les choses maintenant ? Elle lui raconte son histoire avec cette homme, maintenant, elle pouvait enlever le voile sur ce point là, il ni aurait pas grande conséquence. Andrew partant, elle ne devrait pas trouver autre prétexte pour garder Andrew à bonne distance. Elle y rajoute la prochaine perte d'Andrew. Ce n'était pas leur histoire qu'elle venait de dépeindre quand même ?! Non, impossible, de flirt il n'en avait pas eu la chance. Qu'était-il lui, Andrew, par rapport à Leandro ? Son histoire n'avait rien à voir. Andrew n'avait eu qu'illusion sur cette amitié qu'il avait avec Yoshiko. Et maintenant, ils en étaient où ? *Tu ne m'as déjà pas jeté ?* Elle bois, lui aussi voudrait prendre cette bouteille. C'était quoi encore cette révélation ? Elle parle encore, et porte à nouveau cette bouteille à ses lèvres. Il reprend, impossible de faire l'impasse sur tout ce qu'elle venait de dire. Il esquive juste cette phrase, cette phrase ou cette constatation, quelle était la largeur du fossé maintenant entre eux ? "A toi de me dire Mikado !" Il n'y répondra pas, ignore cette partie, tout simplement.

- Je ne sais pas pourquoi tu me racontes tout ça non plus. Et puis concrètement, c'est toi qui ne te voyais pas avec un autre.

C'était elle oui, elle la cause de tout ça ! C'était une conclusion hâtive, est certainement très simpliste, mais il n'avait pas envie de ce prendre la tête, pas ce soir, pas avec ce mal de crâne. Et puis quoi encore ?

- Moi, je t'aurai bien vu avec un autre tu sais.

Oui elle le sait. Il lui prend la bouteille des mains, ses doigts effleurent ceux de Yoshiko, et il ressent cette petite décharge en lui-même. A quand remonte le dernier contact qu'il avait eu avec elle ? Longtemps, trop longtemps. Et maintenant, il n'avait plus que ce genre de contact, dû au hasard, innocent, comme une sorte de lot de consolation, alors que son attirance physique pour elle ne fut jamais aussi grand que ces derniers temps. Ce sevrage d'elle, d'un mois, aussi inutile que douloureux lui pèse. *Je t'aurai bien vu avec moi* La bouteille se porte à son tour à ses lèvres, plus qu'une gorgée, une deuxième, troisième, après il ne compte plus, encore un peu, avant de revenir sur terre. Ce liquide n’estompe pas encore sa gueule de bois. S'il avait dix ans, il se dirait qu'il venait d'avoir un baiser indirect de Yoshiko. Mais ce temps est bien loin. Il ne noyait pas son chagrin dans l'alcool, non, ce n'était pas ça, ce n'était pas non plus l'image que perçoive Yoshiko. Il était triste de cette situation, mais c'était un homme, il devait l'être devant elle. Elle avait eu une victoire, certainement la plus grande, alors que ce petit jeu idiot devait avoir prit fin il y a des mois de ça ! Il ne fallait pas non plus qu'elle savoure les réactions d'Andrew. Comment réagir maintenant.

- Oh, un mois, tu va quand même pas me dire que tu es triste !

Il porte encore la bouteille à ses lèvres. Et dire qu'elle est juste là, qu'il pourrait la prendre dans ses bras. Dans un mois, il ni aura plus de tout ça. Ce n'est pas non plus comme si c'était réellement possible aujourd'hui. Il se relève, laisse la bouteille là sur la table, il semble presque détaché. Que pouvait-il faire d'autre ? Montrer à Yoshiko à quel point il souffre de cette situation ? Lui redire une nouvelle fois avant de partir qu'il l'aime, et que même si il a eu l'impression de n'être qu'un jouer, il ne l'oubliera pas ? Était-ce aussi claire pour elle ? Ou est-ce qu'il avait une perception totalement biaisé de ce qu'avait pu être leur relation, entre non-dit et distance de protection ?

- Un mois, et je ne suis toujours pas euphorique face à cette carrière qui se profile. Tu dois pensée que c'est surement mieux ainsi ? J'aurai peut-être dû garder la même distance que toi ?

Pourquoi lui dire tout ça ? Est-ce que c'était bien utile ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais il ne voulait pas interrompre ce qu'il avait sur le cœur.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyDim 25 Mar - 16:29

[/list]L'alcool sucré déverrouille la langue de Yoshiko, comme un serum de vérité qui agirait à la seconde près. E lle dévoile cette partie de son histoire qu'elle lui avait toujours refusé. Elle ne sait pas pourquoi elle fait ça, juste qu'elle le fait. Peut-être était-il là pour ça, tirer véritablement une page en mettant à plat les non-dits ? Pour dire au revoir à Andrew honnêtement ? Son estomac se serre, et la réponse que lui donne Andrew du tac au tac également l'a refroidit un peu plus. Non pas qu'elle s'attendait à quelque chose de précis encore une fois. Elle lui disait la vérité sur ce sujet qu'il remettait toujours sur le tapis et il osait lui dire qu'il ne savait pas non plus pourquoi elle lui raconté ça ?! Le comble. Il ne l'a voit certainement pas, mes ses sourcils montent tellement haut par réflexe, par surprise, par dépit, qu'ils pourraient presque toucher son cuir chevelus. Elle n'a pas le temps de réagir autrement puisqu'il enchaine, et sa phrase résonne cette fois comme un reproche. Comment aurait-elle pu se voir avec un autre alors qu'elle ne se voyait même pas concrêtement entièrement avec Leandro ? L'agacement revient en force. Peu importe ce que cherchait le jeune homme à ce moment, mais il finirait certainement par la trouver, elle.

Puis il reprend, l'empêchant encore une fois de réagir. Non pas par manque de temps mais parce que cette révélation, cette fois plus explicite qu'elle ne l'aurait imaginé, la cloue encore une fois. Au fond, elle le savait, bien-sur. S'il n'y avait pas eu Leandro, les choses auraient été différente entre eux, elle n'a pas de doute là-dessus. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire maintenant de toute façon ? Cette question, amère, elle l'adresse à Andrew, dans sa tête seulement, silencieusement. A quoi bon ? A quoi bon montrer du regret alors que cela ne changerait rien, qu'il était trop tard pour eux ? Que d'une certaine façon, ils s'étaient raté, loupé, comme on rate un train. Elle ne réalise qu'à cette seconde, que le rhum n'est plus dans sa main mais dans celle d'Andrew, qui boit. Elle se redresse, coude sur les genoux, front contre ses paumes. Ils étaient ratés, tout court. Au moins dans l'histoire, il allait partir et faire la carrière dont il avait toujours rêvé, voulu, espéré. Il prendrait ce nouveau départ après avoir tourné cette page. C'était donc pour cette raison qu'elle était là, hein ? Les sourcils froncés, l'alcool ne semble pas avoir l'effet escompté. Elle se sent encore plus mal. Et Andrew qui enchaine, méprisant, ne fait que confirmer les faits. Ils étaient entrain de mettre une véritable fin à cette histoire qui n'avait finalement jamais eu lieu. A leur amitié, quoiqu'il en soit. Elle déglutit difficilement, elle le regarde se relever. Bien-sur qu'elle était triste, c'était même pire que ça, un trou béant est entrain de naitre dans sa poitrine et il n'en avait certaine aucune idée. Et n'en aurait jamais. Elle était certaine qu'il valait mieux qu'il parte sans ces regrets, sans cette impression d'être passé à deux doigts de ce qui aurait du être. Elle ferme les yeux, blessée, sa gorge est pourtant trop serré pour laisser passer les mots qu'elle voudrait lui dire. "C'est ce que tu voulais, alors non, je ne suis pas triste." C'était un mensonge, sans vraiment en être un.

Rester là plus longtemps n'arrangerait en tout cas pas cette douleur, ni l'état d'Andrew. Elle soupire alors, rouvre les yeux et pose la main sur son manteau non loin qu'elle aggripe. Au moins c'était fait, il savait. Il pouvait partir en lui en voulant si c'est ce qu'il voulait. Peu importe, au moins elle n'aura pas, elle, le regret de ne pas l'avoir revu une dernière fois. Mais il reprend après ce silence, elle ne le regarde pas, ce serait trop dure, lui faire face ce sera au dernier moment. Sa voix a changé, son ton, il s'ouvre cette fois, lui exprime ce qu'il pense. Lui pose des questions dont elle n'a pas vraiment les réponses. La première elle ne la comprend pas. Et ce reproche, n'en est pas vraiment un cette fois, elle sait que c'est une véritable question. Il essaye de se démêler de ce chaos lui aussi.

- Tu auras la carrière que tu veux, que tu voulais, cherche pas plus loin.

Premier constat simple à faire. Y-en avait-il d'autre à faire ? Elle rapproche son manteau, se lève et l'enfile tout en continuant.

- Tu me prouves que j'avais tort, que tu te démarques, que t'iras loin. Tu remets en cause ce premier papier que j'ai pu écrire sur toi.

Et tout le reste, tu remets tout en cause. Elle aurait pu en dire plus, autre chose mais elle ne pouvait pas. Son coeur était trop lourd pour être vraiment honnête. Pour revenir au sujet. Elle venait de se refermer comme une huitre, remettant toutes les barrières qu'elle avait pu faire tomber.

- Je devrais changer de carrière.

Ce qu'elle ferait certainement. Elle sort le bonnet de sa poche et le met sur sa tête, ramasse son sac et fais quelque pas vers la porte. Elle ne le regarde toujours pas. Beaucoup de geste alors qu'il ne s'était même pas écoulé une minute depuis qu'elle avait remis son vêtement.

- Je vais essayer d'attraper un taxi avant qu'il ne soit trop tard. Foutue neige.

Et maintenant ? Adieu Andrew ? [/list]
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyDim 1 Avr - 16:23

Le dialogue qui s'installe légérement entre eux prend une nouvelle fois une tournure qui ne convient pas à Andrew. Chose peut-être pas totalement futile, pas totalement inintéressante en d'autre circonstance, mais là, l'instant semblait plus grave, ce jouant inconsciemment certainement l'avenir de ce qu'ils seront l'un pour l'autre, si la complicité avait encore une place entre eux, ou s'ils devaient maintenant se dire adieu. Andrew voulait autre chose, une réaction à la mesure de la situation. Pas de faux semblant, essayant de garder les apparences. Il voulait que cette réaction entraine autre chose, comme un rouage, appelant d'autres questions, d'autres réponses. Qu'importe, même si pour cela le ton devait remonter, si entre eux il pouvait une nouvelle fois avoir une mise au point, des cris, des sanglots, des paroles qui blessent, mais qui appellent à la guérison. Qu'importe, il n'était pas temps d'être forcement doux, du temps, ils n'en avaient plus vraiment, et encore moins pour s'attarder sur des choses qui ne l’intéresse pas, il n'avait pas de temps à perdre avec sa future carrière. Du temps, il le voulait pour elle. Yoshiko esquive, et encore une fois, semble esquiver les questions, les sous-entendu d'Andrew. Ne comprend t'elle vraiment pas ce qu'il cherche ? Ou ne veut-elle simplement pas plus répondre qu'avant.

Elle avait tort, qu'importe, il ne cherchait pas là à avoir raison sur ses papiers bien lointain et bien insignifiant maintenant. Qu'elle change de carrière, qu'elle fasse ce qu'elle désire vraiment, il n'en avait pas grand chose à faire sur l'instant. Parler de lui, ça ne l'intéresser pas, d'elle non plus. Il voulait aller au delà. C'était à eux qu'il fallait en venir, ce devait être eux le sujet de la discussion. C'était certainement trop tard, voilà la raison de la fuite en avant de Yoshiko, qui se lève déjà, se rhabille, pour partir d'ici peu. Trop tard, ou alors, elle garde simplement sa même ligne de conduite qu'elle avait établie entre eux. Distance, prenant soin d'avoir un contrôle total sur le rapprochement qu'ils pouvaient avoir. Il en a plein la tête. Que dire maintenant ? Que faire, alors qu'elle est débout devant lui, prête à sortir à la recherche d'un taxi. Tout ce termine donc comme ça ? Pas d'ultime combat, pas d'adieu sanglotant sur le quai d'une gare, pas de dernier reproche ? Rien de tout ça ? C'était d'un goût trop fade pour Andrew.

- Tu ne changera donc jamais.

Il est sec dans sa voix, plus que jamais. Il était temps d'agir, de faire quelque chose, un dernier électrochoc, ou alors, qu'elle garde ne serait-ce qu'une petite blessure de cette histoire. Qu'elle souffre elle aussi un minimum, qu'elle paye même peut-être ses faux-semblants. Il se lève à son tour, avale une autre gorgée, une dernière, puisque c'est la bouteille qu'il termine. Foutue gueule de bois. Cette bouteille, il la dépose sur la table de la cuisine. Il y avait encore du rangement à faire, il fallait y voir plus claire. Il se tourne vers elle maintenant. Il fallait qu'il prenne la parole une dernière fois avant de la voir partir. Il n'avait pas l'intention de lui ouvrir la porte, non, il ne voulait pas la voir partir ainsi, pas partir du tout. Pas seulement de son appartement, mais de sa vie. C'était un paradoxe, alors qu'il lui en voulait de ne pas comprendre, de ne pas répondre, ou alors, simplement de jouer à un jeu devenu depuis longtemps trop dangereux. Même à cette question, elle n'était pas capable de donner la moindre réponse. N'était-ce qu'un passe temps d'être avec lui, n'était-ce qu'une amitié aux frontières bien flou ? Est-ce vraiment la bonne question ? Le mal de crâne d'Andrew lui siffle dans les oreilles.

- Tu me prouves que j'avais tort.

Il reprend les mêmes mots qu'elle. Souffre t'elle des mêmes maux que lui ? Il ne pouvait pas y croire. Il fut de trop nombreuses fois explicite, presque direct, et elle, de trop nombreuse fois distante, c'était la seule véritable réponse qu'elle était capable de lui rendre. La distance. Il s'approche d'elle, presque sur le pas de la porte. Cette distance, il essaye de la réduire, ne serait-ce que symboliquement.

- J'avais tort de croire qu'entre nous, quelque chose sois possible.

Encore une pause, rapide toutefois, il n'était plus possible qu'elle prenne la fuite ainsi. Il voulait la prendre au piège, la voir réagir, même si pour cela, il devait franchir des limites qu'il n'avait jamais franchis. Non pas venir à elle, non pas prendre sur ses lèvres le gout qu'il voudrait avoir en bouche. Non, ce serait différent, plus frappant. Peut-être regrettera t'il. Mais si au moins il pouvait avoir une réponse sincère.

- Je croyais quelque chose de possible, j'ai même cru un moment que tu pouvais avoir pour moi les mêmes sentiments que j'avais pour toi. Et finalement, la seule chose nous empêchant d'être ensemble n'était pas Leandro.

Il avait l'impression de perdre pied, les jambes flageolante, l'esprit embrumé. Les idées loin d'être claires.

- Ton petit jeu à pris une drôle de tournure Mikado. Tu es la même que lors de notre première rencontre finalement. Sous ton air d'ange ne se cache qu'une petite fille arrogante cherchant une occupation amusante. Tu m'as bien eu, j'y ai cru moi, change de carrière oui, devient comédienne. Ce rôle te va à ravir.
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MessageSujet: Re: On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE On tourne une page. [ Andrew ] - TERMINE EmptyDim 8 Avr - 16:54

    Amertume, voilà ce que Yoshiko ressent au moment où elle prononce ces derniers moments, prête à partir sans vraiment l'être. Elle regrettait la tournure des choses, elle regrettait un paquet de chose et s'en voulait passablement de ne pas être celle qu'elle voudrait être. D'être aussi nulle concernant le domaine sentimentale alors qu'elle excellait dans tous les autres. Cette impression ne la quitte pas alors que les secondes s'écoulent attendant une quelconque réaction du jeune homme. Elle est passée à côté de quelque chose, elle a raté le coche. Elle a du s'gourer dans l'heure, s'gourer dans la saison. Amertume.

    Quand il répond, reprend la parole, elle s'attend à autre chose. Un "salut", quelque chose de concis, clair, à des adieux. Pas à un autre reproche, une autre accusation. Vif, sec. Elle tentait de le protéger, de le laisser partir partiellement en paix, calmement, vers sa nouvelle vie vers Dallas pour qu'il n'ait aucun regret comme elle peut en avoir mais il n'a pas l'air de saisir. Ou bien est-ce parce qu'il est déjà trop tard, et que cette impression il la partage. Qu'il est vraiment trop tard pour le sauver lui aussi. Elle tente un regard dans sa direction et le voit vider le fond de la bouteille avant de la poser. Dans un sale état, elle ressent du dépit. Comment avaient-il pu en arriver là ? Pourquoi fallaient-il toujours qu'ils fassent dans le drama à chaque fois ? Puis c'est son regard qu'elle rencontre, noir, froid mais aussi étrange. Elle cligne des yeux plusieurs fois, elle aurait pu hocher la tête et soupirer tellement la situation l'agace. Au lieu de ça elle pose la main sur la poignée de la porte d'entrée. Elle allait baisser les armes, partir, en finir ainsi. Fin de l'histoire. Mais au lieu de ça, il continue et elle suspend son geste. La curiosité est plus forte que sa première volonté de partir, quoiqu'on ne puisse pas parler de volonté, mais d'obligation. Elle semble même être hyptonisée lorsqu'il s'approche, casse la distance entre eux pour la rejoindre devant cette porte. Le regard toujours aussi sombre et la voix toujours aussi sèche, Andrew ne semble pas vouloir arrêter le combat ainsi, pas maintenant. Cette fois elle le lâche vraiment ce soupire alors que son coeur s'emballe dans sa poitrine blessée. La proximité la destabilise, les mots qui continuent de sortir de la bouche du jeune homme la perdent.

    Il exprime l'inverse de ce qu'il avait pu sortir quelques secondes plus tôt et c'est un nouveau coup pour la jeune femme. Elle déglutit difficilement. Au moins, il admettait un fait. Au moins leurs adieux n'amèneraient pas à d'autres rencontres. Elle serre la mâchoire, elle a mal, là tout au fond alors qu'il continue, alors qu'il vise juste dans le mile. Il assène son dernier coup et Yoshiko a l'impression qu'elle est sur le point de craquer. Quelques secondes seulement puisque le voilà, continuant sa tirade, lui donnant cette gifle imagée et pourtant tout aussi brûlante. Mikado, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas appelé ainsi, mais dans le discours qu'il prononce, il a une toute autre signification. Le passé n'est plus. Elle pourrait soit cracher du feu, soit s'effondrer en larmes à cet instant. Le seul réflexe qu'elle a sur le moment et d'ouvrir cette porte, de la franchir, de le perdre de vue, de la refermer derrière elle. Et d'avancer, de partir. Mais au bout de quelques pas , ou aucune larmes ne vient mais ou la colère lui tapes le tempes elle marque une pause, infime, courte pour finalement revenir sur ses pas et rouvrir cette porte comme si elle l'avait toujours fait, comme si c'était une habitude, comme si c'était chez elle, animée par d'autres émotions. Furie. Elle franchit le pas, rentre et les mots fusent à toute allure.

    - La petite fille arrogante t'a pourtant plus à un moment, elle a même tout fait pour te soutenir et te pousser et ça avait pas l'air de te déplaire. Mais la petite fille arrogante dès qu'elle n'agit pas comme tu le voudrais, devient ton ennemi juré. Ah ça, c'est tellement facile de te faire passer encore pour le caliméro de service. C'est vrai que ça te connait bien hein ! T'as vu dans quel état t'es ? Si c'était la première fois mais non. Et après c'est moi l'arrogante ? C'est moi la petite fille ? Et toi hein ? Toi ? T'es pas un connard peut-être à invité des filles à passer la nuit ici et à les jeter comme une merde le lendemain ? J'ai même eu pitié pour cette greluche ! Grandis Andrew, tu verras que le monde ne te doit pas tout et qu'il n'est pas censé tourné autour de toi.

    Elle prend une pause, deux secondes pour reprendre sa respiration, pour secouer sa tête. Pour reprendre plus vivement encore.

    - J'ai toujours été là pour toi depuis notre rencontre dans ce bar et je pense pas t'avoir fait de promesse non tenue. J'ai été franche avec toi dans cette galerie et ça avait l'air de te convenir. Le problème n'a jamais été Leandro, on est d'accord. Je suis d'accord mais t'as pas l'air de comprendre, que le problème n'était pas uniquement moi, t'es autant fautif que moi dans l'histoire.


    Puis, elle recule alors que ses mots fusent toujours aussi fort.

    - Je suis revenue ici pour tourner la page, éclaircir le point Leandro et mon silence et je tombe sur toi, la gueule de bois, a moitié nu en bonne compagnie. Ok, je suis mal tombée mais c'est toi qui m'a retenu au lieu de me laisser partir. C'est toi qui a agit en connard avec cette fille, c'est toi qui me reproche tout et n'importe quoi alors que j'ai tout fait pour que tu partes sans regret, quitte à nous mentir.

    Son front se plisse, désemparée alors que sa voix peu à peu se brise.

    - T'es si con que ça pour pas voir que ça me tue que tu partes déjà ? D'avoir raté quelque chose, et pas que ce dernier mois mais depuis tous ces mois ? T'es vraiment si naïf que ça pour pas comprendre que la seule et unique raison pour laquelle je ne me suis jamais rapprochée de toi c'est parce que j'avais de réels sentiments pour toi ? Que pour moi c'est une première, je sais pas faire, je sais pas gérer.

    Sa voix n'est maintenant plus qu'un murmure et le silence au l'enrobe pèse une tonne.

    - C'est ce que tu voulais, une dernière guerre avant ton départ ? Et bien voilà, je baisse les armes, tu as gagné.


    Et sur ce dernier mot, elle tourne les talons et franchit la porte, le couloir, en courrant. Elle dévale les escaliers, les étages pour ne plus le voir, pour ne plus l'entendre, parce que c'est le coeur en mille morceaux qu'elle le quitte. Parce que l'amertume n'est plus, c'est autre chose maintenant, c'est du désarroi. Elle court, elle fuit tout ce qu'elle a été, tout ce qu'ils se sont fait endurer. Elle se retrouve finalement dehors sans s'en rendre compte, sans sentir le froid, sans voir les gens, les yeux brouillés par les larmes. Elle fonce, dans la nuit, mettant autant de distance possible entre elle et cet immeuble. C'était finit.
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