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△ MY HEART DIED A WHILE BACK.

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MessageSujet: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 20:49

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FEAT. LEVEN RAMBIN
Heaven Leah Emile Meadow Tennessee-Westfield

20 ans | Née à Oxford, au Royaume-Uni, le 10 septembre 1991 | Étudiante en Criminologie (majeure) et en Juridique (mineure) à Fordham University, deuxième année | Célibataire | Bisexuelle | Membre des Artists.

my little secret

★ Ton prénom, pseudo et âge → Jilly | Wild Hunger | 18.
★ Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Jesaisplus.
★ Ce personnage est-il un double compte ? → Je passe.
★ Présence sur le forum → Beaucoup trop.
★ Personnage inventé ou scénario ? → Inventée.

Mon exemple de RolePlay:
Le code règlement:


Dernière édition par Heaven L. Tennessee le Dim 13 Mai - 18:44, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 20:50



And who am i ?

★ Quels sont tes caractéristiques?
Ancienne Junkie, cela fait cependant plus de dix-huit mois qu'elle est clean. Son meilleur ami est décédé, et cet évènement l'a profondément bouleversé. Elle souffre d'insomnie psychologique depuis l'été dernier. Au lieu de prendre un traitement, elle a rendu les armes et se couche tous les soirs à trois heures pour se lever à sept. Sa maladresse frôle presque l'incroyable. Elle n'a plus que de vagues contacts avec ses parents, se contentant d'un mail tous les mois pour réclamer sa pension alimentaire et de les voir quand elle rend visite à sa famille. Un de ses deux frères est paraplégique. Heaven est juive non pratiquante, et c'est à peine si elle se souvient des bases de cette religion. Ses poignets et ses chevilles sont pleins de cicatrices : le laser pour effacer les tatouages, en plus de faire mal, laisse de vilaines traces. Les seuls encrages qu'elle a conservé sont de petits symboles sur les avants bras. Elle a également une longue trace de brulure qu'elle s'est faite en renversant de l'eau bouillante sur son bras sans faire exprès. Elle s'est longtemps teint les cheveux en brun, pratique qu'elle a abandonné en retournant en Angleterre. Elle a mis deux ans avant de se tourner vers la criminologie. Heaven adore Hello Kitty. Sa taille est comparable à celle d'un lutin : un mètre cinquante-cinq d'après ses dires, un mètre cinquante-deux en réalité. Elle a été élevée par une gouvernante. En l'espace de huit mois, elle a énormément maigris. Sa santé mentale est très bien reflété sur son physique ; joues creuses, côtes saillantes, cernes sous les yeux et cheveux ternes. Classique. Elle est gauchère, et son écriture toute en boucle ressemble plus à de la calligraphie qu'à autre chose. Heaven a un style vestimentaire qui lui est propre. Légèrement décalée, comme sa personnalité.

★ Quel est le caractère de ton personnage?
Heaven, et ce depuis très longtemps maintenant, est la perle rare de cette Terre – dans les deux sens. Bien que son apparence semble dire le contraire, cette fille est même tellement gentille que cela en devient improbable parfois. Oui, elle est capable d’aller chercher la lune pour des personnes qu’elle ne connait pas, peut veiller toute une nuit sur un ami malade, pourrait vider son porte-monnaie aux mendiants dans la rue.
Cependant, si l’on se contente de cette description relatant que sa qualité majeure, il est clair que l’on peut penser que cette fille est la dernière des abrutis et des naïves… Et bien non. Elle ne l’est pas, enfin pas complètement – parce que oui, cette fille se fait souvent marcher sur les pieds, et ne dis rien par rapport à cela ; jusqu’à un certain niveau. Cependant, quand elle le veut, Heaven sait parfaitement se défendre, et quand on commence à trop jouer avec ses nerfs, elle explose – autant dire que cette limite se trouve très, très loin, et que c’est bien rare de la voir hurler après quelqu’un, et le peu de gens qui ont essayé s’en souviennent encore…
De plus, elle est également dans le genre têtu, et est capable de défendre ses opinions pendant très longtemps – aussi longtemps que la personne en face d’elle peut tenir et encore, elle serait capable de faire avouer à quelqu’un que le ciel est rose et pas bleu.
Elle est gourmande et légèrement fleur bleu, et la principale chose qu’elle déteste est perdre son temps. Oui, elle est dans le style « Carpe Diem » et devient rapidement dingue les jours où elle est obligée de rester sur les bancs de l’université, puisque pour elle, cela ne sert à rien, même si elle est obligée de le faire si elle veut oser espérer, un jour, de décrocher un diplome. Un rythme effréné qui lui donne encore plus l'air d'être une naine hyperactive, sans cesse à courir dans tous les sens et à toucher à tout. Romantique jusqu'aux bouts des ongles, elle croit encore au prince charmant et ne le cache pas. De plus, elle conserve encore très bien son côté capricieux qu'elle avait pu acquérir entourée de ses deux grands frères lors de son enfance, et n'hésite pas à recourir à la persuasion pour avoir ce qu'elle veut. Si elle n'est pas satisfaite, elle boude littéralement, allant de la grimace au mutisme le plus total.
Elle est également d'une lâcheté sans égal. Quand quelque chose va de travers, quand quelque chose est trop dur, elle esquive. Automatiquement.
En soi, Heaven peut être aussi bien une fille agaçante autant qu’une fille aimée de tout le monde. Elle passe très souvent pour une gamine de 5 ans, puisqu’elle passe la plupart de son temps à enchainer les conneries avec divers amis. Elle apprécie tester tout ce qu’elle peut ; et comme ça, d’une certaine manière, elle pourra mourir en paix.



Dernière édition par Heaven E. Tennessee le Dim 13 Mai - 18:41, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 20:50



H. E. L. T.

my heart died a while back.


chapitre premier.

« Tu l’as entendu ? Tu as entendu son rire ? »
10 septembre 1991, quelque part dans l’après midi. Clinique privée d’Oxford, chambre numéro deux cent quarante-deux, pièce située à droite au fond d’un couloir, non loin du cinquième ascenseur de l’accueil. Le soleil inondait cette chambre aux couleurs douces et rares pour un endroit pareil, qui accueillait un lit simple, proche de l’unique fenêtre laissant percevoir d’immenses chênes couverts de feuilles encore vertes. Une femme brune et mince était assise dedans, les cernes sous les yeux, le regard fatigué, et serrait les doigts de son mari comme si c’était la seule chose à laquelle elle pouvait encore se raccrocher. Dans la folie des deux derniers jours, elle en avait oublié qu’elle n’était pas seule, qu’Aaron Tennessee était toujours là, à ses côtés, pour l’aider. Et elle s’était également souvenue qu’elle avait besoin de lui. Son monde venait de s’écrouler autour d’elle : sa fille, son bébé, cette nouvelle-née de quelques heures à peine, était une prématurée. Elle l’avait mise au monde bien trop vite, elle avait voulu voir la Terre bien trop tôt. Système respiratoire immature, tout comme son système immunitaire. Kathleen se tenait personnellement responsable de cela.
« Oui, je l’ai entendu. Elle est incroyable. »
Incroyable. Le mot qu’avait choisi Aaron pour répondre à sa femme était pile celui qui convenait pour qualifier la petite Tennessee miniature, qui avait semblé rire le premier jour du reste de sa vie. Un véritable petit rayon de soleil, quelque part entre la vie et la mort, semblerait-il. Voyant qu’elle ne se déridait pas, l’homme finit par prendre sa femme dans ses bras, la serra aussi fort qu’il put contre lui, comme pour tenter de l’apaiser. Même si cela ne semblait pas faire grand-chose, et semblait même être vain. Il ne voyait pas, à ce moment là, comment apaiser les traits de son épouse, comment lui faire comprendre qu’elle n’y avait été pour rien, que cela avait été le destin qui en avait décidé ainsi. Il aurait souhaité lui dire tellement de choses. Seulement, le Tennessee n’était pas réputé pour dire ce qu’il pensait, et encore une fois, garda tout ce qu’il avait à dire pour lui. Il se contenta de caresser les cheveux d’un geste apaisant les cheveux de sa femme, et de tenter de lui faire comprendre si qu’avec ses mains qu’il était fière, qu’il était comblé malgré la peur. Et qu’il l’aimait. Profondément.
Ils avaient respectivement trente-cinq et trente-sept ans. Ils étaient tous deux épanouis dans leur profession, avaient déjà deux fils magnifiques âgés de quatre et six ans. La troisième et dernière grossesse de Kathleen avait été accueillie comme un miracle, une chose inespérée et absolument merveilleuse. La vie leur donnait tout ce qu’elle avait : beauté, argent, bonheur. Il fallait se l’avouer, cette famille semblait provenir tout droit d’un conte de fée, et d’une certaine manière, était écœurante à en faire vomir certains. Seulement, il y a toujours un élément perturbateur qui venait tout mettre en l’air, dans n’importe quelle histoire pour enfant. Et celui là n’était que le premier d’une longue série.
Toujours dans les bras de l’un et de l’autre, leur étreinte finit par prendre fin quand une infirmière pénétra dans la chambre de Kathleen. S’ils s’aimaient, ils tenaient bien à une chose ; l’honneur. Se bécoter en public faisait partie des choses interdites, dans le code que leurs familles avaient mis en place durant des générations entières. Tenue correcte, classe, distinction obligatoire, principes de base inflexibles. Les Tennessee, en d’autres termes.
Famille bien trop compliquée, bien trop stricte. De loin, les pleurs d'Heaven s'entendaient. Comme si elle avait déjà compris où est-ce qu'elle était tombée.

***

« Mèèèèère ! Heaven elle pleure encooore ! Faites quelque chose j’entends pas mon dessin animé ! »
Domicile des Tennessee, le 13 octobre de la même année. Une petite voix s’élève dans les escaliers, tandis que Kathleen s’affère autour de sa fille à l’étage pour la calmer. Hurlant, pleurant, encore et encore. Elle se débattait avec ses petits poings dans les bras de sa maternelle, sans aucune raison apparente. Madame Tennessee-Westfield avait fini par sortir de l’hôpital après de longs jours, et sa fille avait fini par être hors de danger grâce aux excellents médecins qu’ils avaient exigé. Cependant, les nuits étaient dures, les cris fréquents, les pleurs toujours aussi nombreux. Si la petite demoiselle pouvait être un véritable ange, riant aux éclats à la moindre petite grimace d’un de ses frères, elle passait son temps à avoir des larmes de crocodiles qui coulaient le long de ses joues, sans raison apparante. Pendant un moment, les deux jeunes parents avaient pensé qu’elle était bipolaire, déjà à cet âge. Mais il se révéla juste qu’elle était lunatique, extrêmement lunatique, et qu’elle pouvait facilement passer par toutes les émotions en un temps record. Il n’y avait pas d’explication à cela. C’était ainsi. Point.
Kathleen déposa soigneusement sa petite fille dans son berceau, et déclencha la petite musique que faisait le mobile installé au dessus quand il tournait. Cela devrait marcher. Cela marchait à chaque fois. Pendant un instant, la petite demoiselle continua à hurler à plein poumons, puis après avoir hoqueté à plusieurs reprises, elle finit par fixer les chevaux qui tournaient au dessus d’elle, dévoilant ainsi ses grands yeux verts. Bouche en O parfait, elle était littéralement émerveillée comme à son habitude, et elle suivit les sujets des yeux. Avec beaucoup de délicatesse, Kathleen vint caresser sa joue toute douce, comme pour l’encourager à fermer les paupières. C’était toujours un calvaire pour l’endormir, du moins, jusqu’à ce qu’ils entrent en possession de ce mobile : c’était comme si Heaven aimait la musique qu’il émettait, comme si elle trouvait l’apaisement en écoutant la douce mélodie qui s’échappait des jouets en peluche dansant au dessus d’elle.
Voyant qu’elle s’était doucement endormie, Kathleen quitta la chambre après avoir mis en marche l’interphone pour la surveiller. Elle descendit l’escalier sur la pointe des pieds, et finit par retrouver son mari dans le salon, lisant son journal comme à son habitude, en compagnie d’Andrew, leur fils de six ans. Elle ébouriffa les cheveux de son enfant, et soupira en s’asseyant avec grâce. Droite sur le canapé, elle observa son mari.
« Elle dort. »
Aaron lui adressa un demi-sourire par dessus son quotidien scientifique, et se replongea dans sa lecture. Elle regarda alors son fils, et fronça les sourcils.
« Andrew Rudy Stefan Peter Tennessee, cela fait combien de temps que tu regardes la télévision ? »
L’enfant se retourna vers elle, ses grands yeux bleus surpris s’agrandissant encore plus encore, alors qu’il commençait à prendre conscience de sa bêtise. Il se mit à rougir, et alla à la télécommande pour éteindre l’engin, docilement, espérant que cela couperait court à toutes les discussions possibles. Sa mère lui lança alors un regard glacial, et se leva pour lui prendre la lui prendre des mains. Elle lui avait pourtant dit, elle lui avait pourtant fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il regarde trop longtemps la télévision. Combien de fois allait-elle le répéter ? Elle en profita pour lui donner une fessée, un coup à la fois sec et qui en disait long. Elle rangea la télécommande dans un petit tiroir à verrou non loin du canapé, et se retourna vers son ainé, les bras croisés, les sourcils toujours froncés, tandis qu’Andrew sentait les larmes lui monter aux yeux.
« Je te l’ai déjà dit cent fois Andrew ! Pas plus de trente minutes dans la journée ! File dans ta chambre. Privé pour une semaine. Il faut que tu apprennes à respecter les règles. »
Le petit garçon la regarda pendant quelques secondes, et finit par baisser le regard, à la fois honteux et blessé. Il se retourna, avança dans le salon lentement dans l’espoir que son père vienne s’opposer à sa mère, mais rien ne vint. Comme d’habitude. Aaron n’eut aucun regard pour son fils. Il monta les escaliers, les larmes coulant le long de ses joues, pas encore habitué à ces punitions à répétition. C’était normal chez les Tennessee, assez fréquent d’ailleurs. Les punitions fusaient et pour pas grand-chose souvent. Mais c’était la seule manière qu’ils trouvaient pour faire comprendre à leurs deux fils, et bientôt leur fille qu’il fallait respecter les règles à tout prix. Règle numéro un.
« Pourquoi tu pleures ?
– Laisse, Zach. »
Règle numéro deux : ne jamais avoir besoin d’aide. Jamais.

chapitre second

« Heaven, mets correctement ta robe !
– Mais mèèèèère ! Vous savez bien qu’elle tient pas en place ! »
1996. Une petite demoiselle blonde aux traits encore poupins, haute comme trois pommes, défiait du regard sa mère qui la rouspétait devant ses frères, comme si sa vie pouvait dépendre de la façon dont était habillée sa fille de cinq ans. Heaven Emile Leah Meadow Tennessee-Westfield avait grandi. Elle n’était plus ce petit bébé fragile, pleurant à la moindre occasion, et était encore moins celui qui avait frôlé la mort le jour de sa naissance. Si elle semblait être plus jeune que son âge réel, elle semblait bien mûre pour une petite fille de cinq ans. Elle avait vite compris comment ses parents fonctionnaient, encore plus vite que ses frères, et n’hésitait pas à battre des cils pour obtenir des choses venant d’eux, que cela aille de la poupée dans un magasin au grand caprice sur les vêtements. Elle réussissait à les mener par le bout du nez parfois, et profitait de son statut de benjamine de la famille. Cependant, les deux parents n’étaient plus beaucoup présents. S’ils s’étaient quand même débrouillés pour pouvoir assister à la première année de Heaven sur Terre, ils avaient quand même fini par reprendre chacun leur travail, et avait confié la tâche de les éduquer à une gouvernante, Mrs. Eastwood. Mégère encore pire que les géniteurs. Comme si cela fût été possible.
Cependant, bien que peu présents, les parents prenaient quand même le temps d’emmener leurs enfants à une synagogue de Londres, ville où ils ont emménagés deux années après la naissance de Heaven, ou alors les emmener à des déjeuners le dimanche, avec leurs amis au même rang social. C’est d’ailleurs à un de ceux là qu’ils se rendaient. Madame Yates et son mari organisaient un brunch.
Et Heaven détestait Madame Yates. Et les brunchs, aussi, puisqu’il n’y avait jamais de Nutella.
Ainsi, alors que la petite demoiselle tentait tant bien que mal de mettre sa robe blanche pleine de dentelle prévue pour cela, ses deux frères étaient chacun assis sur une chaise du salon, en train de la regarder se débattre parmi les rubans et la dentelle. Exaspérée, Kathleen s’approcha d’elle, et tout en ignorant ses plaintes, lui accrocha la ceinture blanche autour du ventre avec de petits coups brusques.
« Heavy t’es trop leeeente. »
Heaven tira la langue à son frère pendant que celui ci mettait son manteau, et sa mère lui donna une petite tape sur la main.
« C’est quoi ces manières Heaven ?
– Excusez-moi, mère. Zacharie est méchant.
– T’es quand même trop lente, Heaven !
– C’est parce qu’elle est petite.
– Je ne suis pas petite !
– Ton excuse elle est pourrie Andy ! Arrête de toujours la déf... »
Zacharie s’arrêta dans son élan quand il croisa le regard de son père, et se tut tout en se baissant pour faire ses lacets, mais aussi pour éviter toute main baladeuse qui serait venu le frapper. Heaven finit par mettre ses chaussures cirées avec une mine boudeuse, et enfila son manteau tout en faisant la moue et en fronçant les sourcils. Les disputes entre elle et ses frères étaient fréquentes, bien que généralement, Andrew – âgé de onze ans – prenait sa défense contre Zach, du haut de ses neuf ans. Elle vivait plutôt mal le fait d’être la petite dernière avec eux. Ils la charriaient tout le temps, étaient toujours à la critiquer et à la trainer de petite, dans tous les sens du terme. Elle aurait particulièrement adoré jouer la chef, les voir à ses pieds en esclaves, leur faire faire tout ce qu’elle désirait d’eux. Mais ce n’était pas le cas. Elle était forcée, en quelque sorte, de murir comme eux, et d’être plus grande que ses cinq ans. Si elle voulait suivre la course et participer à l’aventure, bien entendu.
Et puis, de toute manière, elle voulait absolument être avec eux. Elle n’aimait pas se sentir exclue.
Aaron, après avoir arrêté de fusiller du regard ses enfants, finit par ouvrir la porte de leur grande villa à la limite de Londres et déverrouilla sa voiture pour que sa famille puisse pénétrer à l’intérieur. Positionnée entre les deux garçons, Heaven regarda la voiture avec ses grands yeux, un sourire ineffaçable sur ses lèvres. Si elle avait gardé une chose de sa période bébé, c’était bien son sourire. Et son côté sensible. Mais cela, il fallait mieux ne pas le dire. Elle regarda le plafond, puis se mit à jouer avec les plis de sa robe toute blanche.
Mieux vaut paraître qu’être : Règle numéro trois.

***

« Comment tu t’appelles ?
– Riley. Et toi ?
– Moi c’est Heaven.
– Dis Heaven, tu veux bien être mon amie ? »
Deux enfants étaient allongés par terre, contre un carrelage froid, et parlaient à voix basse pour ne pas se faire repérer par les personnes en train de prier et d’écouter ce qu’il se passe. Ils se regardaient bien droit dans les yeux, semblaient se comprendre en un seul regard. La petite blonde sourit en voyant le regard interrogateur du blond qui se trouvait en face d’elle, et hocha la tête avec beaucoup de ferveur : bien sûr qu’elle voulait être son amie. Quelle question idiote et sans intérêt. C’était la seule âme en peine dans cet endroit ennuyeux et ennuyant dans lequel elle était trainée régulièrement qui voulait bien jouer avec elle pour faire passer le temps. Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient pour habitude de se retrouver à côté de la Chandelle Eternelle tandis que les parents Tennessee et la gouvernante de Riley étaient occupés à prier, sans observer où pouvait bien partir leur progéniture. Les parents Tennessee étaient des Juifs pratiquant, et ne laissaient jamais une occasion d’aller à la synagogue passée. Ainsi, ils espéraient donner à leurs enfants la foi qu’ils pouvaient avoir. Cela constituait la quatrième règle : croire en Dieu. Sauf que pour l’instant, Heaven avait encore du mal avec tout cela, et s’ennuyait à chaque fois. Puis elle avait rencontré Riley. Et ce n’était que maintenant qu’ils faisaient les présentations, entre deux bêtises.
« Tu sais quoi ? On a qu’à être meilleurs amis.
– Meilleurs amis pour la vie, alors.
– Oui. Meilleurs amis pour la vie. »
Ils s’échangèrent un sourire étincelant avant de prendre chacun un feutre qu’Heaven avait pris dans sa poche avant de partir de chez elle, et ils entreprirent de dessiner sur le sol, comme si cela était la chose la plus normale du monde. S’ils avaient un an et demi de différence, leur âge mental était exactement le même en cet instant : ils adoraient provoquer en quelque sorte les gens présents, adoraient jouer ensemble et se prendre pour les rois du monde. Des amitiés comme cela, il en existe des milliers. Les enfants sont les maîtres dans l’art de se trouver des meilleurs amis tous les jours, voire même toutes les heures pour certains. Seulement, du haut de ses cinq ans, la petite demoiselle blonde avait l’étrange sensation que cela serait plus. Que cela durerait plus, que ce n’était pas comme avec les autres amis qu’elle avait pu avoir. Fronçant les sourcils, elle se pencha sur son dessin, légèrement énervée que celui-ci s’efface au fur et à mesure qu’elle le continuait. Le carrelage n’était pas un endroit propice à son expression artistique, donc. Elle se releva, soupira, puis regarda Riley, qui à son tour avait fait de même. Ils se sourirent, posèrent en même temps un doigt sur leur bouche, et se faufilèrent dans un coin.
Si Heaven était dans le genre sociale, elle avait beaucoup plus d’affinités avec les garçons qu’avec les filles. C’était simple : avec eux, elle se sentait chouchoutée, elle se sentait comme reine, et elle aimait ça. Elle préférait également l’esprit des garçons, plus joueurs, moins chochotte, beaucoup plus enclin à faire des bêtises avec elle. Cependant, Heaven était dans une école pour filles uniquement, avec l’uniforme, règlement intérieur stricte, et n’avait pas l’occasion de réellement voir des garçons pour jouer avec. Les seuls qu’elle voyait, c’était les amis de ses frères, bien trop vieux pour accepter de se rouler dans la terre avec elle. C’était donc au parc, avec sa gouvernante, qu’elle allait, qu’elle faisait du toboggan avec ses alter egos masculins.
Mais Riley restait de loin son ami préféré.
« Heaven ? Où es-tu ? »
La demoiselle se redressa, lança un regard paniqué à Riley, puis se leva en dépoussiérant sa robe blanche. Elle lui fit un signe de la main comme pour lui dire ‘au revoir, et à la semaine prochaine !’ et mit ses feutres dans sa poche avant de se précipiter vers sa mère.
« Je suis là, mère ! »
Kathleen lui fit un pâle sourire, puis regarda derrière sa fille. Elle aperçut la tête blonde de Riley, et soupira, avant de remettre le manteau d’Heaven sur son dos, et de la pousser vers la sortie, tentant de l’empêcher de se retourner.
« Je n’aime pas trop quand tu restes avec ce garçon, Heaven. Pourquoi tu ne fais pas amie-amie avec les filles de madame Hendrick ?
– J’aime pas les filles de Madame Hendrick. Elles sont méchantes.
– C’est parce que tu leur tires les cheveux.
– En tout cas, Riley est mon meilleur ami.
– Je ne veux pas le voir à la maison. »
Heaven leva la tête vers sa mère, et croisa son regard assassin, qui en disant long sur ce qu’elle pensait à propos de Riley. Instinctivement, elle baissa la tête, comme pour se protéger, comme aurait pu faire ses frères à sa place. Après tout, règle numéro cinq : ne jamais tenir le regard de Madame Tennessee. Au grand jamais.

chapitre troisième.

« Heaven, as-tu fait ton devoir d’histoire ?
– Oui.
– Tu as révisé tes mathématiques ?
– Aussi.
– Tu as révisé tes pièces de piano et de guitare ?
– Egalement. »
Madame Tennessee savait que sa fille ne lui mentait pas. Règle numéro six, ne jamais mentir, quelque soit la situation. Kathleen regarda sa fille avec dédain, et finit par hausser les épaules, avant de reporter son attention sur ses dossiers. Avocate, elle n’avait guère le temps de consacrer quelques minutes à sa fille, rien que pour lui demander si sa journée s’était bien passée. Heaven resta à côté d’elle quelques minutes, attendant encore la réponse de sa question posée quelques instants avant l’interrogatoire de sa génitrice. Elle n’avait pas grand espoir, non. Mais elle trouvait que croire en l’impossible pouvait l’aider à avancer. Elle se leurrait, bien entendu. Mais c’était dans sa nature d’être ainsi : jeune, insouciante, souriante, croyante en des choses impossibles et ironiquement irréalisables.
Madame Tennessee finit par relever la tête vers sa fille, et soupira d’un air indigné. Elle retira ses lunettes, passa sa main sur ses yeux, et attendit encore quelques instants avant d’ouvrir la bouche.
« Qu’est ce que tu attends Heaven ?
– Et bien, vous savez bien, mère. Je vous ai demandé si je pouvais aller chez Riley cet après midi. »
Regard assassin. Heaven baissa docilement les yeux, comme si cela allait attendrir sa mère.
« Il en est hors de question. File dans ta chambre. »
La blonde resta figée là pendant un moment, n’en croyant pas ses oreilles. C’est seulement quand elle s’aperçut que sa mère la regardait avec agacement qu’elle fit volte face pour monter quatre par quatre les grands escaliers et se précipiter dans sa chambre. Elle passa devant Zacharie, jouant du violon, encore et encore, puis devant Andrew, casque sur les oreilles en train de lire un livre aussi gros que lui. En passant la porte de sa chambre encore toute rose, elle se mit à sentir sa gorge se serrer, puis se mit à sangloter bêtement sur son oreiller. 2003. Douze ans et quelques jours qu’elle était sur cette Terre, qu’elle était coincée dans cette famille à la fois rigide et soucieuse des apparences.
Douze ans, et elle n’en pouvait déjà plus.
Son regard embué de larmes se promena dans sa chambre, cherchant quelque chose contre lequel s’appuyer. Rien. Ses murs étaient blancs, comme ceux d’un hôpital, et rien ne laissait paraître qu’une adolescente vivait ici. Même dans sa chambre, même dans son territoire, Heaven n’avait rien le droit de faire, et était comme emprisonnée dans sa propre tête. Ce qu’elle faisait ? Travailler, travailler, encore et encore, tout cela rien que pour récolter un regard dédaigneux de sa mère, un soupire de son père presque jamais là. Elle faisait son possible pour faire tout ce qu’ils voulaient d’elle, jamais, pas un regard satisfait, pas une étreinte. Pour eux, c’était normal, l’excellence. Après tout, elle était une Tennessee, elle se devait de faire tout cela. Si Zacharie avait fini par aller en internat pour revenir que les week-ends comme ce jour là, Andrew avait quand même réussi à supporter cela. Et le supportait toujours.
Mais, elle, ne pouvait plus.
Elle s’affaissa sur son lit, caressa du doigt les dessins qu’elle avait pu laisser sur sa couette avant de descendre faire la requête à sa mère. Elle les observa, les larmes coulant encore contre ses joues. Monde cruel, mon injuste. D’un geste brusque, elle retira la cravate qui faisait partie de son uniforme, la jeta au loin dans sa chambre. La tristesse, dans sa tête, se transformait peu à peu en colère. Elle avait peur d’exploser, mais elle savait que cela arriverait. Fatalement. Cette famille ne lui correspondait plus, elle ne réussissait plus à se conformer à leurs règles. Elle en avait marre de n’être qu’une personne indigne d’intérêt à leurs yeux, de n’être qu’une bonne à rien. Elle était là, elle vivait à Londres, elle allait dans une école pour filles, travaillait deux heures et demi par soir pour avoir de bons résultats, était une fille modèle, rentrait toujours directement en revenant des cours, ne loupait aucune classe, avait des résultats excellents. Et au final, elle n’avait même pas le droit d’aller voir son meilleur ami que ses parents jugeaient sans importance et bien trop bas dans la société pour être fréquenté par une Tennessee…
Elle soupira. Ses doigts fins se posèrent sur un de ses dessins où elle avait tenté de dessiner sa mère, puis elle le saisit à pleine main, le déchira sans se contrôler. Encore. Encore. Encore. Des confettis, à l’image de l’amour qu’elle avait eu pour elle qui volait en éclat.
« Heaven, qu’est ce que tu fais ? »
Zacharie se trouvait dans l’encadrement de la porte. Essuyant ses larmes, elle releva la tête pour le regarder en faisant paraître une façade pleine d’assurance. Elle respira plusieurs fois, compta jusqu’à dix dans sa tête. Elle cacha les morceaux de feuilles dans sa main. La révolution était en marche.
« Moi ? Rien du tout. »
Règle numéro six des Tennessee : ne jamais mentir. Et pour la première fois de sa vie, Heaven venait de la transgresser, enfreignant en même temps la première. Ne jamais transgresser les règles.

***

« T’es pas sérieuse, là, Heaven ? »
La Tennessee regarda sa meilleure amie avec de grands yeux, puis passa une main dans ses cheveux fraichement coupés. Lendemain du fameux jour où elle avait craqué, et qu’elle s’était sentie inutile dans sa famille. Juste après sa crise de larme, elle avait pris sa paire de ciseaux, l’avait approché de ses longs cheveux blonds lui arrivant jusqu’aux hanches, et d’un coup bien précis, les avait coupé au niveau de la nuque. Après avait suivit la coloration. Noir d'encre. Elle avait été satisfaite, au départ, par la symbolique de son geste, puis avait trouvé cela pas très jolie. Elle avait donc coupé de nouveau, de plus en plus court, pour se retrouver avec une coiffure identique à celle de son frère Andrew. Pas trop courts, pas rasé comme certains hommes, mais plus de longues boucles venant lui chatouiller le visage. Ce n’était pas grand-chose : après tout, dans les familles normales, les adolescents avaient souvent des réactions ainsi. Simplement, pour les Tennessee, cela voulait dire beaucoup. Beaucoup trop, certainement.
Autant dire que Kathleen avait poussé un cri horrifié quand elle avait débarqué dans la salle de bain et qu’elle avait vu les longues mèches de cheveux gisant dans le lavabo et la boîte de coloration pour cheveux. C’était simple, elle n’avait jamais voulu qu’elle se coupe trop court sa tignasse, considérant qu’une fille devait avoir les cheveux longs. Une gifle, même plusieurs. Mais cela n’avait rien changé. Sa fille allait demeurer avec les cheveux courts un temps.
Bien sûr qu’elle avait prit cela comme une attaque personnelle, qu’elle avait fusillé du regard sa fille aussi longtemps qu’elle avait pu. Mais elle avait vu dans les yeux d’Heaven que c’était fini. Qu’elle n’avait plus peur.
« T’aimes pas ? »
Ton innocent, voix douce, alors qu’Heaven entreprenait de prendre ses affaire dans son casier. Elle, personnellement, trouvait que cela ne lui allait pas, mais par esprit de contradiction, elle préférait penser que sa nouvelle coupe était une pure merveille plutôt qu’accepter que sa mère eut raison. Elle posa sa main sur son livre d’allemand, puis se tourna vers Heather, le visage perplexe.
« Et puis, explique-moi en quoi je n’aurais pas le droit de me couper les cheveux ?
– Bah, je sais pas moi, ça te donne un côté…
– Garçon ? Et pourquoi pas, hein ?
– Bah…
– Bon, dégage Heather. T’es comme eux de toute manière. »
Elle claqua la porte de son casier puis tourna les talons sans un seul regard pour sa meilleure amie. De toute manière, dans cette école, ils étaient tous ainsi. Tous pareils, autant qu’ils étaient. Trop bourgeois, trop à cheval sur les règles. C’était quoi au juste leurs problèmes, hein ? Ils ne pouvaient pas laisser les gens qui ne se plaisaient pas dans ce monde tranquillement ? Tout cela la rendait malade. Elle se mit à courir, ses affaires sous le bras, bien trop vite pour que sa jupe reste en place, et poussa violemment la porte des toilettes. Elle lâcha son sac de cours, laissa tomber ses livres de ses mains, et entra dans la première cabine qu’elle trouva. Sans plus attendre, elle pencha la tête au dessus des toilettes, s’enfonçant ses doigts dans la gorge.
Son petit déjeuner y passa. Mais c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour dénouer le nœud qui s’était formé dans son ventre. Elle se sentait de plus en plus enfermée, de plus en plus oppressée.
Se couper les cheveux n’était que la première chose d’une longue série de bêtises, donc. C’est ce qu’elle conclut quand elle appuya avec énervement sur le bouton d’actionnement de la chasse d’eau.
Elle se regarda dans le miroir, se rinça plusieurs fois la bouche. Elle comprenait Zach mieux que n’importe qui. Elle comprenait pourquoi il s’était tué à vouloir aller en internat, pourquoi il n’avait pas pleuré quand il avait quitté l’école pour garçons dans laquelle il avait été scolarisé avec Andrew pour se rendre dans cet internat où il avait pu étudier la musique avec des passionnés comme lui. Maintenant, il était loin de tout ça. Mais il y avait été par la manière douce.
Et Heaven n’était pas résolue à être gentille à ce point là avec leurs parents. Certainement pas.

chapitre quatrième

« Bon, Heaven, ce n’est plus possible ! »
La voix d’Aaron Tennessee s’éleva dans la salle à manger, et la brune se concentra sur le contenu de son assiette. 2005. Cela faisait maintenant deux ans qu’elle garda les cheveux courts, certes un peu plus long que la fois où elle se les était coupés toute seule, mais ses boucles n’étaient pas réapparues. Elle finit par poser son assiette, relever la tête pour observer Andrew qui était assis en face d’elle et qui semblait être absorbé par le liquide contenu dans son verre. Mauviette. C’était la première fois qu’il ne faisait rien, qu’il laissait les parents la disputer. Et Zacharie qui n’était même pas là… Elle soupira d’un air indigné, et tourna la tête vers son père avec un air provocateur.
« Et tu vas me faire quoi au juste ? Lire ton journal comme à chaque fois que mère levait la main sur nous tout simplement parce qu’on avait la mauvaise idée de faire un pas de travers gosses ?
– Heaven, je ne te permets pas !
– Vous me permettez jamais rien. »
Elle se leva de table, dans de grands gestes dramatiques, et lança sa serviette à terre avant de marcher dessus pour s’en aller. Elle monta les escaliers aussi vite qu’elle put, prit le sac qu’elle avait fait quelques heures plus tôt en prévision de ce moment fatal. Bien sûr qu’elle avait su que cela se passerait mal. Ca se passait toujours mal, avec eux, de toute manière. Quand elle était rentrée, ce soir là, ils l’avaient vu débarqué avec une mèche blonde parmi ses cheveux. Ils n’avaient pas apprécié, évidement. Ils avaient trouvé cela vulgaire, l’avait engueulé comme une chienne, en avait profité pour la priver de tout ce qu’ils pouvaient bien trouver. Elle était restée devant eux, ce regard arrogant qu’elle s’était forgée, guère démontée par leurs menaces. Mais le pire avait été après, quand ils avaient aperçue le tout nouveau piercing qu’elle s’était fait en compagnie de Riley, fraudant un peu pour pouvoir l’obtenir, au septum. Explosion à table. Scandale, bien entendu. Après tout, cela faisait très mauvais genre d’avoir une fille qui fait sa crise d’adolescence d’une telle manière.
Elle redescendit, sweat-shirt sur le dos, sac aux épaules, et mit ses chaussures aussi vite qu’elle le put. Bien entendu, ses parents étaient debout, la regardaient avec de grands yeux, trop choqués pour faire quoi que ce soit. Ils savaient menacer, mais ne passaient jamais à l’acte.
« Vous n'êtes que des cons. »
Elle ouvrit la porte et la referma en la claquant, puis elle se mit à courir dans sa rue pleine de maisons grandissimes et de pauvres riches sans cœur. Si les larmes montaient à ses yeux, elles coulaient sans qu’elle sanglote comme une petite fille. Elle était en soi trop sensible pour que ce geste ne lui fasse rien, mais elle n’avait pas de peine pour eux. Non. Ce qu’elle pleurait, c’était son enfance gâchée. Elle avait peut être eu tout ce qu’elle désirait, mais pas de l’amour. A vrai dire, elle ne savait même pas ce que cela pouvait bien dire.
Elle descendit dans la première station de métro qu’elle trouva sur son chemin, s’orienta sans regarder un quelconque plan comme seuls les Anglais pouvaient le faire. Debout dans les longs serpents mécaniques, elle observa son reflet dans les vitres, détaillant chaque larme qui avait bien pu couler le long de sa joue. Ses cheveux étaient ébouriffés, ses yeux fatigués. Elle ne se reconnaissait plus dans cette adolescente à la fois mal dans sa peau, blessée, peu sûre de son lendemain. Doucement, elle descendit à un arrêt de la Picadilly Line, puis d’un pas mal assuré, s’avança dans la foule. Des gens normaux. Cela lui faisait bizarre. Pour une fois qu’elle côtoyait des gens qui étaient comme elle aurait voulu être.
Elle monta les marches pour se retrouver dehors, la pluie s'abattant sur ses cheveux courts. Elle mit sa capuche sur sa tête, regarda autour d’elle avant de se mêler à la masse. Elle connaissait le chemin par cœur. Tellement que les minutes semblaient se transformer en secondes. Porte bleue. Sonnette presque accueillante. Tête blonde reconnaissable.
« Ca te dérange si je couche là pendant quelques jours ? »
Riley lui ouvrit les bras pour qu’elle puisse se réfugier contre lui. Elle se mit à pleurer contre lui, ce meilleur ami qu’elle avait rencontré neuf ans auparavant. Amitié de gamin ? Plus trop maintenant.
Il la fit rentrer. La fit dormir sur le canapé sans poser de questions, se contentant juste de la consoler du mieux qu’il pouvait. Après tout, ils étaient des meilleurs amis pour la vie.

***

« Central High School. Tiens, ça me dit rien. C’est pas une école pour riches ça, je me trompe ? Oooh, mais Monsieur et Madame Tennessee finissent par se rendre compte qu’il n’y a pas que des lycées qui coutent la peau du cul ?
– Tu iras en internat là-bas, et tu passeras tes vacances avec un éducateur.
– C’est la meilleure façon pour se débarrasser de moi, hum ? Fille indigne. Oh, la, la. Quelle honte. »
Kathleen leva la main vers sa fille, puis finit par la baisser, le regard plus noir que jamais. C’était réellement fini entre Heaven et sa famille. Il n’y avait plus rien, tout du moins, entre ses parents et elle. Si, du vide, de l’incompréhension. Une barrière d’honte s’était forgée entre ces deux mondes si différents. Heaven n’aimait pas être méchante. Elle détestait son ton sarcastique, ses remarques aussi assassines que rancunières. Seulement, c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour se défendre. Elle s’était forgée une carapace avec eux ; l’adolescente rebelle et chieuse à temps plein. Avec ses amis, c’était autre chose. Elle pouvait être la fille la plus adorable de la terre, en dessous de ses cheveux teints de toutes parts, sa coupe de garçon et son maquillage pot de peinture. Mais peu de personnes, dans son ancien collège, se donnait la peine de l’écouter, de la regarder, de lui donner du temps pour faire ses preuves. Coincée dans un endroit bourgeois qui la rendait presque allergique. Voilà ce qu’elle était.
Ils étaient assis à trois sur la table du salon. Elle d’un côté, eux deux de l’autre. Elle était revenue de chez Riley, l’été commençait tout juste. Bien entendu, elle avait fini ses années de collège, et la replacer était une obligation. Pendant longtemps, Heaven avait pensé que ses parents la destinaient à un lycée dans la même lignée que son ancienne école : exclusivement féminin, avec un encadrement spécialisée, beaucoup d’argent à investir, des locaux fabuleux, des filles à la fois bitch et sans scrupule.
Heaven finit par hocher la tête et monter à l’étage sans un seul regard pour eux. Après tout, la discussion était close. Elle se dirigea vers la chambre de Zacharie, où celui-ci était installé à jouer de la guitare, et il leva la tête dans sa direction quand elle s’affala sur son lit encore défait. Un silence s’installa, alors qu’il ne jouait plus et que leurs parents avaient cessé de marmonner en bas, et la demoiselle posa son regard sur la fenêtre pour observer les rayons du soleil. Toujours aucun bruit. Elle soupira, se releva lentement, et regarda son frère blond.
« A l’internat, je vais me faire pousser les cheveux. Ils me manquent.
– Pourquoi tu fais ça, Heavy ?
– Il fallait bien que quelqu’un le fasse.
– Et tu n’as pas peur de tout perdre ?
– Et perdre quoi ?
– Eux. »
Il lui fit un petit sourire avant de se reconcentrer sur sa guitare. Elle se leva, ébouriffa les cheveux de son grand frère avant de sortir de sa chambre. Il l’avait vanné pendant des années. Il l’avait critiqué, rabaissé, lancé des paris stupides pour qu’elle se fasse gronder, et maintenant qu’ils étaient là, nus face à la vérité de leurs actes, ils avaient fait une sorte de paix. C’était peut être la perspective de ne plus se revoir avant les grandes vacances prochaines qui les rendaient aussi calme et pacifiques, mais Heaven s’avoua qu’elle aimait cela. Il partait à Paris faire ses études de musique. Elle, allait dans un lycée de Londres, en internat, les vacances avec un éducateur, elle ne savait pas où. Elle avança vers la sortie, et dans l’embrasure de la porte, se retourna pour poser ses yeux sur son instrument.
« Tu vas me manquer, Zach Tennessee. N’oublie pas de m’envoyer par la poste les partitions que tu composes.
– Ca risque pas. Comment oublier son hérisson préféré ? »
Elle rit. Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas fait dans cette maison.


Dernière édition par Heaven E. Tennessee le Dim 13 Mai - 14:23, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 20:50

chapitre cinquième

« Mademoiselle Tennessee, rappelez moi de quoi est composé l’uniforme féminin s’il vous plait. »
2006. La demoiselle assise en face du proviseur leva les yeux au plafond, faisant mine de réfléchir, et laissa quelques secondes s’écouler le temps qu’elle réponde. Elle se redressa, joua lentement avec ses cheveux lui arrivant à l’épaule, et regarda l’homme avec ses grands yeux verts.
« Chemise blanche avec l’insigne de CHS, cravate bleue nouée autour du cou, veste bleu avec l’insigne de l’école toujours. Jupe plissée arrivant aux genoux bleue toujours, collant blanc ou chair, chaussures immondes bleue et blanche de l’école… Ruban dans les cheveux peut être ? Serre-tête. Je crois même qu’il y a un parapluie quand il pleut ! »
Fière, elle lui adressa un immense sourire, comme si elle sortait victorieuse de l’interrogatoire. Elle croisa les jambes, joignit ses mains sur ses genoux et continua à observer le proviseur avec ses grands yeux verts. Troisième fois ce mois ci qu’elle finissait par passer la porte de son bureau. Première, pour avoir fumé dans sa chambre d’internat. Deuxième, pour avoir fugué un soir pour aller dans un bar avec d’autres internes. Si elle n’avait pas été encore expulsée depuis son arrivée, c’était tout simplement parce que ses parents graissaient la patte du lycée. Le rénovement de la cafétéria n’avait pas été fait avec des fonds propres.
En cet instant, Heaven savait pourquoi elle était là. Simple. La veille, elle s’était amusée à prendre sa paire de ciseaux avec Andrea Williamson – une autre pensionnaire blonde comme les blés et pas sainte (du tout). Bien sûr, les profs l’avaient remarqué dès qu’elles avaient mis les pieds en classe. Ils n’étaient pas aveugles, non plus.
« Justement, mademoiselle Tennessee. Jupe arrivant aux genoux. Or, il me semble, la mi-cuisse n’est pas exactement située au même endroit que le genou. Je me trompe ?
– Monsieur le proviseur, si vous me le permettez, c’est mieux que rien du tout. »
Heaven tourna la tête vers le brun qui était installé dans un fauteuil, au fond de la pièce. Elle sourit, puis se retourna vers le proviseur en souriant de plus belle. Ironisme à en vomir. Le proviseur fusilla du regard le garçon, puis la Tennessee, et se leva pour prendre dans un de ses tiroirs une chemise de chimie extrêmement longue. Il la mit dans les mains de la demoiselle, et soupira d’un air indigné.
« Vous deux, dehors. Steevens, je vous communiquerais les renseignements que vous souhaitez plus tard. Tennessee, je vous retiens.
– Au plaisir ! »
Elle se leva, se dirigea vers la porte. Le gars qui l’avait à moitié défendu lui tint la porte pour sortir, et une fois dans les couloirs, elle se tourna vers lui en enfilant la blouse de chimiste prévue pour cacher ses jambes un peu trop dévoilée. Elle ne l’avait encore jamais vu auparavant. Enfin, elle avait du le croiser à plusieurs reprises, mais n’avait pas retenu son visage. Après tout, il y avait tellement d’élève dans ce lycée, et elle n’était pas sur le même niveau que lui… elle lui adressa un sourire.
« Merci.
– Ya pas de quoi.
– C’est quoi ton prénom ?
– Jeff. Heaven, c’est ça ? »
Elle hocha la tête, sans vraiment savoir comment il avait fait pour connaître son prénom. Après tout, tout le monde dans le lycée avait du finir par la connaitre. Heaven, la rebelle. Image complètement fausse, d’ailleurs, puisqu’elle était la première à pleurer dans son coin, la première à s’en vouloir dès qu’elle blessait quelqu’un avec ses paroles. Mais les élèves semblaient être beaucoup plus inspirés à colporter sa réputation de mauvaise fille.
Au final, ça ne la dérangeait pas. Elle savait ce qu’elle valait.

***

Domicile des Tennessee, matinée. Aaron et Kathleen assis d’un côté de la table du salon, Heaven de l’autre. Un service de thé était entre les deux camps, comme pour les séparer, marquant distinctement cette frontière qui s’était édifiée entre eux au fil des années, sans qu’ils ne le veuillent, au final. Ils ne se comprenaient plus, c’était fini. Elle les avait déçus, ils avaient été trop durs. La demoiselle avait conscience qu’elle ne pourrait pas revenir en arrière, qu’elle n’aurait plus qu’à s’en aller quelque part à Londres, vivre dans un appartement, vivant de ses propres ressources, et changer de trottoir quand elle les croiserait dans la rue, faire comme s’ils n’existaient pas. Si son esprit tentait de se persuader que c’était ce qu’elle attendait depuis des années, elle savait qu’au fond cela la frustrait, lui faisait du mal, la rongeait lentement comme de l’acide. Elle se sentait mal, comme si elle voyait son monde s’effondrer, alors qu’elle croisait leurs regards froids dénués de sentiments à son égard. Elle avait tenté de croire qu’elle s’était faite de nouvelles fondations, seule, mais tout était tout simplement en train de tomber en ruine. On l’obligeait à se détacher alors qu’elle n’était pas prête. Absolument pas prête.
Elle l’avait bien compris, elle n’était plus rien. Plus rien du tout.
« A+ en Littérature. »
C’était Kathleen qui avait fini par briser ce silence pesant comme toujours, puisque c’était elle et seulement elle qui se permettait d’encore lui adresser la parole. Heaven observa ses mains, contempla ses ongles rongés, couverts de vernis noir abimé, consciente des regards lourds de sens qui pesaient sur elle. Sa mère tenait ses résultats d’examen finaux de Lycée, et elle regardait ses notes, fatalement. Son ton avait été froid, tranchant, comme si avoir une fille aussi douée en Littérature à ce point là était comme une tare pour la famille. Ce n’était pas de sa faute s’ils avaient toujours nourri l’espoir qu’elle soit biologiste, chercheuse, une scientifique comme son père. Seulement, ses notes catastrophiques en Mathématiques et en Sciences Expérimentales pouvaient laisser perplexe certains, rendre fous de rage d’autres. Comme Aaron et Kathleen, par exemple.
« Pas de "félicitations, c’est bien ma fille !" ? Ca m’aurait étonné. Bon, j’peux y aller maintenant ? »
Elle s’interrompit, tout en soupirant et en passant ses mains sur son visage. A quoi cela servait, sincèrement, de protester ? Elle connaissait ses parents. Ils allaient lui faire la même chose qu’avec Zacharie : l’obliger à prendre une décision qui sera au final sienne, l’éloigner du mieux qu’ils pouvaient. Une fille comme elle tachait bien trop l’image des Tennessee. C’était un fait.
« Finalement, tu sais dans quelle université tu vas aller ? Ca serait peut être bien que tu nous communiques ton choix, Heaven. Nous sommes tes parents. C'est nous qui allons payer. Te loger. Te nourrir. Un peu de respect de serait pas en trop. »
Heaven eut un petit rire ironique, regarda son père comme s’il disait la connerie la plus grosse de sa vie. Comme s’ils avaient été des parents. Tout ce qu’ils avaient fait, c’était de ne plus lui parler une fois qu’elle s’était exprimée, une fois qu’elle leur avait fait comprendre qu’ils agissaient plus en tyran qu’autre chose. Elle posa sa tête sur la table, et réfléchit un instant. Elle connaissait la réponse. Depuis longtemps, même.
« Fordham.
– Très bien.
– 5 500 kilomètres, ça suffit pour votre honneur ? »
Heaven se leva de table. Pas de protestation, pas de réponse. Elle savait qu’elle avait gagné. Sa valise était déjà faite. Ses affaires déjà prêtes. Ses billets déjà pris.
Le premier septembre, elle s’envola pour New York, ville qui la faisait rêver, sans se retourner. Elle laissa Andrea quelque part en Ecosse, ses frères dans leurs universités en Europe, et ses parents dans leur grande maison de riches. Ce qu’elle avait juste réclamé en échange de leur foutre la paix était une pension alimentaire pour pouvoir vivre. Somme bien grasse, mais elle n’avait plus aucun scrupule.
Les seuls qui la suivirent furent Riley et Jeff, comme toujours.

Chapitre sixième

« Riley était mon meilleur ami, c’est vrai. Mais il était avant tout un frère pour moi. »
Heaven leva les yeux vers les personnes qui l’observaient, là, dans le cimetière de New York. Elle déglutit, chercha le courage pour lire le discours qu’elle avait soigneusement préparé durant les trois jours qu’elle avait eu pour le faire. Ses mains s’accrochaient au papier froissé comme si c’était leur dernière prise avec le monde réel, et une larme solitaire coula sur sa joue pour se réfugier contre sa mâchoire. Sa gorge demeura vide de tout son. La brune avait l’impression que prononcer ces mots allait tout changer ; que Riley allait être mort, pour de vrai.
Elle avait du mal à l’accepter… Elle ne pouvait pas.
« Je me souviens de la première fois où je l’ai vu, dans une synagogue de Londres. J’avais cinq ans. Déjà à cet âge là, j’étais persuadée que nous finirions nos vies ensemble, que nous serions meilleurs amis, malgré le temps, malgré les problèmes, malgré nos familles. J’avais tord. Seulement, c’est la dernière chose à laquelle je pensais qui nous a séparé... la mort. Mais à cinq ans, on ne pense pas à ces choses là. A dix-neuf non plus. »
La jeune femme avait l’impression d’être la seule dans sa douleur. Comme à chaque fois. Nerveusement, elle essuya ses joues du bout des doigts avant de poursuivre.
« Il a toujours été présent pour moi. Il a toujours su trouver les mots pour m’apaiser, pour me faire penser que finalement le lendemain ne serait pas si difficile, qu’il valait la peine d’être vécu. Il m’a fait avancer, il m’a soutenu, quoi que je fasse, quoi qu’il arrive, quoi que je dise et où que j'aille. Sans lui, je serais encore emprisonnée dans ma propre tête, dans une brillante université de Londres, sans avoir soutient ni sourire. Je le répète, il a été un frère. Bien plus que cela... Un guide, un mentor, une épaule, une bouffée d'air frais quand il ne reste plus que nos yeux pour pleurer. Jamais je ne pourrais le remercier assez pour la générosité dont il a fait preuve. Il m’a sauvé, comme il a sauvé beaucoup de personnes ici présentes. Sa simple présence suffisait pour calmer les tensions et les maux. Il ne vivait pas que sa vie, il vivait celle de quiconque voulait bien de lui dans son existence. Aujourd’hui, il est parti, et c’est nous qui avons besoin de lui pour avancer. En partant, il a pris nos vies avec lui. »
Elle plia son bout de papier, puis se retira de l’estrade pour laisser place à un autre de ses proches, venu lui rendre un dernier hommage.
Ne supportant plus la vue de ce cortège funèbre, Heaven se faufila parmi les personnes toutes vêtues de noir, puis regagna le parking en courant à moitié, sa robe noir l’empêchant d’aller au rythme qu’elle aurait souhaité avoir. Retrouvant sa voiture, elle s’installa derrière le volant, puis fondit en larmes.
Elle s’était installée à New York il y a maintenant presque deux ans de cela. Tout avait été pour le mieux. Elle ne s’était jamais sentie aussi libre. Il faut toujours quelque chose pour nous faire redescendre sur terre, apparemment.
Heaven avait passé sa première année à Fordham, avait obtenu son année en Littérature. Guère satisfaite par ces études là, elle avait enchainé la deuxième année sur des stages dans des maisons de couture, sans pour autant y trouver sa place. La demoiselle avait trouvé un rythme de vie sain, oubliant les écarts de son adolescence, posant de véritables fondations. Elle avait murit, Riley à ses côtés. Elle avait construit une vie, avait eu un petit-ami, des amis sur qui compter.
La vie ne tient qu’à un fil. Qu’à un malheureux accident. Une chute après une dispute, une marre dans sa cage d'escaliers. Observant ses mains qui avaient été pleines du sang de son meilleur ami trois jours plus tôt, Heaven soupira, effaça ses larmes avec un mouchoir, et mit le contact.
The songs of the dead are the lamentations of the living.

***

« Heaven ouvre moi cette porte ! »
Un soupir résonna dans l’appartement presque vide, puis des pas. Un verrou. Heaven ouvrit la porte à Jeff, essoufflé d’avoir monté quatre étages pour venir jusqu’à son appartement. Elle leva les yeux au ciel puis retourna dans sa chambre – tout du moins, ce qui avait été sa chambre – pour finir d’emballer ses vêtements.
« Mon Dieu tu es blonde ! »
Il n'avait pas trouvé de meilleures remarques à faire. Heaven balaya cette affirmation d'un geste de la main.
« Disons que j’ai retrouvé ma couleur de cheveux naturelle. Et oui, je suis blonde ! »
D’un geste agacé, elle entassa ses jupes dans un carton, puis alla chercher ses jeans dans son placard.
« Comment dire… Tu vas quelque part, d’ailleurs ? »
Heaven lança un regard à son ami, puis à son appartement, et ne répondit pas à la question. Jeff avait assisté à l'enterrement de Riley, avait été avec elle avant qu'elle ne s'enfuit devant toute l'assemblée. Il allait même être papa, mais cela n'était pas la question.
La Tennessee ne souhaitait pas se battre avec lui. Elle n’était pas d’humeur. S’armant du scotch, elle ferma le carton avec plus de vigueur que nécessaire, et alla l’empiler avec les autres dans le salon.
Revenant dans la chambre, elle s’arrêta devant son ami, les mains sur les hanches.
« Je m’en vais. »
Il y eut un silence, mais Heaven ne bougea pas. Tout était prêt ; elle avait prétendu partir en vacances à la plupart de ses amis de New York, avait fait comme si elle se rendait au Warped Tour, ce qui n’était pas une première pour elle. La demoiselle n’avait pas eu le courage d’avouer qu’elle quittait la ville, ni même à Liam. Liam... Elle savait qu'elle se comportait comme la pire des abrutie, qu'elle allait lui faire du mal autant qu'elle s'en faisait à l'abandonner ainsi. Cependant, Heaven restait convaincue que c'était la meilleure solution. Qu'il fallait qu'elle lui dise qu'elle partait en vacances, et lui annoncer plus tard qu'elle ne reviendrait pas. C’était trop dur de s’avouer vaincue, de s’avouer incapable de… Vivre, ici, sans Riley. L’air lui était devenu trop difficile à respirer, malgré les trois mois qui s’étaient écoulés depuis son décès.
Dylan allait la tuer, également. Si Heaven n'était pas morte d'ici là.
La Tennessee avait dit la vérité à Jeff, parce qu’elle savait qu’il ne dirait rien et qu’il accepterait cette décision. De toute manière, qu'il le veuille ou non, son avion décollerait dans une poignée d'heures.
« Et tu vas où comme ça ?
- Chez mon frère.
- Ton frère, celui qui s’est installé à San Francisco ?
– C’est bien ça. »
Heaven croisa le regard de Jeff, et celui-ci soupira avant de l’attirer contre lui. Déposant un baiser sur le haut de son crâne, il fit durer leur étreinte.
Quelques semaines plus tôt, Heaven se serait mise à pleurer. Mais plus maintenant.
La demoiselle se dégagea avant d’aller reprendre ses cartons. Andrew l’avait appelé une semaine plus tôt pour prendre de ses nouvelles, et c’est comme cela qu’elle avait eu l’idée de se rendre chez lui. D’une manière ou d’une autre, elle aurait quitté New York ; il lui avait simplement donné une bonne excuse de le faire maintenant.
Il lui avait également donné un endroit où aller.
La demoiselle soupira, puis rangea une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Elle n’était pas encore réhabituée au blond – cela faisait si longtemps qu’elle l’avait délaissé ! – mais cela avait été symbolique pour elle ; recommencer une nouvelle vie. Moins folklorique, plus posée. Sans Liam. Sans Dylan. Sans Mackenzie.... Sans Riley.
« Tu vas me manquer, Tennessee.
– Parce que je t'ai jamais manqué ? » demanda-t-elle, taquine.
Ce fût au tour de Jeff de lever les yeux au ciel. Heaven le vit plonger sa main dans une de ses poches, puis en ressortir une photo, qu’il déposa sur le carton qu’elle était en train d’emballer.
« J'ai trouvé ça en rangeant quelques affaires de Riley. Je pense que tu vas en avoir plus besoin que moi. »
Heaven baissa les yeux sur le cliché.
« Appelle-moi, Heaven. Personne ne te manque hormis Riley, mais n’oublie pas que tu es importante pour beaucoup de personnes, ici. Je ne parle pas que de Liam, tu sais. Tu es importante aux yeux de pleins de gens. »
La demoiselle vit la photo ; Jeff, Riley, elle, quelques jours avant d’être diplômés. Tout semblait si facile.
Elle releva la tête pour remercier son ami, mais il n’était plus là.

chapitre septième

« Punaise Andrew t’es pas sérieux quand tu me dis que nos parents sont dans le salon, j’espère ? »
Rageusement, Heaven posant ses mains sur ses hanches, le regard assassin. Elle savait pertinemment qu’elle ressemblait de plus en plus à sa mère quand elle se mettait en colère, mais son frère avait réussi à la mettre hors d’elle. Voilà qu’il se permettait de les inviter pendant qu’elle était là et surtout pour qu’ils puissent discuter ! Comme si le couple Tennessee-Westfield savait le faire sans insulter ses enfants. Toujours sous le perron, son frère lui barrant le passage du bras, elle fronça les sourcils et croisa les bras.
« T’es au courant que j’ai passé toute ma vie à les éviter et que tu viens de réduire tous mes efforts en miette en moins de trente secondes ? »
Elle laissa un temps, puis soupira.
« Enfin presque. Mais tu devrais être très bien placé pour savoir que je ne veux pas les voir et qu’eux non plus ! Au moins un sentiment partagé, c’est pas mal tu ne trouves pas ? Demande-leur, je suis sûre que je suis raillée du testament depuis que je suis partie. Mais bon, visiblement, Monsieur Andrew Tennessee-Westfield est au dessus de tout ça ! Bordel je te croyais intelligent. Si je suis venue ici c’est juste pendant les vacances avant de retourner à l’université, t’aurais pu les inviter après non ? »
N’obtenant aucune réponse, elle leva les yeux au ciel, puis respira profondément afin de se calmer. Des larmes de rage coulaient le long de ses joues, et elle les essuya d’un geste nerveux. C’était un coup bas. Le regard toujours assassin, Heaven relâcha cependant les bras, et soupira. Comprenant que c’était le feu vers, Andrew lui laissa le passage, et elle entra dans sa maison de San Francisco tout en priant que cela ne soit pas si horrible que ce qu’elle avait pu imaginer en l’espace de quelques secondes.
La blondie les aperçut dans le salon, comme Andrew lui avait précisé. Heaven se sentit presque défaillir. En l’espace d’un moment, elle retourna en enfance, quand elle avait peur de les affronter. Avant, elle avait eu le courage de leur dire ce qu’elle avait sur le cœur. Maintenant, elle n’était plus assez déterminée à prendre le dessus. Elle avait changé, elle avait muri, elle était devenue quelqu’un d’autre. Heaven était prête à recommencer une nouvelle vie ; laisser tout son passé, ses chagrins, ses ratés, tout cela derrière elle. Effacer l’ensemble d’une période d’un revers de la main.
Même si ces bonnes résolutions là faiblissaient à chaque fois qu'elle pensait à Liam, ou même Dylan. Ou alors quand elle se réveillait en hurlant, pleine de cauchemars. Ou alors quand elle s'était fait enlever deux-trois tatouages avec le laser.
Les parents ne se levèrent pas, mais ne la regardèrent pas non plus comme ils avaient pu le faire durant la période où elle leur tenait tête. Timidement, préoccupée par ce qui allait se passer, elle s’assit en face d’eux, suivit de son frère.
Elle se sentait si petite, d’un seul coup. Si fragile, si vulnérable.
« J’ai toujours dit que le blond était la couleur de cheveux qui se sied le mieux à ton visage. »
Comment briser la glace, par Kathleen Tennessee-Westfield. Heaven nota dans un quoi de sa tête que sa mère n'avait pas changé au cours des deux années précédentes.
« Le bleu était pas trop mal je trouve », lança Heaven, la voix acide, tout en lançant un regard en coin à son frère.
Celui-ci comprit le message. Tout du moins, Heaven pensait que c’était le cas. Dans tous les cas, celui-ci prit la parole après s’être éclaircir la gorge.
« Donc, vous ne m’avez pas dit pourquoi vous teniez tant à venir en personne pour voir Heaven ? Je veux dire, vous auriez pu lui parler par téléphone, mais vous avez préféré vous déplacer ? »
Le mari et la femme se regardèrent, puis leurs yeux se posèrent sur Heaven qui fit de son mieux pour soutenir leur regard. Elle se sentait fondre. Pourquoi faisait-il si chaud, tout d’un coup, dans cette pièce ? Ne pouvaient-ils pas regarder ailleurs ? Etait-elle donc la seule chose d’intéressante à regarder dans cette pièce ?
Ce fut Aaron qui prit la parole. Une première. A côté de lui, sa femme ne cessait de regarder Heaven d’une étrange manière. Fierté ? Pas possible. La demoiselle avait du mal à interpréter ses signaux.
« Nous avons une assez bonne nouvelle, pour tout dire. »
Heaven leva les yeux au ciel. C’était parti. Ils en auraient pour des heures le temps qu’Aaron trouve x et y raisons d’expliquer une chose qu’il n’avait pas encore révélée, et sans importance une fois annoncée.
« J’ai un collègue qui travaille à Cambridge, continua-t-il, guère troubler par l’attitude de sa fille. Enfin, je l’ai rencontré quand je suis allé dans l’université où il enseigne pour donner une conférence sur l’une de mes thèses. »
Aaron Tennessee-Westfield, professeur dans l’enseignement supérieur en Sciences et Biologie à l'université d'Oxford, bonjour. Heaven avait presque oublié ce détail avec le temps.
« Tout cela pour dire qu’il m’a appelé il y a une semaine pour m’annoncer que la benjamine de mes enfants avait été mise sur liste d’attente dans son université, et qu’il pouvait appuyer sa candidature si je le souhaitais. »
Heaven releva les yeux, surprise.
« Dis moi maintenant Heaven, quand t’es-tu enfin rendue compte que tu n’étais pas qu’une bonne à rien ? »

***

« J’arrive toujours pas à y croire ! »
Sourire aux lèvres, Andrew avait insisté pour porter le sac de Heaven, bien qu’ils aient déjà donné toutes ses valises à l’enregistrement des bagages. Aéroport de San Francisco, fin août, il était temps pour elle de lever les voiles, d’aller là où le vent l’emmenait. Sautillant presque, elle sourit.
« Moi non plus. »
Son frère leva les yeux au ciel, puis ébouriffa ses cheveux, tandis qu’ils continuaient leur route.
« Sincèrement, Cambridge en criminologie ! J'avais envoyé ma candidature et malgré nos parents ils n'avaient pas voulu de moi. Depuis quand ma petite soeur est-elle devenue plus brillante que moi ? C’est d’une injustice ! »
Heaven soupira, tandis qu’ils arrivèrent devant la douane. Elle s’en allait une nouvelle fois toute seule, cependant, elle se sentait beaucoup mieux qu’avant. La mort de Riley était toujours dans sa mémoire, sa douleur était toujours présente, cependant, passer deux mois en compagnie de son frère – et avec aussi toutes ses petites-copines successives – fût comme réparateur. Heaven avait l’impression d’avoir comme une nouvelle peau, une nouvelle vie.
Tout du moins, c'est ce qu'elle essayait de se faire croire. Elle savait pertinemment que le tiroir de New York n'était pas encore refermé, et qu'elle avait toutes les peines du monde de ne pas retourner là-bas à genoux pour supplier Liam de la reprendre, pour prendre dans ses bras sa Dylan.
Mais elle allait à Cambridge. Si la rencontre avec ses parents avait fini en cris, Aaron Tennessee avait quand même rappelé son collègue pour appuyer la candidature de sa fille, et la demoiselle avait reçu un dossier de félicitations de l'université une semaine après. Cependant, même si elle retournait dans son pays natal, il était absolument hors de question qu'elle entende parler de ses parents. Elle vivait sa vie maintenant.
Comme quoi, un jour peut-être horrible, mais cela ne signifie pas forcément que la vie l’est. Ou presque.
« J’ai toujours été intelligente. Je sais juste très bien le cacher ! répliqua-t-elle.
– Ouais c’est ce qu’on dit ! Je parie que tu ne tiendrais pas plus de deux mois avant de retourner pleurer dans mes jupes. »
Heaven leva les yeux au ciel, et donna un coup dans les côtes de son frère.
Son vol fût annoncé, et Heaven regarda tristement la douane qui se trouvait juste à côté d’eux. Andrew l’attira contre lui, et la serra dans ses bras, aussi fort qu’il put. Cela allait lui manquer. Mine de rien, se disputer avec son frère, regarder la télévision avec lui, se balader sur la plage en sa compagnie, étaient des choses qui lui avaient manqué. Finalement, sa famille n’était peut-être pas aussi pourrie que cela.
Et puis, elle adorait prendre en otage sa télévision toute la nuit pour regarder de vieilles diffusions de Doctor Who sur la BBC. Ca avait le don de rendre son frère dingue.
« Oh une dernière chose, Heaven. »
Elle releva la tête, prête à l’écouter.
« Pourquoi Emile Westfield, au fait ? »
La demoiselle sourit, puis se détacha lentement de lui. Oui, elle avait décidé de changer de nom. Balayer d’un revers de la main toute sa vie, tout son passé. Elle releva la tête pour mieux le regarder.
« Emile est mon troisième prénom, Westfield le nom de famille de notre mère.
– J'avais deviné, quand même. »
Elle sourit, puis leva les yeux au ciel.
« J'ai besoin de... Prendre du recul. Démarrer quelques choses seule, ne plus vivre dans leur ombre, dans l'ombre de ce que j'ai vécu. »
Andrew hocha la tête, signe qu'il avait compris. Si ses parents lui avaient attribué une appellation masculine en guise de troisième prénom, cela avait été simplement pour honorer l'auteur Emile Zola, que Kathleen avait lu durant la grossesse.
Heaven haussa les épaules.
« Ca sonne bizarre, mais je vais m'y faire. »
Andrew se mit à sourire, et l’attira une nouvelle fois contre lui.
« Tu vas me manquer, Emile.
– Toi aussi, Rudy ! » répondit-elle, riant légèrement, l'appelant par son second prénom.
Joueur, il lui donna un coup dans les côtes à son tour, et leur étreinte prit fin. Heaven récupéra son sac, puis s’avança vers la douane, faisant un dernier signe à son frère avant de s‘enfoncer dans une nouvelle vie.
Recommencer. Elle n'y croyait pas tellement, mais au point où elle en était, cela n'allait pas lui faire de mal.

chapitre huitième

Heaven s’étira et jeta un vague regard aux chiffres digitaux qu’affichait le téléviseur. Quatre heures vingt-trois. Il était peut-être temps d’aller se coucher, même pour elle.
Elle se leva lentement du canapé dans lequel elle s’était installée il y a maintenant quelques heures, puis bailla, abandonnant là fiches de révision et pièce de théâtre qu’elle avait recommencé à lire pour la dix-huitième fois. Lentement, son pantalon glissa de quelques centimètres le long de ses hanches, et elle le remonta avec agacement avant de s’enfoncer dans son appartement. Ce genre de détail lui rappelait que l’intégralité de sa garde robe était à racheter, principalement à cause des dix kilos qu’elle avait perdu en l’espace de quelques mois. Involontairement. Tout du moins, c’est ce qu’elle essayait de croire.
Cela faisait maintenant quatre mois qu’elle était à Cambridge, quatre mois qu’elle avait construit un quotidien qui ne lui laissait pas le temps de réfléchir. Les cours à l’université lui mangeaient la moitié de son temps, ses cours à la chorale prenaient une grosse partie du reste, et les soirées comblaient le tout. Heaven avait pris le soin de ne jamais s’accorder une minute à elle afin de ruminer, réfléchir, se souvenir. Elle avait pris un soin tout particulier à garder son cœur pour elle, à n’avoir que des aventures sans lendemain et ne jamais laisser les hommes – et les femmes – l’approcher de trop près. Les seuls symptômes qui continuaient à lui rappeler tout ce qu’elle s’acharnait à oublier étaient ses insomnies récurrentes, sa maigreur, le sentiment de vide qui la prenait de temps à autre. Autrement, elle évoluait dans un milieu différent, jouissant de cette seconde chance qu’elle avait réussi à attraper en route.
Parce que mine de rien, pour la première fois de sa vie, elle connaissait la réussite. Chose qu’elle avait perdu de vue depuis de longues années.
La criminologie la passionnait littéralement. Cela n’avait rien à voir avec les deux projets qu’elle avait eu auparavant – études de lettres, puis stages dans différentes maisons de couture – mais elle avait trouvé dans cette science une chose qu’elle avait toujours dénigré jusque là : la recherche. Et aussi étrange que cela puisse paraître, le petit brin de femme qu’elle était avait finalement trouvé une vocation dans la juridique.
Tout cela était à des années lumières de ce qu’elle avait pu penser ou dire un an plus tôt. Comme quoi, fuir lui avait bien apporté un futur, chose qu’elle ne voulait même plus. Ou qui lui semblait sans importance. Ou les deux.
Elle passa discrètement à côté de la porte de la chambre de sa colocataire, puis alla s’enfermer dans la sienne. Vêtue d’un simple t-shirt trop grand et de ses sous-vêtements, elle s’assit au milieu de son lit, le regard droit devant elle. Elle était comme une gosse, à redouter le sommeil, à éviter le plus possible les rêves et les cauchemars. Heaven se trouvait elle-même pathétique ; elle savait qu’elle s’enfonçait un peu plus dans sa bêtise à chaque fois, mais au moins, elle réussissait à sauvegarder les apparences pour ses amis de Cambridge.
Heaven faisait la fête, elle buvait, couchait, participait aux pires conneries et s’investissaient dans les plans du groupe. Mais au fond, elle avait encore mal.
La blondie regarda son réveil. Quatre heures vingt-sept. Instinctivement, elle fit un rapide calcul pour définir l’heure qu’il était à New York. Vingt-trois heures et des poussières. Il ne lui fallu guère plus de cinq secondes pour attraper son téléphone et composer le numéro de Dylan Cooper.
Heaven avait gardé des contacts de New York, mais Dylan avait été la seule personne avec qui elle avait continué à parler régulièrement – et même beaucoup plus que régulièrement. Les deux demoiselles s’appelaient si souvent que Heaven avait finalement opté pour un forfait avec communication à l’étranger illimitées ; et elles parlaient, parlaient, parlaient. Avant chaque décision importante, la blondie demandait l’avis de cette fille qu’elle considérait comme sa sœur, et inversement. Cependant les téléphones ne remplaceraient jamais la présence physique, Heaven s’en rendait bien compte.
Sa Dylan, elle lui manquait plus que tout.
Plusieurs sonneries résonnèrent, puis une voix.
« Allô ? »
Heaven sourit instantanément, puis engagea la conversation, heureuse.
Il semble inutile de préciser qu’elle n’avait eu aucune nouvelle de Liam depuis qu’elle était partie, et ce, bien qu’elle ait essayé d’établir un contact. Chose qu’elle comprenait.

***

« Tu as changé, tu sais. Beaucoup plus que je l’imaginais. »
Heaven leva les yeux au ciel tout en continuant de pousser le fauteuil roulant de son frère. Son regard croisa les branches des plus hauts chênes qui se trouvaient dans ce parc d’Oxford, et une foule de souvenirs vint se bousculer dans sa mémoire. Des cris d’enfance, des partis de cache-cache, une mère qui vous hurle de me pas vous roulez dans l’herbe pour ne pas faire de traces sur vos beaux habits du dimanche. Lentement, Heaven reporta son attention sur Zacharie.
« C’est les cheveux. C’est la première fois depuis des années que tu ne me vois pas changé de couleurs tous les deux jours, répliqua-t-elle, taquine.
– Mais bien sûr ! »
Heaven esquissa un sourire, puis continua son chemin.
Début mai 2012. Elle avait obtenu sa première année en criminologie juridique. Elle avait fait ses affaires, puis avait fini par venir à Oxford, sa ville natale, pour y retrouver son grand frère Zacharie. Cela lui avait fait vraiment bizarre de le voir coincé dans un fauteuil, condamné à dépendre des autres et à rester non loin des parents Tennessee au cas où. En un accident de voiture, il avait tout perdu. Heaven ne comptait même plus le nombre de fois où son cœur s’était serré quand elle se souvenait, une nouvelle fois, que son frère était paraplégique… La réalité était toujours dure. Elle avait eu de nombreuses occasions de s’en rendre compte.
Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’était pas revenue ici, qu’elle n’avait pas passé de temps avec ce frère-là ! A chaque fois qu’elle se rendait quelque part, elle avait l’impression d’avoir loupé une multitude de choses, d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
Mais elle avait toujours été comme ça… A côté de la plaque.
« Tu comptes continuer à Cambridge l’année prochaine ? »
Question piège. Même elle ne connaissait pas la réponse.
« J’en ai strictement aucune idée. »
Zacharie soupira, puis Heaven l’arrêta près d’un banc où elle prit place, juste à côté de lui. Le regard bleu de son frère la transperçait presque, alors qu’il essayait de deviner ses pensées les plus profondes.
Ils n’avaient jamais été très proches. C’était encore vrai aujourd’hui. Cependant, ils étaient plus grands, plus matures.
« Et concrètement ça veut dire quoi ?
– Ca veut dire que Cambridge a un partenariat avec l’université Fordham dans le domaine de la criminologie.
– Tu comptes vraiment retourner à New York ?
– Je ne sais pas Zach. Je n’en sais rien du tout. »
Autant dire qu’elle était littéralement perdue. Heaven se sentait si bien ici qu’elle se demandait si elle n’allait pas tout perdre en retournant aux Etats-Unis ; d’un autre côté, se faire croire qu’elle ne souffre pas est bien pour un temps, mais commence à devenir complètement dérisoire au bout de nombreux mois. Heaven savait que New York lui manquait. Que les gens dans cette ville lui manquaient. Se voiler la face était d’une naïveté qui frôlait la folie.
« Je pars à New York pour l’été, déjà. J’ai pris mes billets.
– Tu pars quand exactement ?
– Dès que je pars d’ici. »
Zacharie hocha la tête.
« Tes amis de Cambridge sont au courant que tu risques de ne pas rentrer ? »
Heaven esquissa un sourire malgré elle. L’ironie de cette situation lui rappelait bien trop de choses amères.
« Oui, je leur ai dit. Ils m’ont souhaité bonne chance et tout le bonheur du monde. »
Plus jamais elle ne referait la même erreur. Plus jamais.
Zacharie prit les mains de sa sœur entre ses paumes. L’ancienne Heaven était de retour, sous une forme plus mure, plus posée. Elle continuait à être à la limite de l’hyperactivité, avait toujours ce petit grain qui la rendait si à part. Heaven vivait toujours dans son monde, tout rose, mais une touche de sombre avait fini par hanter son regard. Elle s’était remise du décès de Riley. Elle avait définitivement tourné la page, mais au prix de son insouciance. Elle était toujours la même, mais si différente sur le fond.
Mais autant dire qu’elle continuait à faire une tonne de conneries sans s’en rendre compte. Personne ne pourrait jamais la changer complètement.
« Ils sont beaucoup à te manquer, là bas, hein ? »
Heaven haussa les épaules.
« Beaucoup à me détester, surtout.
– Possible. Mais je suis sûr d’une chose, personnellement.
– Hum ?
– Ta vie est aux Etats-Unis, pas ici. »
Elle haussa un sourcil. Tout ça faisait tellement comme dans les films. Cela devait être une citation quelconque qu’il avait dû remanier pour se ficher d’elle gentiment.
Heaven donna doucement une pression sur le bras de son frère, taquine.




Dernière édition par Heaven L. Tennessee le Dim 13 Mai - 18:45, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 20:51

PREEEEEEEEEEM'S △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 Cool
Ma Heavy chérie d'amour !!!!!!! Comment j'osais même plus la revoir ici △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 402817

Comment ça fait plaisir de voir de nouveau ce nom sur le fo △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 773350 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211
Donc on garde notre lien (de toute façon c'est pas négociable) et comme j'ai déjà dis, je veux voir minimum un paragraphe sur Dylan △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Vivement le sujet des retrouvailles △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 294494

Spoiler:
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 21:09

Welcome, belle blonde Cool I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 21:13

SERIEEEEEEEEEEEEEEUX ??!!
Trop cooooool ! △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007

Heavy's baaaaaack, heavy's baaaaaack △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 657275 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2299772730

Bon courage pour ta fiche △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 21:16

DYLAN - △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 500091611
Dydy et Heavy pouvaient plus être séparées aussi longtemps now. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2849190443 Notre lien quelle idée bien entendu qu'on le garde tss. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Le sujet n'est pas négociable non plus... △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 et le paragraphe je crois que j'ai pas trop le choix. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211
△ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338

RUBBY - Aon merci belle brune. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 I love you

JOHNATHAN - OUAAAAAAIS SERIEEEEEEEEEEUX. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 I'm baaaack. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 657275 Merci beaucoup A. chérie. I love you (Il me semble qu'on avait un lien également. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 813673)


Dernière édition par Heaven E. Tennessee le Ven 11 Mai - 22:32, édité 1 fois
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Cheyenne L. Pearson
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 22:20

Leven, j'aurai du le parier △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 958229 Rebienvenue Heavy chérie !

Pareil, je veux qu'on garde notre lien avec Mack △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 22:29

Heavy le retour △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 En blonde en plus XD
Bon courage pour ta nouvelle fiche △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 682346 I love you
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 23:07

Re bienvenue alors I love you
Leven est △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 23:15

Hi again chez toi alors. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 61499

Comme Cheyenne je dis voilà la fan de HG quoi ^^.

Et bon courage.
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 23:24

CHEYENNE - Comment ça t'aurais dû le parier ? △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Arrow Merci. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 I love you (et bien entendu qu'on garde, QUAND MÊME. I love you)

OWEN - Ouais, Heaven's back sans Hanna. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 Arrow Elle a laissé sa couleur naturelle prendre le dessus. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Merciiiiii. I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211 (même si je recycle à mort là (a).)

GABIN - Elle est belle, hein, la Leven. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 Merci beaucoup. I love you

CONOR - Merci beaucoup. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 61499 Chez moi, carrément. (a) Fan de HG je vois pas de quoi tu paaaaarles △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Arrow
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 23:48

Heaven E. Tennessee a écrit:
OWEN - Ouais, Heaven's back sans Hanna. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 Arrow Elle a laissé sa couleur naturelle prendre le dessus. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Merciiiiii. I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211 (même si je recycle à mort là (a).)

De riiiien. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 On est bien loin de Brookelle, c'est qu'elle évolue bien la Heaven quand même XD △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Arrow
Mais j'amais bien Hannaa moooi △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2849190443
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 11 Mai - 23:53

Owen Stewart a écrit:
Heaven E. Tennessee a écrit:
OWEN - Ouais, Heaven's back sans Hanna. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 Arrow Elle a laissé sa couleur naturelle prendre le dessus. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Merciiiiii. I love you △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211 (même si je recycle à mort là (a).)

De riiiien. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 On est bien loin de Brookelle, c'est qu'elle évolue bien la Heaven quand même XD △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Arrow
Mais j'amais bien Hannaa moooi △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2849190443
Je dirais même bien, bien loin de Brookelle là △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958
& je plussois j'aimais bien Hanna aussi, maintenant je vais être perturbée △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2849190443
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 1:52

Heaven blonde o_o *se retourne dans sa tombe*
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 2:00

△ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717

Re-bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche I love you
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 2:31

Sloan Sloan △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 370479
Re-bienvenue △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 716439
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 10:28

Welcouuuuuuuuuume x)
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 16:19

Bienvenue ! ♥
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptySam 12 Mai - 18:34

(re)bienvenuuue △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyDim 13 Mai - 14:13

OWEN & DYLAN Maaaais grave Heaven a bien grandi. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 432958 Les miracles de l'adolescence ~
△ MY HEART DIED A WHILE BACK. 489135
J'aimais bien Hanna aussi, mais elle est tellement loin de la Heaven que j'ai dans la tête maintenant que j'ai rechangé de tête. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 2849190443 (parce qu'au final, aussi, Heaven n'aura jamais de tête bien défini. Je la connais "trop bien" pour l'associer avec un visage connu ->)

NOAH Oui Heaven blonde. '-' Elle a abandonné ses couleurs pour retrouver sa tignasse de petite fille ~

OKSANA Merci beaucouuup. I love you Punaise en voyant ton avatar je me suis fait la réflexion que la Chloe était quand même super cute. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 I love you

MAYA Thaaaanks Marine. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 716439

IVY Grazie mile. I love you

SHELDON Merci beaucoup. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717

JONALYNN Thanks sweetie. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 14619
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyDim 13 Mai - 18:46


Validée ma Heavy chérie △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 855648211 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 773350 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 500091611 !
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyDim 13 Mai - 18:48

△ MY HEART DIED A WHILE BACK. 175338 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 57717 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 500091611
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MessageSujet: Re: △ MY HEART DIED A WHILE BACK. △ MY HEART DIED A WHILE BACK. EmptyVen 18 Mai - 13:39

Le retour d'Heavy △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 △ MY HEART DIED A WHILE BACK. 4027145007 !!!!
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