❝ and in that moment, I swear we were infinite. ❞ « i walked over to the hill where we used to go and sled.tThere were a lot of little kids there. i watched them flying. doing jumps and having races. and i thought that all those little kids are going to grow up someday. and all of those little kids are going to do the things that we do. and they will all kiss someone someday. but for now, sledding is enough. i think it would be great if sledding were always enough, but it isn't. » ◂ the perks of being a wallflower. ▽ what a kid i got, i told him about the birds and the bee and he told me about the butcher and my wife. ▷ hayden's father ▽ you better lose yourself in the music, the moment, you own it, you better never let it go. ▷ eminem ▽ làlàlàlà freeeeeeeeestyle ▷ auteur ▽ all deep things are song. it seems somehow the very central essence of us, song ; as if all the rest were but wrappages and hulls ! ▷ Thomas Carlyle « Allez viens, fait comme nous, va pas l’université et on se concentre à fond sur le groupe. » Stupidité quand tu nous tiens. Un groupe pas encore lancé, et ils croyaient que j’allais tout miser là-dessus, au risque de ne plus rien avoir si jamais on se plantait. J’avais beau croire en mon projet, on n’est jamais trop prudent. Eux, n’avaient pas le choix, leur dossier était trop faible pour avoir une bourse à l’université et leurs parents ne pouvaient pas leur payer leurs études. « Ouais, bien sûr. J’ai la chance de pouvoir aller à l’université et je devrais tout lâcher. Et si jamais le groupe ne réussit pas, je fais quoi ? Je me mets à dealer pour arrondir les fins de mois ? Non parce que je vous préviens les gars, c’est pas avec des petites scènes ouvertes que vous allez pouvoir gagner votre vie, sauf si vous restez chez papa-maman... » C’était une des premières fois qu’on avait une embrouille quant à l’avenir du groupe. Mais ils ne comprenaient rien, ce n’était pas parce que je faisais des études que j’allais arrêter le groupe, ou bien que j’allais freiner sa progression. Depuis toujours, j’étais le moteur du groupe, j’étais celui qui écrivait, celui qui composait les musiques, celui qui trouvait les salles de concert, celui qui faisait la comm’, bref, je faisais tout. Alors il était hors de question que je les laisse me casser les couilles parce que je préférais aller à l’université, parce que je préférais avoir un plan de secours si jamais notre beau rêve ne se réalisait pas. J’étais parti fâché, furieux qu’ils osent me demander d’arrêter les études. Pour qui se prenaient-ils à vouloir décider de ma vie de la sorte. C’était un choix qui m’appartenait et que personne d’autre ne pouvait prendre à ma place. Et comme souvent, j’avais noyé cette colère non pas dans l’alcool mais dans la musique. J’avais écrit toute la nuit et avais envoyé tout mon travail au groupe une fois le matin venu. C’était ma manière à moi de les avoir jugé, d’avoir réagi peut-être de manière excessive à leur proposition, peut-être pensaient-ils bien faire. Et puis ce n’était pas leur genre de vouloir me mettre la corde au cou, j’avais mal interprété, ça ne pouvait pas être autrement… Ils étaient bien plus que des collègues de musique, ils étaient mes meilleurs amis, et les perdre pour une dispute à deux balles serait la chose plus débile que je pouvais faire. J’étais donc aller à l’université tout en continuant le groupe et tout s’était bien passé, comme je l’avais prévu. Même si jamais le groupe marchait super bien et qu’une grande carrière s’offrait à nous, ces études ne seraient pas inutiles, elles m’apporteraient une forte valeur ajoutée pour aider le groupe à se développer, bref, tout ça n’était que du bonus et tout le monde en avait finalement bien pris conscience. Ils avaient arrêté de me faire chier avec mon université quand ils avaient vu que le temps que j’accordais au groupe était toujours énorme et que mes études ne mettaient pas en danger la pérennité de notre projet. Tout se passait plutôt bien. Plus les années passaient, moins j’avais d’heures de cours et plus la renommée du groupe commençait à être importante. On prenait de l’ampleur, on avait des concerts un peu partout. Au départ, c’était seulement New York, puis rapidement on s’était étendu dans la plupart des villes de la Côte Est pour arriver à aujourd’hui, où l’on parlait de l’éventualité de faire une tournée nationale. Pour cela, il fallait d’abord sortir un album complet. On avait bien sorti des projets, mais rien de bien commercialisé, des petits singles, des maxis par-ci par-là, pas le genre de choses qui se vendent à Virgin… Il faut dire que notre volonté de travailler en indé ne jouait pas forcément en notre faveur sur ce point-là, mais au moins, nous étions libres de faire les choix artistiques que l’on voulait. Nous avions monté notre propre label, et à en voir les fans qui étaient de plus en plus nombreux, notre choix n’étaient pas si mauvais. On se retrouvait donc aujourd’hui à travailler sur la sortie d’un album, à la commercialisation de notre musique, à une sorte d’aboutissement. J’avais encore une année d’études à faire avant l’obtention de mon diplôme et j’avais donc proposé au groupe de vraiment prendre notre temps pour faire un album bien travaillé, pas bâclé, et de pouvoir partir en tournée si les retours du grand public étaient favorables. Bien entendu, ça c’était dans le meilleur des cas. On pouvait tout aussi bien ne même pas arriver à financer l’album, ou bien qu’il soit un bide total, que personne n’aime, qu’on soit en quelques sortes bannis des radios, bref, la route était encore longue, pour l’instant tout cela n’était que projet, pour l’instant je n’étais qu’un simple étudiant qui jouait avec des potes pour son plaisir et se faire un peu d’argent de poche. L’année qui venait allait donc s’avérer être déterminante, elle allait probablement définir ce que je ferai du reste de ma vie. Si je toucherai enfin mon rêve du bout des doigts, à savoir la vie d’artiste, ou si je serai un bureaucrate qui toucherai un bon salaire mais qui n’aimera pas vraiment son boulot, ayant comme sentiment l’échec, l’impression d’avoir raté sa vie, d’être passé à côté des choses les plus importantes…