Depuis que j’avais connu Sage, je ne sortais très peu pour rencontrer des amis en tête à tête sans elle. Je dirais plutôt des amies.  J’avais peut-être peur de ce qu’elle pourrait penser sur le fait que je rencontre d’autres femmes bien que c’était elle que j’aimais. N’avais-je pas assez prouvé ma fidélité depuis le temps ? Je devais tenter ma chance en rejoignant aussi mes amies.  Il ne fallait pas croire que je lui cachais une vie secrète. Non loin de là, mais je connaissais les limites entre l’amitié et les gestes amoureux.  J’étais amoureux de Sage.  C’était un fait indéniable ! J’aimais Sage. Elle m’avait sortie d’une certaine période sombre de ma vie. J’avais pu guérir un tantinet de la mort de mes parents apprenant à vivre avec leur souvenir, mais aussi les remords que j’avais.  Sage ne devait jamais douter de moi, car j’étais bel et bien un homme fidèle qui ne cessera jamais de l’aimer.  J’avais d’innombrable défaut, mais un tricheur et un menteur  ne faisaient partie de ma personnalité.  Enfin, je n’étais plus aussi actif socialement qu’autrefois avant de la connaître. Hélas, j’avais accumulé les copines, mais elles n’avaient jamais été aussi importantes que ma Sage. Pourtant, j’avais eu quelques problèmes durant la période sombre où j’errais avant de l’apercevoir au spectacle qui a lié notre destin.  En fait, je crois que j’avais besoin de quitter un peu mon travail ou mon appartement pour profiter d’une vie sociale paisible.  Je ne ferai aucun mal, non?  Sage ne s’empêchait pas d’aller voir son frère qui la maltraite et son meilleur ami qui est un peu trop à mon goût de ma prochaine femme.

Il était temps pour moi de quitter la boutique où je travaillais.  Je terminais tôt. J’étais agréablement étonnée que mon patron m’ait donné une bonne partie de l’après-midi de congé. J’étais habituée de travailler jusqu’à cinq heures où la plupart des magasins fermaient dans la semaine. J’avais dès lors demandé à une nouvelle amie de me rejoindre. J’avais acquis quelques nouveaux disques d’artiste que je venais de connaître. Je pouvais partager librement ma passion avec cette demoiselle rencontrée dans un bar où j’avais joué avec mon groupe. La rencontre était semblable à celle de Sage, mais les liens différents. Ma passion me montrait sous un jour très social. J’adorais aussi cette partie de ce deuxième travail.  Enfin, j’étais décidément prêt à sortir de mon petit train-train quotidien pour retrouver une amie dans un café. J’avais mis mon sac sur mon épaule où se trouvaient les dernières trouvailles et quelques effets personnels nécessaires à ma survie.  Je pris le premier bus qui se dirigeait vers Brooklyn où se trouvait notre lieu de rendez-vous dont j’avais donné rendez-vous à la charmante Esperanza.  

Le réseau de transport n’était décidément pas toujours à l’heure. Heureusement que la ponctualité n’était pas moins fort dans ma personnalité. Elle devait se douter que je sois en retard comme à mon habitude bien que j’avais tenté d’être à l’heure pour une fois. Saleté de transport en commun, mais que ferais-je sans eux? À défaut d’avoir une voiture, je devais l’utiliser en maudissant le ciel d’être constamment peu à l’heure. Bon, il vrai que parfois je pourrais me lever plus tôt ou me préparer, mais j’étais la paresse née.   Je tirai sur la sonnette avertissant le conducteur de s’arrêter. Je voyais de mon banc où se trouvait Esperanza dans une lecture qui semblait passionnante.  Je sortis rapidement de l’autobus. « Esperanza! » dis-je en m’approchant d’un pas rapide vers elle. « Comment vas-tu ? » dis-je en lui tendant ma main pour l’aider à se relever.  J’étais presque un gentleman vis-à-vis cette jeune femme. Il y a un temps où je traitais tous de façon exécrable. Ma Sage m’avait changée pour le mieux. C’était ce que je pensais.  «Je suis désolé du retard. Les transports en commun…  disons ils ne sont pas aussi fiables que l’on pourrait croire !  Mais j’ai fait l’effort d’essayer d’arriver le plus rapidement possible ! » Je lui souris amicalement. « Alors, tu veux un café ?  C’est moi qui t’invite ! »