Je n’ai pas eu une journée difficile, au contraire elle avait tout ce qui a de plus banal. Au boulot, j’ai trié des dossiers, ouvert des enveloppes et ai distribué des éléments importants aux journalistes pour qu’ils puissent écrire leurs articles plus facilement. Je suis rentré vers 18 heures, m’isolant directement dans ma chambre pour jouer aux échecs. J’ai passé la plupart du temps à déplacer des pions, désirant à tout prix oublier la présence de mon meilleur ami Heathcliff dans la pièce à côté. Notre situation est plutôt complexe en ce moment : nous avons osé coucher ensemble, pour voir que ça faisait, et nous nous adressons plus vraiment la parole. Nous faisons bien évidemment semblant que tout va bien, sans plus jamais en discuter, seulement je n’ai aucune envie de jouer la comédie pour ce soir. C’est pourquoi je me sens soulagé lorsque j’entends la porte claquer, signe qu’il est probablement parti boire, fumer et baiser toute la nuit. Je peux donc rejoindre la cuisine à ma guise, me préparant un bon dîner. Poisson, julienne de légumes et riz. J’engloutis mon repas avec plaisir et une fois terminé, une sonnerie retentit jusqu’à mes oreilles. Ce n’est autre que l’alarme de notre porte d’entrée qui s’active, alors je me lève instinctivement pour aller ouvrir.

Alors que je pensais trouver Heathcliff derrière la porte et rire de lui parce qu’il aurait encore oublié sa clé, je suis surpris de constater qu’il s’agit de ma petite princesse. La valise à la main, elle me regarde avec ses yeux d’enfant et quant à moi, je suis plutôt paralysé. Bouche bée, je tente de reprendre mes esprits pour savoir quoi dire ou quoi faire. « Lou ? » C’est tout ce que je trouve à lui dire, encore bouleversé par celle qui se tient face à moi. La présence de ma fille a le don de me gêner au plus haut point. Je suis très heureux de la voir, ce n’est pas la question, c’est seulement que je n’ai jamais su comment agir avec elle et qu’il m’a toujours été difficile de retirer mes angoisses et ma timidité auprès d’elle. J’ai toujours pensé être un mauvais père, alors encore avec ce peu de confiance en moi et une estime de moi tellement basse, je me retrouve à bégayer légèrement face au fruit de mes entrailles. « Qu’est… Qu’est-ce que.. Que tu fais là ? » Être intimidé par sa propre fille reste plutôt spécial, c'est certainement pour cette raison qu'elle me déteste autant. Non seulement je n’ai jamais su quel comportement adopter vis-à-vis de ma petite princesse, mais en plus j’ai perdu goût au rôle de père en ne l’ayant pas vue depuis un an. Depuis que j’ai déménagé à New-York, je n’ai plus vraiment de nouvelles d’elle alors je n’ai plus eu l’occasion durant cette période d’être un père. Il nous arrive de discuter grâce à skype – quand j’arrive à le faire démarrer – mais je sais bien qu’elle se force car sa mère lui demande gentiment. Elle tente de faire en sorte que ma fille et moi ne perdions pas contact, pourtant je remarque clairement, à chaque conversation, que je l’emmerde plus qu’autre chose. Je tente de trouver divers sujets, toutefois je ne parviens qu’à l’ennuyer, la faire soupirer et souffler.

En toute franchise, je ne m’étais pas attendu à la voir débarquer, sa visite n’était pas prévue et elle devait normalement venir durant les vacances, en Août. Je n’ai pas été mis au courant, alors de la manière la plus naturelle qui soit, je tente d’en connaître davantage sur la nature de sa venue. « Maman ne m’a pas téléphoné… C’était prévu que tu arrives plus tôt ? Tu ne devais pas venir en Août ? je la questionne sur les raisons d’un tel avancement au niveau de la date. » C’est surtout étrange que Caitlin, mon ex-femme, ne m’ait pas passé un coup de fil pour me prévenir, me demander mon avis et me donner un nombre incalculable d’informations et de revendications pour m’indiquer comment éduquer ma fille. Ne pas être trop curieux, ne pas être trop embêtant ou taquin, ne pas trop lui parler, ne pas venir dans sa chambre si elle a fermé la porte, ne pas toucher à ses affaires sans sa permission, ne pas laver sa chambre car ça reviendrait à poser mes doigts sur ses vêtements. Je suis un grand maniaque compulsif et obsessionnel, alors il sera forcément difficile pour moi de ne pas nettoyer son espace. Pourtant je tente d’écouter mon ex-femme, au risque de paraître encore plus horrible aux yeux de ma fille.

J’ai l’impression de l’agresser plus qu’autre chose, alors je change de sujet et prends la décision de lui en dire davantage sur ce que je peux ressentir actuel. Un véritable bonheur pur et dur. Il ne doit sans doute pas être réciproque, mais la voir devant moi ne peut que me combler de joie – au diable les politesses de prévenir de sa venue, la seule chose que je sois capable d’entreprendre à cet instant, c’est un simple sourire empli de satisfaction. « Je suis très content de te voir en tout cas, Honey, je lui indique en souriant, tout en prenant le soin d’utiliser le surnom que je lui donne depuis qu’elle est gamine. Entre, entre, je répète en m’écartant de la porte pour lui laisser de la place. » Nous entrons dans l’appartement et je prends le soin de fermer la porte derrière moi. « Tu veux quelque chose à boire ou à manger ? Tu as dû faire un long voyage, pas trop fatiguée ? je continue, voulant prendre soin d’elle mais ignorant comment m’y prendre. » J’observe un instant ma petite fille et je n’ai pas besoin de beaucoup de temps pour remarquer qu’est toujours aussi jolie, même si elle paraît de plus en plus être une femme. Ne l’ayant pas vue depuis un an, je peux affirmer qu’elle a changé ; par ailleurs je n’hésite pas à lui en informer. « Tu t’es transformée dis donc… Tu as grandi, je lui fais remarquer avec un sourire à la fois admiratif et ému. » C’est toujours bouleversant de voir son enfant grandir considérablement, devenir une adulte et rentrer dans le monde des Grands. C’est un phénomène qui me touche en plein cœur, très profondément. Elle reste cependant toujours aussi blonde et sublime, elle est en fait un véritable rayon de soleil devant ma porte. Elle pourrait si elle le souhaitait, ensoleiller ma journée. Finalement, cette journée n’a rien de banal, elle risque au contraire d’engendrer certains événements peu ordinaires.

   

Elle ne semble pas être assoiffée ou affamée, pourtant c’était plus fort que moi, je me devais de lui demander si elle souhaitait quelque chose. Je reste un papa avant tout, même si je ne suis pas forcément excellent dans le domaine. Je tente de faire du mieux que je le peux, sauf que je remarque bien que mes efforts fournis ne sont pas suffisants. « Tu es certaine ? Même pas une sucette ou du chocolat ? je lui demande avec un sourire, presque certain qu’elle va accepter puisqu’elle adore ces deux friandises. Demain je te ferai des fondants au chocolat. Tu veux ? je continue en évoquant son péché mignon. » J’ai beau ne pas être un père très présent, je la connais quand même suffisamment. Je suis un très bon cuisinier alors je serais capable de lui en préparer, même si bien entendu, ils ne seront sûrement pas aussi bons que ceux de sa mère.

Nous prenons le temps de rentrer dans l’appartement, de nous installer confortablement sur le canapé du salon. Elle souhaite m’expliquer ses raisons d’un tel départ aussi précipité. Je comprends petit à petit mieux pourquoi elle ne m’a prévenue, car je ne pense pas que j’aurais été franchement d’accord si elle m’avait expliqué au téléphone. Je n’aurais pas voulu fâcher Caitlin, aurais plutôt souhaité la défendre coûte que coûte. « Qu’est-ce qu’elle a fait pour que tu ne sois pas admise dans cette école ? je demande curieusement, tout de même intéressé par ce qui a pu se passer entre elles. » Elles ont toujours eu tendance à bien s’entendre, à s’apprécier, à s’aimer et à profiter de chacun des instants qu’elles pouvaient passer à deux, alors je reste étonné par l’acte de mon ex-femme. J’ignore ce qu’elle a manigancé pour que ma fille ne passe pas son concours de danse, mais je dois avouer être impatient de découvrir. « Tu sais, ta mère ne veut que ton bien. Il ne faut pas que tu lui en veuilles, je lâche avec un sourire quelque peu désolé, même si je ne sais pas encore la nature de cette situation. » Je n’ai aucune envie qu’elles se disputent, tout simplement car Lou a besoin de sa mère quoi qu’elle en dise ; et Caitlin ne peut plus vivre sans notre petite merveille.

Elle semble soulagée d’être chez moi, ça me ferait presque sourire. Quand elle me demande si elle peut rester, je vois en cette demande quelque chose d’inespéré. Jamais je n’aurais cru que ça puisse arriver. « Oui, évidemment que tu peux rester. Tu n’as pas besoin de demander et je n’ai pas non plus besoin de réfléchir, ce sera avec plaisir. » J’ai toujours eu l’espoir qu’elle finisse par habiter avec moi, même si je ne suis pas doué dans le rôle du père. Elle reste ma vie, celle à qui je pourrais tout donner, pour qui je serais capable de tout faire, alors sa demande me comble réellement de bonheur. Je ne pouvais pas demander mieux, notamment dans une période aussi triste de ma vie. De toute manière, chaque fois que j’avais un coup de déprime, elle était chaque fois présente pour ensoleiller mes journées – sans en prendre conscience et très souvent involontairement. Elle est un rayon de soleil sans même le savoir, c’est ce que je trouve de plus fabuleux chez ma petite fille.

« Tu n’auras qu’à t’installer dans ma chambre, je dormirai sur le canapé, je propose sans hésiter une seule seconde. » Je risque de regretter cette proposition, car la connaissant, elle risque de s’installer à ses aises sans faire vraiment attention à mes affaires. Elle s’entend parfaitement sur ce point avec Heathcliff, car ils sont tous les deux des bordéliques et je ne peux m’empêcher de passer derrière eux à chaque fois, pour ranger et astiquer leur espace. Ma fille risque de mettre ma chambre en bordel, mais comment pourrais-je faire autrement ? Je ne vais tout de même pas l’installe sur le canapé du salon, elle est censé obtenir le plus grand confort dans cet appartement. Je dois prendre soin d’elle, alors c’est d’une évidence considérable que je vais lui laisser mon grand lit deux places. Elle ne pourrait pas se contenter du salon, tout simplement car elle n’aurait pas sa pièce, dans laquelle elle pourrait s’isoler. Lou reste une adolescente et je prends conscience qu’elle a besoin de se retrouver en compagnie de sa solitude régulièrement. Je suis donc incapable de me résigner à trouver une autre alternative, lui offrir ma vie reste la meilleure à mes yeux, malgré le désordre que cela va engendrer.

Pourtant, certaines questions s’immiscent directement dans mon crâne, parce que je suis véritablement inquiet à ce sujet. « Est-ce que ta mère est au courant au moins ? Elle sait que tu es ici ? je lui demande directement, historie de savoir si je dois l’appeler ou non – même si je prends conscience qu’elle risque de le faire dans peu de temps. » Caitlin reste une mère inquiète, alors forcément je vais devoir lui expliquer que tout va bien, que je suis prêt à m’occuper d’elle, comme un père. Il faut bien que je le fasse un jour… Et c’est justement l’occasion. « Il va bien, toujours aussi énergétique. Tu le verras certainement demain, je commente en souriant lorsqu’elle évoque Heathcliff. » Tous les deux se sont toujours bien entendus, alors elle devrait passer un agréable moment dans notre appartement. Je ne lui en dis pas plus, je n’ai aucune envie qu’elle soit au courant de ce qu’il se passe entre lui et moi ces derniers temps. Je suis censé la protéger, elle ne doit pas savoir à quel point je peux avoir le cœur déchiré en ce moment, à cause de lui. Ce sont mes histoires, elle ne doit pas être concernée. Alors je préfère lui évoquer seulement le positif le concernant, avant qu’elle ne se pose trop de questions. « Ton voyage n’était pas trop long ? je demande sans trop savoir quoi dire d’autre. » Je suis toujours un peu gêné en sa compagnie, même si je me détends petit à petit. Ça fait déjà un an que je ne l’avais pas vue, c’est forcément très perturbant…

Lou ne semble pas être aussi extasiée que d’habitude par l’idée de manger une sucette, alors je ne peux m’empêcher de lui faire part de cette sensation étrange qui me tourmente. « Depuis quand tu te forces à en manger ? je lui demande avec un léger rire quelque peu nerveux, comme pour détendre l’atmosphère et rendre cette question moins grave. » Je me souviens de l’époque où elle ne faisait que m’en réclamer et qu’elle était heureuse rien qu’en voyant une. Je suppose que je dois admettre qu’elle a grandi… Trop grandi même. Fouillant dans les placards, j'attrape finalement le paquet et lui en tends une - en ayant pris le soin de piocher son goût favori. En continuant sur le sujet de la cuisine, nous évoquons les fondants au chocolat que nous préparons avec soin le lendemain. Je me sens déçu en comprenant que Lou n’a pas forcément envie de cuisiner avec moi, ni même de se retrouver avec moi dans un moment plutôt personnel, entre père et fille. Elle ne m’a jamais vraiment apprécié et a toujours éprouvé une certaine pitié envers moi, alors jamais je ne pourrais lui en vouloir. Je suis le seul responsable de cette relation un peu foireuse qui nous lie. « Tu ne te souviens pas des talents culinaires inexistants de Cliff… ? je lui demande avec les sourcils froncés. Il est vraiment mauvais en cuisine, il a d’ailleurs failli brûler l’appartement dernièrement, je lui raconte et explique, afin qu’elle ne prenne pas de risques inutilement en sa compagnie. » D’un autre côté, ça pourrait peut-être faire en sorte qu’elle change d’avis et se décide à entreprendre le gâteau avec moi… ? Je ne suis pas forcément jaloux, j’ai toujours su qu’elle préférait mon meilleur ami à moi et qu’ils s’entendaient à merveille, seulement en voyant ma petite princesse ici, j’ai cru un instant qu’elle voulait une meilleure relation avec moi.

Je suis assez surpris d’apprendre que mon ex-femme lui a mené en quelque sorte la vie dure. Même à l’époque elle n’appréciait pas le fait qu’elle ‘gâche sa vie pour la danse’, pour reprendre ses propres. Je défendais notre ville, la laissant pratiquer sa passion sans limite. Je pensais qu’elle devait la vivre à fond, même si elle devait en faire de son métier, mais Caitlin n’était pas vraiment d’accord avec moi. En vérité, en ce qui concerne l’éducation de notre fille, nous n’avions pas la même vision. J’ai toujours cru en son potentiel alors je suis assez contrarié d’apprendre que mon ex-femme a encore fait des siennes, au risque de rendre notre petite fille malheureuse. Elle est censée prendre soin d’elle, faire tout pour qu’elle vive un bonheur parfait… Alors pourquoi s’est-elle soudainement acharnée sur elle et ses chances de devenir une grande danseuse ? C’est comme si elle venait de briser son avenir, sans en éprouver le moindre remord. « Ta mère doit certainement avoir ses raisons… Tu lui as demandé pourquoi elle avait agi de la sorte ? je lui demande en me doutant déjà de la réponse. » En connaissant ma petite merveille, je crois qu’elle a agi avec impulsivité et ne lui a pas accordé une chance de s’expliquer. Elle n’a pas voulu comprendre car elle jugeait ce comportement inadmissible, peu importe les raisons. Certainement qu’elle tient au moins ça de moi. « Je n’ai jamais compris ta mère sur ce point. Même quand tu étais petite, elle n’aimait pas le fait que tu aies cette grande passion et j’ai toujours ignoré pourquoi. Je sais que tu lui en voudras de toute façon, peu importe ce que je dirais, mais ne la déteste pas trop d’accord ? » J’ignore ce que je suis censé dire, je suis mauvais pour consoler, donner des conseils ou rassurer. J’opte pour la neutralité, autrement dit ne pas vraiment me mettre du côté de quelqu’un, même si je penche forcément plus vers celui de ma fille.

Lui accorder ma chambre est un grand privilège, même si forcément j’éprouve certaines craintes quant au fait qu’elle en prendra soin. Je me contenterai du canapé ou encore du lit de Heathcliff, même si sa chambre me terrifie avec son bordel. Il m’est déjà arrivé plusieurs fois, surtout ces derniers temps pour le retrouver, de partager le même lit que lui. Et me blottir dans ses bras en ce moment n’a rien de déplaisant… J’ignore ce que nous sommes, s’il reste mon meilleur ami avant tout, mais j’ai besoin de sa présence auprès de moi – c’est un fait incontestable. « Oui j’en suis certain. Tu peux aller t’installer, si tu veux, je lui dis à l’aide d’un sourire. » C’est tout ce que je trouve à dire… Ça fait un an que je n’ai pas vu ma fille et je ne trouve aucun sujet susceptible de lui plaire. Je ne suis pas d’un naturel bavard, alors c’est encore plus difficile pour moi. Pourtant je ne lâche pas l’affaire et tente, allant jusqu’à parler de son voyage. « Ah les adolescents… Toujours avec leur musique ! je lâche avec un petit rire, imaginant Lou avec le casque sur ses oreilles toute la journée. »

Comme sauver par le gong, je reçois un coup de fil sur mon téléphone, ce qui est avouons-le, une chose très rare. A part quand Cliff s'est décidé à m'appeler cinquante fois dans la journée, mais à part lui, il n'y a rien à personne à joindre. Assez étonné, c'est le nom de mon ex-femme qui apparaît sur l'écran. Je décroche et par pur réflexe, je me lève et marche à travers le salon, le découvrant de long en large et en travers. C'est une voix inquiète qui retentit dans mes oreilles et je réponds directement, avant de la faire impatienter et d'accentuer ainsi son inquiétude. « Oui elle va bien et elle est arrivée, ne t'inquiète pas. Je prends soin d'elle, tout va bien. » Caitlin ne semble pas ravie que notre fille ait pris la décision de venir habiter chez moi, tout simplement car elle m'a toujours considéré comme un mauvais père. Disons que je peux subvenir à ses besoins, m'occuper d'elle, mais je suis incapable de lui fixer des limites. Je suis trop gentil et dis oui à tout. « Elle est trop fâchée contre toi à cause de cette audition ratée... Je ne pense pas qu'elle veuille revenir chez toi... je tente de lui faire comprendre timidement lorsqu'elle me demande de la convaincre de la faire revenir. » Elle semble encore plus contrariée et me demande de lui promettre de ne jamais accepter qu'elle intègre une école de danse, ce à quoi je réponds qu'il m'est impossible de promettre une telle chose. Elle s'énerve contre moi, me dit que je suis inconscient et finit par raccrocher. Je reviens alors auprès de ma fille et m'assois à nouveau sur le canapé. « C'était ta mère... Lou, écoute... Je suis vraiment content que tu sois venue ici, mais ta mère est très fâchée et je n'ai pas envie de la mettre en colère encore plus, alors il faudrait que tu retournes en Écosse... je souffle assez timidement, ne sachant franchement pas comment agir dans cette situation. » Après tout, j'ai toujours pensé que Lou était mieux aux côtés de sa mère et de son beau-père, enfin je me suis forcé à le croire durant toutes ces années, car c'était une bonne excuse pour ne pas souffrir du choix de Lou de rester auprès de sa mère.