Un voyage au Mexique. Rien n’aurait pu faire plus plaisir à Joan à cet instant-là. Oh oui, elle aimait son boulot, sa vie en général même mais pouvoir prendre des vacances sans avoir à payer pour le billet d’avion ou encore l’hôtel, c’était le paradis. Et puis, Mexico. Joan brûlait d’envie de parler espagnol à tout bout de champ, sa langue natale qu’elle affectionnait tellement. Elle imaginait déjà avec plaisir le soleil brûlant sa peau, le service irréprochable de l’hôtel, les boîtes de nuit, les fêtes. Elle allait vraiment se plaire là-bas, elle le savait. Seulement, il était hors de question qu’elle y aille seule. S’impose ensuite le grand dilemme de choisir avec qui elle va partager ce fantastique voyage. Elle sait bien qu’elle est capable de trouver des compagnons sur place, même des gens qu’elle ne connait pas, mais arriver avec un ou une amie ferait du bien. Elle pense d’abord à Grayson, mais se dit qu’il ne voudra pas lâcher sa famille pour partir à Mexico avec elle. Cela aurait pourtant été un bon moyen d’améliorer son espagnol. Elle réfléchit donc encore pendant qu’elle commence déjà à faire sa valise, histoire d’être prête. De fil en aiguille, le prénom de Lexie vient s’imposer dans son esprit et elle sort son portable pour la contacter. Rapidement, tout est réglé et un merveilleux voyage s’offre à elles.

Les vacanciers ont droit à un petit comité d’accueil à leur arrivée à l’aéroport. Joan rigole lorsqu’on lui offre un chapeau de bienvenue et l’enfile sans rechigner, remerciant la femme qui le lui a offert en espagnol. Ils montent ensuite dans un car, se dirigeant vers l’hôtel en question. Elle est immédiatement soufflée lorsqu’elle voit le magnifique hôtel face à elle. Elle brûle d’impatience, voulant découvrir l’intérieure mais également la ville de Mexico en elle-même. Le voyage en car a été un peu pénible, ce n’est franchement pas son moyen de transport préféré. Malgré tout, elle se tourne ver Lexie, un sourire aux lèvres. « Alors, t’en dis quoi ? Heureuse d’être venue ? »

the arrival

Partir en vacances était un concept inconnu pour la famille Hawthorne, quelque chose dont on avait entendu parlé, qu’on rêvait d’appliquer mais qui n’arriverait jamais. Le départ de Memphis pour New York qu’avait effectué Lexie à sa majorité constituait le seul déplacement de sa vie et relevait déjà de l’extraordinaire à ses yeux et à tous ceux de son Sud natal. Avec le temps, elle s’était faite à l’idée qu’elle ne briserait jamais cette tradition familiale de ne pas pouvoir s’offrir de vacances. Être videuse n’était pas le métier le mieux rémunéré et ses petits vols ne suffisaient pas à payer un quelconque voyage. Ainsi était faite la vie. Sa surprise n’en fut donc que grande lorsque son amie Joan lui proposa de partir au Mexique et ce, sans débourser le moindre billet. Lexie n’étant pas le genre de fille facilement émerveillée et naïve, avait mis un temps fou avant d’accepter que cela puisse être réel. Les choses si belles cachaient forcément une face plus sombre, du moins c’était ainsi que la jeune femme voyait la vie. Cependant, les pays de l’Amérique centrale et du Sud l’ayant toujours fascinée, elle avait fini par céder à la tentation.

Sortir de l’avion fut un énorme soulagement. Tout en vérifiant que son amie ne la regardait pas, Lexie grimaça et laissa échapper un profond soupir, encore troublée par la sensation que le vol lui avait procuré. Leurs bagages en main, elles quittèrent l’aéroport et furent alors reçues en reines par de jeunes femmes vêtues de tenues typiques et leur offrant chapeau et colliers de fleurs. Perturbée d’être si bien traitée, mieux qu’elle ne l’avait jamais été, Lexie esquissa un léger sourire de remerciement, ne sachant comment réagir. Elle savait pertinemment que ces gens étaient payer pour les accueillir mais la chaleurosité qu’elles dégageaient la touchait. Affublée de son chapeau mexicain – qui lui donnait la sensation d’être affreusement ridicule -, Lexie suivit Joan avant d’arriver devant un car. Enfin un moyen de transport qu’elle connaissait et qu’elle appréciait. Si on pouvait dire cela comme ça. Les deux jeunes femmes furent plutôt silencieuses durant le trajet, sans doute aussi fatiguées par le voyage l’une que l’autre.

La beauté et la grandeur de l’hôtel laissa la jeune femme bouche bée. Jamais elle n’avait vu pareil endroit, ou alors sur des photos ou dans des films, mais se retrouver devant et l’admirer de ses propres yeux était encore plus impressionnant. « Alors, t’en dis quoi ? Heureuse d’être venue ? » Les yeux remplis d’étoiles, Lexie se retourna vivement vers son amie et leva les épaules, laissant apparaitre sa méfiance. « Ça cache quelque chose, c’est trop parfait. » Sur ce, elle se remit à sa contemplation, laissant son regard se déposer sur chaque palmier, chaque brique, chaque fleur. Tandis que les gens continuaient de descendre des différents cars, de nouvelles femmes arrivèrent pour les accueillir, apportant cette fois-ci des cocktails de bienvenue. Ce qui était un bien meilleur cadeau que leur chapeau selon elle. Sans perdre une seconde, la jolie blonde s’empara de deux verres et tendit l’un des deux à son amie. « A mes premières vacances, à ma première fois dans un avion et à ma première sortie des États-Unis! » déclara-t-elle avant de venir taper son verre en douceur contre celui de Joan. Après quoi, elle but avec rapidité l’intégralité du contenu. Plus de jus que d’alcool, ça se buvait bien trop facilement. Alors qu’elle entendit des bribes de conversations autour d’elle, dont certaines qu’elle ne comprit pas, la videuse se rapprocha de la sportive, se voulant la plus discrète possible. « J’espère que le personnel parle anglais, je ne comprends rien à l’espagnol. » Pas étonnant pour quelqu’un qui n’avait jamais particulièrement travailler à l’école.

CREDIT TO KAIJI

Dès que j'avais reçu ce message disant qu'un hôtel m'invitait gratuitement en son sein pendant toute une semaine, j'avais été septique. Qui ne l'aurait pas été? J'avais immédiatement fait des recherches et appelés un peu partout. L'histoire semblait crédible au final. Et même si je restais dans le doute, j'étais totalement excitée à la perspective de m'y rendre. J'avais envoyé un message à Tess, ma meilleure amie, et à Eduardo pour voir s'ils avaient reçu les mêmes invitations. Et même si ce n'était pas le cas, je pouvais inviter trois de mes amis. La première, même si elle doutait tout comme moi, avait accepté sans véritablement rechigner. Nous voilà donc dans l'avion pour nous emmener au Mexique. Caméra en main, je commentai tout au long du voyage, aimant par dessus tout me retrouver dans les airs. Après plusieurs heures de vol, je me retrouvai dans un aéroport au Mexique. Je sentais déjà la chaleur malgré l'air climatisé. Sourire aux lèvres, j’entraînai avec moi Tess. Un homme et une femme étaient là pour nous accueillir, chapeau en main pour nous les donner. Avec un grand sourire, je les remerciai en espagnol et en mettant le chapeau sur ma tête. Voilà qu'ils nous emmenaient vers un car qui nous amènerait sûrement vers le Felicidad Palace. Je sautais de joie littéralement et j'étais toute excitée. Une vraie pile électrique qui ne se déchargeait jamais.

Finalement, le car arrêta devant un hôtel tout de blanc vêtu, magnifique. « Tu vois? Je pense qu'on ne le regrettera pas! » soufflais-je à Tess avant de sortir du véhicule. « Wow! C'est magnifique! » m'exclâmais-je enfin. Les palmiers, la chaleur! C'était incroyable! Je me demandai ensuite si nous allions croisé des gens que nous connaissions. Sûrement. Je me demandais si Ed avait finalement décidé de venir, n'ayant pas eu de nouvelles à ce propos, mais bon, l'heure était à la rigolade, pas aux questionnement. Je sentais que nous allions avoir bien du plaisir ici!

Joan avait fini par s’habituer au caractère un peu spécial de Lexie. Elle l’appréciait énormément et elle était devenue amie proche en très peu de temps. Partager ce voyage avec elle était une évidence. Elle savait que Lexie ne roulait pas spécialement sur l’or – preuve en était, les différents vols qu’elle commettait – alors autant la faire sortir des USA sans qu’elle n’ait à débourser un sou. De son côté, Joan n’avait pas de soucis d’argent. Mais son attitude de bad girl revenait au galop, l’entraînant dans des coups plus ou moins foireux. Elle reprenait ses habitudes de pickpocket et Lexie faisait partit des gens la poussant dans cette direction. Pas forcément volontairement, mais Joan avait envie de retrouver l’adrénaline lors d’un vol, voir si ses talents s’étaient envolé ou si, comme le vélo, cela revenait avec un peu de pratique. Ses amis des mauvais quartiers étaient ravis d’apprendre cela, de la voir revenir de plus en plus vers eux. Certes elle gardait une vie relativement stable avec un boulot et un appartement, mais elle aimait rythmer sa vie de péripéties plus ou moins légales. Ce n’était pas forcément une bonne chose, mais Joan avait toujours eu une mentalité de bad-ass et un esprit rebelle. Cela ne l’empêchait cependant pas de profiter d’un voyage gratuit dans un pays où la langue principale est l’espagnol. « Ça cache quelque chose, c’est trop parfait. » Elle rit de bon cœur, pas étonnée de recevoir ce genre de commentaire de la part de la jolie blonde. Sexy blonde. Magnifique blonde. Bref, Joan avouait sans problèmes que Lexie faisait partie des plus belles femmes de son entourage. Et ce n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. « Arrête donc de te méfier et profite un peu ! Ça n’arrive pas tous les jours ce genre de trucs ! » Elle lui envoie un sourire rayonnant, ravie pour sa part de se trouver ici. Trinquant son verre contre celui de son amie, elle jette à nouveau un regard aux alentours, s’émerveillant des lieux. « J’espère que le personnel parle anglais, je ne comprends rien à l’espagnol. » Elle jette un drôle de regard à la blonde, se demandant si elle se moque d’elle ou si elle est sérieuse. « Lexie, je parle parfaitement espagnol au cas où tu aurais oublié. Je te servirai d’interprète t’en fais pas. Et puis, je suis certaine qu’ils comprennent l’anglais, ils n’auraient pas envoyé d’invitations à des habitants de New-York sinon. » Elle passe un bras autour de la taille de son amie, la secouant un petit peu. « Laisse-toi aller ! On va passer une semaine de dingue, à draguer, picoler et faire la fête. Sérieusement, c’est le paradis ! »

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« Arrête donc de te méfier et profite un peu ! Ça n’arrive pas tous les jours ce genre de trucs ! » Bien difficilement, la commissure de ses lèvres se souleva, laissant penser à son amie que l’envie de sourire était là mais qu'agir réellement était bien trop demandé pour le moment. Elle hocha alors la tête, comme pour lui signifier qu’elle avait probablement raison et se concentra de nouveau sur tout ce qui l’entourait. Le bruit des conversations lui firt tourner la tête, ou peut-être était-ce la chaleur. Après tout, même dans son Tennessee natal il n’avait jamais fait aussi chaud. Tout en s’essuyant discrètement le front du dos de la main, la jeune femme reporta son attention sur Joan, s’interrogeant au passage sur le service du personnel. L’expression de la brune la laissa dubitative, visiblement, elle venait de dire quelque chose de ridicule. « Lexie, je parle parfaitement espagnol au cas où tu aurais oublié. Je te servirai d’interprète t’en fais pas. Et puis, je suis certaine qu’ils comprennent l’anglais, ils n’auraient pas envoyé d’invitations à des habitants de New-York sinon. » En effet, Joan Delavega. Un nom bien loin d’être américain, turc ou suédois. Lexie lui répondit par une tête gênée, bien agacée par la bêtise dont elle avait fait preuve et baissa la tête, comme si cela pouvait l’aider à se cacher de son amie. « C’est vrai, je suis trop conne, désolée. » finit-elle par marmonner dans sa barbe avant de se décider à redresser le visage.

Ce qu’elle aimait tout particulièrement chez la chroniqueuse sportive, c’était sa capacité à ne jamais la traiter comme une moins que rien. A ses côtés elle n’était pas Lexie l’alcoolique de province, elle était juste Lexie, et ça faisait un bien fou. « Laisse-toi aller ! On va passer une semaine de dingue, à draguer, picoler et faire la fête. Sérieusement, c’est le paradis ! » Ne s’attendant pas à un geste affectif, la videuse fut surprise lorsque le bras de son amie vint s’enrouler autour de sa taille, rien de dérangeant, mais plutôt inattendu. Elle acquiesça d’un signe de tête et soupira. « Mon Dieu, tu as raison. J’ai tellement pas l’habitude de tout ça, ça me met dans tous mes états ! » Alors qu’une des femmes à chapeau passa de nouveau à côté d’elle avec son plateau rempli de verres, Lexie profita de l’occasion pour en prendre un second. « Rien de mieux qu’un petit verre pour me détendre » En guise de ponctuation, elle lança un clin d’œil amusé à la jeune femme et avala en deux gorgées l’intégralité de la boisson.

« J’espère que la piscine est bien fraiche, sinon je vais revenir fondue à New York » plaisanta-t-elle, bien que loin de rire à sa propre blague. Pas vraiment son genre. « On pourra faire un petit bain de minuit,  une fois que tout le monde sera couché à cause du voyage fatiguant… Si ça te tente bien sûr. »

CREDIT TO KAIJI

Un voyage au Mexique ? Honnêtement, c'était la dernière des choses que Grace attendait dans sa vie. Elle avait déjà un million de choses à faire, une tonne de tâches dont s'occuper, et puis sa fille Lily requiérait une attention et des soins constants. Elle ne pouvait tout simplement pas se permettre de partir sur un coup de tête, juste parce que la destination lui vendait du rêve. Et puis quand bien même Melody aurait accepté de garder Lily, elle avait des impératifs professionnels, des rendez-vous à honorer, des sujets à passer en revue et des articles à écrire...C'était hors de question...Non ?

Pourtant, tout en elle, jusqu'aux os de son corps épuisé de travailler presque sans relâche, la suppliait presque d'accepter cette trêve temporaire de boulot. Grace devait avouer, tout scepticisme mis à part, que ce voyage sonnait exactement comme un rêve, un genre de fantasme que personne n'aurait osé refuser une fois l'offre sur la table - et pourtant...Elle se trouvait ridicule de ne serait-ce qu'envisager l'idée. C'était fantasque et insensé, exactement le genre de choses qu'elle ne pouvait pas se faire d'habitude.

En rentrant du boulot, Melody l'attendait de pied ferme devant la porte de la chambre de Lily, laquelle était fermée. Sa meilleure amie tenait précisément en main le carton d'invitation reçu miraculeusement quelques jours auparavant, et son regard en disait long.

Quelques jours plus tard, après avoir bouclé rapidement un sac de voyage, Grace atterrissait incrédule, à l'aéroport de Mexico, le regard complètement dubitatif. C'était forcément une erreur, non ? En plus, la simple idée de voyager seule la rendait perplexe. Melody n'avait pas voulu l'accompagner, arguant du fait qu'elle se détendrait encore plus si elle partait seule.
A deux doigts de renoncer et de prendre un retour direction New York, Grace croisa le regard des autres personnes présentes autour d'elle et haussa les épaules, suivant les directives du comité d'accueil. Après tout, qu'avait-elle à perdre ?