âge →36 ans Né(e) à→ Boston le → 25/03/1978 Métiers → Pigiste pour des magazines littéraires et cinéma. Études → Littérature Américaine et Philosophie Statut → Célibataire Orientation → indéfinie Groupe → ordinary
Shamrock in the city
→ Llewelyn n'est pas, ce qu'on appelle dans le jargon du quartier où il n'a pas grandi, c'est à dire dans la mère patrie Irlandaise, c'est à dire là où il est difficile de trouver un travail, c'est à dire l'endroit qu'on a quitté un peu précipitamment avant qu'il naisse, *respiration* un jeune premier. Grande taille, corps un peu sec, les cheveux, quoique encore vigoureusement présents sur son front, laissent voir quelques défections éparses de capillarités brunâtres. Quand on annonce un grand brun, ce n'est pas généralement à lui qu'on s'attend. Oh, évidemment, il n'est pas sujet à l'embonpoint, là-dessus il est tranquille… jusqu’à ce que la cinquantaine frappe à la porte. Justement, l'un des objectifs de sa défunte mère a toujours été de le remplumer une bonne fois, ce moineau qui se déplume. De plus il n'a pas vraiment les yeux accordés à la chevelure. Ses yeux bleus s'illuminent comme des feux glaciaux. Avec cette vigueur curieuse, et cette intelligence qui apporte un soupçon dépressif de réalisme mirant le monde. Ses yeux représentent un témoignage d’un passé lointain passionné, comme si une branche de son arbre généalogique s’était enchevêtrée avec celle d’Ygdrassil, l’arbre de vie des mythes du nord. On n’irait pas jusqu'à dire qu'il y a du viking chez Llewelyn, mais clairement, quelque chose est resté sur son visage des invasions des rugeux aventureux à cranes de fer et à lame sanglante. Resterait-il quelque violence chez ce débonnaire trentenaire ? Son nez long et fin, légèrement enflé en pointe, laisse deviner quelque chose d’une capacité de décision et une certaine résolution. Mais peut-être tout cela n’est que l’imagination de la personne qui le croise dans la rue sans le connaître. Peut-être que sa mère lui a raconté ces histoires sur les vikings pour lui donner quelques spectres à respecter dans un passé peu glorieux, quelques restes d’une existence ancestrale dont il revendiquerait, parfois, une violence, une certitude. Llewelyn choisit ses vêtements comme un homme habité par la nostalgie des années 50, années qu'il n'a pas vécu, ni en Irlande ni aux Etats Unis. La simplicité d'une chemise bleue à manche longues, parfois retroussées par-dessus des coudes noueux et des bras à la musculature un poil saillante, la cravate noire lâche au-dessus d'un col non fermé. Parfois, un soupçon de distinction se glisse dans ses habitudes, comme une gaucherie élégante intervenue au hasard dans sa jeune vie et qui l'aurait marquée. Il n'est pas l'irlandais le plus adroit qui ait jamais foulé les pavés de Manhattan c'est sûr, et ça l'a desservi à quelques reprises lors de bagarres aux origines obscures. Un crochet du gauche mal lancé qui l'envoie trop loin, et une façon curieuse d'avancer en évitant des assaillants invisibles. Seul vestige d’une adolescence curieuse mais sans réelle répression, une croix catholique sous sa poitrine gauche, comme un coup en plein cœur d’une tradition qu’il porte, indécis, d’une foi vigoureuse autrefois, aujourd’hui en question.
Quel est le caractère de ton personnage ? Novels are my thing→ Llewelyn se considère comme un littéraire, c’est-à-dire comme on essaie de se définir lorsque les lignes de fuites de notre propre personne nous échappe. S’il est une chose, dans son physique, qui est en accord avec son caractère ce sont ces yeux d’un bleu curieux. L’homme est intelligent, calculateur ? Lorsqu’il s’agit d’ajouter des chiffres ensemble. On le croit mystérieux, et un peu triste ? oui. Surement l’est-il autant que tout un chacun lorsque l’avenir ressemble à un Turner. Quelque chose d’une lumière de coucher de soleil, sans distinguer pourtant les formes et les contours. Llewelyn est quelqu’un qui agit, aveuglé par la clarté d’un futur qui s’avance devant lui, sans qu’il sache pourtant ce que celui-ci lui réserve. Dans la vie de tous les jours, Llewelyn n’est pas vraiment du genre taiseux. Une espèce d’habitude mécanique d’articuler de plaquer des mots sur des pensées, parfois intéressantes, parfois légères, parfois alourdies comme des morceaux de briques qui se décrocheraient d’un édifice en train de s’écrouler. Le silence le rend nerveux, et pourtant parfois il ne peut pas faire sans. Llewelyn n’est peut-être pas l’homme le plus heureux, ni le plus amusant du monde, mais il aime la nourriture, la ville, parfois les gens, parfois la vie, et l'art surtout. Il a une capacité d’entichement assez singulière pour la musique le cinéma, en passant par la peinture et la littérature. En un sens le silence, il le meuble par des objets, par du David Bowie, par du Martin Scorsese, par du Turner, par du Durer, par du Philip Roth, par des expositions, des sorties, des radios allumées en permanence, en travaillant ou en dormant sur des standards des années 70. Lorsqu'il a le casque sur les oreilles, l'oreiller contre le torse en contemplant des images animées ouf fixes, c'est le moment où l'homme oublie ce qu'il est, le moment où il oublie qu'il doit agir comme il pense qu'il doit agir, le moment où il se sent enfin, déconnecté du monde et de la nécessité de se représenter comme un garçon sérieux, comme un garçon irlandais, rejeté d'un mois où ses parents ont voulu l'inclure de toutes leurs force. Et c'est en un sens, le danger de son existence. La disparition du monde du réel, lui qui voudrait vivre dans des fictions glorieuses avec des gangsters et des oranges mordorés de couchers de soleils divins. Lorsqu'on vit dans les films, on vit pour une raison. Il en va de même de la mort. Ici bas il ne sait plus très bien... Pourquoi vivre, ou, pourquoi pas, mourir?
Sometimes, you just take a silent bow and then you leave
Les parents de Llewelyn viennent d’un lieu où les O’Connor, les Sinead, les Lloyd, les O’Flynn (pour les plus facile à prononcer) côtoient les Emer, les Michael, les Mickael, les Owen, et Eoin (bonne chance pour ceux-là). Un pays à la foi et à la fierté sévèrement enraciné dans la chair de ses habitants, encore habités par le souvenir trop vif d’une guerre d’indépendance victorieuse bien que sanglante, et du souvenir encore plus cuisant de ces voisins du nord encore attachés au royaume de ces Protestants insulaires. Llewelyn n’a jamais rien connu de ce pays où la pluie ne fait qu’exacerber la beauté du vert des champs et du bleu du ciel. Comme si elle ne s’était jamais pardonnée d’avoir quittée le pays pour des horizons peut-être plus paisibles, sa famille a toujours inculqué à Llewelyn la nostalgie d’un pays où il a été conçu mais où il n’a jamais vécu. Ses parents, Emon et sa mère Enish étaient des commerçants qui avait un petit commerce à Galway et qui avaient une vie simple et sans histoire. Beaucoup de choses ont changé dans leur vie quand L’IRA a fait entendre sa voix par les bombes et par les cris de leurs martyres dans les prisons anglaises. Pour beaucoup d’Irlandais du XIXème siècle, les Etats Unis ont représenté la chance d’un futur et la promesse d’une nourriture en abondance. Une Irlande retrouvée quelque part entre Roxbury à Boston et Five points à New York. Le départ d’Irlande pour les Enoch était le résultat d’une fuite en avant, plutôt que d’un espoir d’une vie meilleure. Et comme guidée par une migration centenaire, ils se sont retrouvés en compagnie des leurs, des Irlandais intégrés qui reconnaissaient quelques choses de leurs traditions chez ses natifs de la verte Eirine, ainsi que quelque chose d’étranger, de non américain. Llewelyn a grandi dans cette intégration curieuse, entre la curiosité d’une communauté pas tout à fait similaire à sa famille, ni tout à fait étrangère. Le frère de Llewelyn, Michael était un fier survivant des valeurs d’Irlande. Premier à la messe catholique du quartier, l’un des fers de lance des groupes de L’IRA de Boston, fier mandateur de l’indépendance d’un pays où il n’a vécu que quatre années. Lui-même habité par un spectre. Quel spectre qu’en est-il de cette jeune fille dont personne ne parle plus, de celle qui peuple quelques photos de familles dissimulées dans le tiroir de Llewelyn et qu’il regarde une fois de temps à autre ? Cette jeune sœur qui aurait toujours seize ans dans l’esprit de Llewelyn ? Qu’est-elle devenue cette grande sœur, ce tendre spectre ? Les parents de Llewelyn ne parlent jamais de cette première enfant, cette fille qu’ils ont aimée. Un jour que Llewelyn jouait encore avec son livre d’image préféré, sa sœur s’était enfermée dans la cuisine avec leurs parents. Beaucoup de larmes ont coulées et Emy eut à peine le temps d’embrasser ses deux frères une dernière fois, avant de les quitter pour de bon. Pendant des années, Llewelyn s’est demandé ce qui avait pu arriver à sa sœur. Jusqu’à ce jour fatidique de 1998. Llewelyn avait alors vingt ans. Et quelque chose d’horrible devait s’être produit parce que le visage de sa mère n’était plus qu’un pleur sombre et que le visage de son père n’était plus qu’un cri, coincé dans une gorge asséchée par la boisson et les ans. 1998. L’année où les Magdalen sisters ont été libérées de leur prison chrétienne. L’année où Llewelyn a revu le visage d’Emy pour la première fois en 14 ans, à la télévision. En Irlande, pendant des années, les femmes violées, enceintes hors mariage, ou simplement considérées comme trop jolies pour leur bien, étaient envoyées dans ce qu’on appelle le couvant des Magdalen sisters. Souvent leur enfant leur est enlevé. Souvent tué.Parmi les 800 cadavres d'enfants se trouvait le bébé qu’Emy aurait du avoir aux Etats Unis, si ses parents ne l’avaient pas envoyé là-bas où les femmes ont été réduites en esclavage, emprisonnées, utilisées, détruites pour avoir aimé, ou avoir été simplement femme. C'était donc ça. elle avait aimé quelqu'un ici. Ses parent lui ont fait payé au centuple un amour de jeunesse en l'envoyant au couvent en Irlande. Ces parents aimant ont souhaité prendre contact avec Emy lorsque son histoire fut révélée au grand jour. Elle a refusé le moindre appel téléphonique de leur part et de la part de quiconque dans la famille. Le père de Llewelyn en a conçu de amertume et une violence qui ne le quitta jamais vraiment jusqu’à ce qu’il mourut en 2004. Et Llewelyn ? une semaine après la révélation du scandale des Magdalen sisters, il avait fait sa valise. Sans un mot sans un souffle, mais avec la tristesse d’une colère dirigée vers ceux qu’il avait toujours aimé, il a regardé un dernière fois ses parents, taiseux, assis sur le canapé du salon, à Boston. Llewelyn avait légèrement incliné la tête, avec cette curieuse grâce dont se parait ses tristesses les plus profondes, comme un salut ancien à une famille détruite. Et il était parti comme ça. Rejoindre New York. C’est là qu’il vivote depuis, dans un petit studio des tennements de Harlem. A force de petits boulots, il s’était payé ses études, s’était fait des amis, avait rencontré une ou deux filles. A force de lire de la littérature, il avait décidé d’en vivre, et écrivait des chronique,s des articles en attendant de finir sa thèse. Une relation plus douloureuse que d’autres avec une collègue l’avait fait quitter son studio, pour en rejoindre un autre, deux immeubles plus loin. Plutôt bavard d’habitude, il avait quitté cette fille là qu’il avait aimée, et le studio qui l’avait vu s’émanciper, comme il avait quitté ses parents 16 ans plus tôt. He took a silent bow. And then he left.
Ton prénom ou ton pseudo & ton âge → Llewelyn. Age 22 ans. Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Une amie de Lille 3 m’en a parlé. Ce personnage est-il un double compte ? → Nop. Présence sur le forum → Au moins deux fois par semaines. Personnage inventé ou scénario ? → Personnage inventé. Crédit images → listal.com
Mon exemple de RolePlay:
Llewelyn était sur un clavier aux touches martelées cent fois, au point que les lettres avaient disparues. Il ne restait que quelques traces d’un alphabet épars et désordonnés aux contours curieux. De toute façon, il n’avait plus vraiment besoin de regarder les touches ou même l’écran pour savoir ce qu’il écrivait. Ses épaules courbées étaient dirigées vers l’écran et pourtant sa tête s’égarait ailleurs, là où les buildings se dressent. Il pouvait voir l’immeuble de Jessie d’ici… Il s’était racheté cette antiquité cathodique à un type un peu louche qui n’en voulait que cent dollars. Llewelyn se doutait que le mec s’était procuré cet ordinateur par des moyens douteux, mais très honnêtement il n’en avait rien à faire, trop heureux de pouvoir écrire son mémoire à la main. Et depuis, à force de rafistolage, de piratage de versions plus récentes de logiciels, cet ordinateur l’avait suivi et lui permettait de faire « tourner la boutique » comme ses parents auraient dit. Sur le bureau de Llewelyn, quelques paquets de nourritures déchirées et dépouillés de leurs entrailles salées, quelques boissons, quelques reliquats de brouillons d’articles envoyés au journal depuis longtemps. Il avait emménagé dans son appartement depuis une semaine et n’avait pas encore pensé à rajouter des objets pour rendre l’endroit vivant
*Des gens font ça, de rajouter des choses pour donner un semblant de personnalité à l’endroit où ils vivent. Je ne sais pas trop si je vis là, ou si je ne fais que remplacer le locataire précédant, et garder la place au chaud pour le prochain. Est-ce qu’elle pense quand même un peu à moi ? Putain, je sais plus comment ça s’écrit « Serendipity » et internet est encore en carafe*
Cela faisait trois heures qu’il bossait sur cette pige à destination d’un journal qui voudrait bien le payer 10 cents le mot s’il trouvait l’objet digne d’intérêt. Ce qui n’arrivait pas tout le temps. Internet était mort, ce qui signifiait qu’il devrait déboiter encore la prise péritel et voir ce qui ne va pas, encore ! avec son débit minuscule et la rouille dans les circuits. Étonnamment, internet fonctionne assez mal dans un immeuble à la structure rouillée depuis vingt ans et qui attends qu’une pichenette une peu sévère pour tomber !
*C’est peut-être les rats ? Y’a toujours des rats où vivent les hommes. Si y’a un truc que j’ai appris à Boston… Toujours des rats…*
Et avec ces pensées et ces inquiétudes, le regard de Llewelyn se perdait encore sur l’immeuble, lui non plus pas encore tombé, de son ancienne amour… C’est pour ça que le bruit d’un poing tapé contre sa porte d’entrée le surpris plus que d’accoutumée. Ça devait être Neal avec deux bières et un vieux film dans les mains. Repartis in-extremis dans ses pensées, Llewelyn fit grincer distraitement la porte sur ses gonds les yeux dans le vague, et uniquement habillé d’un t-shirt et d’un jean troué, quand il entendit son nom avec cet accent, cet accent…
- Hey lil’ brotha… Llewelyn contempla le visage, les yeux sombres, la barbe naissante, ce léger rictus à l’extrémité courbée dans l’interstice d’une ride sévère. Son grand frère Mickael. Qu’il n’avait pas vu depuis 1998. 16 ans.
-Tu me fais pas rentrer ?
Qu’il dit à son petit frère, pourtant plus grand que lui d’une tête Llewelyn, sans un mot, libéra le passage, son frère se glissa dans l’appartement. Il l’examina une du sol au plafond avant de se diriger vers le petit frigo rouge, posé à même le sol.
-Je t’offre une bière petit frère ? Voyons ce que tu as. Jus d’orange, beurre de cacahuète, ah, un truc qui ressemble à de la bière américaine. Je dis pas que la Guinness c’est pas de l’eau, mais au moins y’a de l’arôme dedans. On fera avec. Si tu vois ce que je veux dire. Dis donc elles sont là depuis longtemps. Pour une occasion spéciale j’imagine ?
Sans même lever les yeux du frigo, Mickael jeta une canette en direction de Llewelyn qui la rattrapa sans même s’en rendre compte, malgré l’improbable événement que cela, en soi-même, constituait. Comme stupéfait, Llewelyn contemplait son frère, l’apparition de ce qui existe derrière lui, dans une histoire qu’il avait accepté de se raconter, de raconter à une seule personne de son présent, maintenant partie, mais surtout une histoire qu’il racontait, résolument, au passé. Voir son frère débarquer ainsi dans sa vie, c’était comme contempler le personnage d’un roman du 16ème siècle, une irrégularité dans la fabrique des temps et des choses. Une promesse horrible d’un passé sombre fait de coupes franches, de disparitions de meurtres d’enfants et de réconciliation impossible.
Mickael s’était maintenant relevé, et il toisait son frère, non pas surpris comme Llewelyn pouvait l’être mais un peu, amusé ? Un silence lourd comme une des briques du bâtiment de ses souvenirs s’effondra au milieu du silence. Llewelyn tenait encore sa bière humide qui glissait lentement de son indexe, tandis que Mickael l’engloutissait avec l’expérience d’un Irlandais en voyage. Finalement Llewelyn articula, dans une voix douce, mais venue de loin :
-Il est arrivé quelque chose aux parents ?
Mickael contempla son frère, sans se départir du rictus accroché à son visage depuis quil était rentré. Il expliqua d’une voix calme, quasiment cordiale.
- Non, en tout cas pas depuis longtemps. Je ne suis pas là pour ça petit frère. Mais… maintenant que tu demandes, ça t’intéressera peut-être de savoir que le vieux a fini de respirer.
-Quand ? demanda Llewelyn la gorge serrée
- 2004. Vraiment, Yesterday News Rien de plus que l’âge si tu me demandes. Bon débarras, je pense que tu seras d’accord. Mais je sais pas trop, tu viens de l’apprendre, tu vas peut-être expérimenter quelque chose comme une fausse tristesse, l’idée que tu dois pleurer, parce que ton père est mort comme on dit chez tout le monde. Et tu es tellement soucieux de l’im..
-Tais-toi s’il te plait.
Llewelyn avait tourné le dos à son frère et s’était dirigé vers son ordinateur. Il avait sauvegardé son article et prenait tout le temps possible pour éteindre. Son unité centrale. Un léger grésillement de l’écran ne lui laissait plus d’autres excuses pour ne pas faire face à son frère. Il ravala lentement ses larmes. En se retournant, il trouva son frère au même endroit qu’avant, toujours le rictus, toujours appuyé contre le mur, toujours à le juger
- Tu sais petit frère, je t’en veux pas d’être parti. Je comprends. Faut que tu saches juste que ta mère est à Boston. Seule. Là encore, ça va dépendre de ce que tu crois être obligé de faire. En Irlande, on épaule ses parents à la fin de leur vie. On les largue pas dans des mouroirs, comme dans ce putain de pays sans valeurs. Tu vas faire quoi petit frère ? Repartir chez Maman ? et tout lui pardonner ça serait Grand de ta part. Mais non, Monsieur Enoch ne veut pas pardonner à sa propre mère, celle qui l’a élevé et qui s’est occupé de ses enfants, qui les a amenés aux Etats Unis pour qu’ils aient une bonne vie. Monsieur Enoch a des valeurs. Ou il croit qu’il en a. Si tu étais vraiment un homme, t’aurais jamais laissé notre mère seule avec l’autre.
Llewelyn se releva et domina son frère de toute sa hauteur. Il se rappela leurs nombreuses conversations, leurs disputes, la constante volonté de Mickaël déstabiliser son petit frère. Et il se rappelait aussi qu’il avait décidé il y a longtemps qu'il ne se laisserait plus faire.
- Tu es venu sous mon toit.
- Quoi, tu loues pas ici ? T’as l’air d’être juste un locataire si tu veux mon…
Et sans élever la voix, calmement, il s'imposa:
- Sous MON toit Mickael. Je t’ai offert à boire, je t’ai ouvert ma maison, et tu viens me faire des reproches, alors que toi-même tu es parti de chez nos parents, par pur égoïsme. Tu me crois soucieux de ce que pensent les gens, mais tu es bien pire que moi Mickael. Tu as laissé nos parents par orgueil. Pour le souvenir de notre sœur, j’ai pris la seule décision décente. Quitter les gens qui ont condamné Emy à mort
Mickael ne souriait plus du tout. Il avait posé sa bière et fixait Llewelyn comme si celui-ci venait de l’insulter gravement.
-Par pur Egoïsme ! Tu appelles la cause de toute une nation, de l’égoïsme ? L’IRA libère les nôtres dans le nord de notre pays, putain d’ingrat. Je suis parti parce que je savais ce que je devais faire ! J’ai vu mes compagnons d’armes mourir pour une cause ! Toi, tu sais pas ce que c’est, défendre une cause. Depuis combien de temps tu ne vas plus à l’Eglise, ô frère ? Depuis combien de temps tu ne crois plus en rien ?
Llewelyn contempla l’homme au crâne rasé, aux tatouages multiples sur les bras, aux mots durs, aux histoires horribles. Llewelyn ne vit en son frère qu’un autre terroriste. Qu’un illuminé assoiffé de vengeance venu, comme son père jadis, lui reprocher sa propre existence. En somme, ce que Llewelyn reconnaissait son frère, c’est ce pays qu’il n’avait jamais connu. Ce frère d’autrefois n’était plus qu’un étranger.
- Pourquoi tu es venu me chercher ici Mickael ?
Le rictus de Mickael s’était définitivement tordus, comme s’il s’apprêtait à cracher sur son frère. L’espace d’un instant, Llewelyn eut l’impression que Mickaël aurait pu l’abattre sur place, d’un coup de poing, comme il l’avait déjà vu faire. Llewelyn prit conscience de sa taille, du fait que son frère devait lever les yeux pour le regarder face à face. Alors il tint bon. Au bout de quelques secondes, Mickael lâcha :
-Pour me souvenir du lâche que tu es. Merci pour la bière, l’américain.
Et ainsi, Mickael était sorti de la vie de Llewelyn une deuxième fois. Llewelyn pensa, probablement de façon injuste, qu’oui. On trouverait toujours des rats là où vivent les hommes.
Dernière édition par Llewelyn Enoch le Mar 25 Nov - 0:29, édité 11 fois
Olivia J. Fisher
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Jeu 13 Nov - 19:30
Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Mar 18 Nov - 21:56
Bienvenu sur le forum
Pandorà M. Mendez
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Dim 23 Nov - 21:24
Coucou mon cœur, Bon j'aimerais bien t'annoncer de bonnes nouvelles mais au lieu de ça, je t'annonce qu'il te reste jusqu'à samedi soir pour faire ta fichounette ma caille. Si t'y arrives, promis t'auras un gros bisous sur le fesse. Mais tu sais, elles ne dorent pas au soleil donc quittes le un peu pour ne pas trop te dorer la pilule. Je t'en supplie pour moi, pour nous et pour la paix dans le monde. C'est important. Bon pour te motiver, je te fais un bisou sur le nez enfin imagines que je t'en fais un *-* ! Bisous -surlenez- !
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Lun 24 Nov - 12:05
Bonjour Messieurs-dames, merci beaucoup pour l'accueil, normalement je devrais avoir fini ma fiche rapidement et n'hésiterai pas à venir RP en votre compagnie^^'
Ca m'a l'air d'un endroit hyper sympathique (même le Bronx avec tous ces traffics de drogues et ses tentatives de meurtre, je sens que je vais me sentir chez moi^^)
La motivation est appréciée et je vais essayer de faire un truc correct et efficace.
Votre forum est pas mal sympa en tout cas^^'
Et je vais arrêter de faire " ^^' "ça donne l'impression d'être devant toute la classe comme au premier jour et ça rappelle pas que des souvenirs glorieux.... ^^'
Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Lun 24 Nov - 21:39
Bonsoir et bienvenue, Tout d'abord avant de te prévalider il faudrait que tu ajoutes un avatar dans ton profil Et ensuite pour le groupe, tu dois choisir ICI. Tu trouveras un descriptif des groupes du forum et tu pourras choisir celui qui correspond le plus à Llewelyn
Reviens vers nous quand ça sera bon
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Mar 25 Nov - 0:54
Voilà, j'espère que ce sera suffisant, j'ai essayé de redimensionner l'image de mon profil mais je suis pas très bon dans ce genre de choses
Aksel E. Moriarty
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow Mer 26 Nov - 20:14
ceci est le début d'une longue histoire bienvenue dans la famille.
Validé !
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Sujet: Re: Llewelyn: Take a Bow
Llewelyn: Take a Bow
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