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behind closed doors Ϟ eliana (FLASHBACK)

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Alessandro L. Wade
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MessageSujet: behind closed doors Ϟ eliana (FLASHBACK) behind closed doors Ϟ eliana (FLASHBACK) EmptyMar 27 Jan - 0:54

behind closed doors

came at you in silence, my back at the wall, "i've seen those nights where you binge and purge", those locks on your doors tell me when you're crouched on all fours, counting tile, losing bile and sleep.

6 mois plus tôt


Ça faisait déjà quatre heures qu’on était chez eux. Quatre heures. Et ils ne faisaient que parler de leur vie. Non mais pourquoi ils nous avaient invités déjà? Enfin, pourquoi moi, pourquoi ils m’avaient invité? Après tout, je ne les connaissais pas tant que ça, et eux ne devaient rien savoir de moi ou presque. On s’était rencontrés en soirée une nuit et on avait dit qu’on se ferait une bouffe, mais je ne le pensais pas vraiment. On dit toujours ça pour être poli et être bien vu. Mais quelques semaines après, me voilà assis à leur longue table de salle à manger, à jouer l’intéressé dans tout ce qu’ils racontent.

Un joli couple bien hypocrite, et je me doutais que l’argent ne devait pas être un problème pour eux. Grande demeure bien inutile, à ce que j’en voyais. Elle avait l’air d’avoir des tas et des tas de pièces dont les deux jeunes riches ne se servaient sûrement jamais — où peut-être uniquement pour mettre un peu de fantaisie dans leurs ébats, quittant leur chambre personnelle. Puis d’abord, comment ils avaient amassé cette fortune? Ils n’étaient pas connus, alors je penchais plutôt pour la théorie de l’héritage. Les deux, l’homme autant que la femme, faisaient très bourgeois. Mariage arrangé? Non, quand même pas encore de nos jours, si? A vrai dire j’aurais pas de mal à y croire. Oh puis merde, je me faisais clairement chier. Je n’étais pas dans mon élément. Les petits prétentieux bourrés de fric qui étalent leurs vies à tous les passants pour dire à quel point elle est merveilleuse alors que quand ils se retrouvent seuls dans leur immense baraque, c’est le point mort, rien ne se passe, et tout n’est que superficiel et supercherie.

Mais bon, un point important à noter quand même : la bouffe était exquise. C’est le top de payer un cuisto qui nous fait des plats de dingue. Moi qui adorait manger, j’étais aux anges. Après tout, quand on te propose de la nourriture, tu vas pas dire non. De un, politesse. De deux, c’est gratuit. De trois, manger c’est un plaisir. Mais apparement, il y en avait une qui ne devait pas partager mon point de vue, puisqu’elle ne mangeait quasiment rien. Vous savez, c’était le genre de dîner qui dure dix plombes, où ils prévoient un apéritif, deux entrées, un plat principal pire que conséquent, puis le fromage, puis le dessert, puis le digestif et peut-être même le fameux trou-normand. Et ça avait plutôt l’air de l’ennuyer, cette jeune femme. Elle rendait les assiettes à peine touchées, et j’avais de la peine pour le cuisinier qui s’était donné tant de mal.

Je ne savais pas qui c’était, donc je n’allais pas la juger trop vite. Peut-être qu’elle avait pris un copieux goûter peu avant de venir et qu’elle n’avait pas super faim? Ou peut-être qu’elle avait mangé avec sa famille avant? Elle devait avoir une bonne raison alors je n’y prêtais pas plus attention.

Ah oui parce que j’allais oublier de préciser, mais personne ne se connaissait ici. Le couple avait invité pas mal de monde — on devait être une quinzaine à leur table de banquet — mais chaque invité était arrivé seul, de ce que j’avais aperçu, étant un des premiers à avoir fait mon apparition, détestant le retard. Et personne ne se parlait vraiment — à vrai dire, c’était difficile avec les merveilles que nous racontaient les hôtes, on n’avait pas notre place à la parole. Certains se sentaient flattés d’être ici dans une maison si grande, si belle, chez des gens si riches et si incroyables. D’autres n’y prêtaient guère attention. Sur d’autres visages, l’ennui se lisait clairement. Sur le mien, on devait pouvoir lire que je m’en foutais et que j’étais dans mes propres pensées — ou pas, parce que j’avais toujours été doué à faire semblant d’écouter et de m’intéresser aux choses racontées.

C’est alors que la petite brune sans appétit se leva, raclant sa chaise, ce qui interrompit mes rêveries. Je tournais la tête vers elle, la regardant se déplacer jusqu’à ce qui ressemblait à un serveur ou quelque chose d’ingrat dans le genre, lui murmurer quelque chose à l’oreille. Il lui indiquait une direction à l’étage, et elle s’éclipsa en silence. Si elle avait trouvé une excuse pour filer en douce, moi aussi je pouvais en trouver une, non? Ah, les effets personnels avaient été amenés à l’étage — tout ce qui était manteaux, sacs à main et autres tralalas. Je réfléchissais quelques instants à un plan d’attaque. Aller Aless, tu peux le faire! Je me levais à mon tour et allais voir le même gars qui restait discret dans un coin de la pièce. « Je vais aller fumer une cigarette. Mon paquet est resté dans ma veste, vous permettez? » Il hochait la tête en me donnant la direction de la pièce où se trouvaient les affaires des invités. « Oh, et, je sais où se trouve le jardin. J’irai là-bas, pour ne pas empester cette honorable demeure. » Je lui adressais un faux sourire. Mon ton était bien sûr sarcastique, mais qu’importe. Ce pauvre gars devait lui aussi en avoir marre de jouer au guet, puisque je le vis me sourire de façon approuvante et amusée à mon ironie.

Je m’éloignais alors et montais les escaliers. A vrai dire, je comptais vraiment aller fumer, ça n’était pas qu’une pauvre excuse. J’avais eu une journée stressante de plus à l’hôpital et je sentais tous mes nerfs vraiment tendus, mes muscles me faisant mal. J’avais bien besoin d’un massage moi. Une fois en haut, un long couloir s’offrait à moi, avec des tas de portes, toutes pareilles. Bah merde alors, j’avais bien raison quand je pensais à d’innombrables pièces fort inutiles. Sixième porte à gauche pour mon paquet de nicotine. C’est parti.

Je marchais en silence, comptant mentalement les portes sur ma gauche. Six. Super. Je l’ouvrais et, merde, je crois que j’avais mal compris. Je ne tombais pas nez à nez avec le dressing, mais plutôt à ce qui s’apparentait à une salle de bain de luxe. Elle était immense. Jaccuzzi, bain à jets de massage — bon sang ce que j’en rêverais rien qu’à cet instant — et douche dernier cri. Je pouvais aussi voire un couloir qui menait à une pièce plus petite et plus intime, qui ne m’était pas découverte d’où je me trouvais.

J’allais rebrousser chemin pour aller chercher mes cigarettes, quitte à ouvrir toutes les autres portes pour les trouver, mais il me parut entendre un bruit de cette fameuse pièce. Je tendais l’oreille pour finalement confirmer mon impression. Ohlala, un enfant caché? Un esclave illégitime? J’étais pas du genre potins, mais que voulez-vous, ce soir n’importe quoi pouvait me divertir. Je me dirigeais alors à pas de loup vers ce mystère. Arrivant enfin à l’ouverture de la porte, je fus bien loin de mes idées puisque la personne présente n’était nulle autre que cette même jeune femme qui s’était éclipsée environ dix minutes plus tôt. Mais ce que je vis me surprit encore plus : dans un coin, à genoux sur le sol, penchée par dessus un toilette, deux doigts au fond de la gorge, elle se faisait vomir. Ça alors, tout s’éclairait maintenant. Ce n’était pas qu’elle avait déjà mangé avant, ou qu’elle n’avait pas d’appétit ; elle était anorexique.


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