Disons qu'Ashley et Malcolm ne se parlait pas énormément d'abord, alors de se communiquer leur planning de la journée n'était pas dans leurs habitudes. Disons que le jeune homme se fichait pas mal de ce que sa colocataire faisait. S'ils s'étaient retrouvés dans le même appartement, c'était tout simplement parce qu'il avait eu besoin d'une résidence tout près de l'université, qu'il avait trouvé sa demande sur le babillard de Fordham, qu'elle avait accepté qu'il emménage. Ils ne s'étaient jamais adressé la parole avant, et il ne voyait pas pourquoi ils commenceraient juste parce qu'ils habitaient ensemble. Ça n'allait pas durer pour toujours. Dès que Malcolm obtiendrait son doctorat, il deviendrait chirurgien et n'habiterait plus dans un appartement miteux d'étudiant. Ce serait la belle vie. Quoiqu'une vie, il n'en aurait plus beaucoup, avec toutes les heures qu'il passerait à l'hôpital. Mais c'était ce qu'il voulait, alors aussi bien l'encourager dans ses démarches. Bref, tout cela pour dire que c'était une pure coïncidence si Malcolm se retrouvait nez à nez avec Ashley. Elle lui demanda comment il trouvait sa robe, il lui répondit franchement et bêtement. À sa plus grande surprise, la blondinette sembla flattée et le prit très bien. Le jeune homme n'avait aucunement voulu être dragueur en lui disant cela. Il avait au contraire voulu se montrer grossier, pour la piquer un peu. Fallait croire qu'avec cette maudite fouineuse, il n'était pas au bout de ses surprises. Il haussa donc les sourcils en la voyant retourner dans sa cabine pour essayer une autre robe. Malcolm fit la même chose, mais avec un pantalon noir propre, une chemise blanche et un veston qu'il mit par-dessus. Il sortit pour se regarder, et trouva que cela faisait trop "homme d'affaires". Alors qu'il allait retourner dans sa cabine pour se changer, la blondinette sortit de la sienne. Plus belle que jamais. Elle bomba son torse, pour que le jeune homme admire ses atouts un peu mieux. La bouche entreouverte, il haussa les sourcils. « Alors là rien à redire. Tu arriveras à voir tes pieds, là-dedans, dis-moi ? » Malcolm était incapable de formuler un compliment. Évidemment, qu'il la trouvait resplendissante et magnifique. Mais aller lui dire, à elle, qui avait pénétré dans sa vie privée sans en demander l'autorisation ? Non, il ne lui ferait pas ce plaisir. Cependant, pendant qu'elle était là, aussi bien l'utiliser pour quelque chose d'utile. Il se placa droit devant elle. « Tu .. tu penses quoi de ça ? Ça fait pas un peu trop vieux ? » Dit-il en jetan un oeil au miroir.

Ashley était douée pour lire au travers des gens, même si ceux-ci se protégeaient tant bien que mal grâce à un mur invisible qu’était la distance et la froideur. Je parle évidemment de Malcolm, qui ne voulait que personne puisse lire la douleur en lui, alors qui faisait en sorte qu’on n’osait pas trop lui poser de questions ou bien seulement tenter de le comprendre. La blondinette semblait ne pas comprendre ce qu’il essayait de faire, ou bien peut-être s’en fichait-elle, tout simplement. Probablement. C’était bien le genre de sa colocataire de bien voir que Malcolm ne voulait pas qu’on viole son intimité et sa vie personnelle, mais qui le ferait quand même. Elle était très curieuse et elle fouinait un peu partout. Évidemment, cela faisait parti de son charme, mais pour Malcolm, ça devenait agaçant. C’est que lui, contrairement à d’autres, avait des choses à cacher. Et il n’avait aucune idée de ce qu’elle avait pu découvrir jusqu’à maintenant. Il était loin de se douter qu’elle était au courant de tout, simplement tout. Bref, les deux adultes commencèrent à parler du bal, et Bristow se réveilla enfin. Il avait tellement porté Ashley d’une façon étrange dans son cœur qu’il en avait oublié qu’elle était l’une des filles les plus convoitées de l’université. Se présenter à son bras rendrait tous les mecs jaloux et il en serait très fier. Il prendrait soin d’Ashley comme d’un trophée. C’est pourquoi il lui proposa galamment de l’accompagner au bal de fin d’année. « Le contraire m’aurait bien attristé. Alors, je passe te chercher à 7hrs, ça te convient ? » Évidemment, il blaguait. Ils habitaient ensemble. C’est pourquoi il lui fit un petit clin d’œil avant de rigoler. Il s’imaginait déjà cogner à la porte de chambre de sa colocataire. Beaucoup moins officiel que la rencontre avec les parents, la descente gracieuse dans les escaliers en colimaçon. Rien de toute cette magie ne se produirait le soir du bal.