New York semblait désert. Comme vide de toute la population hétéroclite habituelle. Il n’y avait plus qu’une foule de touriste tous émerveillés de ce qu’Edward voyait tous les jours. Des endroits où il passait son temps, voir même possédait, et qui n’avaient pour lui plus grand-chose de fabuleux. Parmi le cortège d’éblouis on croisait parfois un résident, voire deux, si l’on avait de la chance. Ils étaient là, comme hantant le centre ville, rappelant qu’il y avait des « heureux » élus, qui avaient la « chance » de vivre dans cette métropole « éblouissante ». Pourtant on les reconnaissait à leur regard vide, désabusé, lassé, désenchanté. Quelle ironie.
Edward faisait partie de ces fameux désenchantés. Il le savait, et ne faisait rien pour changer quelque chose à cela, au contraire, il cultivait son côté cynique, effronté et impudent. Il lui semblait que s’était pour ça qu’il se débrouillait bien en philosophie, en excluant le fait qu’il était brillant, parce qu’il avait assez de recul pour observer les choses en profondeur, réussir à pénétrer la surface lisse, ou non, d’ailleurs.
Il se perdit dans ses réflexions, un gobelet de moka dans la main, son Blackberry de l’autre. Il semblait errer sans but, et pourtant il aperçut bientôt les doux bancs de Central Park, semblant l’appeler comme jamais. Il se dirigea alors d’un pas décidé sur l’un d’entre eux, tentant de trouver le plus à l’abri du brouhaha habituel. Ed choisit un des plus isolés près du lac. Il se jeta de toute sa masse sur les planches de bois formant le banc vert robuste. La peinture s’écaillé un peu, et certain comportaient des inscriptions sur de petite plaques de métal. Souvent des traces d’une romance passée, ou d’un amour pour un animal. Autant de marqueur contre l’oubli. Une des grandes peurs du genre humain, l’OUBLI. Car comme l’a dit le grand homme : perdre la mémoire n’aide pas à retrouver son chemin.
De loin on pouvait observer tous les gens qui se baladaient ici, les grands, les petits, les noirs, les blancs, les hommes, les femmes, les beaux, les autres, les minces, les autres, les riches, les autres. Tous ayant un même but, se changer les idées. C’est justement ce qui emmenait Edward ici. Il attendait quelque chose qui lui change les idées. Quelqu’un ?
C’est alors que le doux parfum et la chevelure d’or tant attendu débarqua, car l’on attendait plus qu’elle. Elle était rayonnante, comme à son habitude, et il emmenait d’elle un charisme presque mythique. Tellement belle et fraîche qu’il aurait put en tomber amoureux. Comme a chaque fois qu’il rencontre une véritable beauté. L’amour n’a pas besoin d’être rare pour être grand. Or, cette beauté là, il en avait déjà été amoureux, trois jours. Il la connaissait plutôt par cœur, pour l’avoir étudié et apprivoisé. C’était la seule dont il n’attendait plus rien, et Dieu sait à quel point il en attend des femmes. Elle était la seule, celle avec qui il n’entreprendrait jamais rien, qu’il aimait à présent d’un amour si pur qu’il ne pouvait le consommer. Evidement cela est secret, mais sans doute réciproque.

- Tiens, Blondie.

Elle était la seule, oui.