BING BANG BADABOUM SPLAM SPLASH ...« AÏIIIIIIIIIIIIIIIII !! »
Je me relevais tant bien que mal, frottant mon auguste postérieur quelque peu douloureux après ma chute inexplicable. Alors, c'était comme ça que l'on partait? Mouais, pas forcement convaincu sur ce coup là ... je n'étais pas sûr de comprendre ce qui m'arrivait, non, en fait je ne comprenais rien. J'étais en plein milieu de nulle part, il faisait si sombre que je ne distinguais ni formes ni quoi que ce soit d'autre, j'étais seule à en juger par l'absence de respiration ou quelques bruits indiquant la présence d'êtres vivants. Je ne comprenais pas ce froid qui envahissait peu à peu mes membres. Le désemparement fit place à l'angoisse qui rattrapa très vite la peur. Puis ce qui vint fut inexplicable, pour ne rien changer, et des larmes montèrent à mes yeux. Je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas pleurer. Sans être extra émotionnel je me laissais facilement prendre de court par les événements. Même si cette fois j'avais de bonnes raisons de pleurer. Bizarrement tout cela se transforma en colère.
J'avais onze ans et je venais de mourir.
Lorsque mes yeux se rouvrirent de nouveau, ce fut une lumière éclatante qui m'accueillit, j’en vins à me demander si je ne préférais pas l’obscure clarté de mon précédent lieu de réveil. Alors que mes yeux retrouvaient peu à peu leurs capacités, ce furent mes oreilles qui quittèrent soudainement leur état de veille pour entendre l’agitation qui régnait au dehors. J'entendais des pleures, ceux d'un enfant qui a mal, ceux d'un proche qui a mal.
Je me redressais brusquement, dieu que je haïssais ce cauchemar qui me poursuivait inlassablement, qu'il aille au diable, en enfer !
« MIO – CHAAAAAAAAAAAAAAN »
La voix stridente résonna à l'intérieur de mes pauvres tympans qui commençaient à me demander pitié. Grâce que j'aimerais bien leur rendre si j'en avais eu le pouvoir. Je n'eus guère le temps de réfléchir à ma philosophie auditive qu'une furie rentra dans ma chambre. Il va sans dire qu'elle ne connaissait pas l'existence du savoir vivre le plus élémentaire qui était dans mon cas celui de toquer à la porte et d'attendre le réveil plus ou moins complet de ma petite personne pour me hurler dessus. Je me redresse, portant le poids de mon corps sur un coude, me frottant les yeux pour y voir plus claire. Première chose j’étais dans ma chambre, je m’étais endormie sur mon lit en lisant. Un bref coup d’œil sur la pièce me fit penser qu’il fallait sérieusement la ranger avant que l’on me tue|m’étripe\me scalpe| ou jenesaisquoiencore.
Pour en revenir à nos moutons, certes pas bien gros mais relativement agressif si on prend en compte que quelqu'un me sauta dessus parlant tellement vite que mon pauvre cerveaux demanda grâce, abandonnant la partie et rejoignant sur le banc mes pauvres tympans. Hey ! Stop me laissez pas toute seule ! Enfin bon, l'identité de la personne qui hurlait ne m'était absolument pas inconnue. Il se trouvait en effet que la femme se nommait Kaede et occupait la place de voisine à la voix stridente dans mon monde de Bazard.
« Mio, faut vraiment que tu viennes, ton frère il … »
Je perdis tout de suite mon air d'absence total et de réveil difficile. Oui mon frère était pour moi un sujet qui m'inquiétait souvent. Surtout quand on débarque en hurlant dans ma chambre et à voir la tête de la femme devant moi ce n'était pas des nouvelles réjouissantes qu'elle m'apportait. Je m'assis sur mon lit d'une manière plutôt brutal.
« … il était sur le toit, on ne sait pas comment il est arrivé là-haut mais il a glissé et est tombé. Son état est … Enfin il n’est pas bien, pas bien du tout »
Je ne dis rien et quitte mon lit en courant pour sortir hors de la maison, pour voir mon frère. Je ne veux pas qu'il est mal, je veux juste qu'il soit heureux. Je cours, mais Kaede me rattrape avant que j'atteigne la porte de ma chambre et me force à m'habiller. Je repars aussi vite que mes jambes d'enfant me le permettent, je cours dans les rues de Konoha pour rentrer dans l'hôpital.
Bien que je sois originaire de Suna je vivais depuis un an à Konoha. Mon père étant né dans ce village avait souhaité revoir sa famille et aider son frère marchand. Résultat des courses on y était encore. Dommage moi je préférais la chaleur de Suna et ses rues si souvent parcourues.
N'habitant pas bien loin de l'hôpital je fus très vite à l'accueil où l'on m'annonça que je ne pouvais pas voir mon frère. Je dus prendre sur moi, comme à chaque fois qu'il était question de lui. J'allais m'asseoir sur un siège attendant que l'on me laisse le voir. Je patientais seule, mes parents étant en voyage pour une semaine dans un village voisin, c'est ainsi qu'une heure passa, puis deux. J'avais déjà finit de lire les prospectus, de les apprendre par coeur. Je finis par entourer mes genoux de mes bras attendant que le temps passe.
Je regardais d’un air étonné le livre qui se présentait soudain face à moi. De ce livre je laissais remonter mon regard jusqu’à la tête de la femme qui me le tendait, avec un sourcil dubitatif lors du passage pas l’importance mammaire de la personne. C’était une femme blonde coiffé de deux couettes basse. Elle semblait relativement jeune. Je pris le bouquin tout en tentant un sourire.
Elle me sourit puis partie. Je regardais la porte pendant quelques secondes puis m’occupa de ce qu’elle m’avait donné. Le livre comportait sur la médecine. N’ayant rien à faire je le lu, bon d’accord j’y captai pas grand-chose mais cela restait une occupation. Une heure passa ainsi, l’on me dit de revenir le lendemain. Je rentrais chez moi et partis directement me coucher, angoissé pour mon frère et intrigué par cette femme.
Le lendemain matin ne fut pas de tout repos. J'avais mal dormi trop inquiète de ce grand frère parfois bien encombrant, de plus les chaises à l'hôpital m'avait laissé quelques courbatures. Ce qui me dérangeait le plus était que 'j'ignorais ce qu'il avait pour ne pas que je puisse le voir. Moi, je pensais avoir tout vu de lui, de la crise d'angoisse à la tentative de communiquer. Je ne voulais pas avoir de pitié pour lui, il était vrai que j'appelais cela de la compassion, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il était parfois un fardeau bien lourd pour moi. Je finis par me lever, j'avais envie de voir mon frère. Je pris rapidement une douche et farfouilla dans les placards pour trouver de quoi manger. Zut ! J'avais oubliés les courses ! Attrapant quelques gâteaux secs je repartis vers l'hôpital avec le livre que la femme blonde m'avait donné. Il me fallut attendre encore deux heures avant de pouvoir enfin entrer dans la chambre du patient que je désirais voir.
Enfin j'entrais, lui il regardait dans le vide ne me regardant pas, après tout pour lui je n'étais qu'un passage de sa vie. Je savais qu'il ne se souciait pas de lui, non qu'il en veuille pas c'était surtout une chose qui lui semblait dérisoire. Au dessus de lui était accrochée la feuille indiquant son état. En la lisant mon visage se décomposa. Je ne pouvais pas le croire, c'était IMPOSSIBLE ! C'est alors que je compris. Lui qui aimait lire avait le regard dans le vide, lui qui ne quittait jamais le papier n'avait rien dans la main, lui qui n'apportait son attention dans son monde qu'à travers les livres. Il ne pourrait plus jamais en tenir. Sa main droite ne marchait plus. Il était déjà arrivé qu'il se blesse à la main et ne puisse plus tenir de livre. On avait bien essayé de lui enseigner à utiliser sa main gauche mais rien n'y faisait. Dans ses moments tout n'était qu'enfer en angoisse. Je repartis deux heures plus tard, rentrant chez moi. Tenant toujours contre moi ce livre de contenant des explications sur la médecine ninja. Stop - arrêt sur image - retour en arrière. Des techniques pour soigner les blessures.
Trois jours plus tard – maison de Mio
Je donnai un grand coup de pied dans le mur en face de moi. J’en avais marre, je me sentais inutile, désespéré et complètement crétine. Oh bien sur je savais que je n’y arriverai pas avant que mon frère ne puisse plus jamais se servir de sa main et que les médecins devaient déjà avoir tout tenté. Mais je souhaitais tellement être capable de faire quelque chose pour lui que je mettais mise comme une idiote à surestimer mes capacités. Malgré tout je retournai à l’hôpital, tentant encore la technique qui n’eu aucun effet. Des larmes de déception, d’incompréhension et tristesse coulèrent sur mes joues. Rageusement je les essuyais et ressortis de la chambre. Dehors je tombai sur la femme qui m’avait prêté le livre.
Sans le vouloir vraiment je lui déversais toute ma détresse, ma frustration, et surtout je lançais un dernier SOS.
« S’il vous plait ! Je … Vous m’avez prêtés ce livre, vous devez bien savoir utiliser les techniques qui y sont inscrite ! ? Je vous une en pris aider mon frère ! Il … je veux pas qu’il soit triste, je veux pas encore plus le perdre … !»
Je finis par baisser la tête murmurant un dernier appel à l’aide. C’est dans ses moments là que je me rappelais que je n’étais qu’une enfant qui ignorait tout du monde des adultes.
Une main se posa sur ma tête. Tête qui se releva pour voir le visage bienveillant de la Dame aux cheveux blonds. C’est sans un mot qu’elle se dirigea vers la chambre de mon frère et c’est en hurlant qu’une infirmière/médecin cria son nom.