L'espoir fait vivre. J'ai toujours trouvé cette expression débile et dénuée de sens. Comment quelque chose d'étrange, d'abstrait et d'éphémère pourrait-il vous faire vivre ? Parce que ne vous trompez pas, hein. L'espoir, ça ne dure jamais. On espère quelque chose pendant une seconde, une minute, une heure, un jour, et parfois plus. Mais au final, si ce que l'on espère n'arrive pas, qu'est-ce qu'il se passe ? On désespère. C'est exactement ce qui m'est arrivé. J'avais de l'espoir ; l'espoir de pouvoir faire les études que je souhaitais faire. Mon père n'avait jamais vraiment été contre, et ma mère, comme d'habitude, n'avait pas d'opinion. Et le jour où il a fallu que je choisisse quoi faire après le lycée, j'ai choisi Histoire de l'Art. Je n'avais même pas réfléchi, j'étais sur de moi, de mon choix. Mais mon père, en me disant un simple "non", a tout foutu en l'air. Au début, j'ai simplement cru que c'était une blague. Mais mon père n'était pas ce genre d'homme ; il ne plaisantait jamais, et surtout pas avec moi. Alors, j'ai compris. Il fallait que je change d'orientation. Je n'avais pas d'autre choix. Alors, vous pensez toujours que l'espoir fait vivre ? Je suis toujours en vie, même si j'ai été déçu, même quand je n'avais plus d'espoir. Je n'ai pas vécu, non ; j'ai survécu.

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