Ce mec, je le trouvais vraiment … stupide. Même avec trois personnes sur le dos, il n'avouait pas ses torts. Pour moi, ce n'était qu'un lâche, il fuyait la situation, ses responsabilités, en accusant les autres. Je lui tournais le dos, histoire de me retenir de ne pas le frapper, ici et maintenant. Mais en réfléchissant bien, je risquais de gros ennuis si je le frappais, je risquais même ma place parmi les black warriors. C'est pourquoi, je n'allais pas être aussi stupide que ce garçon, oui il était un gosse, un vrai gamin, je voulais presque demander à l'académie qu'on lui offre un hochet, histoire que bébé s'amuse. Non plus sérieusement, Steve devrait vraiment se taire. Puisqu'au fur et à mesure qu'il ouvrait la bouche, il s'enterrait peu à peu en solitaire. Personne n'était de son avis et nous étions, Kathaleen, Evan et moi-même, d'accord sur la même pensée : Tout était de sa faute; l'échec de la mission, l'arrivée en nombre des créatures, tout. Seulement, il avait bien trop de fierté pour l'avouer. Selon ses dires, nous n'étions qu'une bande d'incapable et lui était le meilleur, enfin, moi je l'interprétais comme ça. Je ne cherchais donc plus à le calculer, il n'était plus qu'un vulgaire étranger à mes yeux. Je n'avais jamais appris à le connaître, mais une chose est sûre, c'est que je ne le ferais jamais. A vrai dire, je voulais encore en rajouter, mais j'hésitais sérieusement à la faire, parce que voilà, j'avais vraiment peur de complètement lâcher ce que j'avais en tête et de déborder, chose que j'aurais sans aucun doute regretté par la suite.

Finalement, je laissais Evan prendre la parole. Et le voir prendre ma défense me réchauffa le cœur, enfin, façon de parler. Ca ne faisait pas de lui un ami bien sûr, mais ça me faisait plaisir d'être compris pour une fois. D'ailleurs, peu de temps après, Kathaleen appuya ma réflexion, ce qui me donnait totalement raison, mais je n'étais pas le genre d'homme à me vanter d'avoir eu le dernier mot. Malgré l'appuie de mes collègues, je restais dos à Steve, je ne souhaitais plus le regarder, il ne méritait même pas que je pose mes yeux sur lui, sur cette carcasse qui ne m'intéressait aucunement. Je semblais plutôt sévère à l'heure actuelle, mais c'était totalement justifié, je n'avais pas aimé ses réflexions vis à vis de mes lunettes, vis à vis des responsabilités qu'il n'arrivait même pas à assumer. Je le trouvais terriblement enfantin cet homme, tout me portait à croire qu'il mentait sur les raisons de son escapade en solitaire pendant la mission. Je n'étais pas au courant de ses intentions et je ne souhaitais aucunement l'être. Je m'en moquais totalement, pour moi, il avait été irrespectueux envers nous tous et il n'avait absolument aucune chance d'entré dans mon cercle d'ami, il s'en moquait peut-être, mais pas moi. Je sais que je suis du genre rebelle et tout, mais le respect est quelque chose auquel je tiens et comparé à lui, j'étais bien plus intelligent et bien plus malin pour ne pas me faire prendre.


Ce que je faisais n'était pas vraiment très bien. Je tournais le dos à l'homme avec qui j'avais eu un conflit, laissant totalement mes collègues gérer la situation, j'étais comme absent, ne cherchant aucunement à intervenir, n'en n'ayant guère envie. Je croisais les bras, ne tournant pas la tête, regardant en face de moi. Je ne fuyais pas son regard, je n'avais aucune raison de fuir et je n'allais pas le faire devant lui, devant personne d'ailleurs. Je suis le genre de garçon qui fait face et qui se bat, même si je n'ai aucune chance, je me lance dans le combat. En faite, c'est plus une question de fierté, je ne supporte pas perdre ou bien encore fuir. Je me considère faible par la suite, mais pour moi le plus important c'est de faire face. Finalement, en entendant ses paroles totalement inutile, je le regardais droit dans les yeux, regretter les mots que j'allais dire prochainement, peut-être pas, enfin je ne sais pas. Mais j'allais enfin dire ce que je pense. Recrue ou pas, je devais absolument dire le fond de ma pensée. Je m'approchais lentement de lui, avant de me stopper devant sa face de blaireau.


Lucas : « Ta gueule. Tu nous prend pour qui ? Des amateurs ? Sérieusement, ne joue pas à ce jeu, surtout pas avec moi. Normalement, je me suis dis que je te devais le respect, tu es plus âgé que moi, ce qui est tout à faire normal. Mais en faite non, tu ne mérites même pas ça. Écoute, je sais pas pourquoi tu as fais cavalier seul, ni qui tu es et pour tout dire, je m'en moque totalement, mais arrête de trouver des excuses, ça me fait doucement rire. Ce qui rend le tout comique, c'est que tu rejette la faute sur les autres, parce que t'a pas ce qu'il faut, là où il faut pour assumer que c'est toi le coupable. Un lâche, voilà ce que tu es. »

Je me retournais, histoire de reculer. Il pouvait totalement m'insulter, me frapper, ce qu'il voulait, mais s'il pensait que j'allais me laisser faire, il se trompait. Je lui tournais une nouvelle fois le dos, croisant les bras avant de bailler légèrement. Je posais une main devant ma bouche, question de savoir vivre.

fordham rocks.