Et voilà que tu reviens, douce rêveuse dans mes songes. Les yeux grands ouverts sur une liberté que je me suis permis, tu viens toi, jolie princesse, m'emmurer dans ce souvenir dégueulasse que je fuis. Te rappelle-tu ? De tes souffles chauds contre ma nuque lorsqu'elle dormait encore. Démon de l'inconcevable, réalisé sur ce lit ou nous discutions étrangers l'un à l'autre. Dans cette grande maison dont tu as squatter la pourriture. Dont tu as observer chaque détail insignifiant. Elle nous regardait sans savoir. Sans savoir ce qui se passait petit à petit dans nos têtes d'arriérés. Le désir traitre qui poussait sur ses platebandes. Tu étais sienne et j'étais sien, nous n'avons fait que refermer cette boucle créant un manège qui tournait sans fin sur lui-même. Je t'avais pourtant oublié. Comme tout ses gens dans sa vie. Fantôme du deuil que je portais, déambulant dans cette église, serrant leurs mains moites avec leurs excuses inutiles qui poussaient sur leurs lèvres. Je me rappelle d'avoir croisé ton regard une dernière fois. 4 ans après nous n'avions que peu changer. Profondément ancré dans notre solitude, tu ne m'a pas pardonner. Non. Tu as refuser de regarder la réalité en face. Que même morte elle ignorait ce secret qui nous avait cloué pendant des jours et des jours dans un désir dément. Un désir d'adolescents vains. De ceux que l'on raconte à l'oreille de nos enfants en riant. Mais nous n'en rions plus n'est-ce pas Kaya ? Non. J'en pleurais presque d'imaginer qu'elle à découvert le pot aux roses en montant au paradis. Elle qui te croyait si pure. J'ai pris les deux choses les plus chères que vous possédiez. Votre propre dignité. J'ai gouté au fruit interdit, caché entre vos deux jambes que vous croisiez, prudes, en m'observant en souriant de la complicité qui vous liait. Suis-je un monstre putain ? Rien à foutre finalement.

Et voilà que tu reviens. Voilà qu'un matin je me réveil au son d'un delta thêta, voisin, excité, exprimant au monde la venue d'une nouvelle enfant dont on chuchotait le nom dans l'université. Une jolie brune aux grandes jambes. Comme conscient d'un malaise, moi qui n'était pourtant pas curieux, j'avais couru pour observer cette nouvelle chose que l'on priait en silence de déshabiller. Et me voilà. Te suivant à la trace comme un enfant. La bouche ouverte sur ma découverte. Pourquoi es-tu revenue ? Trop d'images me reviennent en un instant. Tu ne te doute pas de ce que tu fais naitre en moi. Cette culpabilité qui me ronge. Elle m'explose en pleine gueule devant ton air perdu dans cette université que tu découvre sans savoir qu'elle y cache le monstre qui t'as volé tes premiers cris de plaisirs. Tu ne sais pas que j'en adule un autre maintenant. Que j'ai découvert, qu'après toutes ces années, je n'avais aimé personne. Tu ignores encore que la signification du nom d'Opréa ne signifie plus rien pour moi. Qu'elle s'est envolée doucement au regard clair d'un autre et que son image hurle de la trahison dans laquelle je la laisse. Est-ce qu'elle est encore près de toi après toutes ces années ? Est-ce qu'elle te suit aussi comme une ombre ou est-ce que je délire ? Tu apparais en plein delirium tremens, toi, Kaya. Toi qui partage avec moi le souvenir de ces cheveux blonds et de son teint ambré. Tu me rapelles que tout ça n'était pas qu'un putain de cauchemar. Et tu me rappelles, quel salaud je pouvais être en te trainant dans mes draps. Mais je ne pouvais m'empêcher tu comprends ? Acquérir tout. Le monde entier toujours. J'avais la blonde, il me fallait la brune. Jolies poupées. Tu n'es passer qu'un instant. Je t'ai oublié pendant longtemps. Ignorant ce secret qui avait réunis deux parfaits inconnus. Putain de merde.

Alors poussé par une impulsion, je m'approche, me glissant derrière toi. Tu ne vois pas encore, à quel point j'ai déconné, à quel point je suis maigre mais pourtant heureux. Heureux de cet autre apparut dans ma vie. Et je murmure doucement, comme un soupir.

« Putain. Ça fait une paye, Kaya. »

Masque de l'indifférence. Comme-ci je ne voulais pas hurler. Hurler de te voir apparaître soudainement. Faisant renaitre de leurs cendres les monstres qui ont poussé en nous.

OK PAR TOFFEE.