Le bruit d'une porte qui claque et un hurlement me réveillent en sursaut. Mais putain, pourquoi est ce qu'on peut jamais se réveiller tout seul ou par le doux chant d'un oiseau dans cet immeuble de merde ? Brixton, c'est vraiment le quartier pourri par excellence, le genre d'endroit où personne n'a envie de mettre les pieds sous peine de recevoir un coup de couteau ou de se faire tirer son sac à main. D'ailleurs, les vieilles font pas long feu ici, et en général c'est peuplé de voleurs, de trafiquants de drogues et de leurs consommateurs. On m'aurait dit, petit, que je vivrais dans un bâtiment miteux, je vous aurais rit au nez. Mon papa, il est médecin, alors pour mes études il me paiera un super loft en plein coeur de Londres avec Big Ben en fond genre super carte postale. Que dalle ! Déjà papa, quand il a quitté maman, il est devenu radin et le chèque qu'il me fait toutes les fins de mois, je le passe dans la dope. Alors je suis condamné à vivre ici, avec ma jolie colocataire suédoise. Je tourne la tête vers sa chambre pour regarder si les cris ne l'ont pas elle aussi réveillé. Sa porte est grande ouverte, son lit est vide. Elle est toujours là d'habitude, et elle ne sort pas au petit matin. J'attrape mon portable, - on sait jamais elle a peut être un problème -, et là, la tragique réalité me saute aux yeux. 17H45. Génial, encore une journée de cours perdue. J'avais peut être forcé la dose de valium hier, de quoi te faire dormir un cheval pendant des heures. « Quelle merde. ». Je me lève doucement, prêt à tomber à chaque instant et avance d'un pas lent vers la douche. Au passage, je jette un coup d'oeil dans la glace : j'ai les cheveux en bataille, un teint blanc laiteux et des cernes violettes sous les yeux. Halloween approche, j'ai pas besoin de déguisement dans cet état là, juste d'un grand manteaux noir et paye le frankenstein de l'année. L'eau est gelée, on n'en a jamais de chaude. Je m'assied sur le côté de la douche en ramenant mes jambes à moi et pose mon front sur mes genoux. Ce qui va suivre, si je ne fais rien, ne va vraiment pas être drôle. J'avais dévalisé mon stock de pilules de valium pour contrer la crise de manque qui se faisait sentir hier ; mais vu que je ne m'étais pas réveillé assez tôt pour aller m'acheter ma dose d'héro avant que tout ne recommence, j'étais dans la merde. J'avais plus aucune thune, on était en fin de mois et le chèque paternel, les alloc et tout le bazar allaient tomber d'ici une semaine. Il me faut ma dose aujourd'hui. Je connais aucun dealer qui vous fera une dose qui coute une centaine de livres gratos, ce mec sinon, on l'appellerait l'abbé Pierre. Mais je connais Marilyn, cette femme, c'est le genre de fille à qui faut jamais chercher les embrouilles, qui à le bras plus long que le premier ministres et qui vous ferait disparaître en un instant ; le genre puissante, avec des seins et une bouche à tomber par terre et dont la came est devenue le forfait prenium de tous les junky londoniens. Voilà, je vais chez elle, c'est décidé.

Je ne sais pas vraiment comment j'ai fais pour me traîner jusqu'ici. J'ai les mains qui tremblent légèrement, le coeur qui bat comme si j'étais arrivé en courant et des jambes qui ne veulent plus me porter. Épaule contre le mur, je sonne à la porte. Je préfère pas m'annoncer, je suis pas vraiment le genre de type qu'on aime recevoir dans son bel appart'. Une chose est sure, elle esy chez elle, j'entends ses pas. Pour patienter, je me sort une cigarette et sans gène, je l'allume dans le couloir. Tant pis pour les voisins non fumeur.

OK PAR TOFFEE.