PSHIIIT… PSHIIIIIIT… PSHIIIIIIIIIIIIIIIIT. c’est le genre de bruit incongru qu’on ne s’attend pas à attendre au beau milieu de la nuit. surtout lorsque la température extérieur ne s’élève pas au-delà des deux degrés celcius. mais quand on voit la personne responsable de ce boucan, plus rien ne nous étonne. à part peut-être, ce qu’elle était en train de faire. en réalité, pour tout vous dire, ce bruit était de l’air. oui, mais pas n’importe quel air. le genre d’air qui s’échappe d’une roue de vélo ou encore, dans le cas présent, d’une roue de voiture. et oui, c’est totalement déjanté mais elle était bel et bien en train de crever, non pas un, non pas deux, mais bien quatre pneus d’une voiture. pas n’importe quelle voiture. zeppelyn de fontenelle était en train de crever les pneus de l’austin martin de celui qui fut, jadis, son meilleur ami, son frère. « crève espèce de connard. » elle se releva, fière d’elle et observa un petit moment éclairé par quelques lampadaires, son chef d’œuvre. un léger sourire satisfait se dessina sur son doux visage qui n’était en fait, qu’une apparence. elle se frotta les mains et repris l’arme du crime ; son couteau fabuleusement bien aiguisé. ensuite, elle retourna chez elle, achever sa nuit. a vrai dire, elle n’avait pas tant de chemin à faire puisqu’elle était, depuis la veille au matin, la voisine de monsieur dashwood.

trop fatiguée la veille au soir pour fermer correctement ses rideaux lui valut un réveil matinal à cause de quelques rayons rebels. « bon sang, zep’ t’es vraiment conne ! » maintenant, obligée de se lever. mais en fait, ça l’arrangeait. pour la suite de son plan, il ne fallait pas qu’elle se lève trop tard, mais surtout, qu’elle observe sa victime. il fallait qu’elle soit là quand cette dernière ferait un arrêt cardiaque, pour la regarder mourir sous ses yeux victorieux. mais doucement ma belle, nous n’en somme pas encore là. c’est après de nombreux grognements qu’elle envoya balader sa couette avant de sauter hors du lit et de se précipiter sur sa fenêtre. parfait. maxence n’avait pas encore ramassé son journal, ça veut dire qu’il n’avait pas encore vu le désastre de sa magnifique austin martin. « tu vas amèrement regretter de m’avoir connue mon beau. » et de nouveau, un sourire sadique s’afficha sur son visage angélique. et oui, mesdames et messieurs, est-il utile que je vous rappelle que les apparences sont souvent, en l’occurrence, toujours, trompeuses ? une tasse de café à la main et assise sur le rebord de sa fenêtre donnant côté rue, zeppelyn attendait impatiemment que dashwood point le bout de son nez, sans se douter de quelque chose. n’étant pas d’une nature très patiente, elle commença à pester. et c’est lorsqu’elle allait se lever qu’enfin, elle le vit enfin. il avait drôlement changé. plus grand, plus musclé plus… beau. stop. elle s’interdisait ce genre de pensée à l’égard de dashwood. afin de ne pas perdre une miette du spectacle elle déposa sa tasse de café sur le sol et se hâta d’ouvrir la porte d’entrée. et là, elle le vit. le visage décomposé, les yeux ahuris devant un tel spectacle. puis, elle, mine de rien et habillée d’un short en jean court et d’un top blanc, pied nu, claqua sa porte et marcha dans l’herbe. zeppelyn s’arrêta et s’abaissa afin de saisir un journal qu’elle n’avait pas l’intention de lire. puis elle se retourna et prit la direction inverse. la jeune femme fit semblant de remarquer maxence. elle s’arrêta et sourit. « belle journée, n’est-ce pas ? » c’est à ce moment précis que s’afficha, sur son visage, un sourire narquois, sadique, montrant sa détermination et sa volonté de gagner, cette fois. ensuite, elle reprit doucement la direction de sa maison.