J’ai toujours eu un physique avantageux, sans me vanter bien évidement. En fait j’ai tout eu de ma mère appart les yeux qui vient de mon père qui est italien. Les cheveux ondulé et brun sont semblable à mon identique féminin. Je n’ai jamais eu de problème de poids, j’avais beau mangé je ne prenais pas un gramme mais le sport à l’école était pour moi une délivrance et je m’y donnais de tout mon âme. Mon style dépend de mon humeur, je peux être coquette et mettant une robe ou bien les jours où tout va mal, je peux simplement m’habiller d’un training. Je mets souvent des lunettes de soleil, surement par habitude. De temps en temps, j’aime me griller une clope. Je n’ai pas vraiment le physique qui va avec le caractère, mais j’avoue c’est des choses qui se contredisent.

Je suis assez renfermée sur moi-même. La cause étant bien entendu mon passé. J’ai appris au fur et à mesure de mon enfance à ne faire confiance qu’a peu de gens, elle est très difficile à acquérir. On ne peut pas lire dans mon cœur comme dans un livre ouvert, je ne suis pas une personne qui se confie facilement. Mettant forgé une carapace je fais en sorte de ne pas montrer mes sentiments en restant stoïque face à toute sorte de situation. Malgré cela, j’ai un cœur d’or en essayant d’offrir l’amour qu’on n’a pas su me donner. Quand j’ai des amis – qui ne se comptent que sur les doigts d’une main – je suis fidèle du mieux que je le peux en le rendant des services ou simplement en offrant ma compagnie. Je suis lunatique et change d’avis comme de chemise, une fois chat une fois lapin. Ce que je pourrais qualifier de problème est simplement que je cherche réponse à tout. Je suis très attachée à mes convictions et ne me laisse pas influencer par l’avis des autres. Plutôt solitaire je suis quelqu’un qu’on appelle d’ermite. Le plus souvent, lorsque je sens que je m’attache à quelqu’un ou encore que je suis en train de tomber amoureuse, je m’éloigne. La peur de l’abandon prend toujours le dessus sur le bonheur qui pourrait m’être offert. Quelque fois, il m’arrive que je disparaisse sans donner signe de vie, c’est pour simplement essayer de faire le point avec moi-même et de remettre mes émotions et sentiments dans l’ordre logique des choses.

Nous sommes à l’hôpital sacré cœur, il faut dire que c’était l’hôpital le plus près et il ne fallait pas perdre de temps. Le couple avait attendu longtemps avant de se décider d’aller donner naissance à cette petite fille, une petite fille que la jeune Marie garde dans son ventre depuis neuf mois, sa vie, une partie de sa chair et de son sang. Arrivée sur la table d’accouchement, Marie ne se dit pas que tout pourrait se compliquer à un moment ou un autre. Mais, ce fut le cas.

Docteur Anderson ♠ Monsieur Garcia ?
Pierre ♠ Oui docteur, vous m’avez demandé de sortir de la salle d’accouchement … Comment va ma fille, et ma femme ?
Docteur Anderson ♠ Monsieur, je suis désolé de vous annoncer que …
Pierre ♠ Oh mon dieu, notre Juliette … Ma femme doit être anéantie puis-je la voir ?
Docteur Anderson ♠ Monsieur Garcia, je suis désolé de vous dire que votre femme vient de décéder …

A vrai dire, il n’a jamais vraiment demandé la cause, il a su juste à ce moment-là, que la relation qu’il allait construire avec moi sera bien différente de ce qu’il avait espéré. Il savait que le problème venait de lui, certes de temps en temps – surtout au début – il me câlinait et ne cessait de m’apprendre à marcher ou encore à dire quelques mots. Mais je grandissais et de plus en plus sa haine contre moi évoluait.

J'ai 6 ans. Pour la première fois son poing va venir heurter mes côtes. Je ne sens pas toute suite la douleur et puis je me dis qu'il n'a pas fait exprès, que c'était pour jouer, comme quand il regarde le catch à la télévision avec une bouteille de bière. Mais au soir, quand je soulève mon t-shirt je remarque l'hématome. Il est violacé et j'espère que ça va bientôt partir parce que je ne veux pas que mes copines rigolent de moi quand je vais me déshabiller en gym. Il s'appelle Pierre. C'est mon père. Il me répète sans cesse que c'est de ma faute si maman est morte. Qu'elle a donné sa vie pour me donner la mienne. Et que si elle est plus là, c'est à cause de moi. J'ai 7 ans. Cette fois-ci, il m'a brulé avec son mégot de cigarette sur ma poitrine, j'ai senti l'odeur et surtout j'ai eu mal. C'est de ta faute Juliette, c'est de ta faute ... Le lendemain ...

Je ne peux pas vraiment sortir seulement pour aller au collège. J'ai une maitresse à l'école qui donne des leçons de piano et tous les matins, à l'école, elle nous fait écouter un morceau de musique classique. J'aime ça et je la prie pour qu'elle me donne des cours et que pour lui payer je pourrais faire quelques tâches à sa maison. Elle ne dit pas oui directement mais un week-end, sans que je m'y attende elle vient chez nous et elle demande à mon père si je peux lui apporter mon aide pour les tâches ménagères. Bien évidemment, il accepte. Et arrivée chez elle, elle ne me demande rien. Juste de m'asseoir et de jouer .Au lycée, j’ai rencontré un garçon. A vrai dire c’était la première fois que je ressentais une telle chose en croissant le regard d’une autre personne. L’année suivant, il était à côté de moi en sciences. Nous avons fait connaissance et tous nos travaux étaient en commun. Nous avons appris à nos connaitre un peu plus chaque jour. Je suis tombée amoureuse, j’avoue e la première fois qu’il m’a embrassé j’ai senti comme une explosion de couleur à l’intérieur de mon cœur. Mais quand il l’a apprit – Pierre – c’était une autre paire de manche … J’avais peur, trop peur et je ne lui ai plus donné aucun signe de vie.

J’ai 17 ans. Maintenant je sais quand il est prêt à me frapper. J’ai plusieurs hématomes pourtant personne ne les voient ou plutôt ne veulent les voir. J’ai été plusieurs fois à l’hôpital pour des côtes cassées ou encore le nez. J’ai quelques cicatrices sur mon visage parce qu’il m’a lancé un couteau que j’ai essayé d’esquive avant qu’il ne me maintienne au sol. En fait, je ne sais pas ce qui a bien pu le pousser à une chose pareil. Ce n’est pas faute si maman est morte. Mais pour lui. Si. Je ne pouvais pas sortir et je ne me suis jamais fait de vraies amies sauf dans l’enceinte de l’école. Et j’attends avec impatience le temps où je pourrais me casser de cette prison. Je sais que jamais – au grand jamais – je ne pourrais le dénoncer, je n’en ai pas la force. Il a déjà essayé de me violer. Mais heureusement pour moi, j’avais de quoi me défendre avec cette batte alors, il a plus osé.

J’ai 19 ans. J’ai enfin eu le courage de faire mes valises et de partir, pendant qu’il dormait dans le divan. Alors, j’ai pris le premier train venu. J’avais fait des économies avec les petits travaux chez le voisin, parce que ce n’est que là où je pouvais aller. Le train s’arrête et mon pied se pose sur le macadam ...