Plus les jours passaient et plus certaines habitudes commençaient à s’installer. Mon quotidien d’aventurier perdu sur une île déserte était le suivant : me lever, manger, ou avant cela trouver à manger, flâner, et me coucher. Et pour être honnête cela commençait à me lasser. Sur cette île, ma vie n’avait plus aucun sens. Au moins avant que ce crash n’arrive je pouvais sauver des vies, mettre mon art au service des gens. Dorénavant je ne sers à rien ou du moins si, à aller chercher de la nourriture en forêt. Depuis ces derniers jours, le sommeil me manque. Je n’arrive plus à dormir convenablement. Je ne cesse de ressasser ma vie passée, de ce que j’aurais pu devenir sans ce crash. Du moins je le sais, un pompier d’excellence dans la sublime ville de Sydney. En quittant New York je voulais changer de vie, d’horizons. Et bien pour le coup je suis gâté, me voilà en plein milieu du pacifique sur un bout de terre avec de la faune. Cette nuit encore je n'ai réussi à fermer l’œil. Des souvenirs me reviennent et je les transforme en cauchemars. Je ne supporte plus de vivre ainsi mais je n’ai guère le choix. M’enfuir d’ici à la nage ? J’y ait déjà pensé mais cela reviendrait au suicide hors je tiens à ma vie. Que faire mise à part continuer d’agir comme si de rien n’était, comme si cela était banale. Plus les jours passent et plus dieu est présent. Je me réfère souvent à lui, cela peut paraître étonnant face à ma carrure de gros dur mais c’est ainsi. J’ai entendu l'autre jour certains me traiter de tapette en me voyant agenouiller et faire ma prière. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, mais rirent ainsi de mes croyances ne va pas les aider à s’en aller d’ici. D’ailleurs je commence à me demander si prier est d’autant plus utile. Oui je doute, et cela est rare. En fait auparavant je n’ai jamais douté que se soit en ma foi, ma détermination, mes convictions mais sur cette île nous sommes livré à nous-mêmes et c’est dans ce genre de moment que les questions et les doutes surviennent.

Je me leva de ma paillasse bien trop petite pour moi et sortit de la tente. Les autres survivants dormaient encore et le soleil se levait à peine. J’ai toujours apprécié me lever à l’aube car la première chose que vous voyez, est le magnifique spectacle qu’est le lever de soleil. J’enfila un débardeur blanc et resta un instant admirer ce spectacle. Assit sur la plage face à la mer et ce chef d’œuvre, je me mis à imaginer qu’au loin qu’un navire fasse son apparition. Je me met parfois à halluciner ainsi, peut être pour m’assurer qu’un jour quelqu’un nous retrouvera mais contrairement à ces personnes qui passent leur journée assit au même endroit à fixer la mer avec pour unique espoir qu’on vienne les chercher, je sais que cela n’est qu’illusion. Je me suis fait à l’idée qu’on était condamné à errer sur cette île jusqu’à la fin de nous jours, même si au fond de moi je garde une petite lueur d’espoir. Ne voulant faire parti de cette clic de gens, je décida d’un coup de me lever et de bouger. Ce dont j’avais besoin était d’un bon bain revigorant. Et où trouve-t-on l’eau la plus pure qu’il soit ? Aux cascades bien évidemment. Je me mis donc en route, depuis le temps je connaissais le chemin par cœur. D’ailleurs même les yeux fermés je pourrais trouver où elles se trouvent.

Quelques foulées plus tard, car oui chaque déplacement est une occasion pour faire un peu de sport et entretenir son corps. De par mon métier j’ai pour habitude d’avoir un corps de rêve mais là avec le régime alimentaire qu’on nous inflige j’ai perdu énormément de poids. Mes muscles de fer me manquent terriblement. Preuve que l’isolement sur cette île me rend dingue. Bref du coup après quelques foulées j’entraperçus enfin le point d’eau. J’apprécie beaucoup cette endroit si calme et reposant, puis peu de gens viennent ici alors si on chercher de la tranquillité on peu en trouver ici. Entouré de faunes et de flores, j’ôta mon t-shirt gardant pour unique vêtement mon petit short (qui au passage me fait des fesses à croquer (à) ). Alors que je m’avançais tranquillement vers le point d’eau, je remarqua non loin la silhouette d’une demoiselle blonde. Quand celle-ci se retourna, je reconnus la belle Tallulah. « Ne me dis pas que tu m'as suivie ?! » . Je me retins de lâcher un petit rire à sa réplique, car habituellement c’est elle qui le suit partout où il va. D’ailleurs pensant enfin être seul, il faut que je la croise. Mais à vrai dire cela ne me gêne pas qu’elle me suive ainsi comme un petit chien. Certes par moment ça agace mais sa compagnie n’est pas désagréable. Je lui répondis avec un petit sourire amusé. « Si je devais compter le nombre de fois où tu me suis, tu vas pas m’en vouloir d’être tombé sur toi par hasard ? ». Restant prostré sur place, la jeune femme reprit rapidement la parole pour ajouter ; « Tu comptes rester dans ton coin ? Tu sais que je ne mords pas ». Je m’approcha d’elle et m’installa à ses côtés. L’air frais qui trônait autour de moi ne me faisait ni chaud, ni froid. N’étant pas du genre frileux, cela ne me gênait pas. D’ailleurs même l’eau pourtant si fraîche de la cascade n’avait aucun incidence sur moi. Posant mon regard sur Tallulah, je me permis de prendre la parole. « Un petit bain histoire de bien se réveiller, cela te tente ? », j’ajouta à cela mon petit sourire au coin.