Une soirée comme les autres, à servir verres sur verres à des jeunes gens en âge de fêter leur victoire au Hockey de l’après-midi. Il était trois heures du matin, et Noah se concentrait vivement sur le Scotch qu’elle devait servir, ses yeux luttaient contre la fatigue, elle n’avait toujours pas prit de vacances depuis la dernière fois ou elle s’était retrouvée à l’hôpital. Pour Noah, c’était à la limite du vital de garder son bar ouvert, seulement, son faible corps ne suivait pas vraiment le mouvement. Adossée contre le lavabo, elle essuyait frénétiquement un verre, le regard vague. Elle s’imaginait avoir la possibilité de dormir plus de 4h par nuit. Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres: la jeune femme se retourna et glissa son verre sur l’étagère en suspension. Son regard se posa à l’autre bout du bar, ou Taejun son serveur et meilleur ami servait un verre de plus à un certain gosse de riche habitué des lieux. Lorsque le serveur se retourna, il envoya un regard perplexe à Noah: ce soir, ledit gosse de riche était seul, alors qu’à son habitude, monsieur sortait le grand jeu avec de belles coqueluches parées de milles feux. Noah partie, dans un élan de bonté, se glisser en face de l’homme, seul. Elle le regardait siroter son verre, un rire félin sorti d’entre ses lèvres, puis elle murmura doucement: « la solitude construit une personne, n’est-ce pas. » Question ou réponse, allez savoir. Noah se redressa et reprit un autre verre pour l’essuyer. Sur ce murmure, elle s’éloigna dans un courant d’air à l’odeur de la fraise et du milkshake au chocolat, avec une pointe de tabac et de whisky.

Cinq heures du matin, la chance était avec Noah, car son bar s’était vidé plus tôt que prévue. Même Taejun était partit en avance car il devait allez à l’université le lendemain. Maintenant seule au monde dans cette nuit chaude et trop agitée par les pauvres hommes ivres à l’extérieur et les bagarres à n’en plus finir, Noah s’apprêtait à tourner le dernier tour de clef dans la serrure. Seule? Pas vraiment, du coin de l’œil, adossé contre le mur, elle zieutait l’homme aux milles cartes bleues qui était venu seul ce soir. Légèrement étonnée, la jeune femme s’éloigna lentement. Elle voulue lui proposer de le ramener, mais il lui semblait qu’il n’était pas ivre à ce point-là. Oubliant peu à peu la gueule d’ange, Noah cherchait avec fatigue les clefs de sa voiture dans son sac. Traversant la route avec une lenteur concurrente à celle d’une tortue.

C’est à ce moment là, que tout bascula. Le monde s’assombrit pour Noah, une lumière vive noya son visage apeuré. Une voiture brisa les hanches de la jeune femme, elle fut propulsée sur le capot de la voiture, qui s’arrêtait dans un crissement de pneus. Noah sentit son corps s’abattre sur la voiture, sentant la douleur envahir son corps, son regard devint flou et divagua dans les étoiles. La Noah extérieur céda place à de profondes abysses, laissant la jeune femme sombrer. C’est couchée sur ce sol dur, son visage écorché, son crâne saignant, que Noah partie assez loin pour ne peut-être jamais revenir.

Une semaine plus tard.

Bip, bip, bip, bip… Ce son semblait familier à la jeune femme qui ne pouvait pas bouger, même pas ouvrir les yeux. Sombrant une fois de plus, la jeune femme partie dans le pays lointain des rêves.

La semaine suivante.

Le rêve sombre de la jeune femme s’éclaircit lentement, elle se sentie propulsée dans un vide géant. Arrachant sa perfusion en se relevant brusquement dans une expiration bruyante, Noah fut prise de panique, elle se trouvait dans une chambre, mais sa vue floutée lui donnait la sensation que la pièce tournait, elle n’entendait aucun son à part les battements de son cœur. Petit à petit, les battements de firent plus lents, sa vue redevint à peut près normale. Noah, respirait lentement pour se calmer. Son bras laissait échapper quelques gouttelettes de sang, mais sans plus. La jeune femme essaya de se lever avec tant de bien que de mal. Elle n’était vêtue que d’une chemise d’homme bleu marine, et ses cheveux avaient l’air d’avoir été malmenés par le temps. Noah s’accrochait à la poignée de porte, regardant dans le long couloir s’il y avait un signe de vie quelconque. Le regard valsant à droite et à gauche, la jeune femme examinait de loin chaque recoins d’une maison ultramoderne qui semblait être un palais miniature. Apercevant des très grands escaliers en marbre blanc, elle se décida à les descendre. Lentement, et fortement accrochée à la rampe, Noah descendait marche par marche, avec précision et sureté.

Arrivée trois marches avant la fin de ce long périple, Noah glissa et s’écroula durement sur le sol. N’arrivant pas à parler, son appel de la douleur fut silencieux. D’ailleurs, pourquoi n’arrivait-elle pas à parler? Et… qui était-elle? La jeune femme garda un regard fixe sur le sol. La chute lui avait donner une brève vision de l’intérieur d’une ambulance, une vision qui se flouta sur le visage d’un homme, penché au-dessus d’elle. Sur ces images, Noah entendit des pas se diriger vers elle.