"I hate life, I hate death, and everything in between just doesn't interest me." de Chris Rapier
Signe(s) Particulier(s)
Nina porte de nombreux piercings et tatouages, quelques cicatrices éparses également. On peut ajouter à cela la couleur un peu inhabituelle de ses yeux brun-rouge, ainsi que le fait qu'elle ne se départisse presque jamais d'une cigarette coincée entre ses lèvres.
Orientation Sexuelle
La demoiselle est bisexuelle, bien qu'elle se soit plus souvent liée sentimentalement à des garçons. Elle n'a pas la même affection pour les représentants de l'un ou de l'autre sexe.
Nina Louise Ferval
Physique & Caractère
Apparence & Style: Nina est un peu ce qu'on appelle communément une "grande perche", à savoir une fille de haute taille à l'allure un peu dégingandée, mais surtout, à la carrure inversement proportionnelle à son 1m76. En réalité, elle n'a pas pour habitude de manger beaucoup, n'ayant que rarement mangé à sa faim : et elle était déjà mal partie étant enfant puisque son corps a souffert du manque de moyens financiers de sa mère, puis du manque de volonté et d'estime de soi au moment de l'adolescence. Tout cela a abouti à la prise d'une habitude alimentaire assez pauvre. Elle n'a pas un physique d'anorexique, puisqu'elle arbore tout de même une quantité suffisante de muscles qui courent nerveusement sous sa peau, mais elle accuse une maigreur assez prononcée au niveau des hanches, des coudes et des poignets, et un tour de poitrine un peu chiche sans être plat. Les traits de son visage sont très fins, et sont certainement ce qui, malgré ses allures de "sauvage", la rend réellement belle. Sa bouche bien dessinée, légèrement rosée, couvre une dentition parfaite qu'elle ne dévoile malheureusement presque jamais, ses sourires se limitant généralement à un rehaussement de la commissure de ses lèvres. Ses joues un peu creuses marquent la définition parfaite d'une mâchoire élégante et laissent apercevoir le grain lisse de sa peau, légèrement matte et hâlée, souvenir de sa naissance métissée (père franco-allemand et mère d'origine turque). Ses yeux, surmontés de sourcils filiformes, entourés de cils longs et épais et d'une forme rappelant ceux d'un chat, sont ceux de sa mère, bruns aux reflets chauds presque rouges. Ceux-ci sont toujours très maquillés, plongés dans un écrin noir qui accentue leur couleur et leur brillance naturelle : son regard a souvent le même effet sur autrui, il intimide parce qu'il est direct et de ce fait souligne l'agressivité relative de ses tenues, la faisant tout de suite passer pour une délinquante accomplie, capable de vous prendre à partie pour engager une rixe violente sans la moindre raison valable, bien que ce ne soit absolument pas le cas en réalité. Ils encadrent la chute très régulière d'un nez bien droit, fin et harmonieusement proportionné au reste de son visage. Elle change souvent de coupe de cheveux mais pour l'instant, sa tignasse noire de jais est rasée selon le "code" de l'undercut : la partie supérieure de sa chevelure est longue (tombant sur les épaules épaules), tandis qu'à partir du haut des oreilles, les cheveux sont presque rasés (un centimètre à peu près) jusqu'à la nuque.
Question style, elle est passée par un peu tout. Habillée enfant de façon plutôt classique, elle a adopté le look "banlieusard" à la pré-adolescence, puis s'est tournée vers les vêtements ultra-larges et confortables des nouveaux babacool, pour ensuite ne plus verser que dans le noir ou les couleurs sombres et délavées : elle a porté des écriteaux successifs tels que métaleuse, goth, punk, pour finalement arriver au mélange bizarre des trois qu'elle arbore aujourd'hui. Elle affectionne particulièrement les vêtements que la plupart des parents bien-pensants qualifient d'impropres à l'utilisation par leurs enfants : il est très rare de la voir sortir sans son fidèle perfecto aux revers cloutés, et bien qu'elle apprécie le confort d'une paire de skate shoes, elle est très souvent chaussée de NR "Lady Killer" dans lesquelles elle a vidé la quasi totalité de ce qu'il restait sur son compte en banque il y a un peu plus d'un an. On la voit souvent affublée de jeans en mauvais état, déchirés ou non, et de hauts tout aussi destroy ou au contraire tout ce qu'il y a de plus simple. Étant plus jeune elle collectionnait des répliques de t-shirts de groupes "underground", et bien que certains aient perdu leur motif de très mauvaise qualité, elle les porte encore très souvent. La jeune femme a aussi un penchant très marqué pour les hoodies et autres sweats de couleur délavée ou sombre, ainsi que pour les guêtres et les longues écharpes de grosse maille ou les keffiehs. Elle garde quelques rares corsets de petite facture qu'elle s'était offerts dans le début de cette dernière décennie.
Puisqu'elle a un tempérament relativement "jusqu'au-boutiste", Nina n'a évidemment pas manqué de se faire tatouer durant les quelques années de sa vie, mais surtout, elle a pas mal percé sa peau. La liste exhaustive de ses piercings pourrait être ennuyeuse, disons seulement qu'elle a en tout douze trous aux oreilles, deux au nez (septum et narine), un labret centré, un à la nuque, un au nombril et un génital. Dans l'empire que l'encre a pris sur sa peau, l'énorme et très intrigante tête de dragon qui orne la majeure partie de son dos règne sans rival. On ne sait pas très bien ce qu'elle représente, si c'est juste un énorme dessin pour en rajouter dans le "dark" ou si elle a vraiment une signification pour Nina - quoique subir le nombre d'heures de travail et de souffrances qu'a dû demander l'œuvre puisse prouver qu'il ne s'agissait pas d'un caprice. La jeune femme a de toute façon rarement eu à répondre à une telle question. La queue du dragon rampe sur sa cuisse gauche, serpent d'écailles à l'aspect dur et froid, comme terminé par la lame d'un poignard. Juste sous son piercing à la nuque, le nom "l u c i f e r" est inscrit en lettres gothiques dont l'encre noire a comme un peu bleui en s'estompant : il s'agit de son plus ancien. L'intérieur de son bras droit est marqué de caractères de style romain : "- I . K N O W . W H Y . J E S U S . W E P T -", quand à son bras gauche, il est marqué sur l'intérieur du coude de l'étoile du chaos. Juste en dessous du sternum est tatoué un pentacle inversé marqué d'une infinité de petits caractères et symboles, où dans chacune des branches figurent la croix chrétienne, l'étoile juive, le croissant de lune musulman, la roue du Dharma bouddhique et le symbole "Aum" de l'hindouisme. Autour du nombril est enroulé un Ouroboros. Son tatouage le plus récent est situé sur le tour de son bas-ventre et de ses reins, et représente une ronce entrelacée comme une couronne d'épines où quelques petites roses (Nina dirait des alraunes) semblent avoir fané avant même de s'épanouir. On peut ajouter à cela qu'elle garde quelques minces cicatrices, comme des fils blancs discrets qui se seraient glissés sur sa peau au niveau de ses hanches, quelques uns aussi sur l'intérieur de ses cuisses. D'autres marques, un peu plus foncées, se font parfois remarquer sur ses biceps ou dans l'intérieur de son coude droit dépourvu de tatouage, où on remarque aussi la trace de petits points équivoques.
Sa présence se remarque uniquement par son accoutrement qui défie les modes (à part celle, on l'aura compris, des marginaux mal vus - si tant est qu'il y en ait vraiment une), car elle n'aime pas attirer les regards à cause d'une attitude effrontée. Elle n'a pas été élevée comme cela, et n'aime pas se faire voir par un comportement idiot et ostentatoire aux résultats stériles voire déplaisants pour tout le monde. C'est sans doute paradoxal aux yeux du commun, mais en savoir plus sur sa psychologie peut aider à lever un coin du mystère qui l'entoure.
Caractère: Nina est donc une jeune femme discrète, qui ne cherche jamais à se battre avec ceux qui ne lui ont rien fait, et a par ailleurs une propension au "jean-foutisme". Il ne fait pas trop la chercher non plus : bien que consciente de sa probable infériorité face à n'importe quel opposant plus grand et/ou plus balèze qu'elle, elle n'hésitera pas à devenir très agressive avec quelqu'un qui y tient, et surtout pas à se servir de ce qu'elle a sous la main comme arme, que ce soit ses chaussures blindées de métal en premier lieu, mais pourquoi pas du verre brisé, une fourchette, une chaise, un sac chargé d'objets solides, un couteau, une cigarette allumée, n'importe quoi. Elle a appris à se défendre et connait quelques prises de soumission ou de renvoi, et comme elle ne rechigne jamais à porter des choses lourdes ou à forcer sur différentes choses, elle est loin d'être dépourvue de la moelle qu'il faut pour décrocher quelques dents à un caïd. Et encore, quand je parle des dents, je reste soft.
Nina est une vraie louve. Elle n'a pas une expérience très reluisante de la sociabilité, ses rapports affectifs ou ce qui y ressemblait depuis la mort de ses parents ne se formant que sur la base d'une démonstration de la valeur de chacun. Rien n'a jamais été gratuit de ce côté-là pour elle, elle a toujours été attentive à rendre la pareille à qui voulait l'approcher. Son besoin de travailler pour gagner le minimum d'argent nécessaire à sa vie l'a tout de même un peu réconciliée avec les êtres humains et elle reste sympathique la plupart du temps, dans ce cadre tout du moins. Elle fait tout son possible pour paraître ouverte, s'habiller de façon à masquer ses tatouages, piercings et autres, être coiffée de manière banale... Et avoir l'air crédible quand elle sourit. Un effort parfois dantesque.
Pour ce qui est de la vie des rencontres fortuites, elle est aimable sans plus, fait son possible pour ne pas avoir l'air d'envoyer valser tout le monde tout le temps, même si son ton est toujours un peu abrupt - ce que sa voix grave et éraillée forgée par les cris et la cigarette n'aide pas à cacher. Laconique, elle sait très bien se taire quand on n'exige pas d'elle un discours construit, pour le reste, c'est une autre paire de manches. Comme un certain nombre de gens, et en particulier ceux qui ont eu des expériences difficiles avec leur entourage, elle a une sainte horreur du contact physique en général. Elle n'aime pas serrer la main aux gens et c'est avec un sens pointu de la concision qu'elle se prête à ce type de pratiques (sociales elles aussi). Jamais de bise, ni de tape dans le dos, ni de bras-dessus-bras-dessous, rien - ou alors il faut qu'elle soit méchamment soule, ce qui n'arrive pratiquement jamais puisqu'elle tient très bien l'alcool par habitude et a développé un certain talent à se tenir à peu près normalement dans de tels cas. S'essayer à toutes ces approches directes, néanmoins, équivaut à s'attirer plus ou moins rapidement son antipathie, et le faire en connaissance de cause, c'est risquer une réaction agressive qui, comme on l'a dit, peut aller loin si on insiste. Elle ne fait confiance à personne d'autre que son boss, un ex-taulard prénommé Duncan et âgé d'un peu plus de quarante ans, qui se trouve être la dernière personne vraiment proche d'elle depuis la mort de son petit ami. Les deux autres serveurs et quelques clients habitués du Last Round, le modeste bar que Duncan gère et où il l'emploie en tant que serveuse et accessoirement "Wonder Woman à tout faire", ont droit à quelques sourires, à son sens de l'humour qui n'est pas inexistant comme on pourrait s'y attendre, et à quelques marques de gentillesse, mais elle ne se fierait jamais complètement à eux en cas de pépin. Elle n'a plus de lien qu'avec un ou deux de ses anciens amis qui se trouvent en France, mais là encore, ils ne représentent pas grand chose pour elle, encore moins depuis qu'elle a traversé l'Atlantique.
Nina n'est donc pas une fille facile à approcher, mais rien que le fait qu'elle travaille dans l'établissement d'un ami montre qu'elle est prête à mettre son caractère farouche entre parenthèses quelques temps pour quelqu'un qu'elle aime. En effet, elle n'a plus, aujourd'hui, le même besoin de travailler qu'auparavant. Devenue revendeuse pour plusieurs dealers new-yorkais (une situation peu commode dont elle s'arrange pourtant bien), elle commence à produire elle-même de la marijuana et connait un certain nombre de consommateurs réguliers qui lui assurent une rentrée d'argent suffisante pour subsister seule.
L'histoire
Elle ferma les yeux en sentant les lèvres de l'Eros poser sur son front le baiser morphéique qui la plongerait pour toujours, ou pour une nuit, dans les velours fiévreux des ténèbres d'un simple nom; un nom qui sonnait comme la renaissance ou le glas de ses espoirs vains, de ses rêves souillés par l'amertume.
Julian.
Les cartes de tarot de l'enseigne du Last Round étaient plongées dans la pénombre par une nuit d'octobre, et Nina rentra de sa pause café à l'arrière du bar. Le patron autorisait tout le monde à fumer à l'intérieur malgré le décret, et la jeune femme était fumeuse elle aussi, mais l'habitude voulait qu'elle aille prendre l'air cinq minutes de temps en temps. Elle détestait être enfermée. Elle croisa Duncan, son boss, qui lui indiqua les deux ou trois nouveaux clients qu'il avait déjà servis et ajouta sur un ton neutre : "Et y a Don Juan qui t'attend."
Assis au bar, Don Juan regardait le vide, jusqu'à ce qu'elle reprenne du service.
- Hey.
Elle lui sourit.
- J'te sers quoi ? - Tu m'poses encore la question ? Un Bloody Mary.
Elle se retourna et prépara la mixture écarlate.
- Dis-moi... Y reste des apparts, au dessus ? J'ai besoin d'une piaule. - Tu t'es fait virer de sous ton pont ? - Subtil. - Y a l'appart en face du mien, ouais. La nana est partie y a trois jours. Tu verras ça avec Dun, j'te pistonnerai.
Une fois servi, il trempa les lèvres dans son verre et Nina s'excusa pour se remettre sérieusement au travail. Il emménagea deux semaines plus tard, le temps de régler des détails informels, et Nina et lui eurent ensuite tout le temps de finir leurs soirées, et finalement leurs nuits ensemble. À sa demande, elle lui racontait sa vie autour d'un dernier verre au comptoir après la fermeture et l'enregistrement des comptes. En échange, il lui racontait des voyages qu'il avait faits durant les 28 années de sa vie, ce qu'il en avait appris sur les gens, leur culture... Elle voyageait elle aussi, par procuration, et se foutait de savoir s'il la baratinait ou pas. L'important, c'était qu'il lui fasse oublier son existence, et il avait un don pour ça. Et chaque soir, Nina lui accordait un chapitre du piètre roman de gare qu'était sa vie, en guise de remerciement.
~+~
J'ai pas eu une enfance très difficile. Même plutôt sympa, par rapport à celle de pas mal de gosses qu'on voit traîner dans Paris. Mes vieux avaient des boulots stables, des revenus moyens, on habitait un appartement dans le 20ème. J'ai de bons souvenirs de cette époque là. Mon père qui écoutait Nina Hagen, d'où mon prénom, ma mère qui souriait tout le temps, ce genre de trucs qui font que t'es heureux de vivre. J'ai pas été mal élevée, c'est pas de leur faute si j'suis arrivée où j'suis aujourd'hui. J'rapportais toujours des bonnes notes, c'était ma façon à moi de les remercier et de leur montrer que j'les aimais, je suppose, comme font tous les gosses. J'me souviens que ma mère m'a toujours dit qu'elle était fière de moi, la pauvre. Elle gardait ces années-là en tête pour oublier celles qui ont suivi.
Mon père s'est tué en bagnole. Avec un revenu en moins, on a été obligées de déménager. J'me souviens pas trop de c'que ça m'a fait, je sais seulement que j'ai changé à partir de ce moment-là, j'avais sept ans. Ma mère a dû se retrouver quelqu'un pour qu'on puisse vivre à peu près normalement. Par moments elle avait tellement de mal à joindre les deux bouts qu'elle se privait de manger pour moi. Elle avait beaucoup maigri, tout le monde le disait. Finalement ce type est arrivé, il s'appelait Denis et on pensait qu'on allait s'en sortir. D'ailleurs au début il avait l'air réglo. Mais je l'aimais pas, et j'suis certaine que depuis le début, il m'aimait pas non plus. C'était un gros beauf, un connard invivable qui me portait juste assez d'intérêt pour m'ordonner de lui apporter une mousse quand il regardait la télé. Personne ne m'aidait plus avec mes devoirs, ça me changeait, j'ai dû m'y faire comme à plein d'autres choses. A ses borborygmes quand il sautait ma mère, à ses cris à elle quand il lui faisait mal, à son ton brut et à son rire gras que j'ai jamais pu blairer. Aujourd'hui encore j'ai du mal à comprendre pourquoi elle a jeté son dévolu sur un type pareil, mais j'crois qu'elle ne supportait tout simplement pas de me voir maigrir en dépit des repas dont il arrivait qu'elle se prive. Ma mère était une reine, une femme généreuse comme j'en ai plus jamais rencontré. Elle avait cette intelligence rare de savoir donner sans exiger de retour, de savoir composer avec ce que la vie lui imposait, mais elle n'était pas forte, et malgré tout ce qu'elle était capable d'inventer pour rendre mon quotidien plus facile, elle faisait tout cela au détriment du sien, en se laissant marcher dessus à ma place.
Quand j'ai finalement eu l'âge de débilité, ou "pré-pubère" comme ils disent, j'ai commencé à faire payer à Denis son comportement. J'ai mis ma patience et ma bonne volonté au placard et j'ai commencé à changer mes habitudes dociles. Je lui désobéissais, je lui répondais, ou je l'ignorais. Pas la peine de préciser qu'il n'a pas vraiment apprécié. J'ai pris des coups, de plus en plus fort, et de plus en plus souvent, pour des raisons qui dépassaient de plus en plus les limites de l'absurde. Les trois quarts du temps il s'arrangeait pour être seul avec moi. Il a pas fait que me taper dessus, évidemment. Une raclure pareille...
J'ai avoué ce détail très tard à ma mère. Elle savait surtout qu'il me cognait, vu les bleus que je collectionnais, que j'ai pas pu cacher très longtemps. Elle a voulu en parler avec lui, il fallait qu'elle sache ce qu'il en était vraiment. Du coup, j'ai plus été sa seule cible, il s'est mis à la frapper elle aussi. Il était fou. Ce jour-là, j'ai eu peur comme jamais, et la seule chose que j'ai su faire sur le moment c'est choper un couteau et lui planter dans le dos. Mais on crève pas un ours comme ça et il est devenu complètement taré, il a réussi à enlever le couteau et a voulu me planter aussi, mais je courrait trop vite pour ce gros lard et j'ai foncé chez les flics. Ils sont arrivés trop tard, pourtant. Ma mère baignait dans son sang et lui avait filé en oubliant que les taches rouges qu'il avaient laissées derrière lui faisaient office de cailloux sur le chemin du petit Poucet. Je suis pas allée au procès, j'voulais pas revoir sa sale gueule de toute ma vie. Il a été libéré depuis, t'y crois toi? Il a tué ma mère et il est sorti quand même, à peine dix ans après. Pour bonne conduite y paraît, sûrement pour d'autres motifs à la con qui sont marqués dans leurs bouquins. Il a suffi qu'il promette de se faire soigner pour son alcoolisme, comme un chien baisse la tête quand tu l'engueules, en prévoyant sa prochaine connerie. J'l'ai pas recroisé, et je touche du bois pour que ça m'arrive jamais. J'ai même pas envie de me salir les mains sur une crevure comme lui.
J'étais à la DDASS ensuite, j'ai été placée une fois chez des gens gentils, mais j'ai jamais pu me faire à cette vie-là. C'était plus la mienne. J'avais lâché prise en cours, j'ai opté pour une filière professionnelle et du coup, je suis tombée dans un milieu de merde, comme c'est souvent le cas. J'avais aucun ami, j'étais mal vue, je fréquentais des types bizarres toujours plus âgés que moi, jusqu'à plus de dix ans parfois. Je passais mon temps dehors avec eux, me cachais dans une vie sex, drugs & rock'n'roll et j'avais l'impression que ça me plaisait parce que j'oubliais complètement qui j'étais, où j'étais, et surtout d'où je venais. Même si c'était très loin d'être la crème locale, ils m'acceptaient comme j'étais. Je me méfiais toujours un peu et ça me suffisait pour voir s'ils se foutaient de moi ou pas. Peu d'entre eux pouvaient vraiment être considérés comme des amis, mais même eux je ne les ai jamais vus comme ça. Je ne voulais pas d'amis. Plus envie de perdre qui que ce soit, sûrement. Le personnel de mon foyer ne pouvait pas gérer tout le monde tout le temps, et certains étaient déjà trop encombrants à l'intérieur pour qu'on s'inquiète de ce que je foutais dehors. C'était mieux pour tout le monde quand des cas comme moi pouvaient s'occuper d'eux tous seuls. Je sais pas comment j'ai fait pour avoir mon bac, mais je l'ai eu et je ne me suis pas posé de questions. Il me fallait de la thune pour acheter ma came et continuer à sortir, mais j'avais un problème avec la discipline et mes sautes d'humeur dues au manque m'empêchaient de me forcer à marcher droit. J'ai été vite virée. Longtemps j'ai été sans ressources et j'ai vécu dans la rue. J'ai dû me prostituer. Pas la plus glorieuse période de ma vie, tout ça...
On venait dans ce bar d'une rue un peu paumée du 20ème, de temps en temps, avec mes soit-disant potes, dans celui-là ou un autre en fait on s'en foutait, la seule chose qui ait changé c'est qu'ici le boss cherchait une serveuse et que j'avais déjà fait de la vente - même si c'était plus vrai dans la forme que dans le fond. C'est là que j'ai rencontré Dun pour la première fois. Il jouait le rôle de bras droit du patron, tous les deux avaient cette bonne vieille tête d'irlandais... Dun a été sympa, il m'a prise à l'essai avec l'appui de son pote, j'ai appris vite. Mais il savait d'expérience la façon dont se comportent les drogués et m'a grillée assez vite, du coup il m'a proposé de m'aider, sans quoi j'étais virée, encore une fois. J'ai pris conscience du vrai choix qu'il me donnait, soit rester là à ramper dans une mare de merde comme je l'avais fait depuis des années, soit tenter de m'en sortir et de repartir un peu mieux. J'ai pris la pilule bleue de la main de Morpheus et j'ai avalé cul-sec.
Il m'a employée au black, d'abord, parce que j'sortais de nulle part et que j'avais rien qui justifiait véritablement mon travail, même si j'avais dix-huit ans. Il s'est arrangé pour me domicilier chez lui, m'ouvrir un compte et j'ai pu me payer une formation dans les règles pour pouvoir bosser pour de vrai. Il m'aime bien. Je lui dois beaucoup.
C'était l'bon temps, en fait. Et puis y a eu cette descente de gignols un soir... J'était clean, j'tenais à le rester, j'le devait à Dun et à notre patron. Mais ces gars-là, ils m'avaient pas oubliée. Ils sont venus complètement déchirés en disant qu'ils voulaient que j'reprenne du service, sinon ils feraient sauter le bar, ou une connerie du genre. Au début on s'est dit que c'était des cracks tout ça, que de toute manière ils étaient défoncés et que le lendemain ils auraient le cerveau tellement en vrac qu'ils s'en souviendraient même plus. Sauf que le lendemain ils l'ont fait, ces salauds. Ils se sont ramenés avec des flingues. Trois clients sont morts, et quand le boss a pris une balle, Dun a fait un massacre. J'ai rien vu venir, j'm'étais planquée avec la trouille au bide, j'ai juste eu le temps de le voir choper une barre de fer sous le comptoir et mettre un grand coup en plein dans la tronche d'un des types - celui-là a lâché son arme et Dun s'en est servi pour tirer sur lui et trois autres - l'un est mort sur le coup, un autre plus tard à l'hôpital, et le troisième était trop amoché pour répliquer davantage que la balle que Dun s'est prise dans le genou. C'est pour ça qu'il boîte. Les gens qui habitaient autour ont appelé les flics. 'Sont arrivés quand les deux derniers se cassaient en courant et que j'avais le boss dans les bras, Dun avec le flingue dans la main.
Tu sais quoi ? C'est Dun qu'est allé en taule pour toutes ces raclures. Il a pas pu rester calme au procès quand il s'est retrouvé en face des types après avoir appris que son meilleur ami venait de mourir sur son lit d'hôpital. Eux trois ont eu de la taule aussi, mais avec sursis, parce que c'était pas eux qui avaient décidé de nous faire ça, les pauvres chéris. Ils étaient "manipulés", qu'elle a dit, leur avocate. Direction le centre pour jeunes délinquants, parce que oui, en plus, ils étaient mineurs ces cons-là. J'ai pleuré ce jour-là. Mais pas tellement parce que j'étais triste. Plutôt parce que dans le tribunal j'pouvais pas ravager la petite gueule poudrée de cette sale niaise, et là où ces enflures allaient, j'avais aucun moyen d'aller les finir.
Les mois ont passé. Je voyais Dun au parloir. Il me racontait comment ça se passait là-dedans, que c'était moins pire que ce à quoi il s'était attendu, que le pire c'était pas tant les autres, c'était l'enfermement. Mon irlandais avait les ailes coupées et j'pouvais rien y faire. Il m'a dit de partir, qu'il avait de la famille ici, aux States, qui pourrait m'aider. Comme j'avais que lui et que je lui avais toujours fait confiance, c'est c'que j'ai fait, j'm'y suis prise longtemps à l'avance pour pas bouffer tout c'que j'avais et j'ai débarqué ici avec toute la paperasse. C'était y a trois ans. La vingtaine, à peine plus, m'allait mal. J'étais triste comme une vieille.
Les cousins de Dun ont été adorables mais c'était un peu soudain et il a fallu que j'me débrouille toute seule. J'ai enchaîné les boulots, j'y arrivais pas. J'ai recommencé la drogue... Enfin ça... Tu l'sais, hein ?
~+~
Été 2008.
Vers 1h30, une nuit, il ne s'était toujours pas montré. Lassée de se sentir tourner chèvre, elle monta à son appartement. Il avait le double des clés de toute manière. Mais peu importait, puisqu'il était là, qui l'attendait.
Il n'échangèrent aucune parole cette fois-ci. Juste l'attirance puissante, dévorante de deux bêtes dont l'une était vouée à la destruction, et l'autre à un règne déjà établi sur celle qui lui appartenait. Nina réalisa, avec une résignation amère, que ce qu'on appelle communément le siège des sentiments avait repris vie là où elle avait jeté des cendres pour éteindre toute flamme. Et rien n'était plus beau à ses yeux que de disparaître dans le noir avec lui, comme on se cache derrière un rideau de scène, dans ses bras si puissants, si solides, si rassurants, elle si maigre, si dérisoire, si fragile. Égarée dans l'infini, dors et déjà. Une disparition feinte, comme toujours, une fuite vers ailleurs. Ailleurs c'est ici, se disait-elle. Au milieu des nappes froides de sa respiration étrangement lisse, dans les profondeurs de sa peau gelée par l'air froid du dehors, où la noyade et l'oubli de soi étaient un plaisir sans commune mesure. Elle avait raison. Jamais elle ne reverrait l'ici de sa vie antérieure à cette nuit-là. A partir de cet instant, le monde basculait, dans un long tourbillon de douleur et d'extase ante-mortem, une ultime fois. Se fondre entièrement dans la confiance aveugle qu'elle avait mise en lui en dépit de toutes ses barrières personnelles, devenir son ombre autant que sa proie, devenir lui quand il se perdrait en elle, quand elle sentirait la saveur suave de son eau se mêlant à la sienne comme le fleuve rejoint la mer dans un cycle éternel.
Elle se réveillerait seule, et son premier mouvement serait de se frotter les yeux, troublée par cette solitude inattendue au creux des ombres nocturnes. Une sensation de frottement sur sa peau : un morceau de papier glissé sous sa nuque.
"Des affaires compliquées à régler. T'en fais pas pour moi. Si on te demande, tu diras que tu m'connais pas, ça vaut mieux.
On se reverra."
~+~
Matin du 12 novembre 2008. Duncan serre dans ses bras Nina recroquevillée sur un journal chiffonné, il la berce, lui murmure qu'il est là, embrasse son front comme celui de sa petite soeur.
Page des faits divers, règlements de comptes quelque part non loin du Last Round. Plusieurs morts, les noms de ceux qui avaient pu être identifiés par leurs papiers d'identité.
Plus tard, on viendrait poser des questions à Duncan pour savoir si l'une ou plusieurs des personnes impliquées étaient passées dans son bar ce soir-là. Et puis, chose un peu inattendue, on demanderait à Nina d'aller identifier le corps, "parce que vous êtes la seule personne de son répertoire hormis les autres victimes".
Et quoi ? Il paraît que la vie continue.
Il paraît.
Behind the computer
Prénom: Korp Âge : 21 ans Avatar choisi : Noomi Rapace Comment as-tu connu ce forum ? : Je viens de X-Men RPG. Meuh non n'ayez pas peur. Ton avis (design, contexte, ...) : Design très travaillé, j'aime bien. Les tons sont très jolis, ça change des couleurs criardes qu'on voit un peu partout et ça fait beaucoup de bien ! Pour ce qui est du contexte, j'dirais... classique, mais bon, j'ai jamais vraiment joué sur un forum comme celui là, donc ça m'dérange pas. Présence sur le forum : aléatoire, en tout cas je répondrai aux RPs mais je ne garantis pas une grosse présence pour tout ce qui est flood et CB. Autre(s) compte(s) : aucun Exemple de RP :
Spoiler:
Note au lecteur : ce post RP était accompagné de la chanson "Just A Car Crash Away", par Marilyn Manson (même les oreilles sensibles peuvent y aller sans craintes, j'vous assure). Il se déroule dans un bar proposant des numéros de strip-tease - je le dis, comme ça vous êtes prévenus, mais c'est soft.
Le noir total s'installa bientôt, alors que l'heure du prochain numéro était arrivée.
Un rythme lourd, langoureux, s'imposa dans l'ombre. Quand dans l'esprit de tous il s'imprima comme un battement de cœur, la lumière commença à poindre comme une aube timide diffusée par un projecteur masqué dans les hauteurs. Les rayons de ce soleil craintif révélèrent peu à peu le fond de la scène, au plus près du grand rideau de velours sombre au pied duquel, statique, se tenait une forme humaine. Debout devant un cercueil fermé, une femme en grand deuil, enveloppée dans un long manteau rehaussé de fourrure, dos au public et tête basse sous un large chapeau à voilette, commença à se mouvoir lorsque les premiers mots, susurrés avec le poids d'une douce mélancolie, s'élevèrent dans l'immensité de la salle.
Love is a fire. Burns down all that it sees. Burns down everything Everything you think. Burns down Everything you say.
La veuve s'avança d'un pas mesuré vers la dernière demeure du défunt, tenant manifestement un ultime présent dans ses mains gantées de velours. Elle s'arrêta de nouveau dans un instant de recueillement, puis, lentement, son bras s'éleva avec, dans sa main, une couronne de roses pourpres. Celle-ci fut jetée sur la surface de bois, après quoi, la femme se tourna doucement vers le chemin qui menait au bout de la scène, entamant avec lenteur une procession solitaire quand la musique marqua un temps plus fort.
Après quelques pas sa démarche changea de manière de plus en plus perceptible, se faisant de moins en moins rigide, prenant graduellement les airs du pas d'une femme séductrice. Dans le même temps, elle releva avec grâce le voile qui couvrait son visage, effaçant celui-ci sur le bord de l'accessoire avec une noblesse nouvelle, dévoilant un teint d'ivoire, des yeux brillant dans un écrin de nuit, et des lèvres peintes avec précision d'un vermeil éclatant. Un demi-sourire étira la commissure de cette bouche qui attirait tous les regards alors que la lumière déversée des hauteurs s'intensifiait.
She blew me her death-kiss, And the mouth-marks Bled down my eyes, Like her dying On my windshield. I can already feel Her worms Eating my spine.
Tout pendant que le conte se poursuivait à l'oreille des spectateurs, la femme en noir poursuivit sa marche avec la même lenteur, engageant une démarche qu'on devinait chaloupée sous la longueur de sa robe, antichambre des secrets que plus d'un convoitent en des soirs teintés de langueur. Un à un, elle ôta les boutons de son épais manteau au col fourré, mais on ne devinait encore rien de ce qu'il masquait.
So how can it be this lonely? Is that all we get For our lives? Is love only sweeter when One of us dies?
Le chant se faisait plus traînant, suggérant l'affliction, tandis que la danseuse enfouissait son cou dans l'épaisseur du col, laissant sa douceur caresser les contours de sa mâchoire fine avec l'expression du délice qui se dessinait dans son sourire plus franc, bien que toujours coloré de la pointe de timidité joueuse dont usent les femmes amoureuses. Dans son mouvement qui s'épanouissait peu à peu vers une lascivité ardente, elle découvrit dans un éclat blanc l'une de ses épaules graciles, laissant peu à peu choir l'avatar précieux de l'animalité masculine le long de ses bras, immaculés et fragiles tels la porcelaine.
Then I knew that our love was Just a car crash away. I knew that our love was Just a car crash away.
Tour à tour offerte et dérobée à ce fantôme d'homme, elle paraissait s'étourdir entre son désir de se donner entièrement et sa volonté de préserver un secret. Celui de son corps, celui de son âme ? La barrière semblait mince alors qu'elle tournait vers son amant fictif des yeux à l'éclat carmin tantôt un peu craintif, tantôt amusé, et finalement charmeur à nouveau, dans un cycle étrange où s'affrontaient la passion et la raison qu'elle piétinait.
I knew that our love was Just a car crash away. I knew that our love was Just a car crash away.
Finalement la séduction l'emporta et c'est après quelques pas animés par ce jeu qu'elle se décida, faisant face au bout de la scène avec un regard embrasé et un sourire presque menaçant, à s'avancer de nouveau tout en se débarrassant avec des manières expertes de son épais manteau qu'elle laissa dévaler le long de son corps, ne le portant plus que d'une main avant qu'il ne tombe comme une ombre derrière elle. Ce qu'on prenait pour le bas de sa robe de deuil n'était qu'un prolongement du manteau. Sur sa peau, désormais, dansaient les étincelles d'une robe de soirée entièrement faite de perles noires, couvrant ses jambes toujours invisibles alors que seuls deux pans fixés dans son dos prolongeaient avec une pudeur calculée l'attente d'un dévoilement entier.
La musique se calma de nouveau, son expression changea encore.
Love is a fire. Burns down all that it sees. Burns down everything. Everything you think Burns Down Everything you say.
Jusque là elle n'était apparue que sous le jour d'une jeune créature de Dieu que l'on berne par de savantes attentions; elle s'avançait désormais sur un autre chemin, et sans se hâter, elle se débarrassa de ses gants, puis elle porta les mains vers sa gorge découverte, laissant y courir la paume d'une main vers sa nuque tandis que l'autre saisissait le bord de son chapeau et le renversait, libérant une cascade de cheveux d'un noir aussi profond que brillant, une onde qui serpenta dans un désordre d'une sensualité débordante jusqu'au creux de ses reins, s'éparpillant aussi autour de ses fragiles épaules, léchant avec avidité l'aube de sa poitrine à peine dévoilée. L'accessoire rejoignit le premier vêtement, et les bras graciles de la belle se perdirent un instant en éparpillant l'eau sombre de sa chevelure rappelant les mythes ondins. Elle sortit de sa brève immobilité quand un rythme plus marqué reprit, enchaînant avec un pas bien plus félin, prédateur qu'auparavant, s'approchant désormais de la fin de son parcours, une longue découpe s'ouvrant de sa hanche à ses pieds dans le tissage qui occultait encore la divine jambe que l'on put alors apercevoir, chaussée de très hauts escarpins d'un rouge ardent.
Love is a fire. Burns down all that it sees. Burns down everything. Everything you think Burns Down Everything you say.
Alors que, telle une panthère, elle traçait sa route vers l'objet de ses égards, un second projecteur fit tomber une bruine de rubis sur l'extrémité de la scène, là où elle s'évasait en un disque. On aperçut alors de plus en plus nettement les contours d'un grand lit à baldaquin circulaire, dont les barreaux tendaient mollement un drap transparent à leur sommet, et maintenaient en place des rideaux en voilage, d'une couleur chair très douce, suggérant l'intimité à l'instar des draps de soie d'un rose gourmand qui recouvraient le matelas et habillaient l'épaisseur moelleuse de plusieurs coussins.
La danseuse arriva auprès de ce nouvel élément du décor, et avec une fluidité sans le moindre accroc, joignit ses mains derrière son dos. La seconde suivante, son dernier vêtement chutait à terre sans même entraver son pas, dévoilant pleinement sa poitrine au galbe parfait, la pointe de ses seins pudiquement décorée de pièces de strass écarlates tandis qu'au creux de ses reins brillait le triangle, assorti de son jumeau au revers de l'anatomie de la belle, d'un sous-vêtement qui n'avait que ce qu'il fallait de retenue.
Love is a fire. Burns down all that it sees. Burns down everything. Everything you think Burns Down Everything you say.
La belle poursuivant sa progression contourna le lit sans même jeter un regard à son public dont elle n'avait jamais été plus proche, comme si cet instant était un rêve disputant sa place dans une réalité où elle se trouvait seule avec celui qui hantait chaque seconde, chaque battement de cœur, chaque pas qui l'attachait à ce monde. En passant le long des barreaux verticaux du lit, elle détachait en ce qui passait pour un frôlement chacun des rideaux, qui tombaient les uns après les autres sur cet espace qui doucement se préservait des regards posés sur lui.
Puis, lorsqu'il ne resta plus qu'un voile, elle se défit sans immobilité marquée de ses escarpins pour pénétrer dans l'alcôve. A peine était-elle entrée que les marches menant à cette partie de la scène se parèrent de lignes de feu, formant des cercles flamboyants autour du nid.
I knew that our love was Just a Car Crash Away.
I knew that our love was Just a Car Crash Away.
La cage amoureuse devint le théâtre d'une danse plus proche de la représentation de l'amour qu'elle ne l'avait été jusqu'alors. Jouant avec ce qui l'entourait, flattant un à un les barreaux du lit et offrant ainsi à tous le loisir de contempler ses formes d'une finesse rare à travers l'écran flou des voilages, elle se mouvait avec la grâce d'un tigre et la touchante beauté d'une nymphe, suggérant les caresses, les émois, les frissons. La lumière, peu à peu, devint de plus en plus foncée, de moins en moins forte. Le premier projecteur, blanc, s'était évanoui, et seule restait la chute sanguine au dessus de la brune.
Puis vint le break, et avec une lenteur étrangement inquiétante, la danse se fit plus violente, jusqu'à ce que sans appel scintille un éclat d'argent fulgurant au milieu des tissus. Avec une brusquerie immédiate, une gerbe d'étincelles rouges éclaboussa les rideaux, puis une autre, et encore une, alors que la forme de la danseuse, à genoux au milieu du lit, se levait et s'abaissait vigoureusement et que les flammes sur le cercle extérieur autour du lit devenaient de plus en plus grandes, effrayantes – et pourtant sans danger pour l'assistance.
Le projecteur s'éteignit et le feu fut la seule source de lumière, laissant à peine discerner les giclées d'encre rouge qui tachaient de plus en plus le lit et ses draps innocents...
Love is a fire. Burns down all that it sees. Burns down everything. Everything you think Burns Down Everything you say.
Quand l'accalmie revint, les flammes descendirent doucement jusqu'à mourir dans le sol, alors que l'aurore érubescente du projecteur revenait, jetant ses rayons sur la danseuse à la peau si blanche désormais maculée d'un liquide écarlate. Elle leva son visage où des larmes brillaient, charriant un peu de son maquillage, et comme une prière, chercha du bout des doigts à caresser la lumière... l'éclat d'une alliance scintillant à son annulaire.
Toute luminosité disparut quand la chanson s'acheva et quelques secondes passèrent dans le silence.
Code du règlement :
Spoiler:
ok by Dylan
Dernière édition par Nina L. Ferval le Dim 6 Fév - 17:39, édité 4 fois
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 1:02
Bienvenue ici
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 1:05
Merci m'dame ! =^_^=
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 1:18
Bienvenue sur nycl
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 1:40
Bienvenue
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 1:51
Merci vous deux ! =*_*=
Yo, prochaine fois j'en salue trois en brochette, gyaha !!
... --> [ -]
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 2:04
Bienvenue =D
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 2:26
Bienvenue !!!!!!!!
Millenium
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 4:10
Bon tant pis je saute les trois - enfin, la suite de trois... >>
Merci beaucoup !
@Milan > oui, Millenium *___* J'espère être à la hauteur pour ne pas ternir l'image de la belle Noomi. =)
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 9:25
Bienvenue
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 11:38
Bienvenue parmi nous.
Comme spécifié dans le règlement :
Citation :
Concernant votre avatar, soyez réaliste pour l'âge de votre personnage, Brad Pitt pour un étudiant de 19 ans n'est pas crédible. Nous vous demandons donc de ne pas augmenter ou diminuer l'âge de votre personnage de plus de cinq ans comparé à l'âge réel de votre célébrité - sauf exception jugée par le staff -
Noomi ayant en réalité 32 ans, il faudra donc modifier son age et adapter la fiche à cela s'il le faut.
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 13:18
bienvenue
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 13:34
Bienvenue!!
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 13:49
Bienvenue
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 17:45
Merci à tous pour l'accueil !
Et merci à Gabrielle pour son intervention. ^^ J'avais sciemment baissé l'âge du personnage tout en ayant bien à l'esprit cette partie du règlement; en fait la consommation régulière de drogues ayant tendance à faire vieillir l'aspect de la personne dépendante, je pensais que ça passerait. Enfin, toujours est-il que j'ai modifié quand même (juste : j'ai bien le règlement en tête, vous inquiétez pas).
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Sujet: Re: Nina L. Ferval ~ "Bitter daylight hangs above us with the rain..." Dim 6 Fév - 19:41
bienvenue à ny
Mackenzie J. Howard
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i love the ring of your name you're the yin to my yang
▌INSCRIT LE : 01/07/2010
▌MESSAGES : 20301
▌AGE DU PERSO : 23
▌ADRESSE : 6812 Beverley Road #104, Brooklyn. avec l'amour de sa vie.