Gabrielle avait tenté de rester digne face aux critiques virulentes de son… petit ami. Elle avait jusque là fait preuve d’un sang froid remarquable, en évitant de répondre à ses attaques pour ne pas avoir à se fatiguer bien que celles-ci devenaient de plus en plus blessantes. Elle n’avait pas la force de répondre aux horreurs qu’il lui jetait à la figure, surement parce qu’elle se sentait incapable d’y répondre et qu’au fond, il avait peut être raison. Comment pouvait-elle oser se regarder dans un miroir après ce qu’il venait de lui dire, pendant un moment, elle eut l’impression de perdre toute l’estime qu’elle avait pour elle. Elle était humiliée, salie, souillée par les durs mots articulés par Ryan. C’est fou comment un enchainement de lettres peuvent faire plus mal qu’une tape. Son regard pétrifié croisa celui du jeune homme, elle se sentit rougir, baissa la tête à son tour. Elle aurait voulu se transformer en petite souris à ce moment là, elle avait honte de ce qu’il venait de lui dire. Jamais personne n’avait été aussi haineux à son égard, elle en avait fait des fâchés, mais de là à ce que le mot « dégoût » soit prononcé avec tant d’exaltation. Cela fut encore plus heurtant que cela sorte de la bouche de celui qui jurait l’aimer. Il était clair que dans cette relation elle n’avait pas toujours été correct avec le jeune homme, mais de la à être chiffonné de la sorte, elle ne s’y attendait pas. Jusqu’ici, elle avait accepté les crises de colères du jeune homme sans rechigner, contrairement à lui, elle avait fait preuve d’un grand sens du pardon en passant l’éponge sur de mauvaises paroles qu’il avait plusieurs fois eu à son encontre. Une fois de plus, elle pensait pouvoir s’en aller le temps d’être tout les deux calmé pour pouvoir songer à discuter plus sereinement. Bien qu’il n’était plus question de discuter depuis qu’elle s’était mise à le détester autant qu’elle pouvait l’aimer. Elle aurait tout donné pour que cela ne soit qu’un mauvais cauchemar et qu’elle se réveille au côté de son Ryan qui se veut aimant, doux et rassurant. Celui qui était dans cette même pièce qu’elle, n’était qu’une photocopie en apparence de son homme, celui qu’elle projetait d’épouser un jour, celui qui faisait parti de chacun de ses rêves. L’individu en face d’elle, était méchant, ses traits étaient graves et affolant, il était méchant et cruel. Elle secoua la tête, comme pour s’assurer que ce qui se passait autour d’elle était bien réel. Elle réussit tout de même à rester calme en apparence, puisque dans sa tête, elle venait de le pousser sans pitié dans Vésuve en ébullition sans remord. Et aussi sonné par les événements, elle lui adressa un sourire du coin comme pour lui demander ce qu’il pourrait lui faire de pire après ça. S’aimaient-ils au point de vouloir se détruire, devait-on décrire cet amour comme étant de la catégorie la plus crainte : l’amour vache ? Qu’il en soit ainsi, elle s’apprêta à lui tourner le dos en décidant de s’en aller pour ne pas avoir à faire à lui plus longtemps, il fallait qu’elle quitte cet endroit avant qu’un d’eux ne finissent blessés, bien que d’un point de vue moral ils étaient tout deux aux plus mal. Il jeta le cachet d’aspirine, comme pour tenter d’attirer à nouveau son attention, elle ne se retourna pas et continua jusqu’à la porte. Il ne pouvait plus jouer à l’enfant capricieux plus longtemps, surtout après ce qu’il venait de dire. Pire, il décida de continuer dans son élan de méchanceté, comme si ce qu’il avait dit auparavant ne l’avait pas suffit à abreuver sa soif de vengeance. Gabrielle resta bloquée, se retourna vers le jeune homme. Son regard croisa de nouveau le sien, et bien qu’elle avait tenté de garder un self control remarquable jusque là, elle ne parvint à se retenir et sauta sur son petit ami tel un animal sauvage en lui envoyant un bon crochet droit digne de Mc Tyson, ou mieux de Mohamed Ali. Elle avait l’impression de déposséder son corps. Elle ne contrôlait rien, rouillé de coup son petit ami qui aussi choqué qu’elle semblait ne plus réussir à la maitriser : « Tu n’es qu’un fils de pute, un connard! Je te hais ! Je te hais ! Je te hais de m’avoir pourri ma vie !! Enfoiré ! J’aurais voulu que tu n’existes pas ! » Lança-t-elle, sans arriver à s’arrêter. Pendant des années, elle avait appris à se contrôler, même les gros mots ne faisaient pas partis de son champ lexical quotidien. Elle ne s’était jamais sentie autant rabaissé au point de se transformer en animal. Elle s’oublia à frapper Ryan. La rage avait pris le dessus, tout ses problèmes ressurgirent, elle en oublia la raison pour laquelle elle s’était emporté, désormais elle frappait en pensant à quel point elle le détestait d’avoir été méchant avec elle, sa haine s’élargit en passant par celle qu’elle avait pour sa mère, puis pour sa sœur, puis pour tout ce qui avaient pu un jour lui faire du mal de prêt ou de loin. Il était difficile pour elle de faire preuve de bon sens à ce moment où elle-même n’avait aucun contrôle sur ce qu’elle faisait. Elle voyait rouge, comme si son signe astrologique s’était soudainement mis à la contrôler. Et puis, fatiguée ses coups devinrent moins violent, elle se répétait comme une cassette dans les insultes qu’elle lançait à Ryan. Il profita de l’épuisement de sa copine, pour la pousser à son tour contre un canapé et tenter de la maitriser comme il pouvait, le choc fut assez violent, et ce n’est que cette petite douleur qui la fit calmer. Tout deux étaient épuisés et en même temps abasourdi par la réaction de la jeune mexicaine. Elle venait de péter un plomb, Ryan la tenait suffisamment fort pour qu’elle retrouve ses esprit. Pour la troisième fois de cette altercation, leurs regards se croisèrent, cette fois-ci, ils semblaient tout deux ne pas pouvoir donner d’explication sur cela. Elle resta hébétée face à la réplique de Ryan qui semblait pouvoir encore être en mesure de faire de l’humour sur son comportement. Gaby, elle, était toujours aussi essoufflée, elle commençait à réaliser petit à petit ce qu’elle venait de faire. En 23 ans d’existence, elle n’avait jamais levé la main sur quelqu’un, ne s’était jamais montré aussi violente (que dans des jeux vidéos) et ignorait même être capable d’en arriver aux mains. Indignée par son comportement, elle de détendit tandis que Ryan lâcha peu à peu ses mains, et essuyait le sang qu’elle avait fait coulé de son nez. A son tour, elle passa sa main dans ses cheveux, plia ses jambes contre son torse, et posa sa tête sur ses genoux pour s’effondrer en pleure. Elle n’aurait jamais pensé un moment être capable d’arrivé à un tel degré d’incivilisation, toute seule, elle s’était fait peur. Gabrielle n’était plus sur de se reconnaitre [/size]

ok by Dylan