•J'étais partie quelques jours à Los Angeles en compagnie de Declan pour mon nouveau poste en tant qu'assistante. Tout s'était bien passé, et cela avait été très agréable, même si les soirs venus j'étais épuisée, n'ayant qu'une seule hâte, retrouver au plus vite ma chambre d'hôtel pour y prendre une bonne douche, manger un morceau et rejoindre les bras de Morphée. Tout semblait aller au mieux possible, enfin je le croyais quand je reçu un appel provenant de l'hôpital où était interné Gavin. Je reconnus aussitôt la voix de cette gentille infirmière, Mandy, elle me demanda si à tout à hasard j'avais vu Mr Selleck ces derniers jours. Je lui répondis négativement. Ce qui me fit entrer dans une colère noire tout comme dans une inquiètude monstrueuse. Avec Declan et sa fille, nous devions rester deux à trois jours de plus pour visiter Los Angeles, mais je réussi à prendre le premier vol pour New-York, lui expliquant ainsi la situation qu'il comprenait. Après ce vol qui me parut durer une éternité je me rendis au parking de l'aéroport récupérer ma voiture, y jetant mon sac de voyage puis allant aussitôt chez Gavin, sachant pertinement qu'il y serait, du moins je l'espérais. Je fis attention sur la route, aujourd'hui était une journée de mauvais temps, pluie, vent, et d'une froideur...Enfin arrivée à destination je me précipitais pour rejoindre son appartement, sous une pluie déchainée, j'étais trempée jusqu'aux os, à croire que la journée allait être des plus désagréables... Montant les escaliers, tant la panne d'ascenseur m'avait marqué, j'arrivais enfin devant sa porte, n'ayant qu'une seule hâte, celle qu'il soit là. Bingo! Je vis la porte s'ouvrir après un petit instant, il était là devant moi, avec un air que je ne connaissais que trop bien. Je peux entrer?! Sans attendre la réponse à ma question, je pris l'initiative de pénétrer dans son appartement. Je jetais un coup d'oeil furtif à ce lieu, je savais qu'il n'étais pas guéri. Me tournant vers lui, mes cheveux mouillés qui égouttaient, je poursuivis sur un ton presque colérique. Tu dois te douter de la raison de ma venue. Mandy m'a appelé car tu as déserté de l'hôpital. Comment as-tu pu faire une telle chose?! Je sais que tu n'es pas remis et s'enfuir de la sorte était une grossière erreur!!! J'étais énervée et mon ton était loin d'être sympathique, je lui faisais tout bonnement la morale! Mais ma pire crainte était de savoir s'il s'était mutilé de nouveau. Alors d'un pas lent presque indécis je m'avançais à sa hauteur, le regardant, la gorge serrée, j'avais juste à le regarder dans les yeux pour savoir s'il s'était infligé de telles souffrances ou non? Mes yeux persistaient dans les siens, et j'eus vite la réponse à mon interrogation, une réponse déconcertante, que je ne pus retenir les larmes qui perlaient à présent sur mes joues. Tu as recommencé, n'est ce pas? Je fis quelques pas dans le salon, regardant les photos posées sur l'un des meubles, des photos que je connaissais, ce fut lui et moi, que j'en eus un rire nerveux, avant de reprendre la parole après un silence déconcertant. Avorter a été la bonne décision je le sais maintenant, j'avais eu des doutes quelques temps après, mais désormais ce n'est plus le cas. Comment aurais tu pu t'occuper d'une autre personne totalement dépendante de toi alors que tu n'arrive même pas à te protéger de toi-même? J'avalais difficilement ma salive, le voyant là sans dire un mot. Tu sais quoi? Tu veux te faire du mal ? Vas-y mais se sera sans moi, je ne supporte plus tout ça, c'en est trop. Tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai reçu cet appel, en as-tu la moindre idée seulement?! Bien sûr que non, tu te crois tout seul, sans personne, avec ton passé qui te ronge, certes, je peux comprendre mais à un moment donné il faut savoir se battre contre tout ça. Tu peux faire que les choses changeront, mais ta seule consolation c'est de te t'infliger toutes ses blessures. J'avais l'impression de parler à un mur, qu'il savait déjà tout cela, alors pourquoi insister? Je pris une décision radicale, tant pour lui que pour moi, de se dénouer de cette situation. J'ai tout fait pour te venir en aide, mais là c'est terminé, tu devras faire avec, je ne serais plus là désormais, c'est trop lourd à porter, rester là et savoir que tu te scarifie sans rien pouvoir faire, et tant que tu ne seras pas totalement guéri jamais tu ne pourras vivre normalement, avoir de vraies relations. Je dois me détacher de toi, et de tout de qui t'entoure sinon je coulerais aussi. Je repris la directin de sa porte, sans grande hâte je tenais à lui, et je l'avais aimé, peut être pas autant et de la même manière que lui mais j'avais eu de réels sentiments à son égard, qu'aujourd'hui encore me détacher de lui allait être une chose difficile, mais toute cette situation était bien trop présente, trop lourde de conséquences. Je veux vivre comme tous ceux de mon âge, aller à des fêtes les weekend, boire un pot le soir avec d'autres étudiants, rire tout simplement mais avec Gavin tout était bien trop sérieux. Je ne pensais pas cela par rapport à son âge, puisque qu'avec Declan je m'entendais à merveille, c'était un homme charmant, marrant, séduisant, et flatteur, simple en tout point... Je m'arrêtais près de lui le regardant furtivement. Je vais prévenir que tu es rentré chez toi, au moins par descence pour Mandy qui s'inquiète beaucoup pour toi. Tu veux rester? Alors reste chez toi, tu es grand, à toi de choisir mais ne compte plus sur moi, c'est terminé, et ça aurait dû l'être depuis le début. Au revoir Gavin. Je poursuivais mes pas vers le seuil de la porte, mon sac à main tenu fermement. Je ne pouvais plus rien pour lui, c'était un cercle vicieux, il se mutilait, était toujours malade et amoureux de moi, quant à moi, j'étais soucieuse de son état,toujours présente pour lui mais ne voulant nullement renouer une relation intime. Alors que faire? Si ce n'est que de se séparer l'un de l'autre définitivement?

ok by Dylan