CHLOE ♣ Caleçon qui gratte, morpions qui squattent *out* || FICHE TERMINEE.

Ariadne & Kimberley ♥



Kimberley ne pouvait s’empêcher de sourire face à la petite bouille du petit garçon, à la fois espiègle et attendrissante. Le petit ressemblait incontestablement à Ariadne petit, c’était indéniable. Cette situation était étrange pour Kimberley. Déjà, après neuf longues années de séparation, elle se retrouvait au Burger Bar avec celui qui fut jadis son meilleur ami, une copie conforme de ce dernier quelques années auparavant en prime. Brusquement, une idée vînt à son esprit, comme une baffe en plein visage. Ariadne était père, il avait du en vivre des choses en ces quelques années. Lorsqu’elle y réfléchissait, Kimberley avait cette impression de ne rien avoir fait. Si son ami n’avait pas perdu de temps, elle, c’était comme si sa vie n’avait pas bougé. Comme si elle n’avait pas évolué. Elle était toujours cette fille complètement paumée qui se perdait dans la peinture. Oui, la peinture, toute sa vie en somme. La peinture avait été un remède à ses problèmes, à sa solitude, à son manque de confiance, à son manque d’une mère, à sa culpabilité vis-à-vis de la mort de cette dernière, d’un tout qui faisait d’elle ce qu’elle était depuis de longues années.
La voix mélodieuse d’Ariadne lui fit reprendre pied sur terre. Elle ne put s’empêcher d’émettre un petit rire face à la remarque du jeune homme. Enfin, l’atmosphère se détendait peu à peu. Un bon petit rire, il n’y avait rien de mieux. Mais le problème, c’est que Kim n’avait jamais été très douée pour ça. Elle n’était pas du genre à faire le clown, ça avait toujours été le rôle de Everson - comme elle l’appelait à l’époque -. Lui, c’était l’inconscient, le clown de service et elle… la réservée et canalisatrice du jeune homme qui avait tendance à être un peu inconscient. C’était ainsi qu’ils fonctionnaient et lorsqu’il était parti de Lewis, toute la vie de la jeune demoiselle s’était déséquilibrée, comme si son rôle n’avait désormais plus d’importance, comme si son le garçon… elle n’était rien. Bien sûr, à l’époque, elle n’était qu’une gamine de treize ans, pour elle, l’absence d’Ariadne semblait insurmontable et pourtant, les jours, les semaines, les mois et enfin les années étaient passés et son cœur semblait s’en remettre.
Or, il avait suffit d’une invitation sur un site internet pour tout faire remonter à la surface. Elle qui pensait être passée à autre chose, avoir grandi et vécu d’autres expériences, se retrouvait presque comme la gamine de treize ans qu’elle était : en totale admiration face à Ariadne. Qui peut oublier son premier amour ? Personne, en tous les cas, pas Kimberley puisqu’Ariadne ne constituait pas seulement son premier amour, mais également son meilleur ami ainsi que modèle. Ah ça oui ! Il en avait vu de toutes les couleurs le pauvre avec le peinture de la demoiselle…
Alors, le jeune homme finit par présenter le petit garçon. Matthew. Un beau prénom pour un beau petit garçon, pensa-t-elle. Elle observait le petit garçon qui semblait tout fier et qui finit par l’intimer de l’appeler Matty. Alors, son sourire s’agrandit et tout en passant sa main au-dessus de la table afin de la tendre devant le petit bout de choux, elle s’exprima le plus sérieusement du monde : « - Et bien enchantée de faire ta connaissance Matty, tu peux m’appeler Kim si tu veux et pas madame, j‘ai l‘impression d‘avoir cinquante ans ! ». Le petit garçon lui sourit et vint serrer sa main le plus sérieusement possible sous le regard amusé de la demoiselle. Il était vraiment à croquer…
Seulement, le problème pour Kim, c’était que le petit garçon n’était pas le seul à croquer. Non, Ariadne était vraiment beau et plus les secondes défilaient, plus elle s’en rendait compte. Elle se sentait honteuse de le dévorer du regard alors que l’heure était aux retrouvailles et non à la drague ou autre chose dans le genre. Pourtant, c’était plus fort qu’elle, même si c’était loin d’être son genre.
Il parla, elle l’écouta avec attention. C’était étrange cette modération dans ses propos. Il semblait vouloir passer au-dessus de détails de sa vie passée loin d’elle. Elle se sentait un peu mal de lui avoir posé cette question finalement, elle avait l’impression de faire la fouine alors que ça n’était pas de la curiosité gratuite et perverse. Non, elle voulait réapprendre à le connaitre, tisser des liens avec lui. Elle voulait retrouver ce lien qui les définissait tant lorsqu’ils étaient gosses, mais peut-être cela était une cause perdue ? Peut-être qu’il était trop tard ? Peut-être avaient-ils trop changé ? Peut-être que les années de séparation avaient été beaucoup trop nombreuses ? Tous ces doutes prenaient par de sa personne et elle ne sut trop quoi répondre au jeune homme, se contentant d’hocher positivement la tête tout en lui souriant gentiment. Alors, il lui parla de la peinture, sujet très important, presque essentiel pour Kim. D’ailleurs, elle qui n’était pourtant pas très bavarde, pouvait passer des heures à parler d’une toile. Son sourire s’élargit donc suite à cette question et après avoir bu un peu d’eau, elle répondit au jeune homme : « - j’essais en tous les cas… ». Elle haussa ensuite timidement les épaules se contentant de dire cela pour ne pas le gaver avec ses lubies artistiques. Oui, elle était plutôt douée, du moins, elle l’espérait puisqu’elle tentait de vivre de sa peinture. Alors, l’image de son passé, dans le grenier de sa maison où son père lui avait fait un petit atelier de peinture, lui revint en tête. Ce passé dans lequel Ariadne restait des heures et des heures à poser sous les ordres de la demoiselle. Le pauvre quand elle y repensait elle en avait un peu honte. « - J’ai encore quelques uns des vieux tableaux que j’avais peint de toi dans mon atelier… quand j’y repense je ne peux m’empêcher de me dire que j’étais une garce avec toi, à te crier dessus dès que tu bougeais un cil ! ». Elle ne put s’empêcher d’émettre un petit rire tandis que le serveur vint leur déposer les cartes devant les yeux. De toute façon elle savait pertinemment ce qu’elle allait prendre. Elle n’avait pas pour habitude de venir dans ici et pourtant, elle y avait passé assez de temps plus jeune pour connaitre cette fameuse carte par cœur. « - Et tu joues toujours de la basse ? ». En parlant de cela, elle avait cette image de lui et elle, dans la chambre du jeune homme. Lui en train de lui montrer sa dernière trouvaille à la basse, elle, ne pouvant s’empêcher de le regarder émerveillée. Elle avait quelques notions de guitare - grâce à son grand frère Rafaël - mais rien de bien défini, du coup, la moindre note qu’émettait le jeune homme était comme une merveille pour la demoiselle. Mais il fallait le reconnaitre, d’après ses souvenirs, il était très doué…

ok by Dylan