Fenner n’avait jamais vraiment comprit le comportement de Marine. Très affectueuse, facile à manipuler, déterminée et… aguicheuse. Elle l’était beaucoup avec lui, aguicheuse. Et Fenner ne pouvait nier qu’elle était une jeune femme attirante. Jeune. Elle n’avait que 19 ans, alors que lui vivait du haut de ses 32 ans. Une différence assez flagrante, dérangeante et pourtant… il était Fenner Oxford VanDuncan. Aucunes raisons valables n’existaient dans son monde pour qu’il n’accepte pas son offre alléchante. Une nuit avec elle. Torride, passionnée et puissante. Malgré cela, l’homme résistait, tentant de s’éloigner d’elle et de son physique de diablesse. Par contre, tous ses efforts étaient souvent vains. Elle revenait toujours vers elle, et il l’approchait toujours à nouveau. Son corps l’attirait, bien plus qu’il ne l’avouerait jamais. Sa personnalité aguichante et particulière ne l’intéressait guère. Une nuit torride avec elle pour se défaire de ce manque de sexe passionné lui conviendrait parfaitement. Le reste, il s’en foutait. Peu surprenant, puisqu’il restait tout de même Fenner Oxford VanDuncan. Psychopathe sans cœur, sans pitié, sadique et hystérique. Il était un homme violent et indifférent et il en était diablement conscient. Ça lui plaisait d’avoir une telle personnalité intimidante et imposante, d’effrayer les gens autant qu’il leur imposait leurs respects. Retenant son sourire ironique, il observa la jeune femme s’approcher de lui tout en lui expliquant les raisons de sa présence dans les parages. Mais ses paroles ne l’intéressèrent guère. Ce fut ses gestes, qui l’intriguèrent. Elle passa tout d’abord une main sur sa joue, caressant sa barbe. Fronçant les sourcils, il s’apprêta à pousser la main malvenue lorsqu’elle se colla contre lui, déposant ses lèvres féminines contre sa mâchoire forte. L’homme n’eut point le temps de réagir, elle se retirait déjà, s’éloignant vers le sommet du plateau de terre, où il se trouvait, quelques minutes auparavant, surplombant le lac. Se tournant vers elle tout en suivant des yeux son parcours, ne lâchant pas son corps des yeux, le VanDuncan resta aussi tendu qu’il le fut lorsqu’elle se colla à lui. Ses muscles n’arrivaient pas à se détendre. Sa nouvelle technique d’approche l’enfonçait un peu plus dans son désir d’accepter. Se renfrognant à cette pensée, il remonta à la surface, se forgeant un faux masque froid et impassible. Distant, il avança tout de même d’un pas lorsqu’elle se retrouva en sous-vêtements, à seulement quelques mètres de lui. Un sourire mesquin aux lèvres, suivant le chemin qu’elle avait prit, il attrapa ses vêtements un à un, les empoignant entre ses mains. Ne souhaitant pas qu’elle se défile, cherchant à voir jusque où elle pourrait aller, Fenner jeta ses vêtements à l’eau, les observant à peine s’enfoncer dans les profondeurs du lac. Ses vêtements seraient imbibés d’eau, elle ne pourrait repartir avant plusieurs heures. Ce qui lui laissait amplement le temps d’assouvir sa curiosité. Jusque où irait-elle ? Jusque où était-elle prête à aller ? Aussi loin qu’il le voudrait… ou se défilerait-elle avant et fuirait ? Se frappant intérieurement, Fenner se trouva ridicule de penser de telles choses. Et pourtant, quand avait-il à faire de son respect pour London ? Pourquoi n’aurait-il pas le droit à une petite aventure ? Après tout, elle en avait bien eut une, non ? Frustré, renfrogné et glacé de l’intérieur, il eut l’impression d’être encore plus froid qu’il l’était. Son état de violence atteindrait un summum s’il ne calmait pas à l’instant. Fenner avança d’un pas lent vers Marine, toujours en sous-vêtements simples, amoindrissant les mètres qui se trouvaient entre eux. Pensait-elle vraiment l’aguicher en ne faisant que se déshabiller qu’à moitié ? Pensait-elle que sa nudité l’exciterait assez pour qu’il accepte une offre aussi alléchante qu’elle soit mais pourtant interdite, selon ses propres lois. Non. Elle se leurrait. Il lui faudrait bien plus que ça pour l’avoir. Sa voix rauque retentit à nouveau dans la forêt, lui répondant d’une voix presque glaciale.

_ Je n’ai pas très envie de me mouiller.

Ses iris noisettes fixés sur le corps de la jeune femme, Fenner ne cessa de se répéter la terrible différence d’âge qu’il y avait entre eux. C’était un fossé qui ne devrait pas être creusé. Qu’en avait-il à faire qu’elle soit plus jeune que lui ? Elle était majeure, alors quoi ? Il avait tout les droits sur elle, surtout qu’elle le désirait. Un sourire mélangé de sarcasme et de charme étira ses lèvres. Cherchant à la provoquer pour voir jusque où elle irait, Oxford réduit les derniers mètres entre eux à seulement quelques centimètres, il vint se coller contre la jeune femme. Il colla son torse contre sa poitrine, à chaque respiration, leurs corps se rapprochaient. Sa tête, bien plus haute que la sienne puisqu’il était considérablement plus grand qu’elle, presque une tête de plus, était penchée vers la sienne, ce sourire toujours scotcher à ses lèvres. Mesquin et provocateur, Fenner se tenait prêt. Il était prêt. Il pouvait tout endurer. Tant qu’il n’aurait pas atteint le maximum de la jeune femme, il se contenterait de la provoquer, essayant d’ignorer le désir qu’il ressentait déjà. Se forgeant un masque impassible et presque faussement enjoué, Fenner tenta de ne pas imaginer la haine hystérique qu’il le prendrait de tout son être et son esprit si elle refusait d’aller loin et de se contenter de quelques moments aguichés. Elle lui aurait fait perdre son temps, et cela, le VanDuncan ne pouvait l’accepter. Toujours collé à elle, Fenner ne bougeait pas, et il ne comptait point bouger. Tant qu’elle n’aurait pas réagi, il resterait de glace, comme s’il en était presque indifférent. Ça ne ferait que la provoquer encore plus et cette pensée ne fit qu’augmenter sa hâte, sa curiosité… et son intérêt pour Marine. Le corps de la jeune femme le tentait diablement, mais l’amusement de Fenner était si grand qu’il pouvait facilement se retenir à loisir, l’observant avec mesquinerie et amusement. Sa réaction risquait d’être intéressante. Trois options. Soit elle fuyait, première option bien décevante. Soit elle devenait troublée, ce qui serait bien décevant aussi comme deuxième option mais tout de même amusant. Ou soit elle réagissait de façon aguichante et osée, ce qui serait intéressant mais risqué. Très risqué. Oxford n’était pas du genre à fuir devant un quelconque défi, un risque ou même un danger. La mort ne l’effrayait point, alors ce n’était certainement pas une petite fille comme Marine qui risquait de le faire reculer. Cette pensée le renforça et ce fut cela qui lui permit de rester immobile, de glace et presque indifférent, alors que son torse se collait un peu plus à la poitrine de la jeune femme, mais déjà bien généreuse, à chaque respiration. Renfrogné, déterminé et d’une curiosité démente… Fenner se pencha un plus vers elle, jusqu’à ce que son souffle chaud atteigne le visage de la jeune femme. Le contact était tentant, mais interdit et il se le refusa brillamment. Plus les secondes s’égrenaient, plus Fenner était fier de sa résistance. Non pas égoïste, seulement l’homme aimait se sentir fier. Fier de lui-même, évidemment. Une seule personne, autre que lui-même, méritait son admiration, son respect… et sa fierté. C’était London. Cette pensée le renfrogna un peu plus, l’enfonçant encore plus dans sa démence et sa folle envie. Revenant les deux pieds sur terre, Fenner remarqua le manque de réaction de la jeune femme. Ils partaient lentement vers la deuxième option, qui le placerait dans une colère incroyable et dans une haine démente qui le mènerait rapidement à une folle envie de meurtre… et de sexe. Penchant légèrement la tête sur le côté, Oxford se permit de la provoquer un peu plus de sa voix rauque.

_ Que ce passe-t-il, Marine ? Serais-tu si… faible ? Ça serait bien décevant.

Le sourire narquois qui étira les lèvres de Fenner se décida à rester bien en place. Rien n’aurait pu effacer ce sourire. En fait, c’était ce qu’il croyait. Seulement ce qu’il croyait. Mais la vie sembla en faire bien autrement. Marine lui réservait plus de surprises qu’il le pensait. Ça ne le fit point reculer, au contraire, Fenner se rapprocha un peu plus d’elle, diablement envoûté par le fol amusement qui l’envahissait à cet instant…

ok by Dylan