Il est vrai que parfois il suffit de s\'éloigner quelques temps de quelqu\'un pour ensuite être encore plus attiré par cette personne. C\'est magnétique. Enfin, dans les magazines pour adolescentes, on explique cela comme l\'effet élastique. Il est dit que les garçons aiment se genre de relation. Plus on tire l\'élastique, plus on s\'éloigne, et plus vite reviennent. Comme un élastique qu\'on étend, étend, étend et qui revient en faisant
CLAC ! C\'est en pensant à ces conseils pourris de magazines de modes archi-stéréotypés que je me dis que je devrais probablement arrêter de les lire. Mais bon, ce sera de toutes façons toujours plus intéressant qu\'un bouquin de philosophie ou qu\'un Marc Lévy. En effet, Nathan et moi avions pas mal de temps à rattraper. Et Dieu seul sait comment on s\'y prendrait. Mais si nous ne nous étions pas vus pendant un moment, ce n\'était pas que je l\'évitais. Je savais très bien que si je n\'étais pas là, il trouverait facilement une autre fille avec qui passer son temps. Une blonde, probablement. Je sais qu\'il nous apprécie beaucoup et parfois, pour flatter mon égo, j\'aime à croire que de toutes manière toutes ces filles ne valent pas une Cassidy Morgan Heartley. Enfin, le fait est que je ne l\'avais jamais évité : c\'était juste que je n\'avais pas été d\'humeur à voir grand monde ces derniers temps avec l\'accident d\'Ebony, le départ de William et ma nouvelle dispute dans les couloirs du campus avec cet abruti de Jonathan qui me sert d\'ex. Tout ça réuni faisait que je m\'étais un peu coupé du monde. Et c\'était d\'ailleurs ça le plus surprenant, moi qui était toujours la première à arriver, bouteille de vodka ou de champagne en main, à n\'importe quelle soirée où je n\'avais peut-être même pas été invitée ! Nathan me confirma une nouvelle fois qu\'il était venu seul et précisa que je ne trouverais personne. Il était vrai que la médiathèque était presque vide. À se remarque, je répondis :
« Ou .. tu m\'as suivie jusqu\'ici, dans le but de me faire croire que tu es un étudiant assidu et responsable. » En y repensant bien, Nathan et moi ne nous étions presque jamais croisé sur le campus. Nous nous étions toujours vus en boîte ou à des fêtes privées. C\'est pourquoi nous ne connaissions de l\'autre que le côté fêtard, volage et ayant le goût du risque. C\'était la première fois que je me retrouvais devant le Nathan qui savait lire, écrire et même composer une rédac\'
Et pourtant, nous avions le cours de Littérature ensemble. Mais je suis tout le temps fourrée avec Rose ou Ebony, je ne fais jamais attention aux autres. C\'est lorsque Nathan me dit qu\'il n\'y aurait eu aucun intérêt à m\'appeler s\'il avait été avec une autre fille que je compris que pendant tout ce temps, s\'il ne m\'avait pas donné de nouvelles, c\'était justement parce qu\'il était trop occupé avec ces filles. Amusée et à la fois limite vexée par cette idée qui me venait en tête, je lui répondis :
« Et bien, mon cher, c\'est pas demain la veille que tu trouveras meilleure compagnie que moi. Et tu ne peux pas me contredire .. » J\'avais dis ces quelques mots tout en me penchant lentement vers lui. Est-ce que j\'avais conscience que mon décolleté était en plein dans son champ de vision ? Évidemment ! Lorsque Nathan prononça ses dernières paroles, j\'eus un léger sourire. Le coup du décolleté marchait toujours.
« Vraiment ? Alors tu sais ce que je vais te dire .. » Je me levai pour m\'approcher de lire, reculer sa chaise sans faire de bruit et m\'asseoir sur ses genoux, tout cela sans un mot. Je dis enfin :
« Prouve-le Mr. Archibald. » Je le regardai droit dans les yeux, persuadée qu\'il craquerait.