Toujours écouter jusqu'au bout ce que les gens disent. Lui avait butté sur les mots "mon psy". Pas qu'il juge, bien au contraire, Estevan n'aime pas trop qu'on rigole avec ce genre de choses, car quand on a vraiment un psy, c'est plus aussi rigolo qu'avant, que quand les potes en parlent ensemble se disant telle ou telle chose. Elle avait peut être un humour particulier, confère ce qu'elle venait de dire, mais elle était sympa. C'était déjà ça non? Personne ne la connaissait par coeur, même pas sa mère? Et bien, quel drôle de phénomène avait-il devant lui? Une personne unique, oui c'était bien les mots. Si ce n'était pas le cas, pouvait-elle faire des gestes simples comme par exemple se confier à quelqu'un ou autre? Question à un million de dollar babe. Oui il y a des choses plus dramatiques dans la vie, mais quand ça nous concerne personnellement, c'est pas tip top ce genre de situation, si? Ouais certes m'enfin, même si je suis un mec, savoir que quelqu'un te connaît limite sur le bout des doigts, ça peut souvent aider. Mais ce n'était que son opinion, après elle en faisait ce qu'elle voulait. A sa réflexion il sourit. Un mot gentil de sa part, comme c'était.. inattendu? Touchant? Plutôt ça faisait plaisir à entendre. Il était donc de bonne compagnie, pas mal pas mal. Ce n'est pas pour autant qu'il prendrait les grosses chevilles directement comme pas mal de mecs. Ouais Estevan n'est pas tout à fait comme les préjugés fait sur les mecs. En même temps, quand on a deux soeurs comme les siennes, on ne peut qu'être comme ça. Puis son monde tournait autour des femmes, autant vite s'y habituer, mais il ne s'en plaignait aucunement. Sinon Jack le serait déjà. Au final ce qu'il retenait aussi, c'était les " il y a dix minutes ". Madame avait donc décidé de changer de comportement, du moins de se lâcher un peu, de s'ouvrir, et de parler, de devenir sociable quoi. Optimiste peut être après? Trop demander pour le moment, nous verrons bien dans quelques instants. Merci, ça fait toujours plaisir à entendre. Toujours avec son sourire bien évidemment. Pas son genre de dire des mots gentils. Pourtant, elle n'avait pas une tête à être une dure à cuire. Mais pas non plus une tête à dire "Monde, je t'aime". T'inquiète pas pour ça, les mots gentil à la longue, c'est lassant et plus aucune importance, ça me vas très bien. Et il savait de quoi il parlait. M'enfin ne rentrons pas dans les détails. Ouais non elle n'avait vraiment pas l'air d'avoir envie de s'attacher à quiconque, autrement qu'à la surface, si on peut dire ça comme ça. Tout le monde change, avec le temps, peut être que ça lui arriverait à elle aussi, on ne sait jamais ce que le destin nous réserve. Et ça c'est bête. Elle faisait ce qu'elle voulait, mais lui ne voyait pas la vie, du moins les relations du même point de vue. Il faut bien des avis différents pour faire un monde non? Tu verras bien, au fond, des fois t'as pas tellement le choix, tu résistes pas. Ça te tombera bien un jour dessus. C'était sûr et certain, on a tous un coeur, et on s'attache toujours malgré nos caractères, nos rancunes, nos coeurs brisés, nos disputes, ou bien même nos déceptions envers certaines personnes, jusqu'au plus grandes.. Le temps mes amis, le temps. Seul lui peut nous le dire, nous le montrer et prouver. Les regards des autres, oui c'est déjà beaucoup, y'a pire, mais y'a aussi tout le contraire. Et quand on arrive à passer au dessus, c'est un peu le rêve absolu de tout le monde. De ne plus faire attention de ce que les gens pensent, disent sur vous, s'en contre faire, comme l'an quatre cents. Oui le rêve absolu, et c'est pour ça qu'il y a bien le mot rêve dedans. Les gens ont beau dire qu'ils s'en fichent, au fond ça fait toujours mal, non? Et aussi, avec des si et peut être, on refait le monde n'est-ce pas? Ouais peut être, mais peut être pas. Tu aurais bien pu faire autre chose dans ta vie qui t'aurai amené à être jugé aussi. Ce bagage, comme elle disait, si elle y mettait une très grande volonté, elle y arriverait, elle pourrait s'ouvrir aux autres, ça ne tenait qu'à elle. Bon il n'était pas dans sa situation et ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'elle vivait, mais lui, avec ce qu'il avait apprit dans sa courte existence jusqu'alors, il savait que quand on voulait, on pouvait, comme dit le dicton. Elle est comme elle, ne changerait peut être jamais, mais quitte à essayer, autant le faire jusqu'au bout non? Il lâcha un rire quelques peu nerveux à sa remarque. Dépressive à vingt deux ans, ça c'est de la vie. On le souhaite à personne, encore moins à Jack. Ouais vite fait, m'enfin, si ce choix n'avait pas lieu d'être, ça serait déjà beaucoup mieux. Ouais cool, Estevan n'aurait pas vraiment dit ça d'un côté, pas avec tout ce qui s'est passé là-bas, dans son entourage en tout cas. C'était pas le joie tous les jours, pas mal de gens l'avaient remarqués, donc le retour à San Fransisco, c'était bien mieux pour le coup. Même si Paris c'est la ville que tout le monde chéri, lui, ce n'était pas le cas. Autant avec son passé qu'avec cet échange. Mais d'un autre côté, il s'était passé des choses.. intéressantes. Passons, Jack n'avait de toute façon pas besoin de savoir tout ça. Faudrait-il déjà que ça l'intéresse aussi. Et si elle apprécie cette ville, autant ne pas la détruire à ses yeux. Lui adressant un sourire, il ne renchérit pas sur le sujet Paris. Douloureux comme sujet au fond. Et en parlant de sujet douloureux, ou plutôt fâcheux, celui de sa mère avait l'air de l'être. Quel amour avait-elle pour sa très chère mère. En même temps, c'était compréhensible. Je ne peux pas comprendre ta situation vu que ce n'est pas la mienne, mais vu tes propos, c'est pas du tout rose tous les jours apparemment. C'était sec et net ce qu’elle disait. Et Estevan ne pensait pas que ça allait changer entre elles. Ce qui est logique. Lui n'avait pas non plus une très grande relation avec sa mère, en même temps, la distance ça fait pas bon ménage, loin des yeux, loin du coeur. Puis quand on apprend que votre père n'est pas réellement votre père, que votre mère a trompé l'homme que vous avez toujours considéré comme tel, ça vous met un certain choc. Mais grâce à ça, Estevan avait pu rencontrer deux magnifiques et merveilleuses femmes qui sont ses soeurs. La vie peut être faite de bons et beaux rebondissements des fois.. des fois. Si ça pouvait être tout le temps, ça serait pas mal, mais c'est trop demander bien évidemment. Et bien, déjà petit et de l’ambition, l'enfant rêvé pour des parents. Elle était amusante. C'est vrai, après tout, Berkeley est une très bonne université, pourquoi vouloir aller dans une autre? Pour son prestige? Oui et le reste? Berkeley était très bien avec ses confréries et fêtes à gogos, très bien même. Berkeley, ou comment trouver une deuxième famille. Déjà petite tu avais tes projets en tête, ça c'est de l'ambition. Et c'est vrai que celui qui regrette Berkeley est un peu bête. Limite con. Ses soeurs, ouais il pourrait en faire un éloge encore et encore, il ne s'en cachait pas. De nom, c'était déjà ça. Et bien ça c'était fait. Soupçonner son père d’adultère, tant qu'à faire, pourquoi pas après tout. Elle ne cesserait de l'étonner encore et encore tiens. Bien un franc parlé. Et bien, peut être le seras-tu un jour. M'enfin, vu comment elle parlait de son père, on pouvait se demander si dans sa famille c'était la joie ou non, si elle était attachée à sa famille tout simplement. Car on dirait bien que non. Tu as des critères comme ça du toute ta famille ou pas? Si c'était le cas, et bien chère Jack, ta vie est très.. originale.

ok by Dylan