Apparence & Style:
D'une manière générale, Tibère est très grand -il fait facilement ses deux mètres -et sec. Pas vraiment maigre, mais plus souple que musclé, et imberbe comme une statue. Ses cheveux sont noirs et très épais, bouclés et toujours en bataille. Ses yeux sont aussi noirs et toujours brillants d'une excitation mal contenue. Son visage est ferme et volontaire, carré, mais dans le même temps habité par une langueur inexprimable et décadente. Il sourit beaucoup, pas toujours de façon très agréable, parfois même de manière carrément flippante.
Sa voix est particulière, très modulée. Elle descend dans les basses et monte dans les aigus sans prévenir, il joue avec. Mais c'est son rire qui est reconnaissable entre mille, et qui semble son mode d'expression favori : il rit sans cesse, mais là encore ce n'est pas forcément bon signe.
Il se déplace d'une manière très assurée, la démarche chaloupée et provocatrice, souple.
Quand à son style vestimentaire, il est tout ce qu'il y a de plus simple. T-shirt et jeans, pas besoin de se faire remarquer par son style. Son caractère suffit.



Caractère:
Tibère pourrait à juste titre être qualifié de véritable cinglé, premièrement parce qu'il se prend sérieusement pour un empereur romain. Il s'en fout. Il adore ça. Son incontrôlable manie est de provoquer quiconque l'approche jusqu'à le faire sortir de ses gonds ou le terrifier, et il est absolument impossible de prévoir quelle sera alors sa réaction. Les cheminements qui se font dans son cerveau dérangé pour aboutir à un jugement sur une personne sont... étonnamment obscurs.
Tyrannique -puisqu'il est empereur - il a tendance à donner des ordres à n'importe qui en s'attendant être obéi, mais obéir n'est pas forcément la meilleure solution pour lui plaire. Allez savoir. Il est de toute façon toujours très sûr de lui et réagit au quart de tour à n'importe quelle situation. Le souci, c'est que sa réaction n'est pas souvent très normale.

Il fait exactement ce qu'il veut au moment où il le veut, et ce qu'il veut... c'est le désordre et la liberté -au sens où il l'entend : totale. Une véritable tornade, parfois étrangement fascinante : depuis toujours, sans vraiment qu'il le cherche, des gens suivent Tibère et ont foi en lui, des gens qui croient qu'il va changer leur vie. Amis ou pas, ils sont toujours déçus, mortifiés et battus jusqu'à ce qu'ils abandonnent. Tibère se fout de ça aussi. Il veut juste être libre autant qu'il le pourra.

Mais il n'est pas que cela. Parfois il se calme, réfléchit et regarde en arrière. Il ne regrette jamais -ce n'est pas dans sa nature, tout comme la honte qu'il n'a jamais ressentie -mais... sa propre folie l'effraye par moments. C'est dans ces moments qu'apparaît cette touchante fragilité qui existe encore en lui, et qui fait croire que Tibère peut encore... être normal. Mais attention. Peut-être qu'il joue.

Un dernier détail : Tibère est méchamment pyromane.

Tibère est né à Rome. Sa mère se nomme Maria. Elle était une femme extraordinairement belle, et, histoire banale, elle se laissa séduire par un richissime étranger de passage dans la Ville Éternelle, qui lui promit monts et merveilles et disparut au bout d'un mois. Depuis, plus aucunes nouvelles de lui, ni pour Maria ni pour son fils. Ce fils, justement, elle s'aperçut de son existence juste peu de temps après la disparition du père, et décida après de longues hésitations de le garder. Wrong answer. Il s'avéra très rapidement que l'enfant était hors de contrôle.

Dès qu'il sut se débrouiller à peu près seul, vers l'âge de 7 ans, il disparaissait régulièrement, courait les rues, refusait d'obéir à qui que ce soit et poussait des crises de rage gargantuesques. Il provoqua plusieurs incendies, divers dégâts, et finit par semer la terreur dans les rues romaines en compagnie de dizaines de gamins des rues devenus fous de lui. Maria ne pouvait rien faire. Elle était débordée, et pour tout dire, perplexe devant cet enfant qui ne lui avait jamais témoigné d'affection et qui, déjà si jeune, montrait une si grande propension à faire de mauvaises choses. Rien ne le calmait, ni les punitions ni même les flics ou les menaces ou les cajoleries, rien.
Il grandit ainsi, dans une sorte d'équilibre entre une vie de gamin des rues et une vie de famille presque normale. Son adolescence fut celle d'un enfant terrible, à tel point qu'il se bâtit une effrayante réputation et fut plusieurs fois arrêté. Pourtant, à côté de tout ça, il était un excellent élève, surtout dans les domaines de la philosophie et de la chimie. Les deux le passionnaient : la philosophie pour justifier ses actes insensés, et la chimie pour en commettre de nouveaux.

A ses 18 ans, il se lança dans une licence de chimie, qu'il obtint avec brio au bout de trois ans. Arrivé là, Tibère décida de partir pour les Etats-Unis, New York plus précisément. Cette ville folle qui ne dort jamais ! Il mit donc son projet à exécution -aidé par l'argent de sa maman - s'inscrivit à l'université Colombia et commença un Master de chimie, suivi d'un Doctorat... Pas très sérieusement, avouons-le. Il faut dire que son but n'est pas l'obtention des diplômes mais plutôt l'accès au laboratoire et à de nouvelles connaissances... pour semer toujours plus le désordre.
Maintenant, il est depuis trois ans à New York. C'est dans cette ville qu'il a rencontrée Leola, une jeune fille qu'il commença par moquer et bousculer, et qui finit par devenir sa seule véritable amie. Les autres ne font que graviter. Ils sont très proches, d'une façon totalement platonique, et même si Tibère reste un foutu égoïste, Leo est la seule personne à qui il accorde un minimum d'importance dans sa vie.