« Tout vas très bien maman […] je gère parfaitement la situation. D'accord, bisous. » Je raccrochais le téléphone et soupira. Il était quoi ? 8 heures et j'avais la tête dans le sac. Les rayons du soleil perçaient les rideaux et éclairait la pièce d'une douce lumière. J'avais encore passée ma soirée à me promener dans les rues de Perth, hier, essayant de chercher quelque chose à faire. Je m'ennuyais comme un rat mort depuis au moins deux jours et l'idée de participer à une soirée quelconque ne me disait rien. Finalement, au prix d'un énorme effort, je poussais mes couverture et bondis hors du lit. Encore dans les vapes, je pris la direction de la salle de bain. J'ai frôlé la crise cardiaque, juste mon reflet dans le miroir m'assurait que j'avais besoin de prendre l'air. Mes cheveux étaient emmêlés, mon tee-shirt des Yankees qui était trop grand pour moi et qui ne laissait entrevoir quelconque formes, n'avait pas été lavé depuis trois semaines. Heureusement, contrairement à ce que tout le monde pensait, je n'avais aucun mal de crâne et aucun signe d'une soirée trop arrosée. Je pris rapidement une douche et m'habillais. En sortant de la douche, je ne pus qu'être satisfaite. Après une douche, on était déjà un peu plus présentable qu'avec des cheveux en pétards et l'impression de ne pas avoir dormi depuis des semaines. Je fus sortie de ma rêverie par les gargouillements que produisait mon ventre qui réclamait un petit déjeuner. Je me préparais donc un café, et m'assis, avec ma tasse dans une main, à la table de la cuisine. Je laissais mes idées vagabonder, par-ci et par-là tout en sirotant comme mon café, comme une déprimée.

Je n'avais pas vraiment vu grand monde depuis quelque temps et à vrai dire ça ne me manquait pas trop. Mais j'allais me faire taper sur les doigts si jamais on apprenait que j'étais restée clouée dans ma piaule des journées entières. J'avais un grand stock de jeux vidéos, des pizzas dans le frigo et ça me suffisait largement. Mais non, ce n'était ni aux gouts de ma mère, ni à ceux de Julia. Je fermais les yeux, prit une grande inspiration et terminais mon café, vite fait avant de machinalement, regarder l'heure sur mon portable. Neuf heures vingt-sept. La journée allait être longue, mais que faire dans ce cas ? Sortir ? D'accord, mais pour aller où ? Puis une idée me traversa alors l'esprit. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Suis-je bête...Pourquoi n'avais-je pas pensé plus tôt à lui ? Yulian ...C'est vrai, si il y avait une seule personne que j'aurais envie de serrer dans mes bras ou seulement de voir c'était bien lui.

Même si je ne le connaissais pas depuis si longtemps que ça, je l'adorais déjà. C'était un dessinateur, un artiste et il excitait ma curiosité comme jamais personne auparavant. Si discret, si timide mais tellement intéressant...Yulian m'avait donné son numéro alors que je lui demandais un cours de dessin et je n'avais pas encore eu le temps de le rappeler. Très vite, je composais son numéro, que je connaissais à présent par cœur. Après l'avoir collé près de mon oreille et l'avoir entendu décrocher, je lançais. « Allô Yulian ? C'est Katniss. Tu accepterais de me donner un cours aujourd'hui ? Sur la plage...» Yes ! « Très bien. » J'ai raccroché et j'ai fait le tour de ma chambre en courant comme une petite fille qui venait de recevoir le cadeau qu'elle désirait pour Noël. Reprenant mes esprits, j'ai vite enfilé un gilet par-dessus la robe que je portais et j'ai enfilé des sandales. Après avoir vérifié que j'étais toujours bien coiffée et que je n'avais pas oublié de matériel, je sortis de ma maison pour aller rejoindre ma voiture. La plage n'était pas si loin de chez moi, mais je préférais toujours me déplacer en voiture. Allez savoir pourquoi.

Il faisait un soleil magnifique mais la plage n'était pas si bondée qu'elle le craignait. Les gens avaient sûrement autre chose à faire que de profiter de cette chaleur. Au moins, Yulian et elle aurait une place tranquille pour dessiner. Encore faudrait-il qu'il vienne, je soupirais, ça ne lui ressemblait pas vraiment de poser des lapins, donc je ne m'inquiétais pas vraiment. Je fermais ma voiture et prit le chemin vers le sable, avec mon sac en bandoulière. Je scrutais le paysage pour voir si il n'était pas déjà arrivé et voyant que ce n'étais pas le cas, je m'assis en tailleur et je l'attendis, me contentant de dessiner des petits bonhommes sur le sable chaud.

ok by Dylan