Je n’étais pas comme Bonnie et c’est peut-être pour cela que nous allions si bien ensemble, elle aimait bien être la victime et moi je préférais plutôt être le battant, celui qui n’allait pas être en déprime pour un rien, qui savait qu’il avait fait une connerie et que s’était de sa faute si tel ou tel truc était arrivé. La jeune femme voulait qu’on pense qu’elle était une victime comme tous les autres mais elle était souvent le principal facteur à toute cette merde. Lorsqu’elle embêtait une fille et que cette même fille finissait par lui mettre son poing dans la gueule elle n’était pas la victime, mais tout le monde pensait le contraire. Je n’étais pas comme les autres je le savais parce que j’étais trop franc pour eux. Si je pensais quelque chose je le disais sans prendre de pincettes et c’est pour cela qu’on m’aimait bien, parce qu’on était directement au courant de mes intensions, je n’y allais jamais par quatre chemins et j’aimais cette impulsivité qui me faisait dire les choses tel qu’elles étaient sans avoir peur des conséquences. Ces derniers temps j’étais encore plus méchant parce que je vivais très mal la fusillade, Emilie n’avait pas eu beaucoup de chance puisqu’elle s’était retrouvée devant moi lorsque j’avais explosé, depuis j’allais beaucoup mieux et je la remerciais d’avoir tout fait pour que je passe aux confessions, Bonnie avait d’ailleurs de la chance de ne pas m’avoir rencontré avant parce que j’aurais été pire et ça j’en étais persuadé.

Je ne sais pas pourquoi mais j’avais envie de lui dire pleins de trucs que je n’aurais jamais dit aux autres, j’avais des sentiments pour la jolie blonde et je ne pouvais pas dire le contraire même si j’avais tenté de le faire devant Emilie… Pour tout dire j’étais perdu et je n’avais pas l’habitude de sentir mon cœur battre aussi vite lorsque je parlais à quelqu’un et d’un coup ça me faisait cela pour deux personnes. Je n’en revenais pas mais je savais bien que Bonnie devait être passée à autre chose, comme ce que je lui faisais croire depuis tout à l’heure. « Tellement de choses à me dire… comme ? » Une question compliquée parce que je ne savais pas réellement ce que j’avais voulu dire lorsque je lui avais dit cela. Je réfléchissais et avec ma franchise habituelle je passais à table, je préférais que tout soit clair entre nous même si je faisais surement la plus grosse erreur de ma vie. « Euh… J’ai pas mal de choses que j’aurais voulu te dire parce que tu m’as fait du mal mais tu es quelqu’un d’important pour moi, tu es peut-être la seule que je n’ai jamais aimé et je t’avouerais que je ne voudrais pas que tu me déteste même si j’ai été méchant avec toi… » Bon j’avais dit pas mal de chose et j’espérais qu’elle allait me croire parce que j’étais sincère. Il ne fallait pas qu’elle compte sur moi pour en savoir plus parce que je n’avais pas de réponse et après un premier pas comme celui-là je ne dirais plus rien de toute manière.

Je venais de dire tout ce que je pensais à la jeune femme et je savais qu’elle avait dû être blessée mais ce n’était pas une méchanceté gratuite, je préférais qu’elle soit au courant de tout ce que je pensais et que l’on reparte peut-être sur des bonnes bases. Je voyais bien qu’elle était triste par rapport à ce que je venais de lui dire… Mais je n’avais aucun regret parce que je restais sincère quoi qu’il arrive. « Je sais que tu n’es pas un monstre. C’est moi le monstre dans l’histoire et je sais que ce j’ai fait est tout simplement impardonnable. Le seul truc c’est que je n’aime pas qu’on me manque de respect, ou même qu’on me juge des pires façons sans savoir mon fond de pensée, même si, je te l'accorde, j’ai fait la pire des bêtises. Je te le redis, je comprends ta haine, le fait que sûrement au fond de toi… tu jubiles de ma souffrance. Parce que j’avoue à ta place j’aurai bien rigolé si j’aurai vu un de mes ex qui m’a fait souffrir, s'aplatir grave devant moi.» J’avais un petit rire nerveux parce que même si j’avais été content qu’elle tombe juste parce qu’elle évitait l’altercation je n’avais pas été heureux de voir qu’elle s’était fait mal, j’avais un cœur même si on ne dirait pas à première vue et encore moins avec la réputation que j’avais… Pour être populaire il fallait être un fils de pute alors quand on l’était pas on nous mettait quand même ça dans la tête. « Non au contraire je n’ai pas été content que tu souffres, je trouve juste que c’est une punition pour avoir voulu éviter les problèmes… »

La situation était tout d’un coup moins oppressante et je préférais lorsqu’elle était comme ça, elle avait répondue de manière positif à ma petite réflexion qui avait pour unique but de mettre une meilleure ambiance parce que je détestais quand tout était négatif comme ça. « Mhm… Tu ne savais pas ?! » Je rigolais et regardais autour de moi, cette pièce me rappelait pas mal de souvenirs, je ne regrettais cependant pas une seule seconde d’être parti d’ici, mon appartement était tellement mieux. « Ah beh non je ne savais pas, je mourrais moins con ! » Je lui souriais et je voyais qu’elle se servait du téléphone pour appeler un taxi, je n’avais pas envie qu’elle parte maintenant parce que nous avions beaucoup de choses à nous dire, mais si elle voulait partir elle partirait. « Désolé mais… faudra que tu me supportes encore 20 minutes le temps qu’un taxi arrive. Je voulais pas te déranger, c’est vraiment super ce que t’a fais pour moi. T’étais pas obligé mais au fond t’es vraiment un type bien, Sterling ». Je souriais et avec ma franchise habituelle je mettais les pieds dans le plat sans aucune gêne. « Tu vas peut-être me trouver étrange, mais j’aimerais que tu reste avec moi… Viens à l’appartement on pourrait passer une soirée tranquillement, en plus j’ai un bon film d’action pour toi. » S’était ma manière de lui dire que j’avais envie d’être avec elle.