« T’es vraiment qu’un petit branleur Ernesto ! Tu feras jamais rien de ta vie, comme ta mère ! » Scène régulière au seins de cette petite famille cubaine. Et comme d’habitude la dispute avait lieu entre Aldo, le père de famille et son fils, l’avant dernier de la tribu, Ernesto. Le paternel avait tellement placé d’espoir dans son jeune fils, qu’à la moindre déception, tout explosait. De fort caractère, Ernesto était lui aussi très impulsif. La dispute se termina violemment, quand le jeune homme sauta sur son père pour le frapper au visage. «  Je t’interdis de parler de maman comme ca ! ». D’un geste violent le patriarche repoussa son fils, il se releva, comme un homme digne. «  Dégage d’ici, dégage de cette maison, je veux plus te voir ! ». La lèvre en sang, le jeune cubain se releva a son tour, il dévisagea son père un instant et se dirigea vers le fond de la pièce. Dans le coin il y avait là une table, et en dessous de celle-ci, un petit enfant, âgé d’à peine quatre ans. Les genoux relevés contre lui, les yeux pleins de larmes, le petit était comme à son habitude quand les disputes éclataient, recroquevillé contre lui-même. Ernesto se pencha et lui tendit la main « Viens Lùcas, c’est fini, viens on s’en va », le ton était redescendu, le jeune homme était tendre et doux avec le petit gamin. Celui-ci attrapa sa main et sans un mot, sans un regard pour leur père ils quittèrent le petit appartement.

L’ambiance dans la famille n’a pas toujours était comme ça. La famille Moreilos a souvent connu de grands moments de bonheur, de calme et d’amour, mais depuis que la mère de famille est partie, celle-ci se désintègre peu a peu. Aldo et Carmen, les parents, ce sont rencontré en soixante dix huit, tout deux originaire de la Havane, il se sont connu a l’église un dimanche. Ils ce sont marié la même année et on acheté une petite maisonnette dans le centre de la ville. Ceux-ci ne venaient pas d’un milieu aisé et ils ont toujours dut travaillé pour avoir le peu qu’ils avaient. L'ainé naquit en soixante dix neuf, le premier enfant de toute une tribu. Puis vint la première fille, quatre ans après et la deuxième six ans après. Carmen avait toujours souhaité fondé une famille nombreuse. La situation financière du jeune couple s’arrangea quand le père décida d’ouvrir son propre petit garage. Il était doué en mécanique et rendez service a toute la ville en réparant les véhicules. La mère quand à elle travaillait en tant que couturière entre deux grossesses. Et puis enfin, le dix huit mai mille neuf cent quatre vingt dix, Ernesto vit le jour. Carmen insista pour lui donner le prénom d’Ernesto, en l’honneur du Che lui avait-elle expliquée. En grandissant le jeune homme à toujours détesté ce prénom. Tout ses souvenirs d’enfant ne sont que des bons souvenirs, il a grandis entouré de ma famille, entouré d’amour et de soutien. C’est a l’adolescence que tout s’est gâté, surtout avec son père. Sans savoir pourquoi son père avait placé en lui beaucoup d’espoir, peut être parce que son frère ainé l’avait déjà déçu. Mais a son tour il a tout fait pour le décevoir. Alors qu’il espérait que son fils reprenne le garage quand il serait adulte, sa passion à lui, c’était la musique. Oh il avait beau lui montrer tout un tas d’outil, tout un tas d’astuce pour réparer les véhicules, ça ne l’intéressait pas. Au lieu de cela, il jouer de la guitare. Il adorais ça, et c’est aujourd'hui, toujours le cas. Il a travaillé pendant tout un été et tout un hiver pour économiser et s’offrir sa propre guitare, a lui. Quand il y repense, il prenais plaisir à le faire enrager en fait. Sa mère avait beau lui dire d’être gentil avec lui, et d’arrêter de le pousser à bout, rien n'y faisais, Ernesto adorais désobéir. Ses professeur l’avait dit, ils avaient jugé qu'il était contre l’autorité. Et pourtant il étais plutôt bon élève, il a toujours eu de bonnes notes, il était sérieux et très intelligent. Il voulais y arriver, faire quelques choses de sa vie, être autre chose que simple mécanicien. Son adolescence se résume donc a une guerre froide avec son père, ne pas attaquer, mais faire tout pour le faire sortir de ses gonds.
Enfin, en deux milles six sa mère tomba une nouvelle fois enceinte, on lui appris que ce serait certainement sa dernière grossesse, vu son âge avancé et les complications qu’elle pouvait avoir. Son petit frère naquit donc neuf mois plus tard, le petit Lùcas. A ses yeux il a toujours était une sorte de petit trésor, une petite chose fragile qu’il fallait protéger. C’est peu après ses un ans que se déclencha le déclin de la famille… Les frères/soeur Moreilos rentraient de la ville, en pénétrant dans la maison ceux-ci on tout de suite trouvé l'ambiance très calme. Ils ont appeler leur mère, pas de réponse, puis on commencé à la chercher. C’est moi qui l’ai trouvé, dans la baignoire, trempé, toute habillé, les veines ouvertes son sang ce répandant partout. Je suis resté sur place un long moment, puis mon frère et mes sœurs m’ont rejoins. J’ai couru, aussi vite que j’ai pu, j’ai couru pour aller chercher mon père au garage. « Je finis de réparé cette pièce j’arrive après ». Je me rappellerais toujours de ce qu’il ma dit, maman venait de mourir et lui au lieu de nous aider, il préférais continuer de réparer cette foutu pièce. C’est à partir de là que tout s’est dégradé, entre moi et mon père. Surtout que l’ainé a quitter la maison peu après. Si maman s’est suicidé c’est à cause de lui, peu après la naissance de Lùcas elle a eu ce qu’on appelle le baby blues. Elle est tombé en dépression, et comme personne ne l'a aidé elle a décidé d’en finir. Pendant les quatre années qui suivirent, c’est moi qui m’occupa de mon petit frère. Je l’ai pratiquement élevé. A coté de ça j’ai bossé comme un dingue tout les jours dans un petit restaurant, histoire de mettre de l’argent de coté, et quand j’en ai eu assez je suis partie. J’ai emmené mon frère, et je suis monté dans le premier avion me menant a New York. Mon père ne s’est même pas opposé a ce que je parte avec Lùcas, après tout il ne s’en ai jamais occupé, pour lui c’est de sa faute si maman est morte. Mais moi je ne pouvais pas l’abandonner, c’est mon petit trésor a moi…
Voila un an que je vis a New York, Lùcas est scolarisé à la petite école, et il s’y plait beaucoup. Il a vite appris a parler anglais, il se débrouille très bien pour tout dire. Moi j’étudie l'économie, et je bosse dans une pizzeria, pour gagner un peu d’argent.



« Ta livré les pizzas en retard Moreilos ! », Ernesto venait d’entrer dans la petite pizzeria, le casque sur le crâne. Il n’avait pas pris le temps de l’enlever, a vrai dire il n’avait pas le temps. « Je sais boss, désolé », tout en parlant le jeune homme ouvrit le grand sac qui contenait d’ordinaire les pizzas prête a livrer. Il prit les trois prochaines pizzas posées sur le bord du comptoir, prêtes à être livrées dans les prochaines minutes. « Tu resteras une heure ce soir, j’ai besoin de toi ». Le jeune cubain s’arrêta net. Ce soir ? Non ce soir il ne pouvait pas, il ne pouvait vraiment pas, il devait aller récupérer son petit frère juste après son service. Cela voulait dire dans moins d’une heure. « Je peux vraiment pas ce soir boss, je dois récupérer mon petit frère et… » le jeune homme fut coupé net. « Ecoute j’en ai rien à faire que t’ai prévu des trucs pour ce soir. J’ai besoin de toi, tu bosses, ou alors t’es viré. Il y a un tas de gars qui demande à avoir ta place. Comprendido Moreilos ? » Dans un long soupire le jeune homme continua de mettre les pizzas dans le grand sac, une fois la fermeture éclair fermée il le porta à bout de bras. Un simple ‘comprendido’, siffla entre ses lèvres, puis il quitta la petite boutique pour enfourcher son scooter. Et si son père avait dit vrai ? Et s’il ne pourrait jamais rien faire de sa vie. Après tout, c’était assez mal partie. Voila tout juste un an qu’il était installé a New York et en douze mois il avait eu le temps d’enchainer une tonne de petits boulots: livreur de journaux, surveillant dans les petites écoles, et j’en passe. Ce boulot était certes pas très gratifiant, mais la paie était bonne et c’est-ce que le jeune homme regardait en premier. Il avait maintenant un loyer à payer, d’accord il vivait en colocation, mais il avait aussi son petit frère de cinq ans a gérer, et tout cela n’était pas très facile dans la vie de tout les jours. Il pensa a tout cela, parcourant les quelques mètres de sa prochaine livraison sur son petit scooter, tout les jours était devenue un combat pour lui, et sa vie, il n’en profitais pas, il n’avait plus le temps.
Ernesto se retrouva devant la grande grille de l’école maternel, avec une bonne heure de retard. Quelques instant après avoir sonné, la porte de l’école s’ouvrit et son petit frère, Lùcas couru vers lui. Ernesto l’attrapa, et le porta a bout de bras en le faisant tourner en l’air «  Hé ! Campéon ! Como esta ? » , dans un espagnol très beau et bien prononcé, Ernesto venait de demander à son « champion », comment il allait. Toujours dans les bras de son grand frère, le petit gamin se lova contre lui avant de répondre, d’une voix timide « muy bien ». Comme pour se faire pardonner de son retard, le jeune cubain invita son petit frère a déguster un cornet de frites ainsi qu’un hamburger. Installer tout les deux autour d’une table, Ernesto regarda son frère un instant, dévorant a pleine boucher le petit sandwich. Voila sa récompense pour tout le boulot, pour la sueur qu’il verse, le voir heureux. Loin de son père, de sa famille, mais aussi loin des souvenirs et de la pauvreté, c’est ici, a New York qu’il pourra faire quelques choses de sa vie.

Ernesto D. Moreilos a écrit:

Merci Dylan, bah son frère est important oui et non. Ils vivent ensembles certes, mais dans les topics il n'interviendra que rarement je pense

bienvenue