Je me sentais bien. A vrai dire, d'une manière étrange lorsque j'étais en compagnie de la jolie blonde, j'étais détendu. Une atmosphère pour le moins calme et silencieuse nous entourait. Je lui souriais sans le moindre remord. J'étais captivé. Non seulement, j'étais ravis de partager un sujet de conversation adéquate avec la jeune demoiselle, mais en plus de ce point positif, je ne désirais pas fuir. Elle ne m'effraie point. Certes, toutes les femmes n'étaient pas aussi sauvages et terrifiantes que dans mes souvenirs. Isabel c'était bien tout le contraire. Elle dégageait une bonté qui me déstabilisait. Et puis...Elle était belle à en damnée. Malheureusement, je n'étais encore prêt à me jeter à son coup. Bien évidemment, le cher Siméon n'était pas du genre beau parleur, plutôt réservé, mystérieux. Puis à quoi bon penser à tout ceci? Ce n'était que balivernes! « Moi c'est mon père qui m'a disputé. Il m'a dit qu'il se chargerait de m'emmener à l'hôpital pour me retirer la peau si jamais je recommençais. Mais cela ne m'en a guère empêché, bien au contraire. J'ai l'esprit de contradiction, c'est plus fort que moi. Il suffit qu'on me dise quelque chose pour que je fasse l'inverse. » Il comprenait tout à fait la demoiselle. Il était pareil. Bien évidemment sa passion pour l'anarchie l'avait conduit à certaines erreurs irréparables. Il avait couché avec la meilleure amie de sa meilleure, qui certes l'avait traumatisé des femmes, et sans nul doute la pire situation qu'il n'est jamais connu, l'abandon définitif de sa mère, et le silence pantois de son père. Sa vie ne se résumait qu'a une ligne représentant un vaste échec de toute nature qu'il soit. Il recommençait à soupirer inlassablement, avant de répondre. «Je vois. J'ai un peu de mal avec l'autorité. Néanmoins lorsque ma mère me hurlait dessus, c'était comme qui dirait le bon temps. Maintenant c'est le néant.» Il s'arrêtait subitement de parler. Il en avait trop dit, et il ne voulait en aucun cas continuer. Ce n'était pas le sujet idéal, et il désirait plus que tout oublier ces souvenirs douloureux. «Je ne trouve pas que ce soit original car ce symbole fait désormais partie des tatouages vedettes. Beaucoup de monde portent un Ouroboros sans même savoir ce que ça veut dire. Pour ma part, ça a une signification toute particulière : le renouveau et ce que ça peut apporter. Quoi qu'il te soit arrivé de négatif la veille, n'en tiens pas compte car la journée que tu vas vivre aujourd'hui t'apportera des tas d'autres choses positives. Vivre au jour le jour au lieu de s'enfermer dans la tristesse de ce qui est passé et qui ne peut être changé, n'est ce pas mieux au final? Quand je sens que ça ne va pas, il suffit que j'observe ce tatouage pour me rappeler ce principe qui dicte ma vie au quotidien. « Il souriait de plus belle sans vraiment sans vraiment se rendre compte du changement soudain de son expression. Isabel était intelligente, et sûre d'elle. Et bien évidemment elle savait avec justesse user de ses charmes. «Justement, je pense que c'est original. Déjà à l'endroit où ton tatouage se trouve, et dans le deuxième cas, parce-que tu n'as guère fait ton tatouage sur un coup de tête. J'apprécie réellement cette façon de penser. Tu m'as l'air plutôt réfléchie.» Je délirais. Voilà que je me mettais à débiter toutes sortes de compliments auquel je n'oserais jamais les dire à haute voix. Mon sauveur, fut le serveur lorsqu'il nous apporta les cartes de menu. Pour ma part, pour cacher mon embarras, j'enfouis ma tête derrière la carte. Je devais impérativement éviter l'art complimenteuse. C'était étrange, surtout venant d'un homme comme moi. Je finis par choisir une salade composée accompagné de saumon, sans pour autant m'embarrasser d'une quelconque boisson, l'eau me suffisait amplement, et bien évidemment si la question vous aurait traversé l'esprit, je n'étais guère au régime. « J'ai également d'autres tatouages, un au creux des reins, un sur la poitrine et un au niveau de la nuque. Mais je ne vais pas te les dévoiler, ça paraitrait trop bizarre de se déshabiller. « Il ravalait lentement sa salive, sans pour autant montrer son expression de puceau perturbé. Bien qu'ils l'avouait lui même que découvrir les tatouages indiqué sur le corps de la jeune femme, l'aurait sans doute plu sans le moindre remords, il se refusait à penser comme un pervers. Il devait rester courtois, et impassible aux tentations faussement adéquates de la belle. « Effectivement, j'en conclu que se déshabiller ici n'est pas une judicieuse idée.» Il jouait idéalement l'homme de marbre, mais combien de temps cela allait-il durer?

Yankees Rock.