Apparence & Style: Harley est une belle jeune femme qui n'a rien à envier aux mannequins, actrices et autres filles que l'on voit en une des magazines chaque jour. Avec ses longs cheveux blonds, son air enfantin et angélique, son teint pâle et ses yeux bleus, elle fait pas mal d'effet. Il est difficile d'oublier son visage, et beaucoup la comparent à une poupée. Harley aime se maquiller, pour souligner ses traits, mais elle n'en abuse pas trop non plus. Elle ne veut pas ressembler à un pot de peinture. Elle reste à la limite du naturel. Pour ce qui est de la coiffure, elle aime avoir ses cheveux aussi bien attachés que détachés. Par contre, elle ne supporte pas d'avoir une seule mèche de cheveux devant ses yeux, étant privée d'un sens, les autres sont très importants, surtout la vue. Elle ne passe jamais beaucoup de temps devant son armoire le matin. Appartenant à la haute société, faire attention à son apparence à toujours été une valeur qu'on lui a inculquée, depuis toute petite. Mais elle n'y a jamais vraiment attention, préférant la simplicité. Ce n'est pas le genre par exemple, contraire à d'autres filles de son 'monde' à ne porter un vêtement qu'une fois. Elle a un style tout a fait à elle, confortable et agréable. Elle suit quand même assez la mode et porte des marques, mais elle n'aime pas l'excentricité. Son but n'est pas de se faire remarque. Et bien sûr, elle possède une énorme garde-robe, avec beaucoup de vêtements qu'on lui a offert, mais elle porte à peine un tiers de tout ça. Elle raffole des sacs à mains et vous ne la verrez jamais ou presque en escarpins. Enfin, Harley fait également beaucoup de sport, ce qui contribue à la garder en forme.

Caractère: Harley n'est pas le type de gosse de riches que l'on rencontre habituellement. Non, elle n'attache pas une grande importance aux bien matériels, même s'il est certain que cela apporte un certain confort. Cela dit, elle profite assez souvent de son statut de fille de gouverneur pour entrer en boite de nuits par exemple, ou avoir des faveurs, dont elle fait le plus souvent profiter ses amis. Elle ne se sert par contre jamais de sa surdité pour attirer la compassion, c'est hors de question pour elle. C'est également une fille assez paradoxale et lunatique, qui change d'humeur assez vite, pour un oui ou pour non. Mais ça ne l'empêche pas d'être d'un naturel joyeux, l'étant plus souvent que malheureuse. Elle ne sait pas s’apitoyer sur son sort, ni sur celui des autres en fait. Elle les pousse au contraire à avancer, les booste au mieux pour ne pas qu'ils passent leur temps à regarder en arrière et stagnent. Elle ferait un coach sportif parfait. Elle n'est pas égoïste et est assez ouverte aux autres. Elle aime aider et conseiller, elle est toujours à l'écoute, et le fait même mieux que certains entendants, c'est pour dire. Elle ne considère pas sa surdité - elle refuse d'être mise à l'écart ou de recevoir des traitements de faveur à cause de ça - comme un handicap, au contraire, c'est pour elle une force, qui lui a apporté des dons. Celui de lire sur les lèvres et d'être une fine observatrice. Enfin, elle est assez sarcastique et ne se prive pas comme tous les jeunes de son âge de porter un jugement sur tout ce qui l'entoure. Elle n'hésite pas non plus à 'hausser le ton' et dire quand quelque chose ne lui plait pas.

Jusqu'à l'âge de deux ans, on peut dire que Harley menait une vie parfaite. Biberons en verre de chez Tiffany's, couverts en or blanc, peluches de haute qualité, derniers jouets d'éveil ultra-développé, elle avait tout ce dont une petite fille de cet âge pouvait rêver - ou pas étant donné qu'à deux ans, nous ne sommes pas vraiment capable de vouloir autre chose que manger, dormir ou crier, mais ça c'est un autre débat. La petite ne manquait de rien, vraiment. Ses parents étaient aimants, et compensaient leur absence par toutes sortes d'attention comme des jouets, sorties, animaux de compagnies et on en passe, ou encore des nourrices très qualifiées, chargées de prendre soin de l'enfant. Il y avait toute une équipe de nounous, avec des missions spécifiques accordées à chacune d'elle. En clair, Harley menait une véritable vie de petite princesse.

C'est peu après son deuxième anniversaire que ce rêve éveillé s'est transformé en cauchemar. Après quelques jours de fortes fièvres, de vomissements, de pleurs incessants et une soudaine apparition d'ecchymoses, Harley fut conduite à l'hôpital. Ses parents pensaient au départ à un virus, et que ça allait passer. C'est un tout cas ce que leur avait dit leur médecin. La maladie s'était semble t-il déclarée un peu plus tard. Et le résultat fut sans appel : la petite fille était atteinte de méningite, une maladie assez grave. Elle fut hospitalisée pendant plusieurs jours, plusieurs jours durant lesquels sa mère, habituellement obsédée et prise par son travail d'organisatrice de mariage, est restée auprès d'elle. Son père lui, gouverneur de l’État de New York, passait quand il le pouvait. Mais étant un homme politique extrêmement important, il n'a pu laisser de côté ses affaires. Monsieur et Madame Davenport aimaient leur fille plus que tout, ils ne l'avaient pas faite juste parce que ça faisait 'bien' pour un homme politique se voulant proche de la population d'avoir un enfant. Non, ils auraient tout fait pour elle. D'autant plus lorsqu'il leur fut annoncé qu'Harley avait perdu son audition. Plus jamais elle ne serait capable d'entendre, pas sans un dispositif spécial. Dispositif que sa mère refusa de lui faire implanter. Certes, ça aurait été plus facile, et oui, les Davenport avaient l'argent nécessaire. Mais Claire n'avait pas envie de prendre une décision que sa fille aurait dû prendre. Puis, elle tenait vraiment à ce que sa fille grandisse et apprenne à vivre avec ce qui était un handicap pour certains. Qu'elle transforme sa surdité en une force. Après tout, les non et mal entendants étaient capables de faire de grandes choses et de vivre une vie normale.

Madame Davenport arrêta donc de travailler dès la sortie d'Harley de l'hôpital. Elle n'avait pas mis longtemps à prendre sa décision. C'était clair pour elle, elle allait se consacrer pleinement à sa fille, apprendre et lui apprendre le langage des signes, ainsi qu'à lire sur les lèvres. Elle se devait d'aider et d'accompagner sa fille dans cette épreuve. Après tout, comme elle n'aurait presque aucun souvenir de ce qu'avait été entre plus tard, cela serait peut-être moins difficile à accepter. Elle s'entoura aussi de professionnels pour épauler au mieux sa fille.

Harley entra à l'école à l'âge de trois ans, comme tous les enfants de cette planète. On avait conseillé aux Davenport de garder leur fille à la maison, et de lui faire faire des cours à domicile, ou sinon de la mettre dans une école pour enfants atteints de surdité. Ils choisirent la seconde option, considérant que ce ne serait pas l'aider que de la couper du monde et la laisser dans le cocon familial trop longtemps. Là bas, la petite approfondit son apprentissage du langage des signes, ainsi que les choses qu'on apprenait à cet âge dans une typique école maternelle. Elle était très ouverte aux autres, souriait beaucoup et ne semblait pas se rendre compte qu'elle était privée de quelque chose que tout le monde possédait. A l'âge de six ans, elle fut capable d’intégrer une école qualifiée de 'normale', accompagnée d'un interprète. Interprète qu'elle pria vite de la laisser seule à partir de son entrée au collège. C'est à partir de là qu'Harley se sentit capable de vivre une vie normale, sans être suivie par quelqu'un qui devait l'aider à comprendre ce qui se passait autour d'elle. Elle maniait le langage des signes à la perfection et était passée maitre dans l'art de lire sur les lèvres. Ce fut une vraie libération pour elle. Elle était enfin capable d'être une adolescente normale. Certes, elle devait se concentrer plus que les autres, faire attention au moindre pas, mais ce n'était rien comparé à sa récente liberté. Les gens ne se rendaient pas compte, au départ, qu'elle était sourde. Juste quand elle ne leur répondait pas, en fait. En effet, elle n'avait pas réellement confiance en sa propre voix, et faisait un sorte de blocage dessus. La jeune fille parlait seulement en présence de l'un de ses parents, ou de son meilleur ami Wilke. Wilke était un jeune homme assez spécial, qu'elle avait rencontré plus petite lors d'un après-midi au parc. Ils ont longtemps communiqué par écrit, et il fut longtemps le seul ami qu'elle avait, n'aimant pas trop se mêler aux autres, et n'accordant pas sa confiance facilement.

A côté de ça, il y avait toujours la vie de château. Les Davenport étaient des gens appréciés et influents dans la ville, et dans le pays, aimés d'autant plus auprès du public après l'épreuve qu'ils ont subi. Si Claire Davenport a laissé tombé son travail pour s'occuper de sa fille, elle n'en a pas pour autant laissé de côté ses engagements et obligations en tant que haute personnalité de la vie mondaine new new-yorkaise. C'est pourquoi leur demeure des Hamptons et celle de la 5eme Avenue a accueilli de nombreuses soirées mondaines pendant plusieurs années, auxquelles Harley se devait d'assister. Et si elle les trouvait interminables et d'un ennui profond, elles lui ont permit de perfectionner son sens de l'observation, sens ultra-développé aujourd'hui. Elle restait en général assise sagement ou se promenait silencieusement au milieu des tables, gratifiant tous les invités de son plus beau sourire, dans le but de les observer et d'en apprendre un maximum sur eux, en lisant sur leurs lèvres, notamment. Et au fil du temps, cela rendait ces soirées passionnantes.

Aujourd'hui étudiante en histoire de l'art - son rêve est d'ouvrir sa propre galerie d'art - Harley est une jeune new-new-yorkaise de vingt-trois ans on ne peut plus normale. Elle parle depuis son entrée à l'université. A tout le monde. Elle est même capable de suivre un cours entier sans être complètement perdue, même si celui lui demande une quantité d'efforts énorme.Elle sort, elle boit, elle aime faire la fête et croque la vie à pleines dents. Elle a conscience de sa différence, mais en a fait une force. Tous ses autres sens d'autant plus développés. Elle vit toujours chez ses parents. Elle leur doit tellement, ils lui ont beaucoup apporté. C'est grâce à eux après tout si elle a réussi à si bien vivre avec sa surdité.