Tenant mes cheveux avec une main, je fermai les yeux, la vue de ce que je "rejetai" dans la cuvette me donnerait encore plus envie de continuer, rien que l'odeur qui atteignait mes narines me faisait continuer de vider mes tripes et de dire au revoir à ces délicieux cookies. Qu'est-ce qu'il n'allait pas avec moi? Il n'était même pas dix heures du matin et je n'avais plus rien dans le ventre. Nausées matinales? Hahaha, n'importe quoi! Rien que d'y penser, ça me faisait rire et je ne devais pas rire car ce n'est pas moi qui nettoierait après. « T'as besoin d'aide ? » après avoir entendu cette phrase prononcée par ma chère soeur, je sentis une main dans mes cheveux, me les retenant en arrière. Trop de bonté, je ne retenais pas une nouvelle avalanche de cookies. Je n'avais même pas pensé à la possibilité qu'elle vienne me voir déglutir ni même m'aider, c'était hilarant, terrorisant et... Oh pourquoi je pensais à ça alors que je suis au-dessus des toilettes? Je repris mes esprits quelques secondes après me relevai en essayant de sourire et m'essuya la bouche avec de l'eau dans le lavabo. J'avais encore un goût horrible dans la bouche mais j'étais vidée de toute force, incapable de penser à faire un bain de bouche. Je fis de mes cheveux un chignon à la one again et m’asseyais près de Lennon contre la baignoire. « Je crois que tous les deux, on a nos parts d'erreurs. » Je devais rire ou pleurer? Mademoiselle remballer son égo pour moi? C'était une première ça! Oh allez Bee écoute-la, elle t'a quand même tenu les cheveux quand tu faisais ce que tu faisais au dessus de la cuvette... Je secouai la tête pour ne pas repenser à ce délicat moment et ne pas recommencer mon affaire et écouter mon ingrate de soeur. « J'ai été grossière avec toi, je le sais. C'est juste que je suis la défensive, un truc du genre je sais pas, j'arrive pas à faire comme si de rien était. Quand même bien que j'ai ma part d'erreur, c'est plus fort que moi, tu comprends ? J'ai pris peur quand t'es partie je crois, ça m'a donné un coup, ça m'a mise dans un tout autre état. C'est pas que je te déteste et tu le sais, enfin j'espère, c'est juste que, je sais pas, c'est débile. » Un sourire se dessina sur mes fines lèvres. Une tentative d'excuses pour mon orgueilleuse de petite Lennon? Non impossible. Son égo s'était amplifié ces dernières années et je le devinai facilement, sa réputation avec mes anciens amis qui sont restés à New York était plutôt connue et pas franchement des plus fameuses. « T'es certaine que ça va ? Parce que habituellement quand on vomit, c'est pas vraiment bon signe. T'as du mangé un truc pas bien ou je sais pas ? » J'éclatai de rire, elle comme moi savions que si elle s'inquiétait pour moi c'est que c'était sûrement elle la plus atteinte. Hum, hum. Je repris mes esprits et essayai d'arrêter de rire. « Bah je suis enceinte ma foi. Non je déconne. » C'est la première que je prenais la parole depuis le début de notre conversation et j'avais la voix rocailleuse, les cordes vocales abîmées par les nausées acides. « J'ai sûrement mangé trop de cookies, et trop vite. Enfin on s'en fout. » Je n'avais pas envie de réfléchir, j'étais soudainement très fatiguée. Je me levai très vite, tirai la chasse et fut prise d'horribles vertiges qui m'obligèrent à me tenir au lavabo. Je portai instinctivement ma main à mon ventre, le visage crispé et poussant de petits cris tellement la douleur était soudaine et dure. « Appelle. Médecin. S'il te plait. Evaë. » Je venais de l'appeler par une partie de son premier prénom, ce qui était très inhabituelle, on ne l'appelait comme ça que quand on devait la gronder auparavant et l'avait je voulais juste qu'elle s'active pour que quelqu'un m'examine au plus vite. J'avais l'impression de mourir sur place. Je pris finalement appuie sur elle, pleurant à chaudes larmes, la suppliant presque de m'allonger, de me pardonner, de partir, d'appeler quelqu'un, de me sauver. Les hormones en fusion, à bout de force et endolorie, je ne contrôlais plus aucun de mes gestes et dires.

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