2011 -
Le souvenir est à peine un nénuphar montrant, parmi les eaux, son visage de noyé. [Jorge Carrera Andrade]

Amandine regarda le ciel dehors, le front contre la vitre de son appartement. La ville de New York était en train de se réveiller, les autres appartements s'éclairaient les uns après les autres. Le soleil se levait lui aussi, tout doucement, ses rayons éclairant d'une merveilleuse beauté la ville. La jeune femme pouvait assister à un paysage tout simplement superbe ; seulement ses pensées vagabondaient ailleurs. Des souvenirs envahissaient son esprit, sans raison apparente. Peut-être était-ce parce qu'elle était déjà réveillé depuis une demi-heure, oui peut-être. Elle ne cessait de penser à son enfance, sa vie d'adolescente, et son frère jumeau. Tout cela s'entrechoquait dans son esprit. Les souvenirs remontaient à la surface, les rayons du soleil s'élevant quand à eux, peu à peu dans le ciel.
La jeune femme repensait à sa naissance, le jour où elle était née. Le jour où ses parents avaient décidés de séparer les jumeaux .

Flash-back :
Ça s'était passé en 1989, Berenice Evans venait de mettre au monde deux adorables bébés – un gars et une fille. Endzo, le père était présent, il réfléchissait dans un coin de la pièce, n'osant pas regarder Berenice en face. Quelques instants plus tard, il se décida quand même à parler. Une longue discussion eu lieu entre les deux jeunes gens. Le ton ne montait pas, pourtant chacun savait que la décision qu'ils s'apprêtaient à prendre n'était pas vraiment facile. Oui, car les deux étudiant n'étaient pas mariés, ils avaient justes étaient inconscients pendant un moment de tendresse, ce qui avait donné un « accident » comme chaque jeune pourrait le dire. La décision qu'ils devaient à présent prendre était de savoir qui allait prendre quel bébé. En effet, étant donné que Berenice et Endzo n'étaient pas mariés, ni en couple, ils avaient eu la sage décision de garder chacun un jumeau, même s'ils devaient les séparer. C'était peut-être cruel, mais ils en avaient décidé ainsi après de longues discussions. Chacun savait que leurs proches allaient désapprouver cela, mais ils s'en moquaient un peu ; c'était leur choix après tout, au moins chacun allait avoir un enfant à élever.

Après s'être chacun dit qu'il fallait qu'ils s'envoient des photos de l'autre jumeau, Endzo décida de quitter l’hôpital après avoir regarder une dernière fois les jumeaux – qui dormaient profondément.

___________________

« Amandine vient voir ! »

La petite fille lâcha la poupée qu'elle tenait dans ses mains pour descendre l'escalier et rejoindre sa mère. Celle-ci venait de lui acheter un autre jouer. Une très belle poupée qui ne devait sûrement plus se faire beaucoup. Elle avait dû couter une fortune, comme d'habitude d'ailleurs. En effet, Bérenice avait pour habitude de toujours acheter des jouets hors de prix à sa fille ainsi que des habits d'excellentes qualités et très beaux. Monsieur et Madame Evans aidaient très souvent leur fille, côté économique, ce qui expliquait ces quelques « folies ». « Oh, merci Maman. Elle est très jolie ! » finit par dire la petite fille de sa voix enjouée et perçante. Elle lui mit un baiser sur la joue avant de remonter dans sa chambre pour se préparer à aller à l'école. Bérenice eut un petit sourire, avant de monter à son tour à l'étage, pour aider sa petite fille à se préparer. Une heure après, Amandine était déjà à la maternelle. Elle exhibait tout fièrement la nouvelle poupée que sa mère venait de lui acheter. Tout enfant qui osait toucher à la poupée, se faisait immédiatement crier dessus par la petite fille. D'ailleurs, la poupée qui avait été prénommée Lynn par Amandine, avait sa place dans la classe. La fillette avait trépigné des pieds et fait un caprice pour que la maîtresse accepte qu'une poupée ai sa place sur une chaise de cours. Cela n'étonnait pas la professeure qui avait l'habitude des caprices ou des petites crises de colères de la fillette ; elle savait d'avance que personne ne pourrait arrêter Amandine, c'était évident.

___________________

Une soirée pluvieuse, un drame, une vie, des pleurs. A l'âge de six ans, une petite fille venait d'apprendre une nouvelle abominable, qu'aucune fillette ne voudrait entendre. Berenice Evans était morte ; elle avait été retrouvée morte, renversée par une voiture. Amandine pleura des jours et des jours, ne se faisant pas à l'idée qu'elle n'allait plus voir ou entendre, ou même avoir de baisers de la part de sa maman. Ses grands-parents avaient certes, essayé de la réconforter, mais que pouvaient-ils faire face à la peine d'une gamine de six ans ? Rien, juste la prendre dans leurs bras et lui dire que sa maman était à présent parmi les anges.

Les jours avaient passés, sans pour autant enlever le chagrin que pouvait ressentir Amandine. La veille, elle avait le droit de rencontrer son père et son frère, chez le notaire. Cela avait été une rencontre assez étrange, elle avait eu une impression assez négatif sur les deux hommes. Bien entendu elle savait qu'elle ne les connaissait pas vraiment, même si sa mère lui avait déjà parlé de son père et de Thomas ; mais qu'importe. Sauf qu'à présent tout avait changé, cela avait changé au moment où Endzo Highfield avait dit : « On va habiter tous les trois maintenant, vous en faites pas, tout va bien aller. On va être une famille. » Amandine avait certes protester, mais cela n'avait servit à rien. Ses grands-parents avaient protestés eux aussi, mais c'était trop tard. La fillette se devait à présent de vivre avec deux hommes qu'elle ne connaissait pas, dans une ville où elle ne connaissait rien. Une nouvelle vie lui ouvrait ses portes, New-York s'offrait à présent à elle, sauf qu'Amandine n'en voulait pas du tout.

___________________

« Mais c'est pas vrai, Tom tu le fais vraiment exprès. »
« T'as deviner ça toute seule, blondasse ? »

Comme la plupart du temps, les jumeaux se disputaient. Les temps avaient bien changés. En effet, Amandine avait réussi à faire le deuil de sa mère, et avait apprit à nouer des liens avec sa seconde famille. Elle avait finalement dû s'avouer que son père était très attentionné et que son frère jumeau pouvait être drôle, même s'il l'agaçait très fréquemment. Certes, certaines choses avaient changées, la vie n'était plus aussi luxueuse qu'auparavant, mais la jeune fille s'y était faite. Elle était même parfaitement heureuse dans cette ville où elle vivait la vie avec simplicité. De plus, elle et Thomas voyaient toujours leurs grands-parents maternelles ; ils passaient les vacances scolaires dans leur grande maison de campagne en Californie. C'était un réel bonheur pour la petite fille de revoir ses grands-parents ainsi que de retrouver l'endroit où elle pouvait y percevoir quelques parcelles de souvenirs de son enfance ou même de sa mère décédée.

___________________

Côté étude, Amandine se débrouillait pas mal. A New-York, elle avait réussi à trouver la voie rêvée. Celle d'entrer dans une fac de médecine à Colombia. Elle avait stressé pendant des nuits et des nuits, persuadé qu'elle serait refusé.Mais, comme quoi le destin en décide autrement.Loin de se plaindre, la jeune fille avait travaillé comme une folle pendant ses années d'études. Elle finit, finalement, par boucler les trois années de médecine, avec un réel acharnement du travail, en travaillant des heures entières ou encore en faisant des nuits blanches.
Fin du flash-back

Après, avoir repensé à toute son enfance, Amandine poussa un soupir. Il y avait une dernière chose à laquelle elle n'avait pas pensé, en effet, son père Endzo s'était marié durant l'été 2011. Lui et sa femme avaient décidé de partir en Floride, avant de vivre une retraite paisible loin de tout soucis ou responsabilités. La jeune femme décida – au premier abord – de les suivre, mais les discussions qu'elle avait pu avoir avec son frère jumeau, firent qu'elle décida de vivre sa propre vie elle aussi.

A présent, la jeune femme âgée de vingt et un an se retrouvait dans un appartement, regardant la ville de New-York à travers les vitres. Sans un mot, elle décida de dormir quelques heures, après avoir eu un bâillement.

La ville de New-York était quant à elle déjà levée, des milliers de personnes marchaient déjà sur les trottoirs de la ville. Le soleil était au zénith, ses rayons frappant déjà quelques personnes...