→En cette période de l’année, les couloirs de Fordham étaient délaissés au profit des plages, rues commerçantes, bars branchés et autres endroits réunissant les étudiants pour enfin nous permettre de souffler et décompresser d’une longue et épuisante année. Enfin seulement pour certains, l’année n’avait pas été si épuisante que ça pour ma part, si l’on écarte évidemment les prises de tête pour certains devoirs. Comme la plupart des gens, l’ambiance particulière des intercours me manquerait un peu, mais la nostalgie laisserait vite place aux festivités estivales. Les filles flâneraient tranquillement à regarder les garçons sur la plage entre deux magasines people pour baver sur les dernières chaussures de Ashley Greene, le dernier sac à main de Paris Hilton ou encore sur les derniers minets en vogue d’Hollywood tel que Taylor Lautner, Zac Efron, Ian je sais plus quoi -celui qui a un nom compliqué- ou tout ce genre de mecs qui m’insupportent et qu’y rendent les filles hystériques, mon dieu où va le monde, tandis que les garçons seraient occupés à draguer tout ce qui bouge. L’été annonçais pour certains la perte de vie sociale, mais pour moi il en était pas question, l’été promettait d’être chaud et festif, impossible pour moi de rester seul dans mon coin, car oui il est vrai que la solitude me fait un peu peur. Pour l’instant l’été s'annonçais festif mais rien n’était encore fixé, ma devise « Vivre au jour le jour », les plans de dernières minutes, ma grande spécialité, faut bien pimenter ses journées parfois.

Assis sur le divan de mon appartement, je tenais le crachoir à mon colocataire, Alex, et sa copine, Breane sur un sujet d’actualité, le bio, pour moi simple mouvement marketing et rien de plus. Accompagnant mes paroles de gestes en tout genre, j’aperçus d’un œil mon Blackberry se déplaçant au rythme du vibreur, m’interrompant dans mon discours, je tendis ma main en sa direction. L’été s’annonçait maintenant romantique à la découverte du message : « j’ai deux billets aller/retour pour Paris tu m’avais pas dis que tu ne foutais rien cet été ? Xo Sephy » La douce Sephora, ou Sephy pour les intimes, surnom qu’elle détestait mais qu’elle commençait tout juste à adopter, me proposait un voyage à Paris, ville de la mode mais aussi des amoureux. Petit bout de femme au caractère bien définie, on ne perdait jamais une occasion de se taquiner sur n’importe quels sujets. Je vous mentirais si je ne vous disais pas qu’elle savait toujours me faire esquisser un sourire, son petit côté maladroit dans ses gestes lui donnait un côté attendrissant qui faut l’avouer ne me laisse pas indifférent. Parfois je prends même le temps de la regarder pendant de longues minutes, de longues minutes pendant lesquelles je la fixe pour à chaque fois me rendre compte qu’elle est plus belle encore à chaque minute. Ce sourire, mon dieu ce sourire, une vraie merveille, impossible pour moi d’y rester comment voulez –vous résister quand de sa petite voix et esquissant un merveilleux sourire elle vous demande « Tu peux me payer une glace ? » Impossible, c’est le mot, impossible de résister à Sephy, du moins pour ma part. Alors comment voulez-vous que je dise non à un voyage en tête à tête avec elle dans une magnifique capitale ? Agissant sur un coup de tête comme à mon habitude, sans me préoccuper de mes amis, ma famille, je réponds illico à Sephy : « Tu ne t’es pas trompé je n’ai rien de prévu c’est donc avec plaisir que je t’accompagnerais à Paris, si tu ne me fais évidemment pas tourner la tête avec de longues après-midi shopping. Xo Coco ». Abandonnant mes hôtes, visiblement soulager par l’interruption et qui remercieront sans doute la providence ce soir, je pris la direction de ma chambre pour parfaire mes valises.

***


Le silence apaisant de l’avion laissait à chaque passagers la possibilité de céder aux bras de Morphée, pour ma part il n’en était pas question, malgré les nombreux vols à mon actif la peur d’un incident technique de l’avion était toujours omniprésente. Une hôtesse de l’air et un stewart passaient régulièrement pour s’occuper du moindre besoin des passagers. Au bout de plusieurs heures, l’atterrissage approchait à grands pas, ce qui annonçait pour moi la fin de mon calvaire, je n’avais dormis que trentaine de minutes pendant tout le vol, restant sur le qui-vive à tout moment. « CORY ... Tu m'écoutes quand je te parle ? » Sortant de mes songes, je tournai la tête du côté de Sephora, fronçant les sourcils l’air visiblement agacé elle me regardait. La nature humaine est parfois surprenante, stressé par le vol je n’avais prêté aucune attention à tout ce qui m’entourait délaissant la magnifique Sephora de mon attention pendant quelque instant, visiblement agacé par mon manque d’écoute, principal défaut de ma personne j’esquissais un sourire comme pour me faire pardonner. Elle me répéta sa question pour que je puisse enfin lui répondre : « J’ai quelques bases en français : « « voulez vous couchez avec moi ce soir ? lalalalala la la » Désolé mais c’est les seuls mots que je connaisse ».
On avait quitté New York sous un temps incertains mais voilà que maintenant Paris nous ouvrait ses bras sous un magnifique soleil. Montant dans un taxi, on indiqua notre course au taxi avec aucune difficulté en choisissant tout de même la facilité avec l’anglais. Sephora se plaignait légèrement d’être dans un hôtel éloigné de la Tour Eiffel, mais elle avait tout de même conscience du luxe et du lieu stratégique niveau shopping de l’hôtel. Arrivant devant l’impressionnante et luxueuse façade de l’hôtel, Sephora prit les choses en mains pour la réservation, accoudée au comptoir les papiers de la réservation en main je la regardais comme j’aime si souvent le faire en oubliant tout ce qui m’entoure et juste prendre conscience de sa beauté. Que pouvais-je revais de mieux que de me retrouver loin de toutes personnes connues, seulement Sephora à mes côtés. L’été démarré sur les chapeaux de roues. Perdus dans mon admiration pour elle, j’avais encore manqué une de ses questions, ça en devait gênant ce manque d’écoute. Au bout de quelques secondes je compris la question encore un mystère de la nature humaine on croit ne pas avoir entendu mais enfaite inconsciemment on a bien compris, un truc compliqué quoi :
« Personnellement ça me dérange pas du tout, on est donc en France je vais faire preuve de cette célèbre courtoisie française et te laisser trancher. Et au passage je ne mord pas et ne ronfle pas. » La réceptionniste semblait attendre impatiemment une réponse en tournant les pages d’un agenda aux lettres d’or.

→OKAY BY K.