Le gout de la vie lui revient avec les années, même si Liv' lui manquait toujours énormément. Il était à présent journaliste et avait arrêté les petits jobs douteux qui lui avaient permis de payer ses études. Il était aussi en couple depuis un an avec la femme la plus merveilleuse qui soit, selon lui. Quant à ses parents, il ignorait totalement comment ceux-ci vivaient depuis le décès d'Olivia, puisqu'il n'a plus jamais voulu en entendre parlé, persuadé qu'ils étaient la cause de cette seconde tentative de suicide.

" Si je dois te séquestrer, je le ferai ! Je t'interdis de le faire." Les yeux froids de Roman était rivés sur cette même femme qu'il adulait encore quelques minutes plus tôt. A présent, il ne voyait plus qu'une garce pour qui il n'avait aucune estime. Elle se mit à rire, ce qui l'énervait un peu plus, si toute fois c'était possible. " T'as rien à m'interdire Roman, redescend sur terre! J'en veux pas et je n'ai pas l’intention de souffrir, de ressembler à une baleine pour tes beaux yeux." Elle le fixait de ses yeux brillants, plein d'excitation comme si tout cela n'était qu'un jeu, auquel elle était certaine de gagner. Elle le provoquait, comme elle le faisait toujours, mais aujourd'hui, il ne jouait plus. " C'est peut-être toi qui porte notre bébé, mais il m'appartient à 50 pour-cent... et je tiens à ma part, désolé. " Il avait honte de parler de son futur enfant comme s'il se disputait la moitié de la maison, mais c'était le seule langage que la jeune femme comprenait, Roman se mettait à son niveau. " Lisa, sérieusement! Je VEUX ce bébé. Je ne te demande même pas de l'aimer, juste de le mettre au monde! Pour moi..." Le jeune homme passait du regard froid à un regard beaucoup plus doux, charmant. Il était prêt à user de tous ses charmes si c'était l'unique façon de la convaincre de ne pas avorter. Il était contre l'avortement, du moins quand il n'était pas justifier. Elisabeth n'avait aucune raison de le faire : lui était prêt à l'aimer cet enfant, même s'il n'était pas au programme. Il était prêt à l'assumer financièrement, à lui apprendre la vie, même s'il devait le faire seul. Au fond, il espérait que « l'instinct maternel » surgirait soudainement, quand il lui donnerait un coup de pieds, à l'accouchement dans le pire des cas, mais si ça n'arrivait jamais, il l'accepterait. " Prends une mère porteuse si c'est ton unique but dans la vie! " Son visage entre ses mains, Roman perdait tout le calme dont il pouvait faire preuve et écrasait son poing dans la porte. Elle savait exactement comment l'énerver, tout comme elle savait que son but n'avait jamais été d'être père. Mais maintenant il était là et Roman s'interdisait de l'abandonner. Avant qu'il ne puisse s'emporter, la jeune femme lui lançait une petite suggestion, sourire amusé toujours aux lèvres. " Ou paye moi comme si je l'étais." La dévisageant, il essayait de trouver le faux et le vrai dans ce qu'elle lui disait. Elle ne puvait pas être sincère là dessus. " Tu plaisantes? " Et pourtant... elle était on ne peut plus sincère. S'il replaçait la scène dans un film pour enfant, il était certain de voir apparaître des billets dans les yeux verts de sa dulcinée. " Tu veux que je te paye pour porter NOTRE enfant? " Lisa se levait pour s'approcher doucement de lui, posant sa main sur son ventre. " Ton enfant... " précisait-elle. Elle le testait, il n'y avait aucune autre explication. Lisa avait toujours aimé le jeu, Roman était persuadé qu'elle se contentait de voir jusqu'ou il était prêt à aller. " Combien tu veux? " finit-il par lui demander, la mâchoire serrée. Il s'en voulait, il lui en voulait de lui donner l'impression son propre enfant, d'avoir l'impression d'être un monstre. Elle ne cachait d'ailleurs pas sa déception en le voyant accepté sa proposition : elle avait perdu la partie. A côté de cela, elle remportait bien assez pour ne pas revenir sur sa décision.

" Tu sais que c'est elle ou moi, n'est ce pas? " Dans un mois, elle serait là, sa petite princesse. Bien sur qu'il en était conscient, comment pouvait-elle penser qu'il aie encore envie une seule seconde d'être avec elle? En 8 mois, il ne l'avait pas vu une seule fois avoir un geste affectueux, une parole naturelle pour une femme enceinte. Elle n'avait rien voulu savoir de la chambre qu'il emménageait pour leur petite fille, n'avait pas fait un seul achat pour le bébé. En revanche, ses billets d'avion pour Los Angeles étaient prêts à être utilisés dés qu'elle serait délivrée de la plaie que Roman lui imposait pour un petit mois encore. Il opinait avec un petit sourire, il n'y avait pas une once de regret dans son regard, il voulait la voir disparaître de sa vie et ce au plus vite maintenant. Trois semaine plus tard, Roman devenait papa, prêt à élevé une petite fille qui n'aurait malheureusement jamais de mère. Il avait pourtant fait d'énormes efforts pour supporter Lisa, la comprendre mais surtout pour la faire changer d'avis, mais rien n'y fera. Elle refusera catégoriquement de prendre Mila dans ses bras à la naissance, non pas par peur de changer d'avis, simplement elle n'en avait pas envie.