L'ascenseur s'ouvrit à l'étage demandé. Un enfant de sept ans en sortit, courant jusqu'à la porte de l'appartement 201 qu'il frappa jusqu'à ce qu'une femme vint lui ouvrir. S'engouffrant dans le hall d'entrée, il cria, surexcité par l'idée d'être là. «
Maman, maman ! Je suis arrivé, t'es où maman ? » La porte se ferma derrière lui et une voix amusée lui répondit. «
Votre mère est dans son bureau, Monsieur Dhiar. » L'enfant se retourna vers la gouvernante, il lui sourit rapidement et couru jusqu'à l'endroit où se trouvait sa mère. Il ouvrit la porte sans même la toucher avant, afin de signaler qu'il allait y entrer et attrapa la femme qu'il l'avait mit au monde. Il se colla à elle, la serrant comme il le pouvait. «
Maman, tu es là ! » Il ferma les yeux tandis qu'elle déposa son portable. Elle sourit, heureuse de voir son enfant et le leva afin de le déposer sur ses genoux. «
Dhiar, mon ange ! Ton père m'avait prévenu que tu viendrais à Paris mais pas durant les vacances de Pâques. Il a tout prévu pour que tu arrives seul jusqu'ici à ce que je vois ! » L'enfant ne parla pas. Il profitait de l'instant présent. Il voyait rarement sa mère, vivant à New York avec son père il ne venait qu'une fois par an en France pour passer quelques semaines avec elle.
Déposé sur le sol quelques minutes plus tard, il posa sur son regard sur celle qu'il considérait comme la plus belle femme du monde. «
Maman, maman, écoute, j'ai encore amélioré mon Français ! Un jour, je pourrai parler comme toi ! » Elle sourit. «
Fais-moi entendre ça, mon chéri. » Il leva les yeux quelques instants, réfléchissant à la formulation de sa phrase et commença à parler comme il le pouvait, dans la langue maternelle de sa mère. «
Tu es... La... Meilleure... Maman... Qui n'a pas jamais vivant sur la Terre ! » Fier de lui, il sourit à pleine dents tandis qu'il mit ses mains dans son dos, un peu gêné. Elle rit un instant et déposa un baiser sur le front de son enfant. «
D'ici quelques années, tu parleras aussi bien que moi mon chéri ! » Lui dit-elle en Français. Il la regarda et sourit. Dhiar comprend le Français mais il a un peu de mal à le parler. Il prend la main de sa mère et la tire. Elle se lève. «
On va au musée maman ? » Passer des moments agréables avec son fils, voila ce qu'elle veut lorsqu'il est là. «
D'accord ! Je vais t'emmener au Louvre et après, nous irons manger quelque chose ! » Un cri de joie se fait entendre dans le gigantesque appartement. Elle va chercher son sac à main et quitte l'immeuble en compagnie de la chose la plus précieuse qu'elle a au monde. Son travail attendra un peu. Elle le voit rarement alors, elle compte bien profiter des quelques semaines passées avec lui.
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L'ordinateur s'éteint. Dhiar se leva du bureau tandis qu'une voix grave retentit dans l'appartement. «
Viens manger, je viens d'aller chercher Chinois ! » L'adolescent soupira un instant avant de descendre les escaliers. Il arriva au rez-de-chaussée et partit en direction de la cuisine en laissant s'échapper quelques mots. «
J'arrive ! » Il entra dans la pièce et posa un oeil sur les boîtes. Il regarda étrangement son père et lui demande. «
Rassures-moi, tu m'as pris des nouilles au poulet ? » Un silence s'installa dans la pièce. Le père du garçon passa sa main dans sa nuque et sourit afin de faire passer son incompétence auprès de son garçon. La réponse arriva bien qu'elle ne soit pas celle attendue. «
Et bien en fait... Non... Désolé mon grand, j'ai oublié. Je t'ai pris du poulet aux ananas. T'aime ça, non ? » Il leva les yeux, soupira encore une fois et s'installa à table. Il commença à manger, sans dire un mot. «
Alors, ta journée à l'école s'est bien passée ? » Dhiar jeta un regard noir à son père. Il avait oublié les nouilles au poulet, il ne lui parlerait donc pas. Après quelques minutes, une nouvelle tentative de l'adulte. «
Tu ne vas pas me faire la gueule juste pour des nouilles au poulet ! Arrête tes gamineries maintenant Dhiar et parle-moi, comme le font un père et son fils. » Il avala une dernière bouchée et se leva. Il était sur le point de sortir de la cuisine quand il dit à son père, très sèchement. «
J'ai un petit-ami depuis 3 jours ! Merci de t'intéresser à ma sexualité ainsi qu'à ma vie privée. Maman est à Paris, à l'autre bout du monde et pourtant, elle s'intéresse plus à moi que toi ! » La fourchette de son père tomba dans son assiette. Il regarda son fils partir en direction des escaliers et le suivit rapidement. Alors qu'il les montait pour rejoindre sa chambre, son père prit la parole, choqué par ce qu'il venait d'entendre et en haussant un peu la voix. «
Si tu vis à New York avec moi, c'est qu'il y a une raison ! C'est facile de voir son fils une heure tous les deux jours via un ordinateur mais moi, je vis avec toi ! Et cette histoire de petit-ami, nous en reparlerons jeune homme ! » La porte de sa chambre claqua fort lorsqu'elle fut fermée. Dhiar se coucha dans son lit et hurla dans son coussin pour se calmer et ne pas répondre à son père.
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