→ Contrairement à beaucoup de personnes, j'adorais la pluie. C'est bien pour cela d'ailleurs, que je n'avais pas été contre le fait de déménager ici. Me rouler dans l'herbe sous la pluie : un truc de gamine que j'adorais faire. En réfléchissant bien, je me demandais pourquoi tant de gens préférait le soleil. Certes, tu te reçois rien sur la tête, t'es pas frigorifié et tu ressembles pas à un caniche avec tes cheveux mouillés -pour ceux qui ne connaissent pas la capuche- mais au moins tu risques pas de te choper des coups de soleils. Ou au pire juste un bon rhume. Pas de quoi fouetter un chat. Alors ce n'est pas la pluie d'aujourd'hui qui allait m'empêcher de sortir. De toute façon, celui qui fonctionne ainsi dans cette ville, ne risque pas de pointer souvent son bout de nez dehors. Et puis, je n'avais pas le choix à vrai dire. Je devais ramener un peu d'argent pour que ce tyran de colocataire ne s'acharne pas une énième fois contre moi.

Enfilant mon blouson -à capuche- je sortis dans la rue où tout le monde marchait à pas soutenu, ce qui me faisait rire intérieurement. Mais j'étais obligé de faire pareil pour me fondre dans la masse. Avant d'agir, j'examinais mes « victimes ». Je regardais le comportement des gens, la façon dont ils étaient habillés, ça en indiquait beaucoup sur le porte-feuille. Et bingo, je venais de trouver le parfait friqué qui rentrait parfaitement dans les critères. Un vieux grisonnant, mâle à la main, surement un homme d'affaire. Je décidais de le suivre discrètement jusqu'à ce qu'il rentre dans un petit bar. Je fus d'ailleurs assez étonnée que ce genre de type aille dans un bar plutôt quand un des restaurants huppés de la ville. Mais au moins, je ferais moins tâche dans ce genre d'endroit. Mais, juste avant d'entrer à l'intérieur, mon attention se tourna vers un type qui râlait après les passants car ils l'empêchaient soit disant de passer. Vous voyez, ce genre de comportement montre que ce type a été habitué à avoir tout ce qu'il veut et donc de la tune. Je décidais de m'attaquer à ce mec, qui se dirigeait également vers le bar.

A l'intérieur, je demanda au barman s'il avait pas un jus de goyave. Ouais, j'ai bien dit goyave. Je savais très bien qu'il n'en aurait pas, et je pouvais donc me barrer tranquillement. Certes, ça ne faisait pas tellement discret, mais en même temps je me serais fait mettre à la porte si je ne commandais pas. J'avais au moins fait semblant de chercher une boisson en particulier. En passant derrière le jeune homme de tout à l'heure, j'en profita pour lui extirper son porte-feuille sans crainte qu'il s'en rende compte. J'étais quasiment capable de retirer la montre d'un mec sans qu'il ne le réalise, alors un porte-feuille... C'était de la tarte. Me réjouissant d'avance du pactole que je venais de dégoter, je sortis de ce bar plutôt satisfaite, avec l'objet volé dans les poches. Une fois à l'extérieur je continua de marcher afin de trouver un petit coin tranquille où je pourrais compter les billets tranquillement. Je pris la première petite rue et me réfugia dans un petit coin à l'abri. Le porte-monnaie dans les mains, je m'empressai de l'ouvrir quand surprise. « Putain, c'quoi ce bordel. » M'étais-je écriée. J'inspectai tous les moindres recoin de ce fichu porte-monnaie de m*rde. Même pas un billet, juste des petites pièces. C'était pas possible, c'était certain que ce mec était riche, ça se voyait à sa dégaine, et j'avais le don pour les repérer ceux là! Blasée, voilà comment j'étais. Je m'étais faite avoir comme une bleue. Prise de colère je balança son fichu porte-feuille sans valeur, qui termina devant les pieds d'un mec. Des pompes de riche tiens. Je releva la tête vers cette personne et reconnu très bien cette tête brune. Pourquoi j'étais autant impulsive ? Je venais de gagner ma journée tiens!

→ ok by Dy'