→ Je me retournai dans mon sommeil et quelle horrible sensation que de se retrouver par inadvertance face au soleil qui perçait dans ma chambre. Dans un grognement presque inaudible, je me cachai le visage dans mes draps. Je me sentais mal, voire très mal, et ce n’est que cette sensation qui me rafraichit la mémoire : j’avais en effet la gueule de bois. Un effort surhumain fut nécessaire pour que j’arrive à tirer mon corps endolori de mon lit. Je me dirigeai directement vers la petite salle de bain et me passai de l’eau sur mon visage. Aucun effet. Tant pis, c’était bien essayé. Mes pieds me trainèrent jusque dans la cuisine et je commençai à préparer ce qu’on pourrait communément appeler un petit-déjeuner. Hier soir … J’étais allé fêter quelques chose avec Matt en ville. Je me souviens d’un petit pub, bien sympathique, et de la bière à profusion. On avait bien rigolé tous les deux, comme deux bons amis. Lui comme moi, nous avions d’ailleurs un peu abusé de l’alcool. Mais c’était pour fêter quelque chose donc compréhensible. Mais pour fêter quoi ? Dans un sursaut mon cerveau se réveillé d’un coup, je sautai de ma chaise et me précipitai une nouvelle fois dans la salle de bain. L’heure … Qu’elle heure il était ? 7h00. Et cet évènement que je fêtai hier soir n’était autre que mon admission en tant que professeur de droit à Columbia. Les cours commençant à 7h45, j’étais quelque peu en retard. Très classe pour un premier jour. Et très crédible auprès des élèves surtout.
Réveillé par ce coup de panique, je pris ma douche en quatrième vitesse et fis le strict minimum. Je ne me rasai même pas, mais comme je l’avais fait le matin de la veille, cela donnait une charmante barbe de quelques jours. Ca passerait inaperçu. J’enfilai ce qui me passait sous la main : c’est-à-dire un jean foncé et un polo gris. Un peu de parfum et le tour est joué. 7h30. Je descendis en catastrophe, arracha mon manteau noir de là où il était et fonça vers le garage. Un moment d’hésitation et je pris finalement mon casque, l’attacha convenablement et démarra ma moto. Le temps que la porte s’ouvrit je mis mes gains et en 2 minutes j’étais déjà sur le trajet pour me rendre à Columbia. J’avoue que ce matin-là, les limitations de vitesse ne m’importaient peu. A vrai dire je priai pour ne pas rencontrer la police sur mon chemin. Et mes prières furent entendues. Sans encombre je me garai sur le parking de l’université. Je rangeai mon casque dans mon sac à dos et ouvris mon manteau. Je retirai la clef de ma moto lorsque j’entendis des talons s’approcher rapidement. Je n’y prêtai attention que lorsque que le rythme de ses pas se ralentit d’un seul coup. Intrigué, je me retournai doucement et là, ma mémoire ne put être plus rafraichie qu’à cet instant. Elle, je l’avais déjà vu quelques part, et visiblement elle ressentait la même impression. Mais oui ! C’était elle ! Cette jeune fille je l’avais connue pas plus tard que hier soir, c’était elle qui avait attiré mon attention, Matt s’était bien fichu de moi d’ailleurs. Après de nombreux échecs j’avais réussis à attirer son attention et j’avais passé le reste de mon temps avec elle. Le seul problème était que maintenant, j’apprends qu’elle est sûrement une de mes élèves … Quelle poisse. Autant mettre tout ça au clair maintenant.

- Attends, reviens, il faut qu’on parle !


J’eu à peine le temps de sortir de ma réflexion qu’elle s’en allait en pressant le pas. Sûrement ne voulait-elle pas d’ennuis. Un professeur et une élève, ça ne fait jamais bon ménage. Je posai mon sac et me mis à courir dans sa direction. Je lui attrapai le pus doucement possible le bras et me plaça face à elle. En effet c’était bien elle : Reagan. Je pris mon courage à deux mains, car si elle était en effet dans une de mes classes, il valait mieux jouer cartes sur table tout de suite.

- Hier soir, il s’est passé ce qu’il s’est passé, certes. Et malgré cela, on va se voir tous les jours, toute l’année puisque je suis ton professeur. Il vaut mieux qu’on en parle clairement, maintenant, et on efface ce malentendu. D’accord ?


Je la regardai droit dans les yeux. Elle était la même que hier soir, belle et pleine d’énergie.

→ okey by Dy'