love, in my mind love in my soul i just can't let go, sadness fills my life oh my fruitless plight only heaven knows

« Les filles, je viens de découvrir un truc énorme ! » lança Melchior, un large sourire sur les lèvres, alors qu'il se dirigeait vers les deux jolies jeunes femmes qui étaient aussi ses meilleures amis. « Que t'es gay ? » répondit rapidement Annie, un sourire narquois affiché sur le visage. Le brun la regarda et leva les yeux au ciel. Il vint s'assoir entre elle et Tara, au bord de cette falaise qui offrait une vue magnifique sur la baie. Plusieurs fois leurs parents leur avaient dit de ne pas trop trainer par là quand ils étaient petits, que c'était beaucoup trop dangereux. Mais maintenant qu'ils avaient seize ans, ces trois irlandais n'en n'avaient plus rien à faire de ces interdictions, ils vivaient leur vie, faisaient ce qu'ils voulaient ; et puis cet endroit c'était leur lieu de rendez-vous après tout. « Tss tu serais bien triste si t'apprenais que je préférais les hommes » « Non détrompes toi, j'adorais avoir un ami gay pour aller faire les boutiques » Cette fois ci, c'est Tara qui leva les yeux aux ciel avant de soupirer « Ça c'est une idée reçu Annie, les gay n'aiment pas tous faire les magasins.. et les garçons qui aiment faire les boutiques ne sont pas forcément gay aussi.. Regarde Melchior, il nous accompagne souvent quand on fait notre shopping et il est pas gay. » Le jeune homme en question, sourit alors à Tara avant de prendre discrètement sa main. Heureusement qu'elle était là elle. C'était un peu la force tranquille du groupe, celle qui arrivait à calmer la folie d'Annie et les idées farfelus de Melchior. « Et comment tu peux en être sûr ? Peut être qu'il nous le cache. » Melchior regarda les deux jeunes femmes puis baissa la tête. Tara elle, haussa doucement les épaules. « Bah.. Je le sais.. C'est tout. » Il y eut un silence gêné qui sembla duré des heures. Melchior regardait l'horizon sans rien dire alors que Annie elle, observait ses deux amis sans vraiment comprendre. Soudain, elle se releva pointé du doigts leurs mains toujours accroché l'une à l'autre. « Non mais vous vous foutez de moi là ?! C'est quoi ça ? » Rapidement, le brun lâcha la main de Tara, qui était donc aussi sa copine depuis plus d'un mois maintenant.. Et oui, ça faisait un mois qu'ils se cachaient pour ne pas faire du mal à Annie, pour éviter ce qui était justement entrain de se passer. « Ecoutes Annie, je suis désolé.. On est désolé vraiment. On voulait t'en parler mais c'est compliqué et on voulait pas te faire de mal... » « Oui bah désolé de vous dire ça mais là c'est loupé ! » Elle soupira et croisa les bras, regardant au loin. « Pourquoi vous avez fait ça ? On s'était promis. » « On y est pour rien.. » « Parce que c'est de ma faute peut être ? » Ironisa Annie en laissant échapper un léger rire crispé. Melchior lui se releva et vint poser ses main sur les bras de son amie. Ca lui faisait mal de la voir comme ça et de lui avoir mentis tout ce temps.. mais Annie c'était une fille têtue et qui aimait tout contrôler. Bref le genre de fille qui n'aimait pas être à la ramasse comme c'était le cas aujourd'hui. Et puis c'est vrai qu'ils avaient brisé cette sorte de pacte qu'ils avaient établis un an plus tôt et qui disait que l'amour ne devrait jamais venir brisé leur petit trio. Ils étaient tous amis et juste amis. « Ce que Tara essaye de dire c'est que.. ça nous est tombé dessus comme ça. L'amour ça se contrôle pas. » Annie soupira une nouvelle fois puis elle attrapa sa veste posé à terre un peu plus tôt. Elle les regarda tout les deux et partie, d'un pas pressé, comme ci elle voulait fuir cette vérité que ses amis lui avait balancé en pleine face. Melchior comprenait sa réaction et puis Annie avait toujours été très impulsive, mais il soupira et se remit à côtés de Tara. Il y eu un nouveau silence, que la jeune femme brisa de sa voix cristalline « T'en fait pas Mel'.. Dans deux jours elle reviendra nous voir en nous disant qu'elle est désolée, qu'elle aurait pas dû réagir comme ça.. bref son blabla habituel quoi.. » Elle lui sourit et vint se mettre contre lui qui était alors pensif mais aussi un peu désappointé par ce qu venait de se passer. Tara, il l'aimait plus que tout et même si il était jeune il avait cette impression étrange, qui lui faisait penser qu'elle était la femme de sa vie. Mais perdre Annie était bien la dernière chose qu'il voulait parce qu'elle était sa meilleure amie, parce que même si ils se prenaient la tête des fois tous les deux et bien il ne pouvait pas cacher qu'il avait besoin d'elle dans sa vie. En fait, maintenant il n'avait plus qu'à attendre et espérer que tout se passe comme sa petite amie le prévoyait. « En fait c'était quoi ta grande nouvelle ? » Le brun regarda un peu l'horizon avant de reporter son attention sur la jeune femme à côtés de lui. Il tenta d'esquisser un sourire ; c'était bien ce qu'elle méritait pour faire autant d'effort. « James organise une grande soirée chez lui. Il parait qu'il y aura même des groupes et tout ça.. Enfin je voulais qu'on y aille tous les trois. » Tara passa ses bras autour de son cou et vint déposer un baiser sur ses lèvres. « On ira tous les deux. » Le jeune irlandais hocha la tête avant d'aller embrasser une nouvelle fois sa copine, cette fois ci de manière un peu plus passionné. C'est fou comme il pouvait l'aimer cette fille. Chez elle, tout semblait parfait et même ses plus gros défauts lui plaisait. Comment est ce qu'il avait pu passer toutes ses années à ses côtés sans s'en rendre compte ? Des fois, quand il était avec elle et qu'il la regardait, il se demandait et se trouvait bien stupide d'avoir perdu tout ce temps.

i see a home in a quiet place i see myself in a strong embrace and i feel protection from the human race it's not parental but it's a fantasy, not a reality

Debout, immobile au milieu de toutes ces tombes, Mechior avait les yeux rivés sur le monument érigé devant lui. La pluie s'abattait sur ses cheveux et ses vêtements maintenant trempé mais il s'en fichait. A ce moment précis, attraper un rhume était bien la dernière chose qui l’embêtait. Les mains enfoncé dans ses proches, il avait à ses côtés, accroché à son bras Annie. Elle se serrait contre lui tout aussi silencieuse. Un an plus tôt, tous les deux étaient dans la même position, au même endroit. Un an plus tôt, ils avaient dû assister au moment le plus dur de leur vie, l'enterrement de Tara. Melchior était venu plusieurs fois depuis, pour apporter des fleurs et parler à cette dalle dressé dans le sol et sur laquelle était gravé le nom de celle qu'il avait tant aimé ; mais aujourd'hui, il avait l'impression que c'était plus dur que d'habitude. Pourquoi ? Il n'en n'avait aucune idée. Peut être que les sanglots discret d'Annie le ramenait un peu trop à la réalité. Il passa son bras autour des épaules de la jeune femme et la serra un peu plus contre lui. Elle était loin maintenant l'époque où ils s'étaient pris la tête à cause d'un histoire de couple ; cette dispute leur avait fait beaucoup de tord à tous mais finalement ils s'étaient retrouvé comme avant. D'ailleurs, le jeune homme était prêt à faire n'importe quoi pour retrouver cette période, qui à l'époque lui paraissait si difficile à vivre. « Tu veux que je te laisse seul..? » demanda la jeune femme à mi-voix, comme pour éviter de briser trop brusquement leur silence. « Non, non.. On devrait y aller. » Melchior n'avait pas besoin d'être seul ici pour pouvoir lui parler, en fait il le faisait presque tout le temps, lorsqu'il était seul et que son esprit n'était pas embrumé par d'autres pensées négative. Il attrapa la main d'Annie et tous les deux marchèrent silencieusement à travers les allées de ce cimetière vide et plongé sous un torrent de pluie, temps plus qu'habituel en Irlande et qui aujourd'hui accompagnait la tristesse de ces deux amis. Marchant l'un contre l'autre, ils restèrent encore tapis de le silence jusqu'à ce qu'il rentre dans un bar au coin d'une rue. L'endroit était bruyant, les gens riaient à gorge déployé et eux ils ne purent que suivre le mouvement ; même si leur sujet resté bien plus délicat à aborder. « Elle me manque.. » Melchior soupira doucement avant de répondre « Elle me manque à moi aussi.. » Cette fois ci, c'était à son tour de craquer et sentant les larmes montant jusqu'à ses yeux, il baissa la tête. Annie attrapa sa main et le regarda. Cette disparition les avait réellement rapproché, même si ils avaient toujours été meilleurs amis, ils avaient l'impression qu'ils ne s'étaient jamais aussi bien compris qu'aujourd'hui. En même temps, Annie passait son temps à s'occuper de lui qui était devenue une vraie loque. Ses études - domaine dans lequel il était plutôt doué - ne l'intéressait plus. Il pouvait passer des journées entière chez lui, dans son lit sans bouger, sans manger et même sans boire. Son état l'avait conduit à l'hôpital et puis il avait eu ce geste désespéré dont la trace était toujours visible sur son bras.. Geste qui lui avait cette fois valut un court séjour dans un établissement psychiatrique. C'était quand il était sortis de là qu'Annie avait décidé de venir s'installer avec lui, dans son appartement, bien trop préoccupé par sa santé. Aujourd'hui, il allait un peu mieux mais cette sorte de retour en arrière qu'il venait d'effectuer, elle craignait qu'il ne retrouve ses vieux démons. « Tu vas faire quoi maintenant ? » Un serveur leur apporta deux cafés. Annie garda sa main sur celle de Melchior et de l'autre elle attrapa la tasse pour la porté à sa bouche. Le jeune homme lui, fixa son regard sur ce liquide sombre. Il ne dit rien, attendant de retrouver un peu ses esprits. Se mettre à pleurer devant toutes ces personnes qui semblaient si heureuses ne l'intéressait pas. C'était pourtant pas le genre de garçon à dire qu'un homme ne pouvait pas pleurer ; lui avait essayé de se montrer fort pendant des mois mais finalement il avait passé une journée entière à verser toutes les larmes de son corps avec Annie qui essayait de le réconforter. Il souffla doucement et releva enfin la tête, les yeux rougis « Je crois que je vais partir. » La jeune femme, face à lui arqua un sourcil et reposa sa boisson. « Où ça..? » « Je sais pas.. J'en ai aucune idée. Tout ce que je sais c'est qu'il faut que je change d'air et vite. » « Ouais d'accord mais partir tout seul enfin.. » Il ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase « C'est toi qui me dit toujours qu'il faut que je relève la tête et que j'essaye de recommencer quelque chose. Ici je pourrais jamais le faire. » Annie baissa à son tour la tête comme si elle se sentait coupable de cette décision que Melchior venait de prendre « Je m'inquiète pour toi c'est tout... » Il serra un peu plus sa main. « Je sais et je t'en remercie parce que sans toi je sais vraiment pas dans quel état je serais aujourd'hui.. Mais je te promets que si je vais pas bien je t’appellerai. » Elle hocha doucement la tête, apparemment peu convaincu et tenta de sourire. A lui aussi ça lui faisait mal de partir, Annie, sa ville natale et ses autres amis ; tout ça allait énormément lui manqué et pourtant, Melchior sentait que les choses n'irait pas en s'arrangeant si il restait à Dundalk. Il avait besoin de changer d'air, de partir loin, de reprendre sa vie en main et de rencontre de nouvelles personnes. Jamais il n'oublierait Tara, sa maladie, sa disparition et toutes ses années de douleurs. De toute manière la simple cicatrice qu'il avait sur l'avant bras lui rappelait toujours ce jour noir ou il avait pensé au suicide comme seul échappatoire. Mais peut être qu'il pourrait enfin avancer et continuer son chemin difficile.

don't let go, never give up is such a wonderful life

Melchior souffla doucement. Son cœur battait à toute vitesse, comme jamais il n'avait battu ! Installé dans son canapé, les yeux rivés sur son téléphone, il avait l'impression que les secondes étaient des heures. A quinze heure. Il lui avait dit qu'il l'appellerait à quinze heure pour lui dire ce qu'il adviendrait du jeune homme et de sa – peut être – futur carrière dans l'équipe des Mets. Il se souvenait encore de ce jour où il avait prit son courage à deux mains et qu'il était entré dans ce stade en plein milieu d'un entrainement. Tous l'avait regardé de travers et quand il avait dit qu'il voulait montrer de quoi il était capable, il avait même entendu quelques rires. En même temps c'était compréhensible ; qu'est ce qu'un irlandais de vingt deux ans pouvait-il bien connaître au baseball ? Et pourtant il savait jouer, il était même très doué, on lui avait toujours dit depuis qu'il avait commencer à jouer avec ses amis ici à New York. Plus jeune il s'était passionné pour ce sport très peu présent dans son pays natale et puis quand il était arrivé en Amérique, il avait décidé de réaliser l'un de ses lointains rêve : celui de devenir un sportif, un grand, un vrai. Alors oui on lui avait rit au nez, on s'était un peu moqué de lui et de cette sorte d'assurance qu'il avait – et qui était à vrai dire, complètement nouvelle – mais on l'avait regardé jouer, lui donnant ainsi une petite chance de montrer son talent. Il faut croire que ce qu'il avait fait avait plût puisqu'on lui avait demander de revenir le jour suivant pour faire un entrainement complet avec l'équipe. Maintenant et bien il attendait une réponse qu'il espérait de toute coeur positive. Depuis qu'il était arrivé à New York il y a trois ans, Melchior avait enchainé les petits boulots dans divers bars et restaurants de la ville. Avec son diplôme et ses compétences, sans doute aurait il pu trouver quelque chose de mieux, mais il n'en n'avait pas vraiment envie. A vrai dire, l'énergie de New York était bien loin de celle qu'il avait connut à Dundalk et ici, tout ce qu'il voulait s'était s'amuser et profiter de la vie et non pas s'enfermer dans un bureau à ranger des papiers et régler des problèmes ennuyants. Peut être que si il échouait avec l'équipe de baseball devrait-il se tourner vers ceci. Cette idée le fit une nouvelle fois soupirer. Il se laissa tomber dans le fond du canapé et passa ses mains sur son visage. Les minutes passaient et se fichu téléphone ne voulait pas sonner.. Est ce que c'était un bon ou un mauvais signe ? Mel' ne savait absolument pas comment est ce qu'il devait l'interpréter et d'ailleurs il était tellement perdu dans ses pensées que lorsque son portable émit une petite mélodie signalant un appels, il mit plusieurs secondes avant de réagir. Il décrocha malgré tout le téléphone qu'il porta à son oreille. « Bonjour. […] Oui je vais bien, merci. […] Donc.. Si je comprends bien vous me prenez ? […] Merci beaucoup, vraiment merci ! Vous serez pas déçu ! » La conversation toucha à sa fin, Melchior encore un peu sous le choc de cette annonce resta bouche bée, les yeux rivées sur l'écran de télévision pourtant éteint. Son rêve allait enfin se réaliser et son nom allait s'ajouter à ceux des hommes qui composait déjà cette équipe des Mets – équipe qu'il avait toujours soutenue. Finalement, il ne pu se contenir et le jeune homme se redressa d'un coup, laissa échapper un cris de joie. A partir de maintenant, sa vie allait totalement changé mais c'était ce dont il avait vraiment besoin pour passer à autre chose, pour oublier son passé et essayé d'avancer.

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