→ C’était ainsi que leur histoire commençait, au détour d’un cimetière en pleine nuit noire avec pour seule compagnie qu’une bouteille d’alcool bien trop proche de sa fin… Bizarrement, Aaron aurait rêvé de beaucoup mieux pour le début de cette aventure, plus romantique, plus doux et moins alcoolisé, il craignait que la jeune femme ne soit pas dans son état normal, en tout cas pas assez pour en apprécier toutes les conséquences. Il ne voulait surtout pas brusquer la jeune femme, elle avait besoin de temps, il le sentait, et elle comptait bien le lui donner sur un plateau d’argent, pourvu qu’elle lui revienne un jour, sûre et certaine de sa décision. En sa compagnie, il se sentait pousser des ailes qui l’emmenaient loin de tous les tracas du quotidien, mais ce soir, il lui semblait que ceux-ci le rattrapait, comme une forme sombre qui le poursuivait alors qu’elle s’envolait… Il se débattait, tentait de vaincre cette force obscure mais plus il tentait de se débattre et plus il s’enfonçait, comme dans des sables mouvants. Il ne voulait surtout pas mourir dans l’angoisse et l’abandon. Aaron voulait encore se battre pour ce qu’il croyait bon pour lui, même s’il devait s’empêtrer un peu plus dans cette forme sombre avant de pouvoir retrouver la lumière. Il avait conscience de la difficulté de son choix, un choix cornélien qu’il devait murement réfléchir afin de faire quelque chose de bien de sa vie… La raison pour laquelle il trompait Zooey lui devenait alors très simple : il ne l’aimait plus comme avant, leur couple était tombé à l’eau et il n’y avait plus que Beth qui devait compter, elle et elle seule. Malheureusement il avait peur, peur du résultat de cette rupture, surtout peur de laisser seule une jeune femme qui ne méritait pas qu’on l’abandonne… Son crâne le faisait atrocement souffrir, il n’en pouvait plus de ces choix et de ces emmerdes qui lui tombaient dessus, il avait l’impression d’être un con, un beau grand con qui a le chic d’attirer à lui toutes les emmerdes de la terre, aussi belles soient-elles…

Mais avant de prendre sa décision, Aaron devait être certain que son histoire avec la jolie blonde ne sera pas qu’un coup d’un soir ou qu’une romance qui s’effondrera comme un soufflé raté. Il avait besoin de certitudes, de se sentir à l’aise et heureux avec elle, plus encore qu’il ne l’avait jamais été… Il fut surprit d’apprendre que Beth se préservait, presque touché de savoir qu’elle serait prête à lui offrir cette première fois. Aaron n’avait pas vraiment l’impression de le mériter, il se sentait coupable, parce qu’elle avait choisit un salop, un gars qui trompait sa copine à droite et à gauche… Elle aurait pu choisir mieux… Tellement mieux. Il passa une main derrière son crâne et observa la jeune femme alors qu’elle lui répondait, se sentant presque rougir à l’idée d’être l’homme qu’elle choisissait, il ne pu que sourire en guise de réponse. Il n’y avait rien à répondre à ça, strictement rien, à part peut-être un merci, mais il avait peur que dés qu’il ouvrerait la bouche, il bégayerai comme un gosse prépubaire… Il fallait qu’ils changent de conversation, autre chose, alors il lui montra le peu d’estime qu’il avait de lui-même, ce peu d’estime qui faisait qu’Aaron ne se voyait pas mériter une telle femme, une demoiselle aussi douce, belle et drôle, un ange descendu du ciel, un œuvre d’art faite entière par dieu, son plus beau chef d’œuvre… Il la prit donc sur ses genoux, faisant attention de ne la briser, elle paraissait si fragile, sa peau si douce glissait sous le cuir de ses doigts et un frisson parcourra son échine, il était réellement bien avec elle, pas besoin de mots, tout ce dont ils avaient besoin, c’était cette sensation de se sentir vivant, et ensembles… Entendre les paroles que prononça Beth lui donna presque envie de pleurer. Il était ému, ému parce qu’elle voyait en lui ce qu’il ne retrouvait plus chez lui. Lorsqu’elle approcha ses lèvres des siennes il ne pu s’empêcher de les prendre, de les embrasser comme jamais il n’avait embrassé une femme, avant de passer ses mains derrière puis dans ses cheveux. Aaron était fatigué, épuisé de devoir retenir son cœur de parler, il avait besoin de Beth, besoin de sa peau, de son corps et de son cœur. Il n’existait plus rien au monde à part eux et le soleil qui commençait à se lever dans l’horizon, le moment idéal, parfait, se dessinait, son cœur battait la chamade et il lui sembla que en l’espace d’un instant quelque chose avait changé en lui… Il allongea en douceur Beth sur le lit et vint se glisser entre ses cuisses, jamais ses lèvres n’avaient quitté celles de sa douce, ses mains remontant doucement le long de ses hanches…

→ Let's go Knicks.