→ Kate savait qu'il allait se passer quelque chose, dans quelques minutes, quelques secondes et que ça ne serait pas en sa faveur. Tout était si calme, si paisible si il n'y avait pas eu cet individu la menaçant d'une arme ! C'était quoi ces gens qui prenaient un malin plaisir à terroriser les pauvres jeunes femmes pendant leur balade quotidienne ? Elle aurait aimé revenir en arrière, une période où elle était heureuse. La seule période de pur bonheur qui lui venait à l'esprit était la période où elle vivait avec Aaron. Enfin, façon de parler puisqu'il ne se passait pas un mois sans que l'un ou l'autre soit parti quelques jours avant de s'expliquer. Elle se souvenait aussi de la dernière fois où elle était revenue. Elle était débarquée comme ça, dans son appart', alors qu'elle était partie il y a un an avec un autre type. Il lui avait dit : " 1 an, 3 mois et 8 jours que tu es avec Michael. " Elle l'avait corrigée. " 1 semaine et 7 heures ! J'ai quitté Michael il y a un moment. " Elle s'était incrustée, et ils s'étaient remis ensembles, comme souvent. Mais un soir, elle avait pété les plombs, comme souvent d'ailleurs. Elle l'avait surprise en train de démonter son arme de service pour la nettoyer, à même la table de la cuisine ! Bon d'accord, j'avoue, notre Katoune est hyper maniaque. Elle l'avait eng*eulé , il aurait pu tout de même faire ça avec du sopalin ! Mais non, il l’avait fait à même la table. Ils s’étaient encore disputés, il avait claqué la porte et n’était pas revenu. Elle avait rendu l’appartement. Elle ne savait pas qu’il était revenu un jour, mais qu’il était trop tard, l’appartement était à louer. Et ils ne s’étaient plus jamais revus. Ils ne s’étaient pas expliqués et ça avait tout gâché.

Depuis, Kate détestait les hommes. Elle n’avait plus eu de relations dépassant un week-end. Elle se contentait de prendre du bon temps, un soir, deux soirs, pas plus avec le même homme. Elle avait trop peur de s’engager et de souffrir une nouvelle fois. Elle avait connu Aaron, Aidan, Pete. Trois hommes qui avaient marqué sa vie. De cette manière là, parce que les hommes qui avaient vraiment marqués sa vie et qu’elle avait le plus aimé, c’était ses frères et son père. Elle leur devait tout. A sa mère, elle ne devait rien. Cette femme qui l’avait abandonnée à l’âge de 5 ans. Elle se souvenait d’une photo prise par Isabel, leur voisine, où on la voyait elle et Tristan faire la tête le jour où leur mère avait définitivement quitté le ranch familial du fin fond du Montana. Alors que son père et Alfred écrivaient à sa mère et que Samuel avait habité avec elle à Washington quand il est parti faire ses études ailleurs, elle n’avait jamais souhaité la recontacter. Par contre, elle, elle était venue au garage avec son petit ami, et elle les avaient mis à la porte sans se gêner. La famille Penhall ne serait jamais heureuse. Alfred était amoureux de Susannah, la femme de Samuel, Tristan était soldat en Irak, et revenait chaque fois un peu plus traumatisé par la guerre, Samuel était mort, laissant une femme et deux enfants. Le colonel Penhall avait fait un AVC le soir où il lut une lettre de Tristan envoyée à Kate, lui décrivant les horreurs vécues là-bas et qu'au fond de lui-même, il était mort. Pendant toutes ses années il avait supporté le malheur, mais cette fois c’était trop pour lui.

La jeune femme fut tiré de ces lourds flashbacks par le bruit de l'arme de son futur " tortionnaire " tombé à même le sol d'un bruit sourd. Elle n'eut le temps de réagir qu'elle se retrouva avec de mains assez fortes autour du cou, de manière qu'elle fut forcé de finir à quatre pattes, la tête dans l'eau. La pression qu'il maintenait sur sa nuque l'empêchait de se débattre. Elle n'aurait bientôt plus d'oxygène dans ses poumons et pourtant elle ne faisait rien pour essayer de s'en sortir. Elle était larguée, rien ne l'a motivée, elle n'avait aucune raison de se débattre, après tout, la mort peut-être paisible comparé à la vie si on y réfléchit bien. Alors pourquoi les gens avaient-ils peur de la mort. A ce moment là, elle lui semblait douce, reposante, si paisible. Elle n'était rien comparé à la vie. La jeune femme avait vécu vingt-deux ans, c'était peut-être suffisant pour elle, non ? Elle avait assez vécu pour voir ses rêves partirent en fumée, vivre quelques joies occasionnelles, comme le jour où Samuel leur avait amené Susannah à la maison pour leur présenter. La dernière fois où ils avaient été tous présents et heureux. Le colonel, Alfred, Tristan, Samuel, et elle. Après, les trois frères s'étaient engagés en Afghanistan. Et elle était restée avec Susannah et son père. Samuel était revenu amputé, Alfred avait été lui aussi blessé et avait été décoré, et le plus sauvage des trois frères, était resté là-bas plusieurs années sans rentrer. Elle savait que si le hasard des choses ne jouait pas en sa faveur, elle rentrerait, elle irait probablement sur la tombe de Sam et elle pleurait comme une madeleine. Quand elle avait prit l'avion pour Sydney, elle ne réalisait pas encore qu'un chauffard lui avait fauché son frère.

- Excuse-toi ! Hurlait-il de plus en plus fort. Elle ne distinguait que des sons, elle ne comprenait pas ce qu'il essayait de lui dire.

Puis, là, elle ne réalisa pas le déclique qui venait de se produire. Il retira les mains du cou de la jeune femme et, l'entraînant avec lui dans sa chute, il se jeta dans la cascade avec elle. Pas très compliqué, elle avait déjà la tête dedans x) Elle se rendit compte que l'eau était glacée, elle ne devait faire pas plus de 8°C. L'air commençait à lui manquer sérieusement, mais elle ne chercha pas à remonter. Elle préférait laisser son destin au hasard. Qu'il le prenne son avenir, elle n'en voulait plus.

→ Code validé par le 5ième compte de la folle