THE SUN IS SO HOT, THE DRINKS ARE SO COLD. YOUR CLOTHES JUST FALL OFF, AS THE DAY GOES. WE'RE GONNA STAY UP, AIN'T GONNA LAY LOW. WE'RE GONNA DANCE ALL NIGHT BECAUSE WE SAY SO. I'M THINKING MAYBE I CAN'T HAVE RELATIONSHIPS 'CAUSE LATELY THEY'RE NOT MAKING ANY SENSE. WE'RE LIVIN' EASY ; WE GOT THE WHOLE DAY. AND WE CAN GO HARD DON'T MATTER WHAT THE COPS SAY.
This isn't a story about love.
“ Chicago is an October sort of city even in spring. ”« AARON HUGO DAMIAN NEWMAN-MAYFIELD PETIT INSOLENT REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! » La voix stridente là ? C’est ma mère. Dans d’autres circonstances elle serait venue pour faire la bise, vous faire le tour du propriétaire en appréciant son boulot de maîtresse de maison. Parce que vous voyez ma mère et le protocole c’est une histoire d’amour vieille de longues années. J’ai jamais eu le souvenir de ma mère inactive sans la conception de menus pour des galas prévus pour la semaine suivante ou l’an prochain. Certains sont nés avec une cuillère dans la bouche, ma mère est née avec un bloc-notes et un crayon. Alors bon de vous à moi quand je me mets à déconner c’est surtout pour la couper de son monde cinq minutes ( voire plutôt dix ) et lui montrer que mit à part ses invités il y a aussi sa famille. Enfin famille tout est relatif. Je suis un enfant unique et j’ai beaucoup plus côtoyé de personnel que d’enfants de mon âge.
Bien entendu le premier à s’en plaindre ? C’est mon père.
Alors lui pour vous expliquer il est partit de rien pour arriver à tout avoir. Au départ il n’était qu’un petit psychologue qui peinait à remplir son agenda de rendez-vous mais vachement laxiste et posé il a décidé d’écrire un livre. Et là le livre, il a fait un carton plein. Les gens se l’arrachaient et la méthode Newman est devenue à part entière dans l’éducation des enfants. Mon père c’est le rêve incarné : il prône une grande liberté, pas d’excès d’autorité et une relation d’égal à égal entre parents et enfants. Si bien qu’il n’a jamais haussé la voix sur moi et qu’au final il est devenu aussi populaire que le Dr Phil. Forcément ça a changé notre mode de vie alors quand papa enchaînait les plateaux télés moi je le voyais en direct, à une période c’était limite si je le voyais plus qu’à la télé qu’à la maison.
A ma mère cette profusion la mettait en joie, ses brunchs n’en devenaient plus grandioses et déjà la haute de Chicago lui faisait les yeux doux. Moi j’étais dans mon monde, rêveur et amateur de musique. Je me sentais quelque peu solitaire mais en phase avec moi-même. J’allais même rentrer au collège où je me sentirais un peu plus important et où je me préoccuperais plus de problèmes de mon âge mais vu l’engouement que suscitait la méthode Newman mon père a dû voir les choses en grand.
Moi j’ai accueilli la nouvelle en boudant, ma mère avait littéralement sauté de joie. Je pensais qu’elle s’attachait de ces personnes avec lesquelles elle partageait un repas mais visiblement non. J’ai laissé Wendy la voisine avec laquelle je jouais de longues heures durant pour traverser un bon milliers de kilomètres et atterrir dans l’une des villes les plus cosmopolites de l’Etat et essayer de m y faire une place.
“ This is New York and there's no law against being annoying. ”« Alors en fait… Je voulais… Je… voulais savoir… Si tu as une cavalière pour le bal de promo… Enfin si tu en as une ce n’est pas grave, mais… C’était juste pour savoir en fait. » Je vous arrête tout de suite non elle ne bégaie pas autant que ça d’habitude. Emily a juste une phobie un peu trop commune dans cet établissement « Newmanite » ( je sais c’est bizarre ) mais les filles m’évitent totalement ou perdent le contrôle d’elles-mêmes. Mes potes me disent d’en profiter un maximum mais je ne peux m’empêcher d’éprouver une once de culpabilité. Parce que oui ça me fait bien marrer de voir dans quel état elles peuvent se mettre pour moi mais une fois que je suis lassé je peux vous assurer que le discours devient totalement différent.
Vous voulez un exemple ? Millie était une fille vraiment canon, légèrement trop conservatrice sur les bords ( membre des clean-teens et compagnie ) qui attirait donc pas mal les regards. Je l’ai vu elle m’a plu. En plus je partais avec un avantage de taille, elle avait consulté chez mon père et j’arrivais à lire en elle comme dans un livre ouvert. Technique d’approche bien enclenchée, j’ai cru que j’allais ramer pour lancer la seconde approche. Et bien juste avec quelques mots bien choisis, savoir où situer ses problèmes soi-disant et me montrer présent pour elle et j’avais la porte de sa chambre grande ouverte. Bon je n’ai pas passé une semaine hein ( autant être honnête ) mais en deux/trois mois et c’était fait. Mademoiselle a absolument tenu à ce que personne ne soit au courant, ça ruinerait sa réputation et patati et patata. Elle m’avait perdu au moment même où elle s’était donnée à moi en réalité. Je l’ai vu comme un challenge, une fois relevé je n’avais plus rien d’autre à prendre en compte. Après je ne l’ai pas largué en suivant la normalité je me suis juste intéressé à une autre fille devant ses copines. Nouvelle propagée à une vitesse folle j’avais Millie en face de moi à la cafétéria. Complètement furieuse, les narines qui gonflaient, sa poitrine qui allait exploser. La pauvre elle avait mal choisi son jour ou son monologue parce qu’en a peine une phrase « […] et tu m’as jeté après…après…. » et là silence total. Intérieurement je prenais mon pied à la voir s’enfoncer ainsi surtout vu les gens présents autour alors sans aucune gêne je la défia et continua : « Après, après quoi Millie ? Vas y on t'écoute. » Je savais qu’elle ne se vendrait pas et je me sentais maître de la situation.
Des Millie il y en a eu beaucoup, durant toute ma scolarité en fait. Au départ je ne partais pas du principe de faire de mal mais j’avais constamment le besoin de séduire et de me le prouver. Et puis aussi ça me permettait de montrer aux gens que j'avais ma place à New-York, et que je n'étais juste " le pauvre gamin qui vient de Chicago ". J’ai reçu des gifles, des paires de gifles, ma voiture a été saccagée six fois, certaines sont mêmes venues en larmes devant l’immeuble où nous habitions mes parents et moi. J’ai globalement tout eu sauf la nana enceinte et là je m’estime chanceux parce que certains en une fois c’était fait.
Mon père ne s’empêcha pas d’essayer d’analyser mon comportement, et en déduisit que j’évacuais une frustration de gamin liée sur un autre plan ou une connerie du genre. Pour faire l’intéressé je lui ai promis de lire son nouveau bouquin mais rien de tout ça. Ayant eu la réputation de Don Juan dans quasiment toute la ville je décidais de m’attaquer aux filles des convives de ma mère. Je savais qu’en faisant ainsi je frappais fort mais j’étais encore et toujours habité par l’appétit du challenge. Je faisais donc semblant de m'intéresser aux évènements qu'elle organisait, et le dress code qu'elle exigeait à chaque fois. Mais c'est grâce à ça qu'il y a donc eu Teresa, Vanessa, Jennifer, Louisa, et j’en passe. Cela a mit ma mère dans une colère noire, mais ne l’a pas du tout dissuadé d’élargir ses connaissances bien au contraire ; certains soirs j’avais l’impression d’avoir le dernier casting Elite dans nôtre salon.
Et puis il y a eu Elle.
Cette idiote, maladroite, belle, capricieuse, chieuse, taquine, joyeuse.
Elle a réussi à foutre ma vie en l’air juste en un battement de cils.Les relations sérieuses et moi… C’est un peu le chat et la souris, surtout depuis que je suis rentré à NYU pour devenir architecte. On se basait surtout sur nos délires de Perfect Week, d’essayer de flirter avec des nanas un peu moins calées niveau études ( foutu égo ) pour mieux s’occuper de sa meilleure copine ensuite. Je devenais un as, jusqu’à ce que je la rencontre. Théoriquement en une danse j’aurai pensé conclure l’affaire.
Sauf que je sentais quelque chose de différent dans ses rires, ou dans sa manière de me fustiger du regard parce que je me plaignais trop souvent. Je me suis fait avoir ( non pas par elle mais par l’ambiance salement romantique autour ), les cours sont devenus réguliers, les sorties rapprochées, le premier baiser inévitable.
Croyez-moi ou non, mais j’ai voulu prendre mon temps. Je n’ai pas tenté une quelconque approche avec une autre fille à côté. J’appréciais cette fraîcheur que Maya m’apportait. La manière dont elle pouvait brasser le chaud et l’instant d’après le froid. Nos engueulades pour des broutilles et la rattraper dans la rue pour l’embrasser comme si ma vie en dépendait.
Ma main dans la sienne, ses cheveux parfum jasmin et ses lèvres goût cerise.
Je suis devenu une risée pour ma bande d’amis, un fils exemplaire pour ma mère, et un homme en parfait devenir pour mon père.
J’étais prêt à vivre con mais heureux pendant encore longtemps : prendre la Carrera de mon père, être en bas de chez elle en pleine nuit, l’appeler et lui dire de venir tout de suite. Conduire tout le reste de la nuit, la regarder dormir et découvrir l’expression sur son visage ensuite une fois à destination. Ou l’emmener un week-end express à Paris la voir se gaver de macarons, lui prendre la main au Jardin des Tuileries et susciter le regard d’envieux.
Je devenais un cliché à moi tout seul.
Nous aurions pu être heureux, niais et que sais-je encore. Mais la fatalité nous rattrape toujours, alors quand Maya a commencé à me filer entre les doigts je me suis demandé ce qui se passait. Elle a perdu un être cher bon soit je la supporterai.
Les crises devenaient successives, l’inévitable évité de justesse à chaque crise. J’ai eu l’impression de me battre contre du vent, comme un con à tempérer mademoiselle. Elle ne se gênait plus pour crier pour un oui comme pour un non. A partir de ce moment là j’ai cru ne plus avoir la Maya que j’avais connu un an avant. Cette fille était une parfaite inconnue.
Et elle a agi en tant que tel, une lettre comme signe d’adieu. Comme si ces quatorze derniers mois n’ont été constitués uniquement que de poussières. Voilà dans tes dents mon garçon, t’as voulu la jouer Charming voilà ce que tu te prends en pleine figure.
A côté de ça oui Olivia tombait au bon moment, je l’ai laissé gentiment s’approcher. Belle, intelligente, ambitieuse elle ferait plaisir aux parents. Et me servirait de distraction pendant quelques temps je ne nous qualifierais pas de complètement heureux mais on allait bien ensemble. Je me montrais doux avec elle et n’avais pas l’envie d’aller voir ailleurs en même temps. Une bonne petite amourette histoire de me remettre en selle.
Sauf que la monotonie s’est installée laissant place à de la profonde affection envers la jolie blonde. Je ne me sentais pas de lui faire une crasse après tout, je ne voyais pas pourquoi elle devrait subir un transfert d’une souffrance infligée par quelqu’un d’autre. J’ai trouvé en la musique un véritable havre de paix, je m y refugiais souvent mentant légèrement à Olivia sur mes inspirations. Comment lui dire que non je ne chantais pas pour elle mais en pensant à quelqu’un d’autre. Alors j’ai laissé délibérément de la routine s’installer, prétextant des dossiers importants, une dose de travail immense. Je prenais sur moi quand même les rares soirées où je ne trouvais plus d’excuses potables à lui sortir pour lui faire plaisir.
Et puis Elle est revenue. Comme si les derniers mois n’avaient jamais existé, contente d’étaler son bonheur avec un autre. Allez savoir s’il l’aimait vraiment, ou si elle l’utilisait seulement comme porte-manteau pour faire disparaître ses mystérieux mois d’absence. Mais en tout cas il était réel, réel au point même qu’elle l’exhiberait presque. Immédiatement cela a rendu mon comportement haineux et paranoïaque. Olivia en souffrait, et ça me tuait de la mettre dans ses états, elle est bien trop souriante pour mériter un mec comme moi. Un mec capable de piquer une crise pour rien, à éviter les coins dont Maya raffolait il y a quelques mois encore. J’ai donc naturellement forcé les disputes, j’ai eu l’impression de mieux supporter les cris plutôt que de longs reproches : préférant me cacher derrière de la jalousie maladive plutôt que le problème bien plus profond. Nous nous sommes séparés sans heurts, comme si cette issue devenait naturelle.
Je n’ai pas eu à attendre longtemps pour recroiser Maya, si les circonstances nous forçaient à nous rencontrer ce n’était pas pour qu’elle me parle de son Alex. Heureusement pour moi il était partit de la même façon dont il était arrivé : à l’improviste. Je me serais bien foutu de sa gueule à celui-ci mais quand elle m’a dit la vraie raison de son départ précipité j’ai déchanté. C’est dégueulasse mais j’ai pensé que moi aussi je serai capable de partir si ma copine m’annonçait avoir été internée. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé ensuite mais elle a prit la poudre d’escampette.
Et je me suis retrouvé seul à errer dans New-York, face à des gens qui regardent vers l’avant et évoluent. Et d’autres qui restent obsédés par le passé, j’ai gardé contact avec Olivia. J’ai toujours de l’affection pour elle mais je ne me verrai pas à nouveau la mener en bateau ou la rendre trop dépendante à moi pour lui dire que même en me forçant ça ne passe pas. Je me suis donc surpris moi-même à appliquer un précepte du nouveau bouquin de mon père, et à me focaliser sur tout ce que je réussissais.