→ Bon, j'étais en face de Case, et alors? Je pouvais parfaitement continuer mon chemin sans vraiment l'ignorer, un sourire en coin comme signe de salutation aurait suffit. Je ne voulais pas calmer mes nerfs sur lui car ça serait quelque chose de nouveau. Il m'arrivait parfois lorsque nous étions ensemble de m'énerver sur lui, mais aujourd'hui je n'avais pas envie de ça. Lui non plus, après avoir largué une fille en moins de deux secondes. Quelle grande classe! Même avec ses provocations et ses réflexions à deux balles, j'arrivais à tenir le coup pour ne pas vider mon sac sur lui. J'hésitai à le laisser tranquille ou à continuer à l'écouter se complimenter. Je ne supportais pas les personnes comme ça à toujours vouloir se mettre en valeur devant les autres. J'étais plutôt discrète et je m'en foutais complètement si les gens aimaient ma façon de m'habiller ou de me coiffer. J'avais l'impression d'être le miroir face à McCarthy. Je lui précisai que mon cul ne lui appartenait plus car il avait surement du mal à cerner cette information assez importante s'il veut se trouver à côté de moi. « Ah ouais c’est vrai… Dommage, il était plutôt pas mal ! » répondit-il amusé. Mes yeux lui lançaient un regard faussement noir car je n'arrivais pas à être méchante. Au final, j'étais quoi pour lui? Une merde parmi tant d'autres. Il pouvait dire tout ce qu'il voulait, que nous étions des amis ou des potes tout bêtement, je savais que ce n'était pas le cas. Quelque chose me liait à lui, et cela faisait plutôt mal. Pourtant je n'allais pas taper la première fille qui sautait dans son lit. C'était trop ambigu et lui il continuait à faire le con comme s'il était prêt à me reprendre dans ses draps. Je me méfierai toujours de lui. C'était malheureux à dire mais c'était comme ça. « "Impossible d'oublier ton cul", c'était la dernière chose que tu m'as dit Case. » la dernière phrase qu'il avait prononcé avant de me quitter. Je m'en souviendrais toujours. En y repensant maintenant, ça ne me faisait pas mal, j'en rirais presque. Mais plus je parlais avec lui, plus des souvenirs noirs remontaient à la surface. Peut être n'aurais-je pas du parler de cela. Surement. Je le menaçai ensuite de lui donner une deuxième gifle pour lui remettre les idées en place. « Ca dépend, une deuxième gifle me permettrait d’avoir ta peau contre la mienne… C’est à réfléchir ça ! » Je pris du temps avant d'agir. Et il riait alors que je restai plantée là à le regarder se moquer de moi gentiment, enfin ça je ne n'étais pas sure. Un léger sourire lui fit comprendre que je ne répondrais pas à son hésitation. Je m'avançai doucement vers lui et me glissai dans ses bras. Ne me demandez pas pourquoi j'ai fait ça car je ne saurais pas vous répondre. Ce qui était fait était fait et ce qui était dit était dit. Oh et puis merde qu'il me repousse s'il le voulait je pouvais m'en remettre sans soucis, j'avais l'habitude. Étonnement il passa ses doigts dans mes cheveux et resserra notre étreinte. Mes yeux bleus plongèrent dans les siens ce qui me provoqua un sentiment de nostalgie. Allez Ruth fou le camp ne reste pas avec un type pareil. Heureusement, une voiture s'arrêta près de nous et la jeune fille ou plutôt ex de Case s'acharna sur lui en beauté. Après tout, elle était au même stade que moi, retour à la case départ. C'était quand même différent et j'étais complètement folle. « Fait pas attention à cette conne, elle est juste dégouté que c’est toi que je sers dans mes bras et pas elle… En plus, t’es un meilleur coup qu’elle ! » J'étais en train de lui ouvrir mon coeur en lui avouant que je tenais toujours à lui mais d'une autre façon. Mais qu'est-ce qu'il me prenait? Ce mec était le gros fouteur de gueule numéro un! Je tombais dans la gueule du loup toute seule, je touchais le fond du trou et je creusais encore. Mais à quoi ça rimait tout ça? Toujours collée contre lui, je répondis au compliment, si je pouvais appeler ça un "compliment" qu'il m'offrait face à cette gonzesse hystérique. « Ne parle pas comme ça espèce d'obsédé! Je n'ai pas envie d'avoir dix filles qui me collent aux fesses pour se débarrasser de moi. » lançai-je froidement. Là, j'en avais vraiment marre de son comportement de gamin. Il n'avait donc que ça en tête : le sexe. J'aurai pu dire juste les filles mais ce n'était pas le cas. Il m'énervait mais bizarrement il me faisait penser qu'il essayait de rattraper son coup. Moi qui croyait qu'il s'en foutait de ce que je lui avais avoué, je tombais de haut. Il s'excusait? C'était une blague, une grosse blague. J'avais du mal à le croire, j'étais perdue. Merde pourquoi étais-je tombée sur lui aujourd'hui. Ma matinée était déjà assez bouleversée comme ça. Je me détachai de ses bras et le regardai d'un air interrogateur. J'avais enterré sa tête au fond du sol, et voilà maintenant qu'il veut reparler de notre rupture. Mauvaise idée, mauvaise façon d'essayer de se faire excuser, surtout auprès de moi, car ça changeait tout. « Tais-toi. Tu ne peux pas t'excuser pour une chose pareille. C'est trop tard, c'est fini je ne veux plus entendre un seul mot sur ce qu'il s'est passé. Tu sais bien que c'est un sujet sensible pour moi alors ferme là et ne monte pas sur tes grands chevaux car ce n'est pas toi. Pourquoi tu as attendu d'avoir choppé dix filles avant de m'en parler? C'est trop facile. Je ne comprends plus rien Case.» dis-je d'un voix légèrement tremblante. Mon grand coeur me trahissait? Je détestais cette situation, j'étais mal à l'aise. Mon sourire avait disparu, j'étais deux fois plus mal. Jamais deux sans trois, quelle sera l'autre personne de la journée qui me mettra à bout? Bentley? Je ne savais même pas ce qu'il faisait en ce moment. Je soupirai fortement et me décalai de lui. Prête à faire un malaise, je lui tournai le dos en murmurant quelques mots à peine compréhensibles. « Je ferai mieux d'y aller...» dis-je en reportant mon sac sur mon épaule. Je ne voulais pas réellement le fuir, car la prochaine fois que je le verrai ça sera encore pire. Mon esprit son troubla. Un pas, je continuais, deux pas, je me retournais.

→ Let's go Knicks.