→ Perpétuelle attente, tu ne sais même pas quel est le vide que tu tentes de combler. Ombre et désespoir ronge ton âme, ainsi s'installe en toi une démence passagère. Ce labyrinthe que tu as créé autour de ta personne, tu ne parviens pas à t'y échapper. Il t'engloutit jour après jour, laissant ce goût amer dans ton palais. Un sentiment de manque faisait couler la sueur et accélérait ton rythme cardiaque, t'effrayant. T'as peur. Mais t'es encore tombé dans le piège, consommant ces produits illicites qui explosaient tes neurones un par un.

Tu ne sais plus si ce que tu ressens est euphorique ou douloureux. Installé contre l'appui de la fenêtre de ta chambre, ton regard se perd dans la voie lactée, ton esprit se perd dans un délire criant à l'aide. Tes gestes sont étrangement précis, mais tu trembles. Tes pupilles dilatées rendent ta vision floue, incertaine. Tu as peur, mais tu te sens bien.

C'est faux. Tu te sens irrité, prêt à craquer. Comme si toute ta gentillesse s'était envolée, ne laissant que le mauvais de toi. L'air de la pièce se fait chaud, malgré la fenêtre grande ouverte. De ta poche, tu sors ton paquet de clope et en sorts une avec difficulté. Tu ne fumais pas habituellement, et surtout pas dans cette chambre que tu partageais avec Sungjong. Pourtant, tu exhalais un râle de plaisir en tirant une première bouffée du poison à l'odeur piquante et mentholée, ta tête basculant en arrière, tes yeux vitreux se fermant sous la délectation totale.

T'étais tellement dans ton monde que tu ne fis même pas attention à l'heure. Pourtant, tu savais bien que Sungjong serait bientôt de retour et qu'il viendrait automatiquement dans cette chambre. Ce n'était pas dans tes intentions, qu'il te voie dans cet état. Tu savais bien comment était ce garçon, à toujours faire un foin pour des choses si peu importantes. Oui, tu n'es pas important Hoya. Dans un état pareil, t'es juste bon à finir à la déchetterie.

Tu rouvris tes yeux et tu tournas la tête pour croiser le regard de ton colocataire. T'étais cuit. C'était la fin. Alors que l'odeur piquante de la clope avait envahi la pièce, qu'un froid hivernal faisait grelotter ta peau sans que tu ne le remarques, tu sentis l'amertume t'envahir à nouveau. Tu t'en voulais, énormément.

Et tu lui en voulais aussi. Il n'y avait aucune raison mais ta haine semblait se matérialiser petit à petit . Ce rictus qui se pointa dans le coin de tes lèvres ne présageait rien de bon. Toi qui étais doux comme un agneau, tu ressentais l'envie de faire souffrir, parce que ta douleur avait dépassé les limites du raisonnable. Tu voulais déverser ta haine chez un autre. Et t'avais encore plus peur, parce que le regret te rongeait déjà, encore n'avais-tu rien fait.

→ let's go knicks