→A peine réveillé, qu’il qualifiait déjà cette journée de complètement incompréhensible. Il n’avait pas envie de mettre un pied hors de sa chambre tant la journée commençait mal. Il n’avait jamais été dans un tel état auparavant, il ne fallait blâmer que sa meilleure pour ça, Phoebe avait ce pouvoir sur les gens, il n’était même pas certain qu’elle le sache elle-même. Il la connaissait par cœur, il l’adorait, il aimait se jouer d’elle, il aimait peut être un peu trop en fait et tout çà le prenait avec une telle surprise qu’il ne savait plus comment gérer toute ce trop plein d’émotions. Ce n’était pas de la faute de la jeune femme, mais n’arrivait guère à contenir cette colère qu’il avait enfoui trop longtemps, bien trop longtemps à son goût. Et aujourd’hui, elle était mal tombée. En effet, elle n’avait rien demandé, venait juste le voir pour prendre de ses nouvelles puisqu’ils ne s’étaient pas vu depuis une semaine à présent et s’étaient quittés de façon un peu impromptue puisqu’après s’être à tour de rôle chauffer, si on peut appeler çà de la sorte, ils s’étaient quittés après s’être fais attaquer par un sanglier, féroce selon les dires de la jeune brunette. Il se faufila dans la salle de bain en vitesse afin de se passer un peu d’eau sur le visage, s’ils devaient avoir une telle conversation, il allait devoir s’armer de patience, et surtout apprendre à s’ouvrir un peu plus à la jeune femme qui en demandait toujours un peu plus au fil du temps. Il avait toujours pensé qu’elle le comprenait, qu’elle avait compris qu’il ne fonctionnait pas de la même façon qu’elle, qu’il avait toujours eu besoin d’un peu plus de temps car il n’était pas du genre à se confier. Avec elle, il avait déjà fait beaucoup d’effort mais ce n’était visiblement pas encore assez pour l’Australienne qui ce matin avait décidé d’avoir une discussion et pas n’importe laquelle. Teresa allait toujours payer pour ce qu’elle avait fait, car il n’aurait jamais pensé qu’elle se confie à Phoebe comme elle l’avait vraisemblablement fait et bien que le jeune homme ne soit pas de nature nerveuse, il en voulait à la blonde de lui avoir fait un coup pareil, surtout depuis qu’il devait constamment se battre contre des sentiments qui n’étaient pas les bienvenus dans la vie du jeune Emo. « Nous avons vraiment un problème… » siffla-t-il tout en se passant une main dans la nuque. Il fit quelque peu craquer son corps, comme si un camion venait de lui rouler dessus. C’était bien la première fois qu’il n’était pas à l’aise dans ce genre de situation, il y’avait des premières à tout lui répétait souvent son père. Ce n’était certes pas le bon exemple à prendre pour le jeune homme mais les quelques paroles que son père prononçait lorsqu’il n’était pas ivre, étaient toujours bonnes à prendre. Etait-il à peine debout qu’il avait envie de se recroqueviller sous sa couette et piquer un somme car il se sentait exténuer, déjà. « C’est à toi que je devrais dire çà… je ne comprends toujours pas pourquoi tu as envie de savoir, nous ne sommes pas un couple… » Peut être s’était-il un peu trop exposé pour le coup, mais c’était pourtant la vérité, il ne la croyait pas, elle parlait dans le vide, ces paroles n’avaient que très peu d’importance, il voulait savoir la vraie raison de son soudain changement de comportement. Elle, qui n’avait jamais voulu en savoir plus sur les nuits qu’il passait avec les femmes, voulait maintenant savoir bien des choses. Il s’agissait de Teresa, certes, mais çà restait toute de même une aventure d’un soir, une erreur qu’il n’allait pas refaire une seconde fois. Mais elle semblait têtue comme une mule et désireuse d’en savoir un peu plus au fil des minutes qui passaient. Pourquoi ne s’était-elle pas contenter de lui faire le sourire qu’elle avait l’habitude de lui faire hier soir et de ne pas venir l’importuner ce matin ? Il ne savait plus où il en était, c’était la première fois qu’il ressentait le besoin d’être loin de Phoebe mais pourtant si près d’elle. Phoebe était sujet à controverses ces derniers temps, il voulait la voir, la savoir près de lui, et en même temps il la voulait aussi loin que possible voilà pourquoi il ne l’avait pas rappelée depuis une semaine. Alors qu’il s’ouvre enfin à elle, qu’il lui parle de ce qu’elle veut entendre, elle le stoppe direct et ne lui laisse pas le temps d’en dire d’avantage, à il n’est pas d’accord, il n’apprécie pas qu’elle ne puisse pas continuer de l’entendre dire ce dont elle a visiblement besoin de savoir, pour n’importe quelles raisons que ce soit, il continuera, il n’en a pas fini avec elle, elle n’a pas le droit de faire çà. « C’est bon ? Ha non, désolé très chère, tu voulais savoir, alors tu vas m’écouter jusqu’au bout, on ne claque pas des doigts pensant que tout va s’arrêter, çà ne fonctionne pas comme çà… » Il commençait à être bien remonté contre la jeune femme et peu importe qu’ils ne s’emportent un peu plus, elle voulait qu’il parle, c’était chose faite et elle allait devoir en subir les conséquences. « Justement tu n’as rien entendu encore… tu ne veux jamais entendre parler de ce que je peux faire le soir avec toutes ces femmes, stupides comme tu oses le dire, et maintenant que je fais enfin ce que tu souhaites, tu ne veux pas entendre la suite ? Pourquoi ? Et ne me dis pas que tu ne veux pas savoir les détails de ma nuit passée avec ta meilleure amie, sur le simple prétexte que c’est ta meilleure amie… alors maintenant, dis-moi Phoebe, dis-moi vraiment pourquoi tu veux le savoir ? Pourquoi es-tu devenue si curieuse d’un coup ? » Il la mettait sous le fait accompli, il voulait tout savoir, et il n’allait pas laisser passer çà, cette fois-ci c’était à son tour de prendre les choses en main, à son tour d’avoir des questions à lui poser. « La fenêtre ne t’as rien fais… » souffla-t-il redevenu un peu plus calme qu’il ne l’était auparavant. « Ce que je veux que tu me dises ? Mais tout, je commence vraiment à perdre patience, tu débarques ici, tout sourire, espérant que je te fasse un commérage sur ma nuit passée avec ta meilleure amie, puis d’un coup tu renverse la tendance ne voulant plus rien savoir… alors à présent parle, dis-moi tout, et ne me ment pas Phoebe » Au fond de lui il espérait peut être qu’elle ne lui dise ce qu’il voulait entendre. Que peut-être elle avait des sentiments pour lui, que cette tension qu’il y’avait entre eux, il n’était pas le seul à la ressentir, qu’elle aussi avec cette sensation étrange qui lui prenait presque aux tripes. « J’ai toujours été bizarre.. » se permit-il de lui répondre, la coupant presque dans son élan de paroles. Toujours posté contre le mur, torse nu, il n’avait pas la force de bouger. « Je ne comprends pas non plus » c’était devenu un langage de sourd, tous les deux voulant avoir raison, avoir le dernier mot, ils n’allaient franchement pas s’en sortir à ce rythme-là. Elle ne finit pas sa phrase ce qui intrigua le jeune homme qui se remit droit contre le mur « A quel point je … quoi ? Toi aussi fini tes phrases » Il leva les yeux au ciel avant de s’assoir sur une chaise non loin du lit. « Peut-être parce que je n’en ai pas envie, mais tu es libre de partir, malheureusement je n’ai aucun pouvoir sur toi, je ne peux pas te retenir » il voulait qu’elle reste ici, qu’elle reste près de lui, que cette conversation absurde prenne enfin fin et qu’ils passent à autre chose. Elle le forçait à lui dire ce qu’il se passait dans sa tête et bien qu’il refuse de se soumettre, il n’arriva que quelques secondes à se contenir avant de lui révéler une horde de révélations. En lui révélant qu’il avait des sentiments pour elle, qu’il était attiré par la jeune femme, elle comprit tout de travers. Il plaça sa tête dans ses mains, ne sachant pas s’il fallait vraiment qu’il recommence ses explications ou s’il fallait qu’il abandonne, qu’il la laisse dans son déni et qu’il la laisse surtout partir. « Un bout de viande ? » souffla-t-il comme à bout de souffle « Tu me déçois, et je ne sais même pas comment je dois prendre ce que tu viens de me dire… c’est très mal me connaître… » Il avait toujours eu un large respect pour elle, il ne l’avait jamais traité comme de la viande, et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait commencé, s’il en était à lui dire tout çà aujourd’hui c’est qu’il avait des sentiments, mais le jeune homme avait encore beaucoup de mal à le reconnaître. « Sauvable ? » Il leva une nouvelle les yeux au ciel, décidément elle ne comprenait rien du tout. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, il n’avait jamais respectait les femmes, lorsqu’il en voulait une et qu’il l’obtenait, il la jetait le lendemain. Alors oui elle avait des raisons d’avoir des doutes, d’avoir peur, mais elle devait le connaître assez bien pour savoir qu’il n’avait jamais été de la sorte avec elle et qu’il ne serait jamais comme çà. Il ne lui a jamais caché qu’il la trouvait attirante et lui a d’ailleurs toujours dis que s’il ne la respectait pas comme il la respectait, il aurait déjà tenté bien des choses avec elle. Cependant elle semblait avoir une courte mémoire. « Tu ne comprends rien… » Il n’eut pas le temps de dire quoique ce soit d’autre qu’elle le prit par surprise et lui vola un baiser furtif. Il ne comprit rien qu’elle fut déjà derrière la porte de sa chambre d’hôtel. Venait-il de la perdre ? Il ne pouvait pas la perdre, ce n’était pas possible, tout çà semblait n’être qu’un mauvais rêve, il était certain qu’il allait se réveiller rapidement et qu’elle serait là, tout près de lui. Après quelques secondes, il vit la réalité lui faire face mais sentit qu’elle était toujours là, derrière cette porte blanche sans grand intérêt. Il s’assit derrière la porte. « Je sais que tu es toujours là, que tu es derrière cette fichue porte. Je ne peux pas te retenir Phoebe, mais tu ne comprends pas, et je ne sais pas comment te faire comprendre tout ce qui se passe dans ma tête… » Il s’interrompit un instant avant de reprendre dans un murmure à peine audible « Alors c’est ça ? C’est comme ça qu’une amitié se termine ? Tu me connais pourtant, tu sais que…tu as tous les droits de me détester »

→ Let's go Knicks.