→ Un compliment de sa part, et un remerciement peu original de la mienne. C’est tout ce que nous nous dîmes avant que les gestes commencent à prendre un dessus considérable sur nos paroles. Du moins, ceux de Peter. Sa main chaude et douce dans mon cou, ses doigts à la caresse d’une plume. Face à ses contacts, il m’était quasiment impossible de broncher une seule seconde, ou même de bouger un seul de mes membres, aussi petit soit-il. De toute façon, comment bouger avec un sang gelé ? Car le mien l’était. Il l’était, et ce à chaque fois qu’il osait me toucher. Et le cœur battant, c’était lorsqu’il s’adressait à moi, à chaque fois de même. Ca n’avait pas raté une seule fois.
A peine avait-il finit de faire le détail de mon visage, de l’examiner de ses yeux clairs et dangereux à souhait, sa main retombait contre sa cuisse. Il n’allait pas à bout de ses désirs, encore une fois. Sûrement. Et la seconde d’après, à l’entente de sa voix masculine et terriblement frissonnante, ce fut mon cœur qui en prit un coup, et ce dés la première syllabe prononcée. J’avais l’impression de le sentir tambouriner contre ma poitrine comme lorsque l’on frappe à une porte avec empressement. J’en avais mal, presque. Mais tout ça était prévu. Là était l’effet que Peter exerçait sur ma personne. J’étais à sa merci, il pouvait faire n’importe quoi de moi avec un simple regard, un simple murmure. Il prenait le contrôle, je lui étais offerte. Et dans toute cette histoire, moi-même j’avais perdu toutes les commandes. Que ça soit de mon cœur, de mon corps ou de mes esprits.

Louka. Encore Louka. Comme j’aurais dû m’y attendre de la part de Peter. Il était encore dans la perspective que j’étais faite pour Louka et que rien n’y changerait, pas même lui. Et ça m’agaçait. Au fond de moi, je savais que toutes ses pensées étaient fausses. Louka était mon meilleur ami, bien qu’il se soit passé des choses peu normales entre nous. Certes, mon quotidien avait besoin de lui, il était ce qu’on pouvait qualifier de pilier. Il réussissait à donner un sens à tout ce dont je ne comprenais rien. Et il avait Madison. Mon Dieu, rien que de penser son prénom m’horripilait. Louka était amoureux d’elle, fou amoureux. Et à ce moment, pour la première fois de toute ma vie, je la remerciais d’être ce qu’elle était. Ca faisait une raison de plus pour lui prouver que Louka et moi n’étions et ne serions jamais liés par un véritable amour, le passionnel, le tant désiré amour.
Ma main chercha celle de Peter, alors que je me refusais à lui dire ce qu’il voulait entendre. Je la cherchais, parce que j’avais besoin de la tenir contre moi. Je voulais le mettre en confiance, qu’il comprenne enfin qu’il se faisait des idées. Je me fichais de savoir s’il allait m’envoyer balader ou non. Avec Peter, je cherchais à vivre à la seconde même et pas après. L’instant présent était tellement beau que je ne voulais pas savoir quand il cesserait. Mes yeux se baissèrent sur nos deux mains liées pour quelques instants sûrement, je mémorisais l’image pour qu’elle reste dans ma tête et que je puisse m’en souvenir. J’étais bien, là. Je me rapprochais, encore un peu, afin de sentir à nouveau le parfum qui, il y a quelques heures, était la seule chose que j’avais pu garder constamment avec moi. J’aurais pourtant aimé me serrer contre lui, entendre son cœur battre, que ce soit la chamade ou non. J’aurais tout donné pour. Mais je considérais que pour le moment, c’était déjà bien assez. Et enfin, je relevais mes yeux dans les siens, en espérant qu’il y trouve toute ma sincérité, absolument toute, et déclarai la phrase qui, j’espérais, le ferait définitivement penser autrement. « Il ne sera jamais rien de plus que ce qu’il est pour moi à ce jour. » Pendant une seconde, je crus que ça n’avait pas marché, que rien n’avait changé. Honte à moi.

Chérie.
Je cherchais à comprendre de quoi il parlait. Aurais-je dû réellement dire ça ? J’aurais dû réfléchir, méditer quelques secondes. Je m’en voulais, maintenant. Je plissais les yeux, espérer ne pas trouver dans les siens une once d’incompréhension ou même de déception. Tout, sauf ça. Sa main quitta la mienne, et je commençais à dépérir. J’avais échoué. Une incontrôlable envie de claquer la porte se fit sentir. Et j’allais répondre à mon désir, jusqu’à ce qu’une main me rattrape par la hanche. La sienne. Puis les deux mains. Et contrairement à la minute précédente, je les trouvais particulièrement froides quand l’une d’entre elles souleva mon vêtement. J’eus un frisson qui me parcourra des pieds à la tête en un fragment de seconde. Sans vraiment y faire attention, je me sens lever du sol, de quelques millimètres ou centimètres, je l’ignore. Mais je me retrouvais poitrine contre son torse. « Qu’est-ce que tu fais … » Ce n’était même pas dit sur le ton de l’interrogation. La seule question que je me posais, je préférais la penser. Que se passait-il ? Je m’accrochais, je passais mes bras autour de son cou. Je ne comprenais absolument pas ses intentions. Pendant quelques courts instants – et fort heureusement – je cru à un saut du haut du toit. Pour vous dire à quel point j’ignorais ce qu’il allait faire. C’était du suspens. Mais du mauvais suspens. La froideur de sa main se fit sentir dans mon dos et je ne pu retenir un déglutis. J’avais peur, à cet instant. Comme encore je n’avais jamais eu peur en sa compagnie.
Je me sentis transporter en arrière, pointe des pieds sur ceux de Peter. Ma respiration devint légèrement plus haletante lorsque je me demandais où il allait. Je ne voulais pas montrer une seule once de ma peur grandissante, et c’est pourquoi je n’osais pas regarder à droite et à gauche. Mais au fond, j’étais effrayée, mes doigts se crispaient dans sa nuque. Et soudain, alors que je ne m’attendais à rien rencontrer derrière moi, j’heurtais doucement quelque chose de dur comme la pierre. J’en déduis un mur. Je m’y collais, complètement. Et c’est lorsque les mains de Peter vinrent se plaquer contre le mur, à chaque extrémité de ma tête, que je compris. Le même scénario. La fuite est dorénavant à exclure. Je me retrouvais comme prisonnière de ses bras, dans l’incapacité de ne rejoindre nul autre endroit que ses yeux. L’obscurité montait d’un cran. Je ne distinguais plus aussi clairement son visage qu’il ya encore peu de temps. Ma crainte s’amplifiait. Je le voyais s’abaisser, et me regarder, ses pupilles brillantes vers moi. Mes deux mains vinrent se poser délicatement contre le mur, à hauteur de mes hanches. Je ne savais pas où les poser, si je devais m’en servir pour le moment. J’espérais simplement qu’une mèche de cheveux ne viendrait pas chercher mon visage, parce que je ne savais pas si j’oserais l’enlever. Je joins mes pieds, talons au sol. A chaque seconde, la proximité qui nous distançait l’un de l’autre se réduisait et bientôt, son nez caressait le mien, je pouvais entendre sa respiration et sentir cette dernière percuter mon visage. Ses lèvres n’étaient pas très loin, quelques centimètres, il fallait qu’il recule avant que je le fasse, que je le lui donne. Mais fort heureusement, il se mit à parler, à me poser une question à laquelle j’étais loin de m’attendre.
Je ne tenais pas le coup, défaillir un peu plus chaque seconde. Je levais doucement une main et la posa contre sa joue. Je la caressais, ses cheveux chatouillant le bout de mes doigts. « Tu me terrifies Peter, dis-je dans un murmure, si tu savais … » L’effet que tu as sur moi. A quel point tu me terrifies. Comme tu me rend vulnérable. Oh oui. A cette pensée, je réalisais que j’étais arrivée à la limite de mes efforts de résistance.
Et sans plus réfléchir, mon cœur à un doigt de l’explosion, ma main effleurant sa peau, mes lèvres embrassèrent les siennes tout en fermant les yeux, tendrement. Et là, ce fut l’explosion.

→ Code OK by Hunter.